Son témoignage est d’une rare intensité émotionnelle : le courage de David CHOMAT bouleverse l'auditoire du MEDEF
C’est le combat d’un homme. Livré à lui-même, seul contre tous. Rattrapé par la faute à pas de chance et la fatalité. Mais qui possède suffisamment de force intérieure et de courage en lui pour pouvoir livrer un témoignage rare et précieux, situé au paroxysme du bouleversement et de l’émotion. Poignant à l’extrême. Insoutenable, à en perdre son souffle parmi une assistance médusée qui s’enfonce un peu plus à chaque parole prononcée au fond de son siège. L’un des deux cents accueillis dans l’amphithéâtre de la Maison de l’Entreprise où David CHOMAT, dirigeant de société, se met à nu sans voile pour évoquer cette « chienne » de pathologie qui l’a totalement déstabilisé. Respect et applaudissements à tout rompre : en guise de préambule, la santé mentale du dirigeant, thème de la rentrée économique choisi par l’UIMM/MEDEF 89, ne pouvait malheureusement pas être mieux illustré…
AUXERRE : Interminables applaudissements. Cela fait même caisse de résonnance dans l’amphithéâtre de la Maison de l’Entreprise durant un long moment. Les deux cents personnes présentes se lèvent comme un seul homme. L’ovation ne faiblit pas. Le public a la boule au ventre. L’émotion est palpable à fleur de peau. L’orateur qui a déclenché cette avalanche de réactions, le sent bien, aussi. Presque penaud, la tête baissée sur les genoux, David CHOMAT essuie les larmes qui lui perlent aux yeux. A la limite de sanglots plus profonds qu’il parvient à maîtriser tant bien que mal. Le temps est suspendu. Eternel…
La terrible évocation de la pathologie (une leucémie) et ses conséquences implacables sur son existence de chef d’entreprise et de père résonnera sans doute encore longtemps dans les oreilles grandes ouvertes des participants à cette rentrée économique consacrée à la santé mentale du dirigeant.
La chair de poule envahit l’assistance
Santé, tout court, d’ailleurs avec le témoignage à vif et ô combien bouleversant de ce chef d’entreprise auxerrois qui se bat depuis bientôt deux ans contre ce mal sournois et invisible. Qui croirait en lui serrant la main au moment de la pause-café et en lui adressant quelques phrases conventionnelles de tous les jours « comment ça va ? », que l’homme qui est en face de vous livre un combat farouche et déterminé pour survivre et profiter de la vie ?
L’animatrice de la matinée, Marie VERNAY – une ancienne collaboratrice de l’équipe de France Bleu Auxerre qui s’est forgée une solide réputation de professionnelle aguerrie au micro et qui officie désormais sur les ondes d’Ici Vaucluse en Avignon – l’avoue de facto : « ce témoignage m’a donné la chair de poule ». On la sent, comme tous les autres, ébranlée par tant de vérités criantes sur notre société et sa perception de la maladie. En proposant à l’ancien dirigeant de la société DAVEM d’ouvrir la table ronde par son vibrant témoignage, escomptait-elle un tel résultat émotionnel parmi l’assistance ? D’ailleurs, les autres intervenants trouvèrent même leurs propos (même si de grand intérêt) un brin dérisoire par rapport à ce qu’ils venaient d’entendre eux-aussi.
Une force mentale inaliénable…
Quant à David CHOMAT, chapeau ! Ancien adepte de judo – il a d’ailleurs reçu une vidéo d’encouragement de la part de Teddy RINER qu’il ne connaît pas ! -, il aura démontré en public et avec volontarisme qu’il possédait un sacré réservoir de forces mentales en lui ! Lui qui a subi 16 chimiothérapies lourdes vécues dans des pièces stériles sans autre vision journalière durant des semaines que la présence furtive de blouses vertes et de yeux qui le surveillaient de près, lui qui aura subi une greffe de la dernière chance grâce à une donatrice américaine est l’exemple parfait de la force mentale qu’il est nécessaire de posséder en soi dans le monde actuel pour faire face aux dures réalités de la vie. Confronté à l’isolement, aux trajets réguliers entre le domicile et l’hôpital, à l’oubli de tous ses contacts professionnels, parfois personnels, il s’est rabattu sur l’éducation de son fils, âgé de 14 ans. Sa bouée de sauvetage. Son phare dans la nuit…
En rechute depuis le mois de mai, David CHOMAT vivra dès mardi prochain au centre hospitalier de Dijon une nouvelle greffe, un long périple de cent jours partagés entre isolement, souffrance, inquiétude et… espoir.
« Cette fois-ci, la donneuse est néerlandaise, c’est encore une femme. Avec l’américaine en sus, j’ai l’impression que je vais vivre à trois dans mon corps, ce qui va être compliqué, plaisante-t-il le sourire aux lèvres mais le regard triste. Mais, j’ai une chance infinie : cette néerlandaise va me donner la possibilité d’avoir une greffe, une chance sur quinze millions de la recevoir… ».
Une greffe dont bénéficiera David grâce à son état physique et à cette force mentale et psychologique de…champion. Un témoignage inouï qui va percuter l’ensemble des propos tenus lors de cette table ronde. Et au-delà. Puissant et impressionnant à la fois ! Chapeau bas, David et merci pour tout ! Pour ton courage et ta volonté : bats-toi, nous sommes tous à tes côtés !
Thierry BRET