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Yonne Tourisme dévoile son nouvel outil numérique : l’envie de découvrir le territoire autrement…
juin 03, 2019L’Yonne du tourisme s’appuie depuis quelques jours sur la fonctionnalité d’un support multimédia reconfiguré de manière quasi intégrale. Celui-ci est la résultante de douze mois de travail qui émane des services ad hoc de l’Agence de développement touristique. Proposant une navigation intuitive pour aller à l’essentiel, l’outil et son arborescence ont fait l’objet d’une présentation détaillée de leur contenu en présence de nombreux acteurs du segment économique…
AUXERRE : Valoriser les offres touristiques de l’Yonne et ses composantes en matière d’hébergement, de restauration et de loisirs : l’axe prioritaire qui a été choisi pour la refonte de cet instrument informatif, se rapporte au nouveau site Internet de l’agence Yonne Tourisme.
Novatrice, esthétique, illustrée par moult visuels et mini-reportages, la vitrine numérique de notre territoire a fait peau neuve avant le grand raout estival. L’objectif de ce profond remaniement est de susciter l’envie de découvrir notre département de manière différente. En s’imprégnant de ses ambiances afin de mieux s’y projeter et préparer avec davantage de réalisme son futur séjour.
La semaine dernière, accompagnée de la directrice de l’ADTY, Bénédicte NASTORG, la présidente de l’institution Anne JERUSALEM a dévoilé les diverses possibilités offertes par la version 2019. Devant un parterre de professionnels plutôt curieux.
Compatible avec tous les supports numériques, cette mouture new-look assure une valorisation optimale de l’Yonne ; au travers de quatre grandes rubriques qui vont de la source d’inspiration des visiteurs aux bonnes adresses, mais aussi des routes touristiques au contenu informatif délivré par le magazine.
Des textes accrocheurs et un lien avec les prestataires…
C’est l’apport de cet artifice supplémentaire qui constitue de facto la réelle nouveauté de la version. Conçu dans un esprit « blog », à base de story telling et d’une agréable palette esthétique, le « mag » contient beaucoup de photographies et de vidéos intéressantes.
Mention particulière pour les meilleurs spots qui sont destinés à illustrer les endroits au top pour pique-niquer, la présentation des expositions culturelles à ne manquer sous aucun prétexte ou encore la rubrique « On a testé pour vous ».
La corde de la séduction est utilisée. La rubrique des bonnes adresses en est une représentation qui ne peut que mettre en appétit. Répertoriées selon le type d’hébergement et en fonction de thématiques insolites, les suggestions invitent l’internaute à prendre le temps de découvrir les points forts de notre territoire.
Les routes touristiques constituent le troisième volet de la présentation avec en bonus le descriptif des étapes, les liens vers les prestataires, et surtout les visuels. A ce jour, six itinéraires font l’objet de ce chapitre. Ils peuvent être cartographiés.
Communauté très influente dans le domaine du tourisme, les férus d’Instagram ne sont pas oubliés. Leur expérience esthétique, en matière de publication de visuels, est largement relayée.
Bilingue, le nouveau site offre l’opportunité de pouvoir télécharger des brochures. Il donne des idées de week-ends malins, d’activités et de visites. Utile pour le voyageur étranger comme pour le résident à l’année qui souhaiterait décupler ses connaissances sur son département…
A consulter sur la référence suivante, www.tourisme-yonne.com
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Dans la précipitation, les nouveaux dirigeants de Renault veulent réaliser une méga-fusion et créer un gigantesque groupe automobile qui dominerait le monde. L’initiative comporte un certain nombre de dangers pour ses instigateurs. De précédents rapprochements dans la sphère industrielle l’ont démontré. Une fois de plus, Tomasz KOSMIDER avait raison : « Il n’y a qu’une leçon de l’Histoire, c’est qu’il n’y a pas de leçon de l’Histoire… ».
TRIBUNE : Il y a peu, on nous a expliqué que la fusion d’une très belle société française, TECHNIP, avec son concurrent américain représentait « une fusion entre partenaires égaux ». Aujourd’hui, exit TECHNIP et les dirigeants américains au Texas disent avec véhémence : « Les chefs, c’est nous ! ».
On a vu aussi également ce qu’était devenue « la fusion entre partenaires égaux » unissant les destinées du groupe LAFARGE et du Suisse HOCINE. En quelques mots, l’univers de LAFARGE s’est amenuisé.
Continuons de voir ce que deviennent ces beaux projets industriels de fusion ou d’absorption transfrontaliers. Il y a quatre ans le groupe finlandais NOKIA absorbait totalement un autre fleuron français, ALCATEL-LUCENT. Là encore, on nous jouait la suave petite musique des synergies et du maintien des activités en France. Aujourd’hui, on parle de la suppression de six cents emplois en France au nom de ce consortium.
Quant à la branche énergie d’ALSTOM, elle a été vendue à l’américain GENERAL ELECTRIC. Comme toujours, les chiffres de création d’emplois volaient haut dans les espérances. Qu’en est-il aujourd’hui ? GE devrait fermer l’ex-département de turbines à gaz avec près de mille emplois supprimés à la clé sur le Territoire de Belfort ! Souvenons-nous du désastre industriel qui a condamné feu PECHINEY, un vaisseau amiral de l’industrie tricolore…
Mais, l’Europe n’échappe pas à cette dérive du grand n’importe quoi. Le groupe allemand BAYER a absorbé son concurrent connu dans le monde entier pour mettre à mal la planète, MONSANTO. En moins d’un an, la catastrophe se profile déjà. Ce ne sont plus les promesses d’emplois qui tournent les têtes mais bel et bien les dizaines de milliards de pertes que le poids lourd d’Outre-Rhin doit provisionner.
Revenons à l’automobile. Il y a quelques années DAIMLER-BENZ avec son étoile prestigieuse à trois branches, MERCEDES, fusionna avec CHRYSLER. Les conflits entre Germains et Américains ont rapidement amené les deux parties à se désolidariser. Eux aussi, évoquaient déjà de potentielles synergies !
Sous la direction d’un grand manager, Sergio MARCHIONNE, le fleuron de l’industrie automobile transalpine, FIAT, a absorbé CHRYSLER en 2014. Maintenant, comme l’appétit vient en mangeant, le groupe de Turin souhaite réitérer la même opération avec RENAULT, cette fois, sous le merveilleux nom de fusion.
Vers une possible cacophonie de la gouvernance industrielle ?
Comme toujours, on ressort de cet essorage pavé de bonnes intentions avec des arguments similaires aux dossiers précités : synergie et complémentarité des marchés. Les trois groupes seront désormais en bonne position pour financer les énormes investissements que requièrent les voitures électriques et autres véhicules autonomes. De plus, RENAULT, du fait de ses liens étroits avec NISSAN et MITSUBISHI, ouvrirait toutes grandes les portes de l’Asie à FIAT-CHRYSLER.
Justement, parlons-en, de ces liens. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils équivalent à l’heure actuelle à de sombres tiraillements qui risquent fort de les rompre. Ces tensions et ce désaccord de NISSAN avec RENAULT ne viennent pas de la folie des grandeurs aux relents d’abus de biens sociaux qui ont éclaboussé Carlos GHOSN. Mais, ils en sont le prétexte.
NISSAN ne veut plus de l’imperium RENAULT chez lui. Or, comme le bon sens élémentaire nous le dit, on ne résout pas un problème en en créant un autre. Il me semble que si j’étais à la tête de RENAULT, je commencerais par régler le désaccord avec les Japonais, avant de lancer une aventure aussi complexe et hasardeuse qu’une fusion englobant FIAT et CHRYSLER.
Déjà, les Allemands n’ont pas réussi à s’entendre avec les Américains. Alors, imaginez cette assemblée composite de responsables Américains, Italiens et Français ! On imagine la cacophonie, le volapük, le chahut qui régneront lors des réunions sur tous les sujets possibles au niveau technique, commercial, et tutti quanti !
Il faudrait à la fois Mark TWAIN, Alfred JARRY et Dino BUZZATI pour décrire une telle atmosphère aussi contrastée ! Par ailleurs, lors des discussions sur la valorisation des actions de RENAULT, John ELKAN, patron de FIAT et petit-fils de Giovanni AGNELLI, aurait dit aux Français : « C’est à prendre ou à laisser ». Quelle arrogance ! Voilà qui augure de sombres perspectives !
Toutefois, Jean-Dominique SENARD, nouveau dirigeant de l’ancienne régie automobile, n’est pas n’importe qui. Il a dirigé avec succès l’une des plus belles entreprises du monde. Il est reconnu par ses pairs et apprécié par tous.
Réussira-t-il pour autant cet impossible challenge ? « Impossible n’est pas français… » a dit un homme qui réussit ses campagnes d’Italie mais pas celle de Russie, a gagné à Austerlitz mais pas à Waterloo.
Maintenant, que souhaiter à Jean-Dominique SENARD, sinon de réussir ? Croisons les doigts et attendons la suite de ce nouveau feuilleton estival exaltant…
Emmanuel RACINE
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DOYOUNO sépare le bon grain de l’ivraie dans la sphère entrepreneuriale pour en dénoncer les arnaques…
juin 02, 2019La chasse aux arnaques de tout poil dans les circuits professionnels est ouverte. Grâce à l’application gratuite qu’elle a initiée à destination des consommateurs férus de technologie mobile, la start-up dénonce les usages exercés par certaines professions. En distinguant, commentaires avisés à l’appui, les vrais et bons professionnels des autres qui en usurpent le titre et l’éthique. Une application qui fait déjà sensation auprès des internautes avec plus de 300 000 utilisateurs…
JOIGNY: L’adage populaire, « on est jamais aussi bien servi que par soi-même », pourrait être à l’origine de cette aventure entrepreneuriale remarquable qui sévit depuis 2017 dans le monde de la technologie. C’est aussi pour affirmer sa désapprobation manifeste à l’encontre de certains artisans peu scrupuleux que la jeune co-fondatrice de la société DOYOUNO s’est lancée dans ce vaste projet.
Par deux fois, la jeune femme s’est vue contrainte de supporter les tarifs prohibitifs et exponentiels de professionnels de la serrurerie dans le cadre d’interventions frôlant la roublardise. Pire, lâche-t-elle sans fard, « c’était de la pure escroquerie ! ».
Oublier les clés de son domicile à l’intérieur de celui-ci, soit un appartement parisien, aux horaires de fin de journée se révèle être un test impitoyable pour découvrir les us et coutumes d’une petite frange de spécialistes adeptes de prix hallucinants et inéluctables.
Las de ces pratiques peu commerciales et le plus souvent usurpées en matière de justificatif, Anne-Laure ENJOLRAS décide de partir en guerre contre les arnaques de tout poil qui ne cesse de proliférer dans la capitale de l’Hexagone, et ce dans tous les corps de métiers.
C’est ainsi qu’elle porte sur les fonts baptismaux de la créativité en 2017 les rudiments de la start-up, « Do You No ». Qui depuis a fait florès et a très largement dépassé la zone de chalandise francilienne.
Mieux : la start-up qu’elle codirige avec l’autre coordinateur stratégique de l’entité, Laurant WEILL, s’est installée à la pépinière d’entreprises accueillie par les services de la Chambre de Commerce et d’Industrie.
Des commentaires vérifiés avant d’être publiés…
Opérationnelle et appréciée par plus de 300 000 internautes qui en sont depuis férus, l’application offre un sas d’entrée pertinent pour identifier le bon grain de l’ivraie dans cette une sphère hétéroclite et très disparate que représente l’artisanat. Bref, Do You No peut se comparer à bien des égards au fameux système usité pour noter les professionnels de l’hôtellerie et de la restauration, TRIP ADVISOR.
L’outil sert à noter avec commentaires à l’appui le professionnalisme et la qualité des entreprises de service. Parmi celles-ci se trouvent les sociétés spécifiques du secteur de l’habitation et des travaux, la santé, l’informatique, la nourriture rapide, la beauté et esthétisme, les soins, le marché animalier. Mais, in fine, c’est la plupart des corporations qui seront soumises aux fourches caudines de leurs utilisateurs désireux d’en apprécier les effets.
Mais, attention, DOYOUNO ne se contente pas de publier les commentaires des internautes. La structure qui a dégoté son directeur artistique aux Etats-Unis, l’un des sept collaborateurs de la société, vérifie le sérieux de ces commentaires. Un gage de partialité et de sérieux vis-à-vis des consommateurs.
« Saviez-vous, concède Anne-Laure ENJOLRAS, que parmi les systèmes d’appréciation recueillant le ressenti du grand public, 35 % des données informatives diffusées sont fausses ! ».
Nous ne sommes plus à une arnaque près, en vérité ! A contrario, chose fiable et résolument très positive pour la jeune start-up, elle bénéficie désormais du soutien de l’assureur mutualiste régional, GROUPAMA Paris Val-de-Loire.
Au même titre que l’autre start-up de Joigny, « PAPY HAPPY », le spécialiste de l’assurance et de la prévoyance, fidèle à sa politique d’ancrage territorial accrue, a apporté un précieux coup de pouce au développement de la jeune entreprise.
Dès lors, la priorité stratégique de DOYOUNO est de croître, via un modèle économique astucieux sur la base de prise de commissions, sur l’ensemble du territoire national. Un prélude à la conquête à l’international pouvant s’inscrire parmi les axes essentiels de développement dès 2020.
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La ministre du Travail Muriel PENICAUD souhaite l’élargissement d’Erasmus à l’apprentissage…
juin 01, 2019Et s’il n’y avait pas que les seuls étudiants à pouvoir bénéficier de la manne intellectuelle et pédagogique induite par le programme ERASMUS à travers l’Europe ? Rare dans ses déplacements en Bourgogne du Nord, la ministre du Travail Muriel PENICAUD qui devait ponctuer la campagne électorale des européennes à Sens, où un parterre éclectique de représentants de la liste RENAISSANCE l’y attendait, a suggéré l’idée avec force et conviction. Traduisant à sa manière l’une des mesures de la sphère européenne qui demeure très populaire auprès de nos jeunes concitoyens…
SENS : L’Europe et ses applications concrètes au quotidien, il est de bon ton d’en rappeler au travers d’exemples palpables les usages positifs pour mieux appréhender les avantages dont peuvent bénéficier nos concitoyens.
Car, comme devait l’affirmer il y a quelques jours la ministre du Travail, Muriel PENICAUD, présente dans la ville la plus septentrionale de l’Yonne à la veille de la clôture de la campagne électorale des européennes, « trop de Français pensent toujours à tort que le Parlement européen ne sert à rien ! ».
Tirer l’Europe sociale et économique vers le haut passe nécessairement par une explication de texte, pertinente, régulière et illustrée de faits tangibles dans l’absolu. Une quinzaine de minutes auront donc permis à la représentante du gouvernement d’étayer ses dires en faisant montre de pédagogie et d’initiative.
Invitée à clore la campagne électorale des échéances européennes aux côtés de nombreuses personnalités du sérail icaunais, Muriel PENICAUD s’est longuement attardée sur les vertus de cette Europe qui, une fois le verdict des urnes rendues au soir du dimanche 26 mai, aura suscité une once d’intérêt inattendue parmi les électeurs de l’Hexagone.
Une réalisation européenne qui parle aux Français : ERASMUS…
Prenant la parole après un long exercice oratoire, fait de plusieurs composantes issues ou proches de la liste de la majorité présidentielle, Muriel PENICAUD est devenue l’ambassadrice insistante du programme éducatif ERASMUS, un pur produit à l’estampille européenne.
« C’est l’une des rares réalisations européennes qui parle beaucoup aux oreilles de nos compatriotes, lâcha-t-elle avec dynamisme, il est vrai que la déclinaison de ce concept représente une belle leçon de citoyenneté internationale. Des centaines de milliers de jeunes étudiants se sentent profondément européens car ils sont très attachés aux valeurs intrinsèques de ce programme. C’est une juste illustration de ce qu’est l’Europe au service de l’autre, avec cet enrichissement humain et cette altérité, qui en fait l’un des ferments constructifs en devenir… ».
Généraliser le programme ERASMUS au monde de l’apprentissage et à l’ensemble de ses représentants s’imbrique parmi les volontés de la ministre du Travail.
« La bataille de l’apprentissage est importante pour nos jeunes générations, et nous devons la gagner. Le programme ERASMUS peut nous aider à y parvenir… ».
Puis, Muriel PENICAUD qui devait plaisanter sur le nombre de bébés européens nés de fiançailles et d’épousailles d’étudiants ERASMUS sur le Vieux Continent, annonça une statistique optimiste sur le potentiel humain engagé autour de ce concept : de trois à cinq millions de jeunes apprenants pourraient à terme en être le terreau intellectuel. Qui a dit que l’Europe ne mobilisait pas les foules !
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Olivier TORRES : « La santé du dirigeant de PME doit s’aborder comme celle d’un sportif de haut niveau… »
juin 01, 2019« Quand un patron de PME comprend pourquoi il est en pleine forme, ou pourquoi il est épuisé, il peut enfin se gérer et aborder avec confiance la réalité exigeante du monde de l’entrepreneuriat... ». Ainsi s’exprime le chercheur et chef de la tribu des « Amarokiens », Olivier TORRES. Son humour, son impact, que ce soit devant un auditoire de mille personnes ou face à trois individus captent très vite notre attention. Dirigeant de www.deciderjuste.com, notre contributeur Philippe CARPENTIER qui accompagne les entrepreneurs lors de moments clés de leur existence nous livre une passionnante interview, extraite de son blog « 16h44 », afin de nous présenter cet expert, spécialiste du management.
TRIBUNE : Quand un chercheur invente la systémique, le monde ne change pas. Mais, toute perception de notre réalité s’appréhende mieux. Olivier TORRES est le référent en la matière. Après des années de travail universitaire, il a fait émerger le concept de « PMisme », après s’être confronté à près de 50 000 dirigeants.
Chef de la tribu « AMAROK », un accès à un MOOC sur la santé du dirigeant (www.observatoire-amarok.net/fr) permet d’en savoir plus sur cette communauté, il possède ce sens profond de l’écoute qui lui permet chaque jour de progresser un peu plus dans ses recherches passionnées.
Certes, la réalité n’a pas changé. Mais, les managers de PME savent maintenant que 99,84 % des entreprises sont issues de ce sérail et qu’elles sont à l’origine de dix des quatorze millions d’emplois en France comme c’est le cas aussi en Belgique, au Québec et partout dans le monde…
Olivier, vous avez fait émerger le mot de « PMiste » qui désigne un défenseur du monde de la PME. Quel intérêt ?
En mettant en évidence cet univers qui touche directement ou indirectement trois français sur cinq, on peut s'intéresser au fonctionnement de la PME, aux réalités auxquelles elle est confrontée. Or, comprendre, c'est le début d'une action positive. Par défaut, la PME est ignorée, et donc nos élites lui imposent un modèle qui n'est pas celui de sa réalité. Conséquence : le patron de PME doit mettre en œuvre des mécanismes qui n'ont pas de sens et qui constituent des contraintes supplémentaires à l'aventure mouvementée, qu'il mène avec son équipe.
Par exemple ?
Concrètement, les PME sont obligées de se plier à une démarche très technocratique concernant le compte de pénibilité, démarche construite pour des groupes de plusieurs milliers de personnes. Des acteurs publics extérieurs à l'univers de la PME lui imposent des exercices qu'un DRH ou un DAF de grand groupe gère facilement et qui sont un vrai casse-tête pour un artisan ou un commerçant. J'ai rencontré un chauffagiste, qui préférait abandonner un remboursement de dix mille euros plutôt que d'affronter une mécanique administrative trop complexe. Concrètement, la santé mentale du dirigeant est, parfois dramatiquement délaissée car personne ne comprend ce qu'il vit.
Expliquez-nous à quoi est-elle soumise ?
Le patron de la PME, et parfois ses managers proches, sont particulièrement exposés à quatre facteurs pathogènes : le stress est plus fort que chez un salarié classique, car les managers que je rencontre ont le sentiment de devoir tenir « à bout de bras » leur entreprise. L'incertitude du carnet de commandes et le fait que rien n'est jamais acquis, donnent l'impression de devoir à chaque fois repartir de zéro et revivre indéfiniment un exercice de survie. La surcharge de travail pèse aussi largement. Tant que la passion du métier, le plaisir de construire une œuvre avec son équipe sont là, le dirigeant peut paraître infatigable. Mais lorsque la charge mentale devient trop forte, le dirigeant a du mal à dormir. Il ne déconnecte plus. Quand vous devez dormir avec un carnet de notes à côté de votre lit, quand vous devenez irritable sans raison, c'est le signe que le travail est redevenu un instrument de torture (tripalium) et que votre esprit d'entrepreneuriat s'altère. Enfin, la solitude accentue la charge mentale. Souffrir seul est bien plus difficile, angoissant que de pouvoir se confier avec un interlocuteur compréhensif et bienveillant. Et comme le manager de PME est un homme avant tout, ne pas bénéficier d'encouragements, de signes de reconnaissance, quand c’est le cas, contribue à dégrader peu à peu sa compétence…
Alors, devenir un entrepreneur dans l'univers de la PME est-il un sacerdoce ?
Absolument pas ! Car ces facteurs pathogènes sont gérables et heureusement gérés par une très grande majorité de « PMistes ». Et surtout parce que l'entrepreneur bénéficie de trois avantages particulièrement appréciables pour vivre une vie riche et passionnante. Premièrement, il a le sentiment de maîtriser son destin. Or cette capacité, cette attitude, ce mode de pensée a un impact très positif sur sa santé. C'est toute la différence entre celui qui subit et celui qui agit. Il vous donne une dose d'énergie en plus. Deuxièmement parce qu'être entrepreneur en PME rend endurant. C'est apprendre à rebondir, s'adapter, ne pas abandonner. C'est aussi vivre en permanence de nombreux échecs, bien plus que dans un groupe où vous trouvez toujours une excuse extérieure, sans besoin de remise en cause. Et cette capacité à être exposé rend humble, et apprenant. Vous développez une gymnastique régulière qui est très positive pour la santé. Comme un sportif de haut niveau. Troisièmement parce que survivre en PME rend optimiste. A force de chercher et de construire des solutions, vous vivez une réalité exigeante mais votre esprit développe une attitude optimiste. Or les optimistes vivent mieux et plus longtemps que les inquiets et les râleurs.
L'Application
- Checkez votre envie d’entreprendre, votre charge de travail et votre charge mentale (votre niveau de plaisir) régulièrement. A quoi ressemble votre agenda ?
- Réservez-vous des plages pour vous ressourcer.
- Prévoyez des moments avec votre équipe pour imaginer ensemble de nouvelles solutions.
- Inscrivez-vous dans un club de dirigeants, pour partager vos expériences.
- Recrutez des collaborateurs positifs et constructifs.
- Formez un second dans votre entreprise, pour pouvoir décrocher : à deux une difficulté est dix fois moins lourde à porter.
- Inscrivez-vous à AMarok et suivez le MOOC sur la santé du dirigeant…
Philippe CARPENTIER
www.déciderjuste.com
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