De l’émotion. A fleur de peau. Il s’agace quelque peu en tapotant sur les micros, placés devant lui durant plusieurs secondes. La pendule de l’hémicycle du Conseil départemental de l’Yonne indique l’heure, il est 10h22. Obtenant 34 voix contre 7 à son adversaire, le représentant de l’opposition, Yves VECTEN, le président par intérim de la vénérable institution Grégory DORTE valide de manière élective son mandat, succédant ainsi au regretté Patrick GENDRAUD, dont il était très proche, dans le fauteuil de président de l’exécutif. Son seul mot d’ordre : se mettre au travail en se relevant les manches…
AUXERRE : C’est fait ! Le Conseil départemental de l’Yonne a désigné son nouveau président, lors de la session accueillie en cette matinée du vendredi 31 janvier à la Pyramide, siège de l’assemblée représentative. Les quarante-deux élus en présence – seulement deux manquaient à l’appel mais avaient donné procuration - ont pu exprimer leur choix dans cette joute électorale interne qui opposait in fine seulement deux candidats : le représentant de la majorité de la droite, du centre et des indépendants, le maire de Pont-sur-Yonne, Grégory DORTE – il officiait depuis le retrait aux affaires de Patrick GENDRAUD en qualité de président par intérim – et celui du groupe de l’opposition, Yves VECTEN, maire d’Escamps.
Une pirouette de dernière minute mit fin au suspense annoncé par voie de presse ces jours derniers avec la possible candidature de l’ancien député de la deuxième circonscription et ex-président du Département, André VILLIERS. Celui-ci finalement expliqua dans une brève intervention sa décision de ne pas affronter un autre candidat de la majorité départementale, faisant preuve de sagesse de l’avis des autres élus de l’Yonne, en se retirant et en soutenant l’initiative logique du maire de Pont-sur-Yonne.
Un score net et clair, sans appel !
Quant à la candidature d’Yves VECTEN – il devait in fine récolter les six voix habituelles de l’opposition plus une, ce que ne manqua pas de saluer la conseillère Frédérique COLAS avec un zeste d’humour ! -, elle se justifiait par principe démocratique afin de faire entendre la voix de l’opposition. Sans autre prétention, visiblement puisque Yves VECTEN ne se lança nullement dans un discours programmatique pour l’avenir du territoire.
En l’espace de deux heures à peine, la chose fut donc entendue au terme de ce scrutin sans réelle surprise. Il fut conforté par l’implacable décompte monocorde des bulletins tirés de l’urne par le tandem Frédérique COLAS et Michel DUCROUX, à la manœuvre en qualité d’assesseurs, un décompte évidemment favorable à Grégory DORTE après vérification du pointage. Le score est sans appel : 34 voix pour le premier vice-président de l’exécutif, devenu président intérimaire, contre sept obtenus par le candidat de l’opposition. On notera un bulletin blanc, tombé là par hasard ?!
Entre émotion et remerciements, les premiers mots du président élu
Appelé par Colette LERMAN qui procédait au bon déroulé de cette élection « présidentielle » départementale, Grégory DORTE se rendit sur l’estrade pour y siéger à sa place de président. Il devait y prononcer ses premiers mots de nouvel élu. Non sans émotivité…
« J’ai une pensée pour plusieurs personnes, dit-il après les remerciements d’usage à l’ensemble de ces collègues votants. Un blanc. Et des larmes qui embuent petit à petit les yeux du nouveau président. « J’ai une pensée pour mon père. C’était un être extraordinaire… ». Les sanglots s’étouffent à peine dans la voix avant que l’orateur ne reprenne le fil de ses commentaires : « il m’a apporté les valeurs de la loyauté et de la droiture… ». Puis, un silence lourd qui s’en suivit. « Il est parti trop tôt… ». Puis, ce sera le souvenir de son oncle et de sa mère. « Elle m’a inculquée la patience… ». La famille, ensuite. Avant que le président n’évoque son épouse. « Elle est la bonté incarnée, elle m’a appris la bienveillance et la tempérance… ». Enfin, Grégory DORTE ne put conclure ce préambule personnel, à chaud, sans évoquer la mémoire de son mentor en politique, le regretté Patrick GENDRAUD, son prédécesseur disparu le 01er janvier dernier.
Puis, s’adressant à André VILLIERS – il le remerciera au passage -, Grégory DORTE eut cette petite phrase énigmatique : « la politique me surprendra toujours, mais je vais faire mes armes… ».
Bien sûr, les premiers mots de l’heureux impétrant se rapportèrent aussi au budget du Conseil départemental dans un contexte conjoncturel et économique complexe à plus d’un titre.
« Il nous faut maintenir notre tissu social, sportif et culturel sans oublier toutes ces associations que nous devons soutenir absolument, elles font le ciment de notre société. Elles permettent de conserver la concorde dans notre pays qui est fortement bousculé et qui en a beaucoup besoin… ».
Grégory DORTE invita ses collègues à relever les manches et à se remettre très vite au travail.
« Les défis à relever sont importants ! ». Avant de redéfinir le rôle de ce département, outil de proximité permettant de lutter contre les extrêmes qui peuvent attirer les sirènes de nos concitoyens. Le tout couronné par un tonnerre d’applaudissements.
Thierry BRET
Président du Conseil de surveillance du centre hospitalier de Sens, l’édile local, Paul-Antoine de CARVILLE, s’est plié au jeu de la traditionnelle cérémonie des vœux aux personnels et aux partenaires de l’établissement, lors d’une rencontre publique, placée également sous le sceau de la convivialité, jeudi au beau milieu de l’après-midi. Un exercice où le maire de capitale septentrionale de l’Yonne a rappelé la nécessité d’avoir une forte connexion entre l’hôpital et la municipalité…
SENS : Avant que la directrice du Centre hospitalier de Sens Véronique ROBIN ne présente avec moult détails et slides à l’appui la rétrospective et les projets de son établissement devant une belle assistance de praticiens et de personnels, c’est Paul-Antoine de CARVILLE, premier élu de la commune, qui ouvrit le bal, au pupitre, de cette traditionnelle cérémonie des vœux, comme en il est de coutume chaque année.
Un exercice que l’élu trentenaire maîtrisa à la perfection, y joignant également quelques notes d’humour alors que le contexte qu’il soit économique et sociétal, comme il devait le rappeler, ne berce pas vraiment dans l’optimisme.
Ses propos en témoignent : « le niveau national est assez inquiétant, puisque nous n’avons toujours pas de Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) voté pour 2025, c’est historique ! Auparavant, on savait que ce serait compliqué, mais là, les gouvernements successifs, les ministres successifs ne viennent pas nous aider à projeter l’hôpital et à imaginer le niveau d’activité que nous devrions avoir… ».
Une petite flèche vers le CHU de Dijon
Puis se tournant vers le représentant départemental de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Damien BORGNAT – il est assis au premier rang et écoute très attentivement le discours de l’élu -, Paul-Antoine de CARVILLE y alla de sa petite critique envers le Centre hospitalier universitaire de Dijon.
« Nous avons un CHU qui ne nous regarde pas assez, selon moi, et qui a tendance à beaucoup regarder Dijon et ce qui est autour ! Au niveau régional, d’année en année, nous sommes soumis aux aléas de la venue des internes avec son lot de bonnes et mauvaises surprises… ».
Avec de tels paramètres, difficile en effet de l’avis de l’édile de pouvoir s’appuyer sur cet échelon pour projeter le centre hospitalier vers une direction convenable. Puis, l’analyse du maire de Sens s’attarda sur le niveau départemental.
« On le sait, il y a eu par le passé des tentatives de rapprocher des GHT (Groupement Hospitalier du Territoire), poursuit-il, il y a deux dynamiques qui sont différentes et il est préférable de continuer à travailler sur notre pôle nord, celui-ci s’organise progressivement avec Joigny et Villeneuve-sur-Yonne, plutôt que de parier sur un grand département qui serait éloigné de la réalité de nos territoires… ».
Puis, l’orateur évoqua l’établissement dont il a pu découvrir tous les arcanes depuis sa nomination à la présidence du Conseil de surveillance en saluant le travail pugnace des équipes de soignants et administratives.
« Tant au niveau national que régional, et aussi local, ce sont des couches d’instabilité qu’il faudrait stabiliser. Tant qu’elles ne le seront pas, ce sera très compliqué pour notre hôpital, malgré une très bonne gestion et une activité en progression, de stabiliser l’ensemble… ».
Le symbole fort de la nouvelle maternité à Sens
Une nécessité d’apporter de la confiance et de la stabilité aux équipes professionnelle que ne manqueront pas de relayer les représentants de la presse, venus en nombre sur cet évènement.
Côtés bonnes nouvelles (heureusement il y en avait aussi !), Paul-Antoine de CARVILLE mentionna la remontée de l’activité hospitalière : « nous retrouvons des niveaux d’activité que nous avions connu par le passé malgré le combat de tous les jours des équipes très investies, c’est ce qui contribuera à redresser l’hôpital…. ».
Mais, il y aussi la venue de nouveaux professionnels de santé. Ce qui permet de stabiliser le niveau de services et de les rendre durables.
« Je voudrais également vous féliciter pour la certification, fruit d’un travail collectif, long et intense, ajouta le maire, un résultat qui facilitera l’accueil de nouveaux professionnels à Sens, des cadres, des infirmiers, des médecins, des aides-soignants… ».
Le « Pôle Femme Mère Enfant », inauguré au printemps 2024, fut l’un des évènements majeurs ayant marqué 2024. L’orateur ne put se soustraire à en faire mention lors de sa prise de parole.
« Investir dans une maternité, c’est un symbole extrêmement fort pour une collectivité, dira Paul-Antoine de CARVILLE, notamment avec soixante-dix naissances de plus cette année. Une réelle dynamique au vu du contexte démographique que nous connaissons en France… ».
Une perche tendue pour rappeler la grande campagne fécondation du Président de la République, lancée courant 2024. « Cela n’aura pas trop fonctionné globalement en France, mais chez nous, on a eu pas mal de naissances et même moi, j’y ai contribué personnellement ! ».
Rires de la salle tout en rappelant que le jeune maire de Sens est l’heureux papa depuis deux mois d’un joyeux bambin qui rythme ses nuitées de la prise salvatrice et gourmande de biberons, dès ses premiers cris affamés !
Pas de cannibalisation entre les collectivités pour se piquer les médecins !
Subtil, le maire en profitera au vu de son expérience personnelle de remercier les professionnels de l’hôpital, aux petits soins pour les jeunes mamans !
Avant de conclure, Paul-Antoine de CARVILLE fit un détour du côté de l’hôpital Saint-Jean dont la chapelle est en état de vétusté.
« La directrice de l’établissement, Véronique ROBIN, a fait un travail important avec les services de l’ARS et la Fondation du Patrimoine, afin de sécuriser le site et évacuer les personnes qui y étaient en résidence, et dans un second temps de travailler à un plan de financement pour réussir à sauvegarder l’édifice religieux… ».
La réouverture des chambres de cet hôpital est prévue. « Dès que l’on pourra voter les fonds, précisa le maire, on pourra lancer les travaux au fur et à mesure pour pouvoir sécuriser et réinstaller les personnes… ».
Mais, en toile de fond, l’élu a aussi évoqué la reconversion future de ce bâtiment du fait de son ancienneté.
Quant à la « cannibalisation au nord de l’Yonne » qui verrait à ce que les collectivités se « piquent » entre elles les médecins désireux de s’installer, il n’en est pas question, selon le maire de Sens. Conséquence : un seul groupe travaille entre Villeneuve-sur-Yonne, Joigny et Sens et dans l’intérêt de ses 130 000 habitants. Une étape politique franchie de manière positive, malgré les différences d’opinion ! Le symbole idéal de la réalité politique fonctionnelle, au service des citoyens, uniquement !
Thierry BRET
Les travaux d’aménagement des quais de l’Yonne et de la place du 1er RVY ont débuté depuis le mercredi 22 janvier 2025, par des opérations de préparation. Dès lundi, et ce, pour une durée minimum de deux semaines, un décroutage et une mise à niveau du terrain nécessiteront d’occuper un espace allant de l’arrière du marché couvert au restaurant Le Tempo.
JOIGNY : Une modification provisoire du stationnement est à prendre en compte, y compris durant les marchés des mercredis et des samedis (29 janvier, 1er février, 5 février, 8 février). Les commerçants du marché pourront stationner leurs véhicules sur la place de la gare routière qui leur sera réservée.
Le stationnement des visiteurs sera redéployé sur d’autres sites ; une signalétique avec un fléchage sera installée en ce sens en divers endroits de la commune. Les possibilités de stationnement sont : rive gauche (quai de la Butte, quai du Port-au-Bois, rue des Sœurs-Lecoq, quai de l’Hôpital, avenue Gambetta…), sur les quais, avenue Roger-Varrey, sur les boulevards du Nord et Lesire-Lacam…
Après cette première phase, le champ de foire provisoire sera aménagé afin de constituer une aire de stationnement aux visiteurs du marché. A partir de mi-février, les travaux se poursuivront par secteurs, en commençant par l’arrière du marché puis en allant vers l’est. Le stationnement des commerçants du marché sera maintenu durant plusieurs mois sur la place de la gare routière. Pendant toute la durée des travaux, le restaurant « Le Tempo » restera ouvert. Un accès sera aménagé pour s’y rendre…
Communiqué de la Ville de Joigny
C’est un exercice oral qu’il affectionne tout particulièrement. Il s’y plie avec entrain et facilité depuis plus de deux ans, étant toujours en poste dans ce département de l’Yonne qu’il connaît désormais comme le fond de sa poche. Entre ruralité et vie sportive, caractéristiques viticoles et autres richesses patrimoniales. Devant un parterre très représentatif de la vie institutionnelle, économique et politique de notre territoire, le préfet de l’Yonne Pascal JAN a profité de la séance traditionnelle des vœux il y a peu pour brosser le bilan 2024, vu de la lorgnette de l’Etat à travers ses diverses actions menées sur le terrain, et de rappeler les priorités qui feront le sel de 2025, autour de l’attractivité et de la proximité…
AUXERRE : Le rendez-vous représente toujours l’un des points d’orgue de cette longue série de vœux qui noircissent les agendas des uns et des autres, chaque année sur la période de janvier. Un vaste programme relationnel et parfois de gourmandise – la dégustation des fameuses galettes afin de respecter la tradition d’une Epiphanie qui se prolongerait sur un délai de trente jours ! -, où il est bon de promener sa silhouette, afin d’y saluer ses partenaires qu’ils soient acteurs de la chose publique ou de l’entrepreneuriat. Quand, ce ne sont pas les cercles culturels et sportifs qui s’en mêlent…
Bref, et parmi le saint des saints de ces « mondanités républicaines » conviviales et sympathiques à vivre et qui monopolisent l’actualité de ce mois de janvier, participer à la cérémonie des vœux accueillie sous les ors de la préfecture, avec le représentant de l’Etat en personne qui tire les enseignements de l’exercice antérieur écoulé avant de se lancer dans un exercice prospectiviste pour les douze prochains mois à venir, reste incontestablement le nec plus ultra où il est impératif de se rendre !
Aussi, ne devait-on pas être surpris de voir que l’assistance était nombreuse dans les salons de la préfecture auxerroise, un soir de fin de semaine, dès la nuit tombée. D’une part, le panorama de la capitale de l’Yonne illuminée par les reflets des lampadaires sur la rivière demeure exceptionnel depuis les vitres du premier étage de l’édifice préfectoral. D’autre part, il est toujours primordial de tâter le pouls de notre territoire par l’analyse détaillée et pertinente qu’en fait le haut fonctionnaire de l’Etat. Et à ce titre-là, Pascal JAN qui présidait ainsi sa troisième cérémonie des vœux en terre icaunaise fut plutôt prolixe en la matière lors de son intervention, devant durer près de trente minutes !
Une intervention dans les règles de l’art, sans aucun temps mort au niveau du contenu informatif. Avec deux leitmotivs récurrents dans les propos du représentant préfectoral : l’attractivité et la proximité. Comme si l’une ne pouvait se passer de l’autre. Une dualité légitime expliquant la politique de l’Etat et ses déclinaisons territoriales.
Préparer l’Yonne à relever les défis de demain
Dès le préambule de son discours, Pascal JAN mit la barre sur le versant de l’émotion. Saluant la mémoire d’un humaniste, doué de fortes convictions et attentif aux autres, le regretté président du Conseil départemental, Patrick GENDRAUD, décédé le 01er janvier. Puis, il rappela le rôle de l’Etat dans une formule liminaire : « nous sommes là pour vous accompagner dans la concrétisation de tous vos projets, toujours plus nombreux et ambitieux…mais pour l’Etat, toujours plus coûteux ! ».
Quelques rires fusèrent parmi l’assistance. Le ton était donné. Pauline GIRARDOT, secrétaire générale de la préfecture et sous-préfète d’Auxerre ainsi que Sébastien HENNON, sous-préfet d’Avallon, présents à cette cérémonie, furent également plébiscités par le préfet pour leur implication sans borne auprès des habitants de ce territoire. Une implication qui s’effectue pour le dernier « sous mode costume ou en jogging, ce qui parfois surprend les élus ! ». Sans omettre Carole DABRIGEON, la nouvelle sous-préfète de l’arrondissement de Sens, absente lors de la soirée.
De l’année 2024, Pascal JAN retiendra qu’elle fut exceptionnelle par la tenue de certains évènements, « au niveau de l’engagement collectif ». Il citera naturellement le fameux relais de la flamme olympique sur notre territoire le 11 juillet dernier, mais aussi des actions plus diffuses mais nécessaires pour l’amélioration de la vie quotidienne en matière de transition écologique. « Leur point commun est d’être couronner de succès, devait-il souligner, parce que ce fut le fruit d’une collaboration intelligente, efficace et sincère entre Etat et les élus, partenaires… ».
La résilience et l’aptitude à faire face dans la gestion des crises furent en vue cette année notamment sur un sujet particulièrement à cœur pour le préfet de l’Yonne : la lutte contre la cybercriminalité.
« Des exercices pilote, innovants, proposés en complément de l’offre de diagnostic et de conseils offerte par la gendarmerie nationale y ont fortement contribué, expliqua Pascal JAN, 2025 se poursuivra sur cette lancée afin de préparer l’Yonne aux défis nouveaux, insuffisamment pris en considération par les uns ou par les autres… ».
En matière de gestion de crise, l’orateur rappela la qualité de la collaboration entre les services municipaux et les services de sécurité civile, en faisant aux allusions aux inondations du printemps dernier.
La sécurité des citoyens, l’un des grands chantiers de 2025
Autres sources de fierté dans cet inventaire à la Prévert des résultats obtenus l’an passé : tout d’abord, l’opération « Grand Site de Vézelay », un formidable vecteur de la dynamique touristique, économique et culturelle de notre territoire. Un projet mené tambour battant depuis trois ans par les services de l’Etat et du Conseil départemental. Le dossier de labellisation sera prochainement déposé avec ses trois axes majeurs : la préservation de la qualité paysagère et environnementale, la découverte de l’esprit des lieux, et le développement local. Ensuite, le préfet citera le projet de la déviation sud d’Auxerre, la LISA. « C’est un projet structurant qui va renforcer l’attractivité de l’Auxerrois… ».
En poste dans l’Yonne depuis bientôt trois ans – ce sera effectif en avril prochain à moins que…-, Pascal JAN reste sur une ligne stratégique très claire pour le développement de ce département bourguignon, qui puise ses références sur deux termes : l’attractivité et la proximité. « Chacun de vous se retrouve derrière ces mots… ». Des mots qu’il est bon de conjuguer ensemble dans le respect de l’engagement écologique.
« Pour y parvenir, renchérit l’interlocuteur, il faut s’appuyer sur la méthode, l’efficacité recherchée et le rendu compte de l’action de l’Etat. La proximité se traduit par le renforcement de la présence de l’Etat sur le terrain pour rapprocher les services publics des citoyens. En 2025, nous évaluerons systématiquement les actions menées afin de répondre aux attentes de la population… ».
Il fait référence ensuite aux espaces France Services dont le maillage garantit une présence étatique auprès de tous les usagers du territoire. « La couverture utile de notre département est réalisée, constate Pascal JAN, sachant que des compléments de service pourraient voir le jour même si les administrés en sont satisfaits, on pourrait y associer les services de la Banque de France à l’avenir là où dans certains secteurs il y a des entreprises… ».
Quant à la mise en œuvre de la restauration de la sécurité au quotidien, le préfet en fera allusion, bien évidemment dans ses propos. « La baisse marquée des atteintes aux biens, la stabilisation des atteintes à l’intégrité physique des personnes ou encore la diminution de l’insécurité routière avec des mesures chocs comme la mise en fourrière systématique des véhicules qui ont commis de lourdes infractions – de 62 cas constatés de mise en fourrière à sa prise de fonction en avril 2022 à 1 083 à date ! -, sont des signes extrêmement encourageants ! ».
Et le préfet de rajouter que ses services feront encore mieux en 2025 ! Afin que la peur change enfin de camp ?
L’Etat, un partenaire engagé et fiable pour porter les projets
Un chapitre s’ouvrit ensuite sur le SDIS et ses représentants, les soldats du feu ! « Ils sont là au bon moment et au bon endroit ! Cela suppose des nombreux personnels volontaires avec des efforts qui ont été pris en ce sens avec les collectivités territoriales dans le cadre de la politique du volontariat. Y compris vers les entreprises… ».
Une proximité qui se traduit par l’accompagnement des collectivités publiques et des entreprises dans la réalisation de leurs projets. Soit l’attractivité du territoire. « Je le maintiens et je vais même l’accentuer en 2025 ! ».
L’action de l’Etat ne se limitant pas à l’instruction des dossiers et à la vérification de leur conformité réglementaire !
« En 2025, nous souhaitons aller encore plus loin dans le soutien et l’accélération des projets, favorables à l’attractivité de notre territoire ». Toutefois, Pascal JAN prévient : « l’attractivité, c’est un mot attrape-tout ! ».
« Pour notre département, elle est rurale. C’est le fondement de la feuille de route France Ruralité lancé en 2024, ce sont chez nous 18 mesures déclinables issues des 96 que comporte le plan national, sur trois axes : travailler, habiter et s’épanouir… ».
Un envol de ce plan France Ruralité est attendu cette année avec des actions menées qui soient palpables par les citoyens. Des indicateurs de performance prendront régulièrement le pouls de ces actions devant satisfaire in fine les administrés.
Quant à l’attractivité économique, industrielle et culturelle, le préfet en fera mention dans sa longue allocution. Avec l’aide de tous les acteurs institutionnels, facilitant les financements et en s’appuyant sur les programmes Territoires d’industrie ou France 2030. Le tout est aussi de favoriser la réindustrialisation de l’Yonne. Clin d’œil du préfet à Frédéric ROURE, le dirigeant de la société « GEOCHANVRE » à Lézinnes, une entité qui a su innover et doit trouver son marché. Mais aussi, la MANA à Champignelles ou à la Fondation SCHNEIDER dans le cadre du projet de réhabilitation du domaine de l’abbaye de Pontigny furent également cités par l’orateur. « Ces projets illustrent parfaitement la dynamique attractive de l’Yonne ! ».
D’ailleurs, face à ces belles initiatives profitables à notre département, Pascal JAN n’a pas hésité à affirmer qu’il veillera à ce que « l’Etat demeure un partenaire fiable et engagé à leur côté… ».
La confiance dans les atouts du département
Quant aux filières agricoles et viticoles qui font face à de multiples soubresauts, le son de cloche sera identique : « ce sont des chefs d’entreprise, nous devons les soutenir et être à leur écoute, en déclinant certaines actions en travaillant avec les organisations syndicales. Nous le faisons depuis plusieurs années au nom du dialogue et de la compréhension. Il nous faut prendre aussi selon les circonstances des mesures fortes comme en 2024 avec le Fonds d’urgence mobilisé pour un soutien national totalisant 270 millions d’euros, aux versements anticipées des aides de la PAC ou encore au dégrèvement de la taxe foncière avec une exonération notable de 80 %, ce qui fut unique en France pour la viticulture biologique… ».
Des efforts qui seront maintenus au cours de ces douze prochains mois. Faire gagner du temps aux agriculteurs et simplifier leur existence sera mis en place autour d’un nouveau système de contrôle.
Reste l’attractivité inhérente à la transition écologique. Elle s’inscrit également parmi les préoccupations essentielles de la préfecture. « Elle sera traduite dans des actions concrètes, ajoutera Pascal JAN, y compris avec les acteurs privés. Mieux se nourrir est une nécessité avec les plans alimentaires territoriaux (PAT), indispensables pour préserver la santé publique et un accompagnement des filières agricoles… ».
Avant de conclure, Pascal JAN identifiera encore deux clés essentielles, enjeux de notre territoire : les mobilités sur lesquelles les EPCI et les communes jouent un rôle majeur et la rénovation énergétique. Sur ce point, le préfet se satisfait de la signature de la convention récente avec l’ANAH (Pacte Territorial) devant encourager différentes actions immobilières.
« Je compte sur toutes les forces vives du territoire, conclura Pascal JAN, et votre engagement pour optimiser le rayonnement de l’Yonne. J’ai confiance en vous comme dans les atouts de ce territoire… ».
Alors, ont-ils été rassurés les élus et représentants du milieu économique à l’issue de cette cérémonie ? En tout cas, ils savent qu’ils ne seront pas seuls pour relever les défis conjoncturels se présentant à eux : les services de l’Etat continueront à travailler avec volontarisme et souci de résultats pour les aider dans leur quotidien. Foi de Pascal JAN !
Thierry BRET
Il a été qualifié de « beau résultat » par ses signataires. Normal ! Le « Contrat Local de Santé », paraphé à l’hôtel de ville de Joigny par son édile, Nicolas SORET et Jean-Jacques COIPLET, directeur régional de l’ARS Bourgogne Franche-Comté, s’applique désormais à l’échelle du PETR Nord de l’Yonne, c’est-à-dire le regroupement des cinq communautés de communes qui représentent 116 localités : le Jovinien, le Gâtinais-en-Bourgogne, Vanne et Pays d’Othe, Yonne Nord et le Grand Sénonais. Cent trente mille habitants de la partie septentrionale de notre territoire en seront les heureux bénéficiaires…
JOIGNY: Manifestement, le Pôle d’Equilibre Territorial et Rural du Nord de l’Yonne (PETR) vient de se doter d’une très belle feuille de route, sur l’un des sujets majeurs qui préoccupe aujourd’hui le plus nos concitoyens, le volet de l’accès aux soins. Une réponse, qui se veut enthousiasmante et dynamique, à la problématique usuelle de la démographie médicale en berne depuis des lustres sur certaines zones rurales de l’Hexagone. L’Yonne n’échappant pas malheureusement à cet amer constat. Un dispositif qui aura aussi la faculté dans sa déclinaison de faciliter la mise en exergue d’opérations de prévention. « Nombreuses, précise Nicolas SORET, vice-président de la Région et maire de Joigny, l’un des signataires de ce document capital pour l’amélioration du volet sanitaire sur la partie septentrionale du département.
Que l’on ne s’y trompe pas. L’essentiel de cette convention de partenariat multipartite – ce « Contrat Local de Santé » -, entérinée par de très nombreux signataires institutionnels, représentant les cinq communautés de communes qui en profiteront, est surtout d’offrir l’opportunité aux 130 000 habitants de ce secteur aux multiples bassins de vie de pouvoir bénéficier d’un accompagnement sur des pratiques plus positives en matière de santé.
Cibler les publics vulnérables, l’une des priorités
Avec, toutefois, un particularisme important que ne manquera pas d’expliquer Nicolas SORET lors de la conférence de presse ayant précédé la cérémonie officielle, celui de cibler du mieux possible les publics en pleine vulnérabilité. Parmi eux, et de prime abord, les personnes âgées, avec notamment la prévention des chutes, mais aussi les enfants.
Un item fera l’objet de point de convergence incontournable : celui de la santé mentale. « On en parle encore trop peu en temps normal, souligne l’orateur. Un préambule nécessaire pour mieux appréhender le fond et la forme de ce dossier qui prend existence après ces multiples signatures.
Ensemble, solidaires dans leur action, les cinq communautés de communes constituant ce PETR Nord de l’Yonne ont décidé de s’emparer d’un sujet dans l’intérêt de leurs administrés.
« Ce sujet de la santé est absolument déterminant pour l’attractivité de notre territoire, renchérit le maire de Joigny, on ne choisit pas un territoire sur lequel on sait qu’on ne pourra pas être soigné… ».
Parlant d’une seule voix, le maire de Joigny rappela la genèse de ce projet, né en janvier 2024, il y a un an à peine. Près de 250 personnes se mettaient alors en ordre de marche opérationnelle pour construire collectivement ce Contrat Local de Santé sur ce secteur. S’inspirant de ce qui avait initié plus tôt dans le Grand Sénonais avec réussite. Ce CLS a naturellement reçu la bénédiction urbi et orbi de l’Agence Régionale de Santé de Bourgogne Franche-Comté.
« Nous n’avons pas eu besoin de solliciter trop longtemps les responsables de l’ARS pour qu’ils nous disent oui à la réalisation de ce projet, s’amuse Nicolas SORET.
Un schéma existant sur le Sénonais qui par capillarité va finalement s’étendre sur l’ensemble du territoire, couvert par le Pôle d’Equilibre Territorial et Rural du Nord de l’Yonne.
Capable de travailler ensemble sur un sujet capital
Alors, nagerait-il dans le bonheur, le vice-président de la Région ?! « Cela me rend particulièrement heureux de voir que sur un sujet aussi important on est capable de travailler tous ensemble ! ».
Saluant l’engagement de Nadège NAZE, maire de Villeneuve-sur-Yonne et vice-présidente de la CC du Grand Sénonais qui était en charge de la mise en œuvre de ce dossier, l’intervenant remercia ensuite toutes celles et tous ceux ayant contribué au succès de cette finalisation de contrat. « Elle a accepté de mettre son talent à l’échelle des 119 communes du PETR Nord de l’Yonne ! ».
Pour porter un tel projet, il est indispensable de s’appuyer sur des partenaires impliqués comme l’auront été les services de l’Agence Régionale de Santé – du pain bénit pour son directeur régional Jean-Jacques COIPLET, tout sourire ! -, mais aussi ceux du Conseil départemental de l’Yonne. Des propos qui ont ravi le vice-président en charge du volet sanitaire, Gilles PIRMAN. Sans omettre le Conseil régional qui y aura consacré du temps et des intelligences avec la présence de Françoise TENENBAUM.
Quant à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM) – son directeur général dans l’Yonne Gilles BROSSARD est l’une des signataires de ce contrat spécifique -, « elle sera un partenaire privilégié, insiste Nicolas SORET. A l’identique des centres hospitaliers de Joigny et de Sens ainsi que les établissements traitant de la santé mentale. Bref, une belle concrétisation d’un travail collectif…
En savoir plus :
Le Contrat Local de Santé s’articule autour de sept axes
L’attractivité du territoire et l’offre de santé, pour renforcer la démographie médicale et des soignants, fidéliser professionnels et étudiants en santé, mais aussi développer la télé-expertise et le soutien aux études de santé.
La prévention et la promotion de comportements favorables à la santé : améliorer la participation aux dépistages des cancers, développer des ambassadeurs santé sur l’ensemble du territoire, agir dans le champ de la nutrition, de la prévention du diabète, réduire les conduites addictives ou encourager l’activité physique adaptée.
Le CLS porte une attention particulière au parcours de santé des personnes vulnérables : améliorer le repérage des fragilités et les dispositifs de maintien à domicile ; mais également l’accès aux soins des personnes en situation de précarité (il est en particulier question d’étendre l’espace mobile de santé).
Autre priorité : la santé des moins de 25 ans. Objectifs : créer un réseau de professionnels autour de la santé des enfants, réduire et prévenir les conduites addictives chez les adolescents et pré-adolescents en développant en particulier leurs compétences psychosociales (apprendre à réguler ses émotions, à savoir dire non, etc…), accompagner les jeunes vers l’accès aux droits, favoriser l’accès à la santé sexuelle.
La santé mentale, en lien avec le projet territorial de santé mentale pour encourager en particulier la formation des acteurs.
L’environnement de vie favorable fait également partie des engagements réciproques des signataires du CLS pour sensibiliser notamment à la lutte contre les maladies vectorielles comme celles transmises par le moustique-tigre, à l’urbanisme favorable à la santé ou à la qualité de l’air intérieur…
Un axe transversal définit les modalités de mise en œuvre du contrat et de son évaluation.
Thierry BRET