Le Versement Mobilité Régional (VMR) est au cœur de l’actualité. De quoi s’agit-il précisément ? C’est une cotisation patronale qui permet de financer les transports en commun. Elle est applicable à l’échelle régionale. Elle complète les autres moyens de financement des transports en commun que sont la vente des titres de transport aux usagers et la contribution des collectivités, née des impôts locaux. Une contribution qui fait réagir les responsables du MEDEF de l’Yonne dans cette tribune…
TRIBUNE : Alors que le projet de loi de finances 2025 pourrait permettre aux régions d’instaurer un nouvel impôt délétère pour l’économie, le MEDEF a salué la décision responsable des quatre régions (Normandie, Auvergne Rhône-Alpes, Hauts-de-France et Pays-de-la-Loire) de ne pas appliquer le Versement Mobilité Régional (VMR).
Cette décision traduit la prise de conscience et la compréhension réelle de ces régions des enjeux économiques et de l'attractivité de leur territoire. Ces régions font résolument le choix des entreprises et de l’emploi plutôt que celui de la facilité fiscale.
Ce nouveau prélèvement, qui pourrait atteindre plus de 500 millions d’euros par an, est insupportable pour les entreprises icaunaises. Il vient s’ajouter à cette exception française qu’est le Versement Mobilité (VM) - déjà prélevé sur les entreprises - dont la hausse constante pèse lourdement sur leur compétitivité. Les employeurs privés ont payé en 2023 plus de 9,3 milliards d’euros de VM, soit une augmentation de plus de 8 % par rapport à 2022. Ils sont déjà les premiers contributeurs au financement des autorités organisatrices de transports.
Le VM, assis sur la masse salariale, renchérit donc le coût du travail au détriment des salaires nets perçus par les salariés.
Compte tenu de la situation économique difficile à laquelle nos entreprises sont confrontées, du fardeau supplémentaire de plus de 13 milliards d’euros de taxes imposées aux entreprises cette année, de l’effondrement de notre compétitivité face au reste du monde, le MEDEF Yonne se joint aux acteurs économiques français qui appellent aujourd'hui l'ensemble des régions de France et donc la Région Bourgogne-Franche-Comté à suivre cet exemple et à ne pas appliquer le VMR.
Si dans l’Yonne comme ailleurs, nous soutenons le développement des transports en commun, cela ne doit pas se faire au détriment de la compétitivité de nos entreprises. Le MEDEF Yonne se tiendra donc aux côtés de la Région pour engager, comme le fait depuis des mois le MEDEF par des propositions argumentées, une véritable réflexion sur l’avenir du modèle de financement des mobilités et de sa gouvernance afin que les entreprises y aient toute leur place et à la hauteur de leur participation. Les transports publics doivent répondre pleinement aux besoins des citoyens, des salariés et des entreprises.
Claude VAUCOULOUX, délégué général du MEDEF Yonne et Didier MICHEL, Président du MEDEF