On se gargarise à tout va du succès populaire des Jeux Olympiques de Paris dont l’ouverture officielle eut lieu jour pour jour il y a un an. Retransmission de la cérémonie inaugurale sur les chaînes de télévision dans son intégralité – on peut se demander avec pertinence de savoir quel est l’intérêt profond de revoir durant plus de quatre heures les mêmes images qu’il y a un an ! -, retour de la fameuse vasque qui s’envolait dans les airs à Paris, multiplication des expositions photographiques et audiovisuelles sur ledit évènement qui nous couronna de près de soixante-dix médailles…, un vent de nostalgie souffle cet été sur tout un pays qui en a bien besoin alors qu’on nous promet déjà le pire, socialement parlant, le 10 septembre prochain, à l’invitation des syndicats qui appellent à la paralysie totale d’un Etat proche du chaos, dès la rentrée !
Ce week-end, au beau milieu de la période estivale, on commémore donc – la France et ses élites politiques adorent cela en vérité et pour toutes les occasions qui se présentent – le premier anniversaire de l’après JO de Paris 2024, d’une manière hautement visuelle, à grand renfort de manifestations diverses et variées.
Soit, pourquoi pas, après tout puisque l’Etat avait fort justement évoqué ce patrimoine exceptionnel dont nous héritions après une organisation quasi parfaite de ces Jeux, tant au niveau environnemental qu’économique et sportif. Bravo Léo MARCHAND, tu nous auras fait chavirer de plaisir durant plusieurs soirées !
Nonobstant, de belles paroles et de superbes engagements avaient également été prononcés par le président de la République au lendemain de ces Jeux rassembleurs et vitrines attractives de la diversité hexagonale, et de son savoir-faire entrepreneurial.
Des engagements sur le soutien inconditionnel à celles et à ceux qui en sont les meilleurs des ambassadeurs, les sportifs eux-mêmes ! En vue de préparer du mieux possible les futures échéances olympiques de Los Angeles, mine de rien dans trois ans déjà en 2028, une paille à l’échelle du temps…
17,6 % de crédits alloués au sport en moins !
Oui mais, voilà. Si l’après dissolution et des élections législatives aux contours alambiqués quant à ses résultats ont pu être compensés socialement parlant par l’avènement immédiat de ces Jeux au cœur de l’été 2024 en calmant les ardeurs et les esprits, qu’en est-il aujourd’hui alors que le projet de loi de finances 2026 envisage de couper drastiquement les crédits alloués à la plupart des fédérations sportives qui nous ont tant enchanté durant la quinzaine olympique en portant hautes nos couleurs et en nous rendant notre fierté tricolore ?
La dette publique (elle représente plus de 116 % du PIB de la France en 2025) est donc passée par là ! Chacun sait qu’il faut la réduire coûte que coûte en réduisant le train de vie de l’Etat !
Le sport et ses champions pouvant prétendre briller sur le toit de l’Olympe en 2028 sur les rivages de la Californie en seront donc pour leur frais, côté aides financières et ambitions démesurées ! L’Etat, par la voix de son Premier ministre François BAYROU, a prévu une diminution de 17,6 % des crédits alloués aux disciplines sportives mais aussi par ricochet à la jeunesse et à la vie associative, source de cohésion sociale et garante de proximité.
Un paradoxe quand on sait que la France va accueillir l’organisation des Jeux d’hiver des Alpes en 2030 ! La décision fait un peu tâche et les fédérations nationales de moult disciplines ne décolèrent pas depuis que cette nouvelle s’est confirmée. Ne parlons pas des instances olympiques de l’Hexagone. Leurs délégations régionales et départementales avaient déjà eu à souffrir de la coupe sombre dans les budgets des subsides adressés par les régions et les départements…l’inquiétude est grandissante quand ce n’est pas la colère…
Des engagements déjà oubliés douze mois après !
Bref, c’est toute une génération de jeunes sportifs qui vont pouvoir ainsi gravir l’autel du sacrifice et voir leur rêve olympique passer de manière définitive dans la trappe des oubliettes à l’avenir ; sans aides des collectivités, les fédérations sportives pourront toujours se tourner vers les sponsors privés ; ces derniers ont revu depuis longtemps leurs budgets à la baisse, vu le contexte économique délétère qui traverse ce pays et ce continent, décidément bien vieux dans sa réalité.
A défaut de nouvelles belles et grandes performances pour les futurs Jeux olympiques à venir, il nous restera toujours la possibilité de revisionner très longtemps la cérémonie inaugurale des Jeux de Paris 2024, prometteuses de tellement d’espérances qu’elles ont déjà été oubliées à peine douze mois après…Quant aux sportifs, ils se consoleront de la médaille en…chocolat !
Thierry BRET