Aider les entreprises en difficulté fait partie de l’ADN de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises de l’Yonne. Un message que n’a cessé de rappeler son président, Didier BARJOT, lors de l’assemblée générale qui s’est tenue jeudi dernier dans les locaux du CIFA de l’Yonne, en présence d’une trentaine d’adhérents.
AUXERRE : Est-il lieu plus symbolique que le CIFA pour accueillir une assemblée de chefs d’entreprise ? Son directeur, Lilian GARCIA en témoigne : « C’est un triptyque : pas de chefs d’entreprise, pas d’apprentis, pas d’apprentis, pas de centre d’apprentissage ! ». L’année 2024 aura été marquée par la prise de fonction de Didier BARJOT en qualité de président de la CPME 89, bien décidé à « transformer l’essai » en 2025, pour être au plus près des entreprises en difficulté et leur apporter l’aide nécessaire. Mais, c’est bien connu : « le nombre fait la force », un message que n’a pas manqué de rappeler le patron de la « Farandole Gourmande » en préambule de la soirée : « Il est indispensable de diffuser autour de nous, auprès des chefs d’entreprise, l’importance d’une organisation comme la nôtre. Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts ! RSE, loi de finances, nouveaux impôts qui risquent d’être mis en place…, les défis ne manquent pas… ».
Un copieux programme pour le premier semestre !
A commencer par celui de relever le nombre d’adhérents en 2025, mais Didier BARJOT se veut confiant, suite à l’appel à cotisations envoyé à 180 personnes : « Les adhérents sont pour nous le nerf de la guerre. C’est d’autant plus important que nous avons besoin de mandataires pour représenter localement les PME dans les différentes instances de la société civile. Plusieurs mandats sont à renouveler cette année et en 2026, ce seront les élections consulaires à la CCI et la CMA… ». Plusieurs rendez-vous sont au programme en ce premier semestre, comme ceux proposés par le Pôle Femmes, les 10 avril, 15 mai et 19 juin, ainsi qu’une soirée « Loi de Finances » le 19 avril prochain, suivie le 25 avril d’une soirée « Nouveaux adhérents ». Un évènement de grande ampleur est d’ores et déjà prévu à l’automne autour du thème de l’entreprenariat, avec la présence d’un invité surprise. Également à l’affiche, une formation au sauvetage secourisme du travail (SST), à l’attention des adhérents salariés et de leur personnel, avec un double objectif : « acquérir les compétences nécessaires à la prévention des risques professionnels et gérer la gestion des urgences sur le lieu de travail… ». Financée par la CPME, elle se déroulera sur deux jours à des dates restant à caler, « très certainement en semaines 41 et 42… ».
Des « Casques Bleus » pour prévenir des dangers qui guettent les entrepreneurs
L’Yonne était l’un des derniers départements de Bourgogne Franche-Comté à ne pas avoir mis en place le dispositif « Casques Bleus », créé pour prévenir et répondre aux entreprises en difficultés professionnelles et à la détresse de leurs dirigeants. Un outil entièrement gratuit, soutenu par l’APESA (Association d'Aide Psychologique aux Entrepreneurs en Souffrance Aiguë), la FFB, la CCI de l’Yonne, ainsi bien sûr, que la CPME 89, pouvant apporter un soutien concret et immédiat, comme par exemple, un accompagnement psychologique auprès d’un professionnel local à raison de cinq séances offertes. Le dispositif entrera en fonction en avril prochain et appel est lancé auprès des chefs d’entreprise sensibilisés à cette cause, afin de créer dans tout le département, un réseau de « sentinelles » bénévoles, susceptibles d’aller auditer si besoin les entrepreneurs en difficulté.
L’interview
Didier BARJOT s’est également prêté au jeu des questions/réponses à l’issue de cette assemblée générale.
Votre confédération comptait 85 adhérents dans l’Yonne en 2024, comment expliquez-vous ce chiffre somme toute relativement modeste ?
Je rappelle que la CPME au niveau national est le premier syndicat patronal par le nombre d’entreprises adhérentes. Il est vrai que notre département a été plus ou moins en souffrance et on l’a payé. Nous avons dû faire face, comme d’ailleurs d’autres départements de Bourgogne Franche-Comté, à l’après COVID et beaucoup d’entreprises ont disparu. Pour d’autres, la trésorerie est toujours un peu juste et la première chose recherchée est de faire des économies. Il arrive aussi parfois que le chef d’entreprise ne voit pas l’intérêt d’adhérer à un syndicat, mais le climat actuel est anxiogène et c’est en train de remonter. L’on devrait parvenir à une centaine d’adhésions d’ici un mois, une impulsion qui est peut-être liée également à la nomination de notre nouveau président national Amir REZA-TOFIGHI…
Ce climat anxiogène, vous le ressentez auprès de vos adhérents ?
On a eu une fin d’année dernière compliquée, liée pour beaucoup, à la situation politique en France et à l’instabilité. Une année d’élections, comme on a connu en 2024, avec les législatives et c’est tout le pays qui s’arrête. Vice-président régional, c’est un constat que je fais aussi au niveau de la Bourgogne Franche-Comté et il en est de même au niveau national…
La guerre commerciale lancée par Donald TRUMP avec le reste du monde va forcément impacter les PME françaises : une inquiétude de plus ?
Comment pourrait-il en être autrement quand vous voyez que le président américain annonce une augmentation de 200 % de taxes sur les vins et les spiritueux, bien sûr que cela va avoir de fortes répercussions, surtout pour une région viticole comme la nôtre ! Tout le monde aujourd’hui s’interroge…
Existe-il des secteurs en tension aujourd’hui dans le réseau PME ?
Toujours les mêmes difficultés à recruter dans les secteurs du service et de l’hôtellerie-restauration. Un manque de collaborateurs qui nous a fait perdre du chiffre d’affaires et peut-être que ce chiffre, si on l’avait aujourd’hui, cela permettrait d’avoir cette stabilité qui nous manque. Et on sait très bien que si une entreprise n’investit plus ou très peu et n’embauche plus, il y a danger…
Dominique BERNERD