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Danièle OBONO et Mickael IDRAC : « Certains en France ont intérêt à entretenir les fantasmes sur l’immigration… »
mai 11, 2023Députée depuis 2017 de la 17ème circonscription parisienne, qui regroupe le XVIIIème arrondissement et une partie du XIXème, Danièle OBONO appartient au groupe « La France Insoumise - Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale ». Membre de la Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République et depuis le 26 juillet 2022, elle est élue juge à la Cour de justice de la République. Docteur en sociologie des migrations, chercheur à l’UR LHUMAIN (Montpellier III) et à l’ERIFARDA (Université de Montréal), en qualité de spécialiste des migrations de populations, Mickael IDRAC est également coordinateur de groupe de travail à l’Institut Convergences Migrations et Co-responsable national de l’équipe « Migrations » de La France Insoumise. Ils répondent à nos questions…
INTERVIEW : Paris et Berlin semblent avoir un regard diamétralement opposé sur l’immigration, l’Allemagne ayant fait le choix d’assouplir les règles d’entrée sur son territoire pour notamment, combler les deux millions de poste vacants aujourd’hui sur le marché de l’emploi…
Danièle OBONO : Quand ici la plus-value proposée par l’extrême droite est de faire de l’immigration la cause de tous les maux, ce qui est un outil politique propre à la France. Le spectre politique en Allemagne, notamment la droite conservatrice, a un choix beaucoup plus pragmatique, dans l’intérêt même des classes dirigeantes. Cela ne signifie pas pour autant la disparition de toute forme de racisme ou de stigmatisation, mais un choix politique a été fait et pour le coup, partagé par beaucoup alors qu’en France, certains ont un intérêt particulier à entretenir tous les fantasmes autour de la question de l’immigration… »
Mickael IDRAC : C’est lié aussi à la structure de leur économie, reposant en partie sur leur volet industriel, leur permettant de faire de grandes vagues de régularisations pour remplir les usines. Le revers de la médaille est qu’il y a un côté « supermarché » dans ce que fait l’Allemagne, quand ils vont chercher directement en Grèce dans les camps, des médecins ou ingénieurs, pour en faire des ouvriers à la chaîne. C’est une autre vision des choses mais aussi un très gros déclassement social…
Pourrait-on envisager un jour en France un système similaire à celui du Canada, où les candidats à l’immigration reçoivent, pour calculer leur éligibilité à y travailler, des points en fonction de différents facteurs : âge, éducation, compétences linguistiques, aptitude à contribuer au développement économique du pays, etc. ?
DO : De par son histoire, le Canada s’est bâti sur l’immigration et a fait un choix très clair en ce sens, concernant l’accès au travail. Je pense qu’il y a là-bas des choses qui marchent, en termes d’intégration notamment et qui pourraient nous être utiles, mais nous ne considérons pas la question migratoire comme devant relever uniquement de la gestion des flux, mais aussi du social et de la santé. Les travailleurs ont des droits, quel que soit leur nationalité et ce n’est pas une question de points ni de quotas…
MI : Le Canada par rapport à sa situation géographique, avec l’océan sur deux côtés et une seule frontière terrestre avec les Etats-Unis, est le pays qui réinstalle le plus de réfugiés au monde, les sélectionnant notamment dans des pays tiers, mais sans beaucoup de demandeurs d’asile. Nous, c’est l’inverse et il nous faut des réponses différentes, la détresse n’étant pas la même. Et je rejoins Danièle en ce sens, nous devons mettre l’accent sur l’accès au droit, le droit de travailler, l’accès aux soins, etc.
Selon le président des Républicains, Eric CIOTTI, la seule solution à la question de l’immigration, serait « un recours au référendum ». Partagez-vous cette affirmation à LFI, alors que la gauche dans son ensemble, mise sur un Référendum d’Initiative Partagée pour contrer la réforme des retraites ?
DO : Il y a une réelle dimension populiste en cela, de la part de la droite et de l’extrême droite. Encore faut-il se mettre d’accord pour savoir de quoi on parle. Sur quoi faire un référendum ? Pour ou contre les étrangers en France ? Pour ou contre l’immigration ? Pour ou contre la régularisation des enfants ? Pour ou contre le sauvetage des gens en mer… ? Dans le pays des Droits de l’Homme, on voit tout de suite l’énormité de la chose… Je pense que c’est une instrumentalisation pour se donner un air démocratique mais qui en fait, est extrêmement pervers…
Le regard des Français sur l’immigration selon un sondage IFOP de novembre dernier va à l’encontre de vos positions, 70 % d’entre eux considérant notamment que la France compte déjà beaucoup d’étrangers et que l’accueil de nouveaux immigrés n’est pas souhaitable. Le porte-parole du Rassemblement National, Julien ODOUL, disant même que « les Français n’en peuvent plus ». Que répondez-vous à cela ?
DO : Ce qui est intéressant quand on travaille sur le sujet, c’est que ce n’est pas nouveau. Il y a un siècle, ils faisaient la même chose avec des stéréotypes du genre, « les Italiens sont tous des voleurs », « les Polonais sont tous des alcooliques »… Tout un cadre idéologique qui infuse et que l’on entretient au fil des années. La majorité des gens croient ce qu’on leur dit et c’est terrible. Il y a aussi clairement une dimension raciste dans tout cela car ce n’est pas de cette manière qu’ont été dépeints et à juste titre d’ailleurs car il n’y a aucune raison qu’ils le soient, les réfugiés Ukrainiens. Y compris dans la perception de la dangerosité avec des populations perçues comme moins dangereuses car plus ressemblantes à la nôtre, mais objectivement, sur quels critères, on ne sait pas…
MI : On explique aux gens qu’il ne faut pas seulement regarder les chiffres mais la structure du chiffre. L’extrême droite reste en guerre contre le fait qu’entre 2005 et 2022, les titres de séjour ont augmenté de 37 %, mais en fait, ce chiffre est composé à plus de 60 % d’étudiants, alors mettons les devant leurs responsabilité… ».
Propos recueillis par Dominique BERNERD
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Camille PASCAL est l’invité des « Conversations de l’Abbaye » : les arcanes du pouvoir racontés par une belle plume…
mai 11, 2023Son dernier opus date du mois d’août 2022. « L’Air était tout en feu ». Un ouvrage plébiscité par la critique, unanime. Une plongée dans le temps ramenant le lecteur à l’époque de la Régence. A travers les méandres des conspirations politiques et les haines familiales. Celle de l’univers de Louis XIV et des complots ourdis contre le Roi-Soleil. Invité des « Conservations de l’Abbaye », l’ancien conseiller de Nicolas SARKOZY et écrivain Camille PASCAL évoquera ce soir à 18h30 le pouvoir via son vécu personnel et ses écrits. Prometteur à plus d’un titre !
AUXERRE : Le public ne devrait pas manquer d’anecdotes croustillantes et insolites à se mettre entre les oreilles avec cette immersion dans les alcôves de la politique hexagonale, lors de l’acte II des fameuses « Conversations de l’Abbaye », accueillies ce jeudi en fin d’après-midi, à Saint-Germain.
En invitant l’ancien conseiller à la présidence de la République et écrivain, Camille PASCAL, Céline BAHR – et par ricochet l’ancien député de la première circonscription de l’Yonne Guillaume LARRIVE qui a été le précurseur de ces retrouvailles intellectuelles de haute volée -, ont placé le curseur de l’intérêt de cet évènementiel régulier vers la stratosphère ! Surtout pour celles et ceux des Icaunais qui s’intéressent de près à la chose politique : ils ne devraient pas être déçus en assistant à la conférence, intitulée sobrement, « Vivre et écrire le pouvoir ».
L’auteur de « L’Air était tout en feu » - son dernier succès en date – a joué un rôle éminemment stratégique sous la présidence de Nicolas SARKOZY, devenant sa seconde « plume » aux côtés d’Henri GUAINO. Lauréat du grand prix du roman de l’Académie française en 2018, Camille PASCAL a été jadis le directeur de communication et le secrétaire général de France Télévisions : autant dire qu’en matière de prise de parole et de maîtrise de l’oralité, ce haut fonctionnaire est au-dessus du lot ! Un talent qui lui a permis aussi de travailler plus récemment auprès de Jean CASTEX, alors Premier ministre…
Thierry BRET
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Malgré les vents contraires de la conjoncture, la Caisse d’Epargne BFC conforte ses capacités de financements
mai 11, 2023Exigeant. Voire qualifié par certains des observateurs de « défavorable ». Tel aura été le contexte économique ayant bercé les activités des milieux bancaires en 2022 dans l’Hexagone. Un contexte où nul n’a pu se soustraire, y compris au plan régional, où l’envolée inexorable de l’inflation a laissé de sérieuses traces dans les comportements consuméristes tous secteurs confondus. Président du Conseil d’Orientation et de Surveillance (COS) de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté, Eric FOUGERE, a fait part de ses ressentis en préambule de la présentation annuelle des résultats de l’établissement mutualiste…
DIJON (Côte d’Or) : Il aime se confronter à cette typologie d’exercice, le président du COS de la Caisse d’Epargne de Bourgogne Franche-Comté. Un rendez-vous collectif où il prend un malin plaisir à discuter avec la presse afin de donner son point de vue, sans arrière-pensée, sur une actualité économique et sociétale qui, à dire vrai, au-delà de sa richesse ne manque pas ni de piquant. Ni d’imprévus !
Tout en laissant libre cours à l’échange constructif, en appui de moult questions posées par les représentants de la presse régionale. Dont ses acteurs n’hésitent pas à multiplier les kilomètres depuis la Franche-Comté voisine ou la Bourgogne septentrionale afin de ne pas perdre une miette, même minuscule, de cette rencontre annuelle, où se décortique avec minutie comme un savoureux homard agrémenté de sa mayonnaise faite maison, le moindre élément informatif !
Bon, c’est sûr ! Les journalistes qui côtoient le personnage depuis sa prise de fonction officielle, datant du 30 avril 2019, savent pertinemment que le président du Conseil d’Orientation et de Surveillance de Bourgogne Franche-Comté n’est jamais avare en la matière, côté arguments et explications de texte. Alors quand il commence à poser les jalons initiaux de ce que sera cette antépénultième conférence de presse à laquelle il participe aux côtés du président du Directoire Jérôme BALLET, on sait de quoi il en retourne !
Un exercice de style savamment maîtrisé pour évoquer les résultats…
Membre du Conseil d’Orientation et de Surveillance du groupe BPCE – organe décisionnel commun à la Caisse d’Epargne, la Banque Populaire et NATIXIS -, Eric FOUGERE est un habitué aguerri de ces rendez-vous oratoires servant à faire toute la lumière sur la stratégie de l’entreprise. Elles sont cordiales, polies, courtoises, pédagogiques, lissées. Mais, ici, on fait fi de la polémique et de l’attaque frontale envers des représentants entrepreneuriaux de la dynamique régionale dont notre territoire ne pourrait évidemment se passer. Qu’il s’agisse des particuliers, des entreprises et des collectivités.
Parfois, l’humour n’est jamais très éloigné des propos entendus. Surtout quand on sollicite le binôme de cette grande maison très prisée des épargnants qui autrefois faisait référence à l’un des animaux qui s’épanouit dans nos sous-bois – le fameux écureuil – réputé économe en « noisettes » !
A la sempiternelle question, pourquoi les Français pensent que les banquiers ne prêtent jamais d’argent quand on en a besoin, le tandem de répondre que les offres de prêts sont bel et bien là, pléthoriques, sur les différents marchés mais qu’a contrario, les demandes ne sont plus aussi soutenues qu’auparavant…la crise de confiance et la crise économique sont passées par là.
Un item taillé sur mesure pour le directeur financier du groupe viticole LATOUR implanté à Beaune – l’un des plus grands domaines de Bourgogne avec ses cinquante hectares -, qui est également membre du Directoire de la fameuse maison.
Somme toute, quoi de plus logique pour Eric FOUGERE d’aborder cette conférence de presse devant dévoiler les bilans et perspectives de l’établissement financier aux termes de l’exercice 2022 en évoquant le niveau d’inflation actuel qui bouleverse bon nombre de paramètres.
Des ambitions volontaristes de conquête en 2023 à l’identique de 2022…
« On ne connaissait pas, depuis si longtemps, la présence d’un niveau aussi élevé d’inflation, devait-il souligner, C'est un contexte sociétal où on a eu aussi des tensions sur les matières premières, les approvisionnements, la facture énergétique. Une problématique de poids qui n’aura pas manqué d’impacter une banque comme la Caisse d'Epargne de Bourgogne Franche-Comté, qui dispose d'un réseau de 182 agences. Mais, ce contexte inflationniste a aussi touché les clients... ».
Pourtant, la Caisse d’Epargne BFC tel le roseau de la célèbre fable a su plier avec efficience pour faire le dos rond au plus fort de la crise (on pense immédiatement à celle de la COVID) en attendant la sortie de cette période trouble, sans avoir à subir les aléas de la cassure définitive. Bien au contraire !
« D’un point de vue financier, nous sommes solides, renchérit le président du COS, nous avons conforté notre capacité à prêter et celle à pouvoir financer des projets. D’ailleurs, n’avons-nous pas réalisé notre plus gros volume de prêts immobiliers en Bourgogne-Franche-Comté, soit un peu plus d'1,7 milliard d’euros ! ».
Alors, frileuses les banques régionales en matière de crédits immobiliers ? Que nenni !
« C'est vrai qu'il y a les paroles, ajoute Eric FOUGERE, mais il y a aussi les actes ! Nous, même si on a réalisé notre plus grosse année de crédits immobiliers en 2022, nous conservons toutes nos ambitions pour faire de même en 2023 ! ».
Des propos qui confirment que la Caisse d’Epargne BFC a donc rendu une brillante copie à l’issue de l’année écoulée.
« C’est un exercice solide, insiste Eric FOUGERE, il traduit nos ambitions vis-à-vis de l’économie régionale et montre notre volonté d’être la banque de référence en faveur de l’attractivité de notre territoire ».
Une posture qu’endosse volontiers l’établissement dans son rôle d’acteur complet de vecteur dynamique du territoire. « On l’a montré en 2022, on va continuer à le montrer en 2023 dans ce contexte plus que défavorable ! ».
Le kafkaïen équilibre entre les ressources et les crédits à distribuer…
Quant à la hausse rapide des taux d’intérêts, Eric FOUGERE, en bon analyste financier qu’il est, veille au grain.
« Je ne parle pas d’une hausse importante des taux d'intérêt, parce que je fais la distinction entre la valeur absolue du taux d'intérêt et la rapidité avec laquelle on est arrivé à ce niveau-là. Ce qui est plus difficile à gérer en termes de transition, c'est le fait de passer de 0,5 à 3 % en un an. C'est ça, la difficulté pour nous…parce qu’il faut bien savoir que c'est avec les dépôts qu'on fait des crédits. Des crédits à taux fixe, principalement des crédits immobiliers. Or, dans une activité comme la nôtre, ces crédits à taux fixe sur l'immobilier sont bas. C’est ce qu'on a connu ces dernières années et sur de longues périodes, avec un financement qui provient de ressources que représentent les dépôts de nos clients effectués sur des livrets. Mais, du fait de l’inflation, ces mêmes livrets voient leur taux de rémunération monter rapidement. C’est donc ce décalage-là, entre une ressource qui coûte cher et des crédits qui ont été fait à des taux pas chers, où se créé une perturbation dans la rentabilité des banques… ».
Une situation durable ou très provisoire dans le temps ? Le président du COS estime que ce contexte si particulier ne durera pas.
« Cela ne doit pas nous faire dévier de notre cap, affirme-t-il. Mais, cette perturbation va tout de même nous accompagner au cours de ces prochains mois… ».
Il en faut tout de même plus pour que la stratégie du groupe bancaire soit mise à mal. Les responsables de la Caisse d’Epargne ont décidé en toute connaissance de cause de maintenir le cap en 2023, sans en dévier la trajectoire du moindre degré malgré cet afflux de vents contraires, considérant que la situation actuelle correspond à un épiphénomène violent.
Or, devenir la banque de référence de l’économie régionale reste un credo à appliquer au quotidien pour les collaborateurs du groupe. Un leitmotiv qui pourrait presque s’inscrire en lettres d’or sur le fronton des 182 agences d’un établissement qui annonce ne vouloir fermer aucune de ses vitrines commerciales et qui déroule un vaste programme de rénovation de 5 millions d’euros annuels concernant certaines d’entre elles au cours de ces prochaines semaines. Pas de doute : la Caisse d’Epargne ne connaît pas la crise et le fait savoir autant dans ses paroles que dans ses actes !
Thierry BRET
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L’Aile ou la Cuisse : dans le cochon, tout est bon !
mai 09, 2023Pour sûr, ce ne sont pas nos artisans-charcutiers Mickaël CLAUDIN et Damien LEGER, ainsi que leur dynamique équipe qui viendraient contredire ce séculaire dicton. Durant la dernière foire de Sens, ensoleillée à souhait (forcément, il avait plu à celle de Montereau quelques jours plus tôt !), ils eurent pignon sur rue, en bas des promenades, entre des Peugeot 2008 forcément électriques et autres DS futuristes, qui n’ont plus rien de 19 ou encore 21 !
SENS: En terrasse, les tables, boisées « made by » le paternel de Mickaël, assurent une réelle solidité. La formule est éprouvée : c’est simple et c’est bon. Cela commence par une planche de charcuteries, faites maison, dont de délicieuses rillettes qui se partagent à l'unisson.
Lors de l’ultime jour de foire, souvent synonyme d'un peu plus de quiétude, le plat du jour est un filet mignon de porc, sauce morilles, accompagné d'un gratin de pommes de terre et de délicieux légumes confits. De trois à quatre degrés en sus à cette bonne assiette n'eurent pas nui à la qualité de l'ensemble !
Ce 94ème rendez-vous des plus réussis se termine côté douceurs avec une tarte au citron, concoctée par la boulangerie-pâtisserie d'Alain FOURNIER. Elle est reconnue pour la qualité de sa fabrication (hum ! les croissants...) Quelques gouttes d'accompagnement à base de champagne de la maison LORIOT, bien connue elle aussi le long des promenades, en période de foire, agrémentent le tout.
Pas le temps de s’ennuyer avec les réjouissances estivales…
Nos artisans sont à la remballe, à leur tour désormais, de souffler...très provisoirement s'entend. Entre repas de mariages, saucisses à préparer pour les barbecues (ou les braséros qui deviennent à la mode ces temps derniers...), sans omettre les ponts de mai : il n’y a pas vraiment le temps de s'ennuyer !
Contrairement à la chanson de Patrick BRUEL, point de rendez-vous dans dix ans : juste même lieu, même heure, mais l'an prochain pour revivre de tels instants ! Longue vie à la foire de Sens. Et vivement 2024...
Contact :
« Aux Petits Cochons »
1, Bis rue de la République
89100 Saint-Clément
Ouverture du mardi au samedi, plus le marché de Sens.
Téléphone : 03.86.65.17.91.
Gauthier PAJONA
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L’immigration en débat avec LFI à Auxerre : un sujet tendu en France loin de susciter apaisement et dépolitisation…
mai 05, 2023A contre-courant du projet de loi immigration défendu par Gérald DARMANIN, La France Insoumise prône en la matière, une politique « humaniste et réaliste ». C’est ce que sont venus rappeler lors d’une soirée débat à Auxerre, Danièle OBONO, députée LFI de la 17ème circonscription parisienne et Mickael IDRAC, docteur en sociologie des migrations, co-responsable national sur le sujet, au sein de la formation politique présidée par Jean-Luc MELENCHON...
AUXERRE : L’image avait en septembre 2015 ému le monde entier. Aylan, un enfant syrien de trois ans, retrouvé mort noyé sur une plage turque, avec le sable pour linceul, tee-shirt rouge et bermuda bleu balayés par les vagues de la mer Egée et devenu rapidement le symbole d’une crise migratoire trop souvent réduite à l’inhumanité des chiffres, dans leur triste globalité.
Plus de 24 000 décès auraient été recensés depuis 2014 pour la seule mer Méditerranée. Autant de destins fracassés, autant de familles endeuillées, autant de vies brisées par la cupidité de passeurs assassins… En huit ans, peu de choses ont changé si ce n’est que cette hécatombe contribue à alimenter le fantasme « d’invasion » véhiculé par certains, à l’encontre de l’idée même que l’on se fait du « pays des Droits de l’Homme ». Pour autant, peut-on « accueillir toute la misère du monde », comme s’interrogeait en son temps Michel ROCARD, alors Premier ministre ? Non répondent une majorité de Français qui, selon un sondage Ifop-Fiducial réalisé en novembre dernier, considèrent à 70 % que notre pays compte déjà beaucoup d’étrangers et réfutent toute idée d’accueil d’immigrés supplémentaires.
Un pauvre qui fuit un pays pauvre va dans le pays le plus proche…
« Encore faut-il savoir de quoi et de qui on parle » rétorque Mickael IDRAC, qui rappelle qu’en matière d’immigration, la France se situe à un niveau bien inférieur à la moyenne, avec 36 % de personnes supplémentaires accueillies en vingt ans, contre 120 % de plus pour la Suède ou 100 % pour le Royaume-Uni. La réunification familiale, « que l’on nous vend comme un fléau », ne représentant désormais que moins de 4 % des titres de séjour octroyés.
A ses yeux, le projet de loi sur l’immigration défendu par le ministre de l’Intérieur n’a pour but que de « détricoter » le système d’asile français, en « complexifiant un peu plus l’accès au droit, l’objectif est de fabriquer de l’illégalité, avec pour conséquence de permettre l’expulsion des personnes… ». S’interrogeant sur l’idée même de « crise migratoire », si l’on considère que 3 % seulement de la population mondiale sont concernés, « un chiffre structural sous lequel on ne peut descendre », parmi lesquels 38 % de flux entre pays du Sud contre 34 % de flux sud-nord, voire 86 % de flux sud-sud en cas de migrations forcées : « un pauvre qui fuit un pays pauvre va dans le pays le plus proche, il ne se dit pas, « et si je visais la France ou la Belgique ? » … ».
Se donner une légitimité identitaire autour de la xénophobie…
Rappelant qu’au programme de La France Insoumise était inscrit, outre une politique d’ouverture réclamant le retour de la carte de séjour de dix ans, la création d’un statut de « détresse environnementale », considérant en la matière la responsabilité des pays occidentaux : « que ce soit dans les catastrophes climatiques entrainant des millions de déplacements de population, dans les guerres ou dans les dérèglements économiques à travers le monde… ».
Plaçant d’emblée le débat sur le terrain politique, Danièle OBONO a dénoncé le climat dans lequel cet énième projet de loi est proposé : « il s’agit pour eux de se constituer une base sociale et électorale structurée par autre chose que l’adhésion au macronisme, qui reste aujourd’hui minoritaire dans la société. Ils ont besoin de ce liant que constitue l’aspect xénophobe autour de l’immigration, leur permettant en la matière, de se donner une légitimité identitaire… ».
Bulletin passable, peut mieux en faire en matière d’accueil !
Ironisant dans le même temps sur le nombre pléthorique de lois concernant l‘immigration votées depuis 1990 : « une loi tous les dix-huit mois ! A ce rythme, impossible de dresser un bilan, une frénésie législative qui empêche le débat et ne vise pas à régler un problème migratoire mais à justifier sans cesse l’existence de ce débat… ».
Prenant pour exemple l’accueil réservé aux réfugiés Ukrainiens, la députée de Paris se dit persuadée que seul un choix politique empêche d’appliquer le même traitement à d’autres populations : « il y a là une dimension politique de faire croire que c’est un problème insurmontable, de manière à en faire une rente politicienne. Je ne dis pas que c’est simple, mais on l’a vu avec les réfugiés en provenance d’Ukraine, on peut accueillir dignement dans ce pays… ».
Avec en point d’orgue ces données rappelées par Mickael IDRAC sur le sujet, à savoir que la France, « pays des Droits de l’Homme » est celui accueillant le moins de réfugiés ukrainiens en Europe. A titre d’exemple : 40 fois moins que les Tchèques, 25 fois moins que les Polonais, 11 fois moins que les Allemands, 5 fois moins que les Belges et 2 fois moins que les Grecs… Bulletin passable, peut mieux faire !
Dominique BERNERD
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