Le 27 mai 2025, sous le ciel apaisé d’Auxerre, le stade de l’Abbé Deschamps s’est transformé en théâtre des émotions pour célébrer l’homme qui, vingt ans durant, a incarné l’âme offensive du football hexagonal. Djibril CISSE, silhouette flamboyante et cœur battant, a offert à ses supporters un jubilé aussi lumineux que sa carrière.
AUXERRE: Une nuit suspendue au-dessus des souvenirs. Ils étaient des milliers, massés dans les tribunes, brandissant écharpes et pancartes, pour saluer le retour du « Djib ». Djibril CISSE, l’enfant prodige de l’AJA, est revenu là où tout a commencé : sur cette pelouse qui a vu éclore son génie, forgé par la rudesse des matches et l’éclat des buts.
« Ce soir, c’est une fête, un honneur, une émotion que je n’oublierai jamais », a-t-il murmuré, la voix tremblante, aux micros qui guettaient sa parole.
Avec 70 buts en 128 matchs de Ligue 1 sous le maillot auxerrois, CISSE a laissé une trace indélébile dans l’histoire du club. Mais ce jubilé, organisé dans le cadre du 120ème anniversaire de l’AJ Auxerre, avait la saveur d’un dernier baiser, adressé à son passé. En témoignage de cet héritage, le club a rebaptisé la pyramide du centre de formation : elle portera désormais son nom, gravé à jamais dans la pierre et les cœurs.
Un casting étoilé pour un dernier ballet
Sous les projecteurs, les noms résonnaient comme un générique de film culte. Didier DROGBA, Thierry HENRY, Robert PIRES, Arsène WENGER… Les légendes du ballon rond ont répondu à l’appel du maître de cérémonie. Deux équipes mythiques s’affrontaient : les « Légendes de l’AJA », emmenés par Djibril CISSE en tant que capitaine, Yann LACHUER, Teemu TAINIO ainsi que la famille proche du capitaine - ses fils et son frère… et les « Cissé All Stars », qui comptaient dans leur rang un grand nombre d'anciennes gloires du football, dans un match où le résultat comptait moins que la beauté du geste et la communion des souvenirs.
Le public, bercé par les effluves de frites et les chants des tribunes, assistait à un ballet de passes millimétrées et de sourires complices. Un match amical diffusé en direct sur la chaîne « L’Équipe », où chaque dribble semblait défier le temps, et où chaque but célébrait, non pas la victoire, mais l’amitié, la gloire et la résilience.
Une ovation populaire pour un destin singulier
Lorsque Djibril CISSE quitta la pelouse, les applaudissements se muèrent en ovation. Ce n’était plus seulement l’icône d’Auxerre que l’on saluait, mais l’homme qui, de Liverpool à Marseille, de la Grèce à l’Italie, avait traversé blessures et renaissances, avec une détermination qui forçait le respect.
Cette nuit-là, l’Abbé-Deschamps n’était plus un simple stade. Il était devenu le cœur battant d’une ville, d’une histoire, d’un football en “technicolor” où l’on célèbre les héros d’hier et d’aujourd’hui. Djibril CISSE n’a pas seulement dit adieu à sa carrière ; il a offert à ses supporters un dernier moment de grâce, un souvenir cousu d’or et de lumière, à jamais gravé dans les mémoires.
Ethan BEUDEAU