Plus rien ou presque ne fonctionne convenablement dans l’Hexagone ! Voilà une litote qui revient en boucle dans la bouche des Françaises et des Français, qui, excédés par la multiplication des dysfonctionnements à répétition, la lenteur sempiternelle de l’administration et les dépenses abusives réalisées çà et là pour des causes perdues, les rendent de plus en plus perplexes sur le mode opératoire de notre pays, dans son quotidien. Or, il n’y a pas que nos compatriotes qui se posent des interrogations sur l’avenir de la Nation dans la pratique de ses moindres rouages.
Il y a quelques jours, au Sénat, le débat sur l’avenir de la décentralisation a soulevé les passions. Il aura surtout permis à l’un de nos parlementaires, Jean-Baptiste LEMOYNE, de pouvoir s’exprimer sur le sujet dans l’hémicycle du Palais du Luxembourg.
A la tribune de la Haute Assemblée, l'ancien ministre a dressé un bilan, sans détour, des lois décentralisations depuis celles de Pierre MAUROY, de Gaston DEFFERRE, de Jean-Pierre RAFFARIN jusqu'aux lois NOTRE et MAPTAM du quinquennat HOLLANDE.
Des transferts de charges mal compensés
Si le sénateur Jean- Baptiste LEMOYNE a salué « l’acte I de Gaston DEFFERRE car il a permis de libérer les énergies territoriales en mettant fin à la tutelle de l’Etat sur les collectivités », il a été très clair ensuite quant à « la soi-disant « stricte » compensation des charges résultant du transfert de compétences qui s’est révélée une matrice destructrice ».
En séance, le sénateur icaunais a même appelé la ministre des collectivités territoriales de la Décentralisation et ses collègues, à avoir « le courage de regarder ce qui a marché et ce qui n’a pas marché ! ». Avant de poursuivre : « Interrogez un maire, un président d’EPCI, un président de conseil départemental ou de conseil régional, tous vous diront que le système est aujourd’hui au bout du rouleau... ».
Revenant sur les lois Libertés et Responsabilités locales, Jean-Baptiste LEMOYNE a fustigé « des transferts de charges mal compensés".
Une intervention dans l’hémicycle qui ne va d’ailleurs pas en rester là pour le sénateur de l’Yonne ! Invitant ses homologues à réfléchir sur « une révolution territoriale pour que les collectivités retrouvent du pouvoir normatif et du pouvoir fiscal ».
Un changement profond de paradigme
Rappelant que le Sénat était « la vigie de l’autonomie financière des collectivités », sur l'avenir de la décentralisation, Jean-Baptiste LEMOYNE souhaite en définitive « un changement profond de paradigme », l’incitant à tout repenser de la cave au grenier. Dans son propos, il s’appuiera également sur des exemples concrets, notamment ceux vécus dans son territoire de prédilection, l’Yonne.
« Force est de constater que ce texte adopté grâce au 49.3 est mal né et a mal vieilli, a souligné Jean-Baptiste LEMOYNE. Les départements, à qui on a alors attribué la gestion du RMI, sont aujourd’hui asphyxiés par son successeur le RSA. Dans l’Yonne, le RSA c’est 60 millions d’euros que l’Etat ne compense qu’à hauteur de 27 millions ! Je pourrais aussi vous parler en long et en large de l’ASE, des SDIS mais on y serait encore demain matin… ».
Une intervention teintée d’un zeste humoristique qui en aura fait peut-être sourire quelques-uns dans les travées ? Possible !
Le retour à davantage de liberté
L'ancien ministre du Commerce extérieur, de la Francophonie et du Tourisme a profondément regretté que « nos concitoyens ont trop souvent le sentiment que le contrôle de leur vie, de leur pays, leur échappe », avant de marteler qu'il fallait « redonner du pouvoir aux collectivités ».
« C’est redonner aux citoyens une prise sur le cours des choses. Au niveau local, à échelle humaine ».
Ainsi, le sénateur de l'Yonne a plaidé en faveur de plus de liberté : « redonnons la main et la parole au terrain, aux collectivités pour décider elles-mêmes de leur organisation et des compétences qu’elles souhaitent assumer ! Voilà la subsidiarité ! Du bas vers le haut. Et non du haut vers le bas. En commençant par la cellule de base qu’est la commune, premier lieu de solidarités concrètes… ».
In fine, pour Jean-Baptiste LEMOYNE, « le temps n’est donc plus aux ajustements à la marge ni aux rustines, il est à une forme de révolution territoriale ! Pour que les collectivités retrouvent du pouvoir normatif et du pouvoir fiscal… ».
Bref du pouvoir de faire, plutôt que d’être empêchés de faire ! A appliquer dès à présent, non ?!
Thierry BRET
Sans doute, se posaient-ils déjà plein de questions avant d’embarquer sur le tarmac de l’aéroport de Paris-Roissy-Charles-de-Gaulle, prélude d’un voyage de quatre jours bien garnis au niveau de l’emploi du temps ? Un vol devant transiter par Dublin, avant que le groupe ne rallie la capitale de l’Irlande du Nord, Belfast, par la voie terrestre, via l’autoroute M1 qui longe le littoral oriental de l’île si verdoyante, arrosée d’averses régulières. Les 45 élus de Puisaye-Forterre effectuant ce déplacement dans le cadre des « Entretiens de Champignelles », 35ème du nom, auront-ils eu in fine toutes les réponses à leurs interrogations ? Pas si sûr ! Mais, une chose est certaine : la plupart conserveront de beaux souvenirs de ce peuple ayant développé depuis vingt ans et le terme des troubles, le sens du compromis et de l’accueil…
CHAMPIGNELLES : Combien parmi les voyageurs venus de Puisaye-Forterre constituant ce petit groupe prêt à grimper à bord de l’A 320 de la compagnie « Air Lingus » connaissaient la partie la plus septentrionale de la « verte » Irlande ? L’Ulster, comme on la nommait il y a quelques années encore. Avec en guise d’opposition géographique et pas que, l’Eire, située dans la partie sud.
Très peu de participants de ce voyage d’étude, concocté dans le cadre des fameux « Entretiens de Champignelles », dont le trente-cinquième épisode se vit actuellement en cette période du mois de novembre, n'avaient foulé jusque-là le sol de cette grande île qui limite la partie occidentale de l’Europe. La terre la plus proche de l’Amérique du Nord, en vérité…
Et pourtant, que de richesses à découvrir et de dépaysements garantis, si cela ne se traduisait pas véritablement à la vue de la verdoyante campagne alentour des agglomérations principales – par endroit, cela ressemble à s’y méprendre au bocage normand ou à certaines visions de la Puisaye ! -, et de contacts chaleureux avec un peuple, communicatif, ouvert et fier de son appartenance à cette identité celtique aux origines si lointaines mais aussi communes avec nos Bretons !
Vécue de l’intérieur, l’expérience est unique. L’expérience ? Celle qui est proposée chaque année, dès l’automne revenu, par l’Association de formation des élus de Puisaye-Forterre avec ces rendez-vous, ces fameux « Entretiens », beaucoup plus intenses intellectuellement qu’il n’y paraît sur le papier.

Découvrir le système institutionnel du pays visité
L’actuel maître de cérémonie n’est autre que l’ancien édile de Champignelles, Jacques GILET. Un vaillant organisateur qui en chef de troupe assure le tempo et pilote la partie logistique de ces déplacements annuels aux quatre coins de l’Europe. Une année en Bulgarie, une autre en Lettonie. Un voyage immersif à Rome (ce fut le cas l’année dernière) ou la découverte de la vie institutionnelle et organisationnelle du Portugal, comme ce fut proposé il y a déjà 35 années de cela avec le séjour inaugural de cette série de rencontres avec des élus d’ailleurs. Des femmes et des hommes qui s’engagent à améliorer les choses de leurs collectivités territoriales au service de leurs administrés.
Le principe de ces déplacements à l’estampille « Entretiens de Champignelles » ne s’adosse pas uniquement à des notions de simples découvertes touristiques, culinaires ou culturelles. Bien sûr, la visite d’un musée – notons au passage le remarquable travail assuré par les muséographes de Belfast qui possèdent là un vaisseau amiral de la diversité culturelle et populaire avec ce musée consacré au « Titanic », imaginé et conçu dans la zone portuaire de la ville d’où est parti le célèbre paquebot en 1912 -, aura constitué une succulente cerise sur un gâteau à la pomme bio nord-irlandaise au vu de sa qualité esthétique et scénographique.
Non, les élus de Puisaye-Forterre ont eu l’opportunité de pouvoir tutoyer au plus près le fonctionnement (ou les dysfonctionnements !) des institutions locales, au travers de leurs projets existants ou expérimentaux comme cette futuriste ferme pédagogique à l’essence « développement durable », permettant à terme d’éduquer la population aux vertus de la diversité fruitière tout en les rapprochant du bien-vivre ensemble au niveau de la cohésion sociale – une vertu importante entre protestants et catholiques - si l’on se remémore les épisodes douloureux ayant marqué au fer blanc les rivalités communautaires de ce pays durant d’interminables années de luttes fratricides et de combats dont on perçoit encore les stigmates colorés par graffitis interposés sur les pans des maisons de Londonderry, rebaptisée depuis Derry.

Et si les milieux économiques étaient représentés ?
Ici, dans ce type de voyage à la planification millimétrée, les élus parlent aux élus. Du moins, ceux qui le peuvent malgré la non-maîtrise de la langue locale, un anglais idéalement pratiqué par quelques adeptes de la langue de Shakespeare au sein du groupe et la présence de traducteurs bien nécessaires à l’heure de l’IA et de Google ! Mais, quid du gaélique, sabir incompréhensible pour le commun des mortels que sont les Européens du continent si ce n’est pour les puristes !
Voyage d’étude utile que bon nombre de communautés de communes de l’Yonne devraient instaurer à l’avenir afin que leurs représentants puissent posséder un tout autre regard sur l’Union européenne et ses diversités fonctionnelles – rattaché au Royaume-Uni, l’Irlande du Nord est pourtant profondément ancrée à l’identité européenne qui fait défaut désormais à la Grande-Bretagne depuis le Brexit voulu par Boris JOHNSON -, ces déplacements ne sont pas vains, bien au contraire.
En interne, ils permettent aux élus de la même EPCI de se connaître, à défaut de se découvrir pleinement, mais ils offrent aussi la possibilité de pouvoir échanger avec des représentants de la société civile, des férus de sciences et d’histoire, des représentants de la sphère médiatique : seul bémol, il serait peut-être judicieux d’élargir le cercle aux représentants des milieux économiques et aux investisseurs qui pourraient pourquoi pas ramener de ces séjours de courte durée dans leurs besaces quelques belles pierres à ajouter à la construction de l’édifice des échanges internationaux en termes de business.

Des maires nord-irlandais renouvelés tous les ans !
A l’image de la vice-présidente de la Communauté d’Agglomération de l’Auxerrois, et maire de Coulanges-la-Vineuse, Odile MALTOFF qui aura joué les ambassadrices de la viticulture icaunaise en offrant quelques bouteilles de ses excellents nectars aux personnalités nord-irlandaises qui n’en espéraient pas tant ! Il en sera fait de même également pour les fromages du Jura (n’oublions pas notre appartenance à la Bourgogne Franche-Comté) avec de succulents morceaux de comté !
Quant à la « voix de la France », elle sera incarnée par la sénatrice de l’Yonne, Dominique VERIEN, qui entre deux sessions au Palais du Luxembourg en pleins travaux sur le budget, s’autorisa une petite escapade du côté de Belfast pour y saluer les officiels ainsi que ceux de Derry le lendemain, s’essayant au passage à la prise de parole en anglais qui lui valut de sincères applaudissements.
On retiendra aussi le mécanisme électoral atypique de ces élus de proximité que sont les lord majors nord-irlandais. Si les élections municipales ont lieu tous les cinq ans, l’édile est, quant à lui, changé chaque année par le conseil municipal. Un processus novateur, participatif et plein d’allant conférant une véritable dynamique à la fonction et au mandat. Un système à appliquer en France pour faire bouger les lignes devant tant d’inertie ? A méditer, non ? Ce que ne manqueront pas de faire les élus de Puisaye-Forterre qui se retrouveront le 21 novembre prochain à l’occasion de l’ultime volet de ces Entretiens 2025 à Champignelles !
Thierry BRET

On appelle cela une volte-face. Une sacrée pirouette, aussi ! Une contradiction flagrante de la part de son auteur, un certain pensionnaire de l’Elysée qui n’en n’est plus à une divergence près, côté expression orale ! Il suffit de se remémorer sa propre interprétation sémantique, faite lors de son déplacement en Slovénie, sur la suspension de la réforme de la retraite, devenue dans la bouche du Président de la République, un simple « report » jusqu’en 2027, pour en convenir !
Dans le cas présent, c’est donc un son de cloche bien différent de ce qui avait été annoncé il y encore quelques jours de cela et qui aura pour conséquence de profondément modifier la donne de nombreux corporatismes économiques. Celle de nos agriculteurs, en particulier si les choses étaient appliquées en l’état.
Mais pas seulement, puisque sur ce volet de l’adoption du nouveau contrat de libre-échange à la mode depuis un moment, entre l’Europe et une poignée de nations de l’Amérique du sud, le fameux « MERCOSUR », les consommateurs que nous sommes tous en bout de ligne, Européens et Français, en subiront évidemment des impacts bien réels.
Tant au fond des assiettes en ce qui concerne la qualité des produits alimentaires à ingurgiter, que pour l’aspect sanitaire avec déjà des bémols évidents quand on sait comment sont élevés les cheptels de la filière élevage de bovins ou de volailles dans ces pays sud-américains, nettement moins précautionneux que les nôtres, et sans l’application des contraintes normatives et sanitaires de l’Union, il va de soi !
Les « combats » reprendront sur le terrain dès mercredi !
Certes, depuis que ce revirement de position du président Emmanuel MACRON s’est fait publiquement connaître lors de son récent déplacement du côté de Mexico – il est devenu favorable à l’application du MERCOSUR alors qu’il disait tout l’inverse il y a encore quelques jours ! -, le monde de l’agriculture hexagonal est en total émoi. Et encore, les mots sont tempérés !
En l’espace de quelques heures, tout ce qui compte comme fédérations et syndicats agricoles tricolores sont montés comme un seul homme au fronton de la contestation, pour le moment verbale, avant sans aucun doute de passer à l’action, nettement plus visuelle et moins docile sur le terrain, dès ce…mercredi 12 novembre où après les commémorations liées à l’Armistice de la veille, synonymes de trêves et de sérénité, les « combats » reprendront de plus belle devant les parvis des hôtels de la préfecture !
La FNSEA a déjà réagi promptement par la voix de son numéro un, Arnaud ROUSSEAU – il ne pratique pas l’art de la langue de bois ! -, qui a sans doute avalé de travers lorsque les propos d’Emmanuel MACRON ont dû lui être rapportés !
Pas un reniement présidentiel, un affront pour le monde agricole…
Face à la presse, le président de la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants agricoles a fait part de sa colère profonde et du lâchage en règle du Président de la République se défaussant sur un sujet crucial, susceptible de jeter de l’huile sur le feu d’une filière déjà à cran dans bien des domaines économiques et qui n’avait nullement besoin de ce discours présidentiel rappelant les girouettes s’érigeant sur les églises.
Les relais départementaux que sont la FDSEA (mais aussi les Jeunes Agriculteurs) et l’ensemble des autres mouvements agricoles à l’instar de la Coordination Rurale ou de la Confédération Paysanne n’ont pas manqué de réagir vertement après ce qu’ils considèrent comme un « affront » présidentiel et le signal d’une rupture consommée avec leur secteur par le locataire de l’Elysée.
Un accord incompatible avec la souveraineté alimentaire
Lors de la Foire Saint-Martin, animation agricole accueillie dans la capitale de l’Yonne à Auxerre, en cette journée dominicale, le président de la FDSEA 89 Damien BRAYOTEL a profité de la vitrine médiatique et institutionnelle qui lui était donnée en qualité de structure organisatrice de la fameuse manifestation populaire pour montrer son immense déception contre le chef de l’Etat après ce qu’il considère à ses yeux comme une « trahison ».
« Les accords du MERCOSUR sont très éloignés de ce que souhaitent les consommateurs dans leurs assiettes, a déclaré le représentant du syndicat agricole au micro devant un copieux parterre d’officiels dont le préfet de l’Yonne, Pascal JAN, et d’élus du territoire.
Des représentants de la, classe politique, ciblés également par les dires de Damien BRAYOTEL : « j’aimerais entendre beaucoup plus d’opposition de leur part sur cet accord… ».
Et de conclure sur ces mots : « on ne peut pas défendre décemment notre souveraineté alimentaire et signer cet accord… ».
Une totale incohérence, en somme ? Une de plus qui s’ajoute dans la besace élyséenne déjà bien alourdie !
Thierry BRET
Dans la série, on rabote encore et encore sur les avantages des libertés individuelles, la nouvelle directive pondue cette semaine par les technocrates de l’Union européenne devrait ravir toutes celles et tous ceux qui utilisent encore leur automobile pour se mouvoir au quotidien, même s’ils sont âgés de 65 ans et plus. Déjà que l’INSEE considère les personnes de 45 ans comme des « seniors » patentés, une catégorie de la population juste bonne à jeter à la poubelle pour certaines castes de notre société les considérant comme des « hasbeens de l’emploi », voilà une information qui ne devrait pas faire sourire les automobilistes possédant toujours le nécessaire papier rose les autorisant à circuler !
Nos brillants penseurs de l’Union européenne, celles et ceux de ces technocrates en marge de notre société, rois des règles normatives et empêcheurs de tourner en rond qui passent leur temps à sillonner le Vieux continent à bord de trains à grande vitesse ou d’aéroplanes, proposent aux Etats membres à limiter désormais la durée maximale du permis de conduire, le sacro-saint sésame permettant à tout un chacun d’acquérir un peu de liberté via la mobilité sur nos routes, d’ici 2030.
Moyennant quoi, à partir de cette année-là, la délivrance et le renouvellement de votre précieux permis – il ne faudra pas oublier non plus de demander sa transformation papier en « timbre-poste » plastifié et numérique auprès des services de la préfecture ! -, seront soumis obligatoirement à un contrôle médical, voire à un questionnaire d’autoévaluation sur les capacités cognitives, intellectuelles et physiques de son possesseur.
Une application de la directive d’ici 2030
C’est un nouveau coin enfoncé profondément par l’Europe sur la tête des seniors, décidément bien administrative et dirigiste à l’heure où bon nombre de ses 455 millions d’habitants critiquent le manque de libertés imposés par Bruxelles, à grands coups de décrets et de textes de loi normatifs (+ 54 % de hausse desdits normes en l’espace de deux décennies !) qui ne cessent d’empiler les restrictions aux restrictions, au nom du fallacieux principe de précaution ! Et toujours sur un aspect répressif !
Cette fois-ci, c’est en vertu du principe sécuritaire à appliquer sur le réseau des routes européennes que cette nouvelle directive vient de tomber, alors qu’il est démontré que les personnes âgées de 65 ans et plus ne sont pas forcément, à l’instar de ce que l’on peut penser parfois, à l’origine de la hausse de l’accidentologie survenue ces derniers temps sur nos voies de circulation. Ces conducteurs-là ne sont pas nécessairement sous l’emprise de stupéfiants et de produits illicites en tout en genre, ni grands amateurs de vitesse exubérante à faire prendre des risques les plus dingues aux usagers de la route !
Dans ses justificatifs, la Commission européenne pense que les facteurs de l’âge, le fait de posséder différentes pathologies lourdes et invalidantes, et les problèmes de vue sont autant d’éléments à prendre en considération afin de réfréner la circulation des plus vieilles et des plus vieux sur notre réseau routier européen. Dans les faits, l’Hexagone et les vingt-six autres Etats membres de l’Union devront procéder à l’application de cette directive au plus tard en 2030, trois années seront nécessaires pour transposer les nouvelles règles de l’Union à leur droit national. Espérons en croisant les doigts qu’il y ait un vote des parlementaires, déjà qu’il n’y a pas de consensus sur les débats budgétaires liminaires qui viennent de débuter depuis lundi au Palais Bourbon ! Cela promet !
Des mesures qui engendreront des frais
Evidemment, au-delà de l’aspect sécuritaire que l’on peut entendre et discuter dans certains cas, les automobilistes (et les motards qui sont concernés eux-aussi par la mesure) devront mettre la main au gousset pour payer la note. Bon, d’accord, pour l’heure mais jusqu’à quand, la version numérique du permis de conduire est gratuite afin de remplacer la version papier. Ceci devant être effectif d’ici…2033. Sans doute que l’Etat optera pour une version payante lui qui court après des économies et de nouvelles recettes !
Mais, le besoin des examens médicaux, qu’ils soient ophtalmologiques ou cardiovasculaires, sera payant et imputé à la charge des bénéficiaires, c’est-à-dire les automobilistes de 65 ans et plus, d’office. Logique ! En période de crise économique et de perte de pouvoir d’achat, y compris chez les retraités et autres « boomers » cibles privilégiés des politiques afin de renflouer les caisses, ça fait tache en matière de stratégie et peu électoraliste !
La question de la fin du permis à vie avait déjà été débattue en France à l’Assemblée nationale où un certain nombre de parlementaires avait déposé une proposition de loi visant à instaurer un contrôle médical tous les cinq ans pour les conductrices et les conducteurs de 70 ans et plus. Une proposition non aboutie, à l’heure actuelle. Précisons que plusieurs pays européens ont déjà appliqué ce dispositif visant les seniors. En Belgique mais aussi au Portugal, notamment.
Quant aux Français, ayant déjà été sollicités sur le sujet par différentes enquêtes d’opinion, ils ne sont pas foncièrement contre cette typologie de mesures sécuritaires, sous la forme de visites médicales obligatoires ou de contrôles réguliers en matière d’aptitude à la conduite automobile. Toutefois, au-delà du principe vertueux, il y a toujours un risque à ce genre d’initiative. Son poids financier, qui naturellement va échoir sur la tête des automobilistes retraités et la progression de ces restrictions. Aujourd’hui, on ne parle que de contrôles médicaux. Demain quand sera-t-il avec peut-être le besoin de repasser intégralement le permis de conduire ou le code pour des personnes non inféodées au numérique et à la digitalisation, donc en marge d’une société où tout va toujours plus vite, trop vite, en laissant sur le côté une frange de plus en plus grande de seniors qui ne sont plus à la page et encore moins dans le vent ! Un nouveau grain qui va s’abattre sur les libertés individuelles, une fois de plus, ressemblant à un sérieux coup de frein !
Thierry BRET
L’action se nomme « Plan 50 et + ». Menée conjointement avec le « Club des Entreprises qui s’engagent » - une entité sous la responsabilité de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne -, l’animation a pu se décliner cette semaine dans la ville la plus méridionale de notre département, à Avallon. L’opération portée par l’antenne de France Travail Avallon/Tonnerre a proposé pour la première fois un job dating spécial, à destination des demandeurs d’emploi expérimentés, de ceux qui intègrent la catégorie des seniors. Soit des personnes âgées de 50 ans et plus en besoin de jobs. Une première qui en appelle forcément d’autres, sur l’ensemble du territoire…
AVALLON : Les seniors dans l’emploi ? Une évidence dans cette France qu’il est nécessaire de « réarmer » professionnellement comme se plaît à le dire le locataire de l’Elysée, Emmanuel MACRON ! Or, on le sait rien n’est simple dans l’Hexagone lorsque l’on évoque cette catégorie de Françaises et de Français qui peinent à retrouver le chemin de la vie active, surtout après une période plus ou moins longue d’inactivité. Les chiffres communiqués par France Travail parlent d’eux-mêmes. La durée d’inscription au chômage représente 582 jours pour les 50 et plus contre 311 jours pour les 25- 49 ans. Une référence datant de février 2025.
Quant au chômage de longue durée, il s’élève à 35 % pour les 50 ans et plus contre 19 % pour les 25-49 ans. Le taux de retour à l’emploi des personnes âgées de 50 ans et plus est inférieur d’environ 40 % à celui des 25-49 ans. Une physionomie à prendre en compte au niveau de l’Hexagone.
En Bourgogne Franche-Comté, les 50 ans et plus représentent 28 % des demandeurs d’emploi de la région. Soit 55 638 demandeurs d’emploi issus des catégories ABC contre 27 % en France métropolitaine.
Des évènements à la pelle cet automne pour les demandeurs d’emplois de 50 ans
Le nombre de demandeurs d’emploi de 50 ans et plus sur un an est en hausse de 3.7% pour l’ensemble des demandeurs d’emploi de BFC contre 1,5 % en France. La Nièvre et la Saône-et-Loire sont les départements qui affichent la plus forte part de demandeurs d'emploi de 50 ans et plus avec 30 %, suivi par le Jura, la Haute Saône et l'Yonne avec 29 %. Au niveau du sexe, 53 % des demandeurs d’emploi de 50 ans et plus sont des femmes. 61 % d’entre eux sont des demandeurs d’emploi de longue durée, inscrits depuis plus d’un an contre 45 % en moyenne.
On le constate à la lecture de ces chiffres, ce n’est pas bon. Pourtant, il existe un certain nombre de mesures pour essayer de juguler ce phénomène allant croissant. L’organisation de cent-un événements de recrutement sur tout le territoire durant cet automne met en lumière le déploiement d’une offre de service renforcée. Ainsi, France Travail Bourgogne Franche-Comté s’inscrit pleinement au sein de cette dynamique nationale. Des événements de recrutement dédiés aux chercheurs d’emploi expérimentés et de mobilisation des entreprises sont organisés durant l’automne dans tous les territoires de notre contrée. Ils mettent en lumière les trois priorités de France Travail concernant l’emploi des 50 et +.
Primo, l’accompagnement des demandeurs d’emploi de plus de 50 ans grâce à des dispositifs ciblés où il sera question de former et reconvertir ce public via des programmes spécifiques ou des immersions en entreprise, pour redonner aux candidats les moyens d’une seconde carrière.
Autre chapitre, très important de ce dispositif : il faut convaincre les entreprises de changer de paradigme en faisant bouger les lignes et modifier le regard sur les travailleurs expérimentés grâce à une mobilisation nationale et à la mobilisation de « France Travail Pro », le volet entreprise de la structure, en lien avec ses partenaires.
Conséquence, une dizaine d’événements phares se déclinent en cette période automnale en Bourgogne-Franche-Comté autour de l’emploi des 50 et plus. France Travail propose des « job dating » et autres événements de recrutement et de mobilisation en lien avec plusieurs de ses partenaires : le Club des Entreprises qui s’engagent dans l’Yonne mais aussi l’APEC, l’UIMM, le MEDEF, la DDETS 21, Cap Emploi, etc.

Des dispositifs utiles pour les seniors soucieux de travailler
Parallèlement, de nouveaux outils viennent progressivement compléter l’offre de service déployée par France Travail pour répondre à la diversité des besoins des 50 et plus.
On peut citer à titre d’exemple « Atelier Senior 360 », soit trois heures pour présenter l’ensemble de l’offre dédiée aux 50 ans et plus, avec un déploiement assuré dans les agences de France Travail depuis le 01er octobre. Il existe également « Atelier 50 + dynamiques et perspectives », un procédé collectif co-animé par un psychologue du travail et un conseiller à l’emploi. Ces derniers aident à prendre conscience des atouts du demandeur d’emploi pour redynamiser une recherche. Concrétisation effective : à partir de novembre 2025.
Pour être tout à fait complet sur le sujet, précisons que France Travail dispose avec « l’Atelier emploi-retraite », d’une structure qui est animée avec l’Assurance Retraite et l’AGIRC-ARRCO. Cet organe éclaire sur les droits à la retraite et soutient le retour à l’emploi des 58 ans et plus. Cette offre devrait être enrichie courant 2026. En Bourgogne-France-Comté, des ateliers sont déjà proposés avec la CARSAT.
Région préfiguratrice, la Bourgogne-Franche-Comté expérimentent dans certaines de ses agences de dispositifs innovants comme le parcours « Jeuniors » à Pontarlier, qui aide les seniors à valoriser leurs compétences et à retrouver confiance en eux. En 2024, 35 participants ont pu ainsi bénéficier de ce programme, dont 21 ont retrouvé un emploi ou été très proches de l’être. Signalons aussi « Parcours Boost 50 + » qui est un accompagnement intensif collectif pour les seniors sans freins périphériques majeurs. Cette mesure est en test dans une quinzaine de régions et sa généralisation est prévue au premier trimestre 2026.
Enfin, « Atout Senior » est un parcours de reconversion complet sur huit mois, comprenant formation, pratique et entreprise, cofinancé par l’établissement France Travail, le CPF et l’entreprise d’accueil. Il est déjà expérimenté dans onze régions, avant son probable déploiement national d’ici 2027.
A Avallon, c’est dans le cadre de ce copieux programme automnal que s’est déroulé avec le partenariat du « Club des Entreprises qui s’engagent » cette première opération accueillant uniquement des personnes âgées de 50 ans et plus. Le sujet tenait particulièrement à cœur les organisateurs : le bassin d’emploi local recense plus de 30 % de demandeurs d’emploi ayant plus de cinquante ans. L’animation se déroula sous l’égide de Sébastien HENNON, sous-préfet d’Avallon/Tonnerre et du directeur départemental de France Travail 89, Yves HUTIN. Un forum réussi, conçu dans un climat d’écoute et d’ouverture, prélude à la mise en place d’un ensemble d’actions portées par France Travail et ses partenaires dans les prochains mois.
Thierry BRET