Bien comprendre l’olympisme. Ses valeurs, ses vertus. Son universalisme, aussi. A la fois, dans l’esprit et sa déontologie. Mais, aussi, par le prisme de ses athlètes, venant des cinq continents, au travers leurs exploits, qui ont été signés au fil du temps. Il n’est pas commun de voir pénétrer au sein de l’Abbaye Saint-Germain, nouvel éden de la vie artistique et intellectuelle de la place, des choses relatives à la pratique du sport. Jusqu’au 20 mai, c’est donc chose faite, avec la réception de cette exposition, baptisée « Au Cœur de l’Olympisme », qui y est accueillie en son sein…

AUXERRE : Ce qui est sous nos yeux, n’est pas commun. Non pas que des kyrielles de médailles olympiques, faites d’or, d’argent et de bronze, ou des objets fétiches très particuliers ayant appartenu à des athlètes soient exposés au regard de tous au cours de cette période préfigurant l’évènement le plus attendu de l’année, à savoir ces Jeux de Paris de l’été 2024, mais plutôt par le contraste et l’aspect insolite de cette exposition reçue dans un tel cadre.

Lieu empreint de souvenirs séculaires et chargé d’histoire, l’abbaye Saint-Germain dont la municipalité actuelle a fait sa tour d’ivoire en matière de réceptions d’évènementiels de haute volée, est davantage propice d’ordinaire à accueillir des pièces culturelles, issues des collections du centre Pompidou ou d’ailleurs, que des éléments sportifs, suscitant la contemplation.

Mais, la frontière est bien mince entre sport, art et culture. Surtout à l’évocation millénaire de ces Jeux, venus de l’Olympe grecque, dont nous entretenons toujours la flamme au XXIème siècle. Alors, ne soyons pas trop étonnés d’observer que l’abbaye Saint-Germain et l’une de ses salles voûtées, à l’architecture patrimoniale si agréable à regarder, puisse recevoir l’une des embarcations de notre champion de canoë-kayak local, Cyrille CARRE, un garçon qui aura connu trois olympiades et autant de compétitions mondiales et européennes.

Du deux en un, avec des expositions faisant la part belle à l’histoire…

Donc, le public auxerrois et de l’Yonne est invité à découvrir jusqu’à la fin mai (cela se terminera le 20 de ce mois, précisément) une double manifestation consacrée à cet olympisme qui place Paris et l’Hexagone au centre de la Terre, du moins en cette année 2024. L’une se veut très didactique et historique. Proposée par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives), la première de ces deux animations se consacre à l’archéologie et au sport. Logique, qui dit Jeux Olympiques, nous ramène au-delà du temps dans la Grèce antique.

Comme le stipule la petite cartouche explicative qui résume la finalité de ce rendez-vous : « les humains ont eu mille raisons d’activer leurs corps par le passé pour survivre, chasser, se battre, entretenir leur forme, se donner en spectacle, s’amuser… ». En guise de témoignages, la multitude de vestiges archéologiques existants !

L’autre vision de l’olympisme suppose davantage de modernité : elle s’intéresse à ces Jeux revisités par un baron Pierre de COUBERTIN, originaire de France, subjugué par la réhabilitation de l’œuvre ! Grâce à d’imposants panneaux explicatifs qui présentent des athlètes légendaires (n’est-ce pas juvénile et innocente Nadia COMANECI qui du haut de ses 15 ans fut la reine des Jeux de Montréal en 1976 sous la bannière de la Roumanie ?), des affiches officielles de tous les Jeux d’hiver comme d’été de l’ère moderne, autour des valeurs et de l’éthique, des Jeux Paralympiques qui ont éclos avec le temps – et c’est tant mieux ! -, de la charte et du serment olympiques, etc.

On doit ce travail mémoriel à l’Association Voyage au Cœur de l’Olympisme (AVCO), structure présidée par Fabrice BOURGOIN, présent le jour de l’installation de cette mise en scène où le visiteur aura aussi la faculté d’admirer différents modèles de flammes olympiques.

En savoir plus

Double exposition à l’Abbaye Saint-Germain d’Auxerre

« Au cœur de l’olympisme » et « Archéologie et Sport »

Du 03 février au 20 mai 2024

Vernissage le 09 février 2024 à 17h45.

Thierry BRET