Le député de l’Yonne dénonce la programmation du film « Kneecap ». Il sera projeté ce lundi 08 décembre au cinéma Agnès-Varda à Joigny. Pour le parlementaire du RN, « ce film, tourné avec les membres et à la gloire de ce groupe de hip-hop d’Irlande du Nord n’a pas sa place dans un cinéma familial financé avec les moyens de la ville de Joigny ». Avis contraire de « Cin’Etc », le ciné-club de la ville du Centre-Yonne par communiqués de presse interposés…
JOIGNY : « Groupe ouvertement d’extrême-gauche, les membres de Kneecap revendiquent clairement une imagerie et des références à l’organisation terroriste IRA (Irish Republican Army) qui a fait 1 823 morts entre 1969 et 2001. Le nom même du groupe fait référence au « knee-capping », une pratique consistant à tirer une balle dans la jambe d’une victime, particulièrement utilisée par l’IRA et plusieurs groupes terroristes d’extrême-gauche en Italie et en Allemagne dans les années 90.
De plus, ce groupe s’est particulièrement manifesté ces derniers mois par son soutien au Hamas et au Hezbollah. Lors de l’édition 2025 de Rock-en-Seine, les membres du groupe ont multiplié les propos politiques en appelant la foule à « mettre la pression » contre Israël auprès du gouvernement français. Lors d’un concert à Londres, le groupe a scandé « allez le Hamas, allez le Hezbollah » en brandissant le drapeau du Hezbollah, lui valant des poursuites judiciaires et une interdiction de se produire au Canada.
Enfin, ce groupe fait régulièrement la promotion de l’usage des drogues. Móglaí Bap, l’un des chanteurs et acteurs du film, a déclaré en août 2024 : « Les drogues peuvent être très positives. Les gens doivent accepter que les jeunes consomment des drogues et les aider à le faire de manière responsable… ».
Une projection sur grand écran à Joigny que n’accepte pas le parlementaire de la troisième circonscription de l’Yonne, Julien ODOUL : « Il est inacceptable qu’une structure publique comme le cinéma Agnès-Varda, financée par les contribuables, diffuse un tel film. Ce groupe, « Kneecap », revendique clairement son soutien à plusieurs organisations terroristes, fait la promotion de la drogue, et ce film comporte d’ailleurs plusieurs scènes de prise de drogue. J’appelle la municipalité de Joigny, propriétaire du cinéma, à déprogrammer ce film à la gloire, sans aucune nuance, de ce groupe… ».
Un communiqué de presse signé du patron du Rassemblement national dans l’Yonne.
La réponse du berger à la bergère !
La réponse du ciné-club incriminé ne s’est pas fait attendre : la voici dans son intégralité : « Merci Monsieur ODOUL d’avoir attiré l’attention sur notre association, « Cin’Etc », ciné-club jovinien. L’association est indépendante, ne reçoit aucun financement public, est totalement libre dans ses choix de programmation, et les spectateurs souhaitant nous rejoindre seront les bienvenus. La société « CinEode », titulaire de la délégation de service public, nous accueille une fois par mois et les films sont proposés par le Comité de sélection (issu des membres de l’association) et choisis démocratiquement (oui, nous votons sur la qualité du film, sa réception dans les festivals et l’intérêt qu’il pourrait avoir pour les spectateurs).
Vous nous confortez évidemment dans notre choix de « Kneecap », comédie, labellisée « tous publics » et primée dans plusieurs festivals : aux Arcs, en France, mais aussi à Sundance aux Etats-Unis, et ayant obtenu un BAFTA en Angleterre, pays qui – lui – a su panser quelques plaies irlandaises. Vous avez sans doute, dans votre précipitation, servi à promouvoir notre association, et confondu le groupe de hip-hop et le film homonyme.
Or vous, qui êtes – comme nous tous – attaché à notre belle langue française, devriez être séduit par l’évocation d’un combat culturel similaire. Mo Chara, Móglaí Bap et DJ Próvai, issus des quartiers catholiques de Belfast-Ouest les plus discriminés par les unionistes protestants, rappent en gaélique pour affirmer leur identité, car « un pays sans langue est une demi-nation ».
Donc « Kneecap » – le film – doit avoir un certain intérêt pour les spectateurs puisqu’il a, sans doute à cause de cette quête culturelle, été projeté deux fois à Migennes, sans qu’il y soit trouvé à redire et sans demande de censure – puisque c’est de cela qu’il s’agit : demande de censure à géométrie variable, absente dans certaines villes, mais virulente dans d’autres ?
Merci encore d’avoir fait la promotion de notre association et nous serons heureux d’accueillir tous les spectateurs, qu’ils soient de Joigny ou d’ailleurs, le lundi 8 décembre à 20h15 au cinéma Agnès-Varda à Joigny ! ».
Communiqué de presse de « Cin’Etc ».
Ce n’était pourtant pas le temps idéal pour visiter un nouveau centre de tri de déchets en extérieur ! Un froid mordant, un vent glacial, un auditoire tétanisé par l’atmosphère ambiante, tentant de se protéger vainement les mains ! Et pourtant, elles et ils (des acteurs de la sphère économique et institutionnelle de Joigny) n’auraient manqué sous aucun prétexte ce rendez-vous intéressant, proposé par SUEZ, sur son site local. Le nouvel hangar de 500 mètres carrés, se présentant face à eux, contenait des détritus de la filière ameublement collectés dans l’Yonne. Du bois et des matelas…
JOIGNY : Ca commence à s’amonceler sous le hangar ! Une jolie pile d’objets divers et hétéroclites, à base de bois, entassés dans l’un des coins de ce précieux abri, érigé là, sur le centre de tri de la capitale du cœur de l’Yonne, protégé de la pluie par les tôles ondulés de ce hangar de 500 mètres carrés. Un bâtiment dédié à la collecte, mais pas seulement. Ici, les collaborateurs du groupe SUEZ y effectuent depuis le 20 novembre, date de son inauguration, des travaux de massification et de tri des mobiliers de maison, rendu nécessaire depuis la signature d’un accord de partenariat signé en 2024 avec un éco-organisme du cru, ECOMAISON. Une structure spécialisée dans le traitement de la filière déchets de l’ameublement et de ses diverses composantes.
Grâce à ce nouveau bâtiment, le groupe SUEZ va favoriser l’amélioration du tri des déchets collectés en amont par l’éco-organisme partenaire, dans le cadre du développement d’une économie circulaire fonctionnelle. A Joigny, la société SUEZ renforce sa présence dans le secteur de la zone industrielle, route de Chamvres.
Un centre qui se veut polyvalent, et qui traite déjà une grande diversité de déchets.
Deux millions d’euros investis sur le site
En y ajoutant la valorisation des mobiliers de la maison, l’offre de service gagne en éclectisme. Celle-ci se compose à date d’un centre de tri et de transfert de collecte des déchets ménagers, une plateforme de tri des déchets ultimes, une plateforme de préparation des métaux ferreux et non-ferreux, une zone dédiée au démantèlement de gros ensembles métalliques – notamment les wagons de chemin de fer dont certaines carcasses sont nettement visibles lors de la visite du site -, et, c’est aussi un particularisme, l’un des premiers comptoirs à métaux de la région Bourgogne Franche-Comté. D’ailleurs, avec l’ouverture de ce comptoir spécifique, le site de Joigny a connu un regain d’intérêt stratégique. D’une part, ce sont deux millions d’euros qui y ont été investis pour sa modernisation avec la création d’un nouveau bâtiment, l’optimisation de la sécurité incendie, la pose de caméras thermiques, mais aussi dans un souci de sécuriser la place l’apparition de zones de travail à accès restreint.
Précisons que l’ouverture de ce comptoir à métaux a permis aux professionnels mais également aux représentants du monde associatif et aux particuliers de pouvoir déposer leurs métaux ferreux et non ferreux, ainsi que les papiers contre une rétribution financière. De quoi joindre l’utile à l’agréable, en vérité, et de transformer les déchets en ressources.

Des ateliers ludiques pour montrer le savoir-faire de SUEZ
D’autres travaux de réaménagement sont prévus jusqu’en 2027. L’objectif étant de faciliter l’accueil du site et la déambulation. Mais aussi la qualité du recyclage des matières. Rappelons que SUEZ dispose aujourd’hui de six comptoirs de la sorte en Bourgogne Franche-Comté à Perrigny (Jura), Chevigny-Saint-Sauveur (Côte d’Or), Auxerre, Torcy en Saône-et-Loire, et Nevers.
Parallèlement, à la visite du site, plusieurs ateliers ludiques et de démonstration auront permis à SUEZ de présenter sous une forme ludique les solutions les plus appropriées pour mieux trier, mieux recycler et mieux préserver, in fine, les ressources naturelles.
Aujourd’hui, le site de Joigny emploie une dizaine de collaborateurs qui accompagnent dans la transition environnementale les collectivités, leurs habitants et les entreprises. Pour mémoire le site de Joigny est opérationnel du lundi au vendredi de 08h30 à 12 h et de 13h30 à 17 h, pour les différents publics concernés.
Thierry BRET

Il s’en amuserait presque en affichant un sourire complice ! Trois ans et huit mois de présence vécus dans ce cadre propice à la réflexion et à l’action. Le vaste bureau du préfet de l’Yonne. La vue sur la rivière et les coteaux avoisinants y est imprenable. Un espace de travail très cosy où le représentant de l’Etat multiplie les rendez-vous avec des interlocuteurs venant des sphères institutionnelles, économiques, politiques et associatives. Médiatiques, aussi ! D’où cet entretien, long de plus de deux heures, où il est agréable de refaire le monde (et l’Yonne) sans trop se préoccuper de la montre…
AUXERRE : On aurait presque l’embarras du choix lorsque l’on est reçu chez le représentant de l’Etat, dans le cadre d’un entretien en mode face-à-face ! D’un côté dans l’immense pièce, sur la gauche, il y a la vaste table rectangulaire. L’idéal pour recevoir une douzaine de personnes devant débattre d’une thématique particulière. L’endroit est souvent privilégié par l’hôte de ce lieu pour y tenir ses conférences de presse. Au centre, tout en profitant de cet horizon qui s’ouvre vers les vignobles lointains, trônent des fauteuils et un canapé cuir de belle qualité. L’assise y est confortable, façon cocooning. L’idéal pour les conversations plus abouties et les discussions un peu moins cérémoniales. Certes, à l’autre bout de la pièce, il y a bien le fameux bureau préfectoral à l’épure traditionnelle, avec quelques chaises positionnées juste en face, afin d’inviter les interlocuteurs à se poser. Mais, de l’aveu même de Pascal JAN, préfet de l’Yonne depuis bientôt quatre ans, ce bureau, il ne s’y installe quasiment jamais. Une approche peut-être trop conventionnelle de la fonction ?
Souriant, d’une vêture toujours élégante – le préfet de l’Yonne aime assortir de pochettes colorées dont il a le secret ses costumes ! -, prolixe et jamais à court d’anecdotes, le préfet de l’Yonne aime s’installer dans le fauteuil du coin salon, le plus proche de la fenêtre et de son panorama. La vapoteuse, bien calée entre ses doigts. Une façon peut-être de mieux s’imprégner de cette ville d’Auxerre dont il connaît les moindres facettes depuis bientôt quatre ans. Sa longévité l’amuse. Trois ans et huit mois ! « J’ai intégré le top cinq de la plus grande durée de ce poste, plaisante-t-il, l’avantage, c’est que je vois les projets sur lesquels je travaille avec mes équipes aboutir ! ».
On ne pourra pas en dire autant de certains de ses prédécesseurs qui n’étaient déjà plus là après deux années de prise de fonction dans le département septentrional de la Bourgogne !
L’effet plus de la fourrière dans l’Yonne !
L’ancien recteur d’académie de Martinique et professeur de droit constitutionnel examine son bilan. Les cases se remplissent au fil des mois. Notamment, avec l’un des dossiers qui lui tient le plus à cœur, celui de la sécurité routière. Il n’y a pas si longtemps, notre territoire détenait des records hexagonaux morbides en matière d’accidentologie avec plus de 40 décès survenus sur les routes. Des drames plongeant des familles entières dans les affres de la souffrance…Sans omettre, les blessés, infirmes à vie.
« Aujourd’hui, nous avons réduit le nombre de morts de moitié sur les routes de l’Yonne, précise Pascal JAN, ce n’est pas assez, nous allons continuer les actions de prévention… ».
Le haut fonctionnaire est un homme pragmatique. D’écoute mais d’action. Même s’il doit bousculer un tantinet les codes pour parvenir à ses fins, dans l’intérêt des citoyens et de l’amélioration de leur cadre de vie sur notre territoire. « Je suis un préfet gestionnaire, insiste-t-il, mais pas un préfet qui fonctionne uniquement en mode projets…».
Les énumérer serait bien trop long. Mais, il en cite volontiers quelques-uns, à commencer par le dispositif de mise en fourrière dont il se réjouit pour les contrevenants ayant commis de graves infractions. Depuis la mise en application de cette mesure efficace dans l’Yonne, 1 400 automobilistes en ont eu pour leurs frais !
« Nous sommes le premier département de France à avoir autant immobilisé de véhicules en faute, sur le registre des poids lourds, ajoute-t-il, il faut savoir être visionnaire au niveau de la sécurité routière… ».
Le préfet des bilans et des indicateurs !
Ici, dans le corps préfectoral, le préfet agit comme un vrai « chef d’entreprise », en imprimant la ligne politique avec le concours du secrétaire général et relayé par ses équipes. Par le passé, avec Clémence CHOUTET, partie depuis sous les cieux de l’olympisme version Etat pour préparer les échéances alpestres de 2030, on aura pu le voir à l’œuvre sur des dossiers aussi prégnants que le plan addiction ou le soutien au projet sanitaire du « 1518 ».
L’eau, sur un territoire producteur de vin, intègre également ses priorités. « Il est nécessaire de faire régulièrement de la prévention sur les usages de l’eau, rappelle Pascal JAN, d’autant que la ressource se raréfie. C’est devenu une question cruciale sur nos territoires… ».
Pédagogue – çà, c’est toujours son côté recteur qui sommeille en surface en lui ! -, à l’écoute, Pascal JAN est un partisan de la transparence en matière de chose publique. « Il ne faut pas avoir peur d’être transparent vis-à-vis des autres, répète-t-il. Il est important de rendre public tout ce qui concerne la chose publique. Pour cela, il est nécessaire de produire des bilans et des indicateurs… ».
Des outils dont il use avec dextérité, aux côtés de ses services. Des outils devant s’appliquer sur chaque centimètre carré de ce territoire que ce pur juriste et universitaire, natif de Tours un 13 décembre 1967, aura appris à connaître avec beaucoup de détermination et de volonté, en bon sagittaire du troisième décan qu’il est !
« Je ne suis pas le préfet d’Auxerre mais bel et bien celui de l’Yonne, souligne notre personnage au regard bleu vert, parfois perçant, je multiplie les déplacements partout où le représentant de l’Etat doit être présent. Soit une centaine de visites organisées en entreprises ; autant de visites auprès des maires dans leurs communes ou des intercommunalités… ».
Des cycles qui reviennent à rythme soutenu chaque année où comme à Gurgy, il y a plusieurs mois, le préfet s’était immergé auprès de tous les acteurs fondamentaux de la commune afin d’y prendre le pouls des avis et doléances. Un reflet de la participation citoyenne, et pas uniquement dans le domaine de la sécurité des communes. Y avaient été abordés pléthore de thématiques, devant ensuite engendrer le travail des services de l’Etat…

La notion relationnelle de « l’aller vers » : sa priorité
« J’aime beaucoup cette notion relationnelle de « l’aller vers », explique-t-il entre deux prises rapides de vapoteuse, connaître le mieux possible les gens qui vivent sur un territoire suppose également d’humaniser ces relations instaurées avec eux… ».
Gestionnaire, le préfet de l’Yonne l’est, nous l’avons dit. Naturellement, via la DETR, soit la dotation d’équipement des territoires ruraux. Des aides précieuses de l’Etat permettant de financer les opérations d’investissement ou de fonctionnement que le préfet accorde ou…pas !
Parfois, le haut fonctionnaire donne un coup de pouce supplémentaire à ces financements forts utiles, en prenant une dérogation spécifique pour obtenir davantage. Histoire de pousser les projets et de mieux les accompagner dans l’intérêt général.
« Le préfet peut-être aussi à l’origine d’initiatives totalement novatrices, sourit-il, à l’instar de l’Observatoire départemental des Addictions, un projet qui lui tient à cœur.
« La parole de l’Etat doit être entendue et comprise de tous, argumente-t-il, avec de la souplesse, de la pédagogie, de la prévention mais aussi parfois en sanctionnant. L’objectif est de faire appliquer les règles… ».
Avec un sens éducatif qui sied très bien à l’homme de droit et d’enseignement qu’est Pascal JAN. La fameuse formule, « on le dit, on le fait », lui convient comme un gant, d’ailleurs. Un gant qu’il devrait étoffer dans son trousseau avec de nouvelles aventures administratives à prévoir en 2026, à l’aune d’une prochaine nomination dans l’un des autres départements de l’Hexagone ayant sa préférence ou un retour vers les DOM-TOM ? Ou, revenir à ses chères études universitaires en publiant d’autres livres et travaux (déjà une vingtaine d’ouvrages juridiques à son actif) et en enseignant aux étudiants de droit, toutes les subtilités liées à la constitution ! Un sujet ô combien d’actualité par les temps qui courent, non ?!
Thierry BRET
Sur le polyamide et les collants, il est intarissable Laurent TROGNON ! Le sémillant responsable de DIVINE et ex-rugbyman en connaît un rayon sur la question depuis qu’il s’intéresse au recyclage desdites fibres synthétiques auxquelles il entend bien redonner une seconde chance après une première utilisation ! D’autant que les Françaises déversent dans leurs poubelles près de 7 500 tonnes de collants chaque année : l’équivalent du poids de la célèbre construction métallique née de l’imaginaire de Gustave EIFFEL à Paris !
JOIGNY: C’est incontestablement une excellente nouvelle pour la capitale du Centre-Yonne. Une information qui réjouit tout particulièrement le vice-président de la Région Bourgogne Franche-Comté en charge des Finances et du Développement économique, Nicolas SORET, édile de Joigny et président de l’EPCI. Une annonce s’avérant très prometteuse pour l’emploi et l’attractivité du bassin local. « Non seulement, c’est une nouvelle entreprise qui va s’installer dans nos murs, explique l’élu entouré des responsables de l’entité professionnelle, mais en plus, il y aura la création d’une usine… ». Et pas n’importe quelle unité de production ! Puisqu’en choisissant de délaisser définitivement l’Auxerrois pour venir s’implanter à une trentaine de kilomètres plus au nord, la société « ECOLLANT » devrait être à l’origine d’un vent d’optimisme et de belles perspectives à Joigny, en concrétisant enfin la phase d’industrialisation de son processus de recyclage révolutionnaire de la fibre synthétique polyamide, contenu dans les collants, objets fétiches des femmes élégantes…Un processus concocté avec les ingénieurs du CNRS de Lyon ! On l’aura compris : on joue là dans la classe internationale avec ce site unique du retraitement de ce type de vêtement. Serait-ce une première mondiale ? « Oui !, le confirme un Nicolas SORET rayonnant ; ce dernier devait découvrir l’existence de cette entreprise par le biais de ses activités régionales. Une entreprise qui se positionne dans la transition environnementale et la décarbonation en travaillant de la matière recyclée.
Créer une boucle circulaire dans le traitement des déchets
Et cela ne s’invente pas, ECOLLANT va donc s’installer rue des Entrepreneurs en zone industrielle de Joigny sur 1 800 mètres carrés, créant au passage dix-sept emplois dès le printemps 2026. L’objectif dans un intervalle de quelques années serait de porter sur les fonts baptismaux de l’employabilité, une trentaine de postes. « Accueillir des représentants de l’économie de proximité et une nouvelle industrie à Joigny m’interpelle positivement, ajouta Nicolas SORET, c’est un élément précieux par rapport à l’historique du bassin industriel du Centre Yonne… ».
Partant du collant au démarrage, le procédé va pouvoir s’appliquer à d’autres matières visant à être recyclées. Ce que précise Frédéric AUSTRUI, le complice de toujours de Laurent TROGNON et directeur général de la structure : « on va pouvoir récupérer 70 % de polyamide dans n’importe quel textile ! Mais, cela concernera aussi tous les plastiques dans le secteur automobile, cela nous ouvre des portes énormes à l’avenir… ».
Différents marchés seront visés par la jeune société. « On a trois générations de stocks de déchets devant nous, souligne Laurent TROGNON, donc de très larges opportunités ! ».
Une solution industrielle de retraitement des déchets à Joigny qui ravit Nicolas SORET, très inspiré par la question.
« Aujourd’hui, l’essentiel de ces textiles finissent en enfouissement ou en incinération. Il faut créer une boucle circulaire avec ces déchets d’hier qui deviendront les matières premières de demain afin de faire face à cette crise textile qui pollue l’Europe… ».
Levée de fonds et fonds d’investissement dans le viseur !
Représentant à date 200 millions de paires vendues, le marché du collant équivaut au poids de la Tour Eiffel avec ses 8 000 tonnes de produits annuels qui circulent en France. Autant dire que la société ECOLLANT ne devrait pas chômer avec les rebuts de ces vêtements usagés. Dès 2026, un démonstrateur sera finalisé sur le nouveau site de Joigny. « On espère recycler entre 50 et 100 tonnes de matière en 2026, confie Frédéric AUSTRUI, on veut communiquer sur cette industrie nouvelle et d’avenir dès à présent. Une agence de presse travaille à nos côtés : nous sommes déjà intervenus sur BFM et les grands médias nationaux, voire la RTBF en Belgique où nous avons beaucoup de clients… ».
Par la suite, le recyclage du polyamide s’élèverait à mille tonnes de matière en 2027, avant de poursuivre vers une progression exponentielle pouvant aller jusqu’à 20 000 tonnes d’ici les quatre prochaines années. Le fruit de dix-huit mois de recherches, devenant palpable désormais. Une levée de fond a été réalisée afin d’enclencher ce processus d’industrialisation : 5 millions d’euros ont ainsi été collectés. Un joli coup à mettre à l’actif de cette structure icaunaise qui pèse aujourd’hui dix millions d’euros. Et qui n’a pas peur de se frotter à un marché estimé à 6 milliards d’euros pour la seule Europe !
Labellisée « Deep Tech » en 2022, avec le concours de BPI France, membre de la French Tech et présente dans tous les pôles de compétitivité de l’Hexagone, ECOLLANT se rendra le 04 décembre prochain à Paris aux côtés de vingt autres structures à Bercy pour y rencontrer des spécialistes des fonds d’investissement. C’est dire si la petite structure de l’Yonne qui n’a pas encore mis en route ses outils de production de manière officielle – le démarrage est prévu au printemps - est convoitée à l’heure actuelle !
L’ère de l’économie circulaire est bel et bien présente dans le Jovinien. Avec la venue de la société « ECOLLANT », elle ne fait que se renforcer…
Thierry BRET
Bon, c’est vrai : les abords du restaurant « Le Paris Nice » étaient quelque peu obstrués aux alentours de 18 heures ce vendredi soir à Joigny ! Une foule très compacte, composée de plusieurs centaines de manifestant contre la venue du leader du Rassemblement national, avait pris position au beau milieu de la route et sur le parvis menant vers l’établissement devant accueillir quelques instants plus tard la séance de dédicaces de l’auteur de « Ce que veulent les Français », Jordan BARDELLA. De quoi faire réagir les forces de l’ordre qui ont veillé au respect de la sécurité. Dans l’intérêt général…
JOIGNY : Patron du groupement de la gendarmerie nationale sur le territoire de l’Yonne, le colonel Nicolas NANNI était à la manœuvre aux côtés de ses hommes pour juguler du mieux possible et avec efficience les ardeurs parfois un peu véhémentes dans les propos et les écrits, via pancartes interposées d’une foule conspuant la présence des lecteurs et électeurs de Jordan BARDELLA, en déplacement provincial dans la ville de Nicolas SORET, vendredi soir, à l’occasion d’une séance de dédicaces qui n’aura vraiment rien eu d’ordinaire !
Ni par la présence remarquée de l’auteur du jour, le chef de file de la droite souverainiste le représentant suprême du Rassemblement national qui caracole depuis des lustres dans les sondages à quelques mois des échéances présidentielles de 2027, ni par la longue file d’attente de ses aficionados (un millier de personnes préciseront les organisateurs de cette soirée spéciale) qui tels des spectateurs fans de la première heure ressemblaient à s’y méprendre au public se rendant à un concert d’une rock-star ou à un match de football de Ligue 1, surtout quand l’AJ Auxerre retrouve les chemins des buts. Ce qui est loin d’être le cas actuellement !

Des chants, des huées et des sifflets…
Malgré cette ambiance à la limite du torride, malgré les invectives et noms d’oiseaux lâchés çà et là parmi cette foule contrainte de rester coincée derrière les barrières de sécurité, malgré les slogans réclamant le départ illico presto de la « vedette d’un soir », malgré ces échauffements de l’esprit parfois relayés par le camp adverse qui fourbissait ses armes en chantant la Marseillaise et en tenant haut et fort le drapeau tricolore, il n’y aura eu aucun débordement, ni de heurts notoires, tout juste une petite poussée un peu physique contre les barrières pour faire reculer la foule avec l’intervention du PSIG en mode rugbystique ! Certains des manifestants de ce rassemblement anti-RN ont dû se lever ce matin avec quelques douleurs musculaires et peut-être quelques bleus dans les côtes, au passage…
On retiendra parmi les chants scandés par la foule : « BARDELLA rentre chez toi, Joigny n’est pas à toi ! » ou le fameux « Rendez l’argent », avant une interprétation tout à fait francisée du fameux chant des partisans italiens luttant contre le fascisme, le « Bella Ciao », honteusement popularisé depuis peu par une campagne publicitaire sur les écrans cathodiques, sans que les auteurs de cette pub aient réellement pris conscience de la portée intellectuelle de cet air, symbole de la Résistance ?
Au premier plan, et figurant toujours en pôle position de la revendication, la secrétaire générale du Parti Communiste Français dans l’Yonne, Pascale MARLIN qui tenait le plus longtemps possible bien droit son petit panneau rempli d’inscriptions contre la droite souverainiste. Syndicalistes, représentants des Verts, du Parti socialiste ou de LFI étaient également présents dans ce cortège contraint de faire du sur-place.
Bref, ce fut une soirée peu banale dans les rues de Joigny ce vendredi 31 octobre : quoi de plus naturel en somme pour les amateurs d’Halloween !
Thierry BRET
