La créativité se vit sous toutes ses variantes à la MJC Auxerre ! Le vernissage de l’exposition « Recycl’Art », mettant en lumière la structure associative « La Huitième Source » - cela ne s’invente pas comme appellation mais elle est née un 22 décembre 2014 jour du solstice d’hiver ! - vient une fois de plus de le démontrer. Musique et œuvres d’art, celles sorties de l’imaginaire iconoclaste et débridée de Philippe LALLEMAND, auront créé la surprise culturelle du week-end dernier dans l’Auxerrois. Une exposition à découvrir avec toutes ses subtilités insolites jusqu’au terme de ce joli mois de mai…
AUXERRE : Des voûtes et des colonnes en guise de décors. La salle capitulaire de la MJC auxerroise mérite déjà à elle seule la visite qui s’impose, au plan architectural. Un lieu magique, chargé d’histoire où l’on aimerait méditer, à défaut de le contempler.
Alors, quand on la saupoudre d’un zest de musique réduite à sa plus simple expression (harmonica et guitare en parfaite symbiose), agrémentée de chants et de la vision d’œuvres d’art, là cela confine au sublime !
Celles et ceux – malheureusement peu nombreux - qui ont pu assister au vernissage de la nouvelle aventure artistique de « La Huitième Source », en conserveront un excellent souvenir ! D’autant que le duo apportant cette atmosphère envoûtante et musicale à ce moment précis de la journée en ce lieu magnifique avait improvisé cette petite jam-session pour le plaisir des oreilles. Un splendide corollaire aux plaisirs des yeux obtenu avec le travail artistique de Philippe LALLEMAND, qui a pour fil d’Ariane et signature caractéristique sur l’ensemble de ses œuvres, une…coccinelle !
Oui, oui, la fameuse bête à bon Dieu ! L’auteur s’en explique. « C’est mon signe de reconnaissance, souligne l’artiste affublé de son chapeau de paille, en chemise hawaïenne et en short – il a une vraie tenue de vacancier et pourtant il a travaillé pour mettre en judicieuse harmonie ses pièces ! -, la coccinelle, c’est plus que le symbole du bonheur. C’est aussi une référence que je positionne sur chacune de mes œuvres en hommage à GOTLIEB, le dessinateur. Ce n’est pas de la superstition ni de la religion ! Mais, c’est l’animal de la bienveillance… ».
Une histoire qui selon la légende relate les péripéties d’un condamné à mort qui a eu la vie sauve grâce à une coccinelle qui s’est posée par trois fois sur son cou alors qu’il aurait dû être tranché par la main experte du bourreau ! D’où une grâce royale faisant référence à la bête que le bon dieu envoie sur Terre pour épargner les âmes perdues…
La déclinaison de l’exposition amovible
En décembre dernier, « La Huitième Source » a célébré sa première décennie d’existence. La structure associative, née le jour du solstice d’hiver, d’où peut-être l’origine un peu mystique de son appellation, rassemble des artistes de divers horizons créatifs.
« Notre objectif est de participer à l’essor de la dynamique socio-culturelle de notre territoire, explique Philippe LALLEMAND, particulièrement volubile dans ses arguments, nous déclinons le principe de l’exposition amovible… ».
Une formule que l’on retrouve d’ailleurs sur le flyer remis à l’entrée de la salle capitulaire de la MJC auxerroise qui accueille cette exposition jusqu’au dernier jour de mai.
« De l’exposition amovible à l’infini des possibles » ! Telle est l’appellation de ce rendez-vous culturel. On dirait du SPINOZZA dans le texte et nous n’avons pas quatre heures pour bien en mesurer toute la compréhension !
« L’exposition amovible, c’est simple, ajoute Philippe LALLEMAND, entre deux présentations de ses tableaux, c’est une idée lumineuse, fraîche et novatrice ! Les artistes peuvent au gré de leurs envies retirer ou remplacer une de leur création par une autre lors de la présentation… ».
Bref, un moyen méthodique et judicieux de renouveler sans cesse les fruits artistiques de l’exposition pour en faire un jour nouveau à l’infini ou presque ! Astucieux !
A voir pour son originalité, le « Panthéon des chaussettes orphelines » !
Autre particularisme, totalement décalé : la présence d’une machine à écrire de la marque Oliver, posée sur un tapis de fils de laine multicolore.
« Cette machine à écrire a été placée en plein air pendant quatre-vingt saisons et je l’ai customisé à ma façon, en lui apportant quelques touches personnelles. Et plus loin, on peut apercevoir le « Panthéon des chaussettes orphelines », l’une des quatorze œuvres présentées, le clou de l’exposition qui peut accueillir des pensées positives placées par les visiteurs… ».
Un livre d’or est mis à disposition pour que les visiteurs puissent y déposer leurs commentaires, œuvre d’art par œuvre d’art. Le quatorzième tableau n’est autre que la vieille guimbarde stationnée à l’extérieur de la MJC !
En savoir plus :
Exposition de la Huitième Source à la MJC d’Auxerre
« De l’exposition amovible à l’infini des possibles »
Jusqu’au 31 mai 2025
Entrée libre.
Thierry BRET