Le principe d’une galerie éphémère est simple : elle n’est pas pérenne dans la durée ! Mais, au-delà de cet aspect temporel, il en va, tout de même, de l’importance symbolique que l’on peut accorder au projet ! Samedi dernier, à Auxerre, les représentants de la structure associative « Vivre l’Yonne », soit respectivement son président, Jean-Louis DRUETTE, et sa vice-présidente, Catherine JAPIOT, ont porté sur les fonts baptismaux de la création – de courte durée ! – du magasin « Re’Vêtir », un point de vente accueillant des vêtements de seconde main.

AUXERRE : L’initiative est bonne. Elle aura permis à une quarantaine de personnes dont l’élu de l’Auxerrois, Vincent VALLEE, d’en apprécier tous les contours lors de son inauguration. D’autant, qu’elle s’applique à un domaine qui jadis était au centre de l’actualité, la filière textile. Une filière qui même si elle est en déshérence dans l’Hexagone au niveau industriel n’en demeure pas moins l’une des plus polluantes à l’échelle de la planète. Des conséquences environnementales pesantes aux quatre coins du pays : plus de 700 000 tonnes de textiles usagés sont produites chaque année…

C’est là, qu’entre en scène l’association « Vivre l’Yonne ». Se rapprochant de la Chambre de Commerce et d’Industrie départementale, ses dirigeants posent les jalons d’un projet qui vient de voir le jour. Primo, un groupe d’étude réunissant des professionnels de la filière est constitué. Objectif : procéder à l’inventaire des solutions de recyclage des textiles invendus en seconde main. Mais, derrière cet inventaire qui n’a rien à envier à celui de Jacques PREVERT, il y a une autre envie : se donner les moyens de favoriser la mise en œuvre de recyclages industriels pour l’Hexagone ne soit plus un pays maltraité sur cet aspect des choses.

A la base de la démarche, il y a également le comportement des consommateurs envers les textiles et de leurs abondances exponentielles favorisés par les produits bas de gamme qui nous viennent de Chine.

« Il est nécessaire de lutter contre ce phénomène en informant le public, explique Jean-Louis DRUETTE, au premier rang des jeunes contre la surconsommation des textiles en privilégiant la seconde main de qualité plutôt que l’achat systématique de produits de mauvaise qualité et à moindre coût… ».

D’autres structures entrent en scène. Elles se nomment Epicerie Solidaire, Croix-Rouge, Saint-Vincent-de-Paul, Amidon 89, Au Bonheur des Chutes…Un artiste, Alain FONTAINE, s’investit en sa qualité de plasticien en charge du décorum de ce concept de lieu de vente éphémère, baptisé sobrement « Re’Vêtir ».  Soit des dizaines de bénévoles qui vont converger ensemble vers la même cause…

Tous vont s’atteler aux travaux de collecte, de tri, de mise en rayon. Un labeur parfois fastidieux et harassant. Mais, le résultat est là avec ses deux mille pièces récupérées auprès de plus de deux cents donateurs. Il y a eu aussi les six cents bons d’achat offerts par des commerçants du cru, investis, la contrepartie d’obtenir des dons qualitatifs.

Certes, la galerie éphémère n’a pas pour vocation à vendre des vêtements d’occasion. Parce qu’elle s’inscrit dans un plus vaste concept : celui de donner une seconde vie aux produits textiles !

Thierry BRET