MENU

  • Accueil
  • Agenda
  • Editorial
  • Rubriques
    • AGRO-ALIMENTAIRE
    • ARTISANAT
    • ARTS DE VIVRE
    • AUTOMOBILE
    • COMMERCE
    • CULTURE
    • EDUCATION/ EMPLOI
    • IMMO/BTP
    • INDUSTRIE
    • INSTITUTIONNELS
    • POLITIQUE
    • SERVICE
    • SOCIETE
    • SPORTS
  • Annonces légales
  • NOS PARTENAIRES
  • VOTRE AVIS
  • PRESSE EVASION
  • CONTACT
  • ABONNEMENT GRATUIT
SOCIETE

Tribune : entre démocratie et nihilisme, Socrate l’avait prédit ! (1/2)

By Thierry BRET septembre 14, 2025
Twitter
« La démocratie est d'essence nihiliste en ce sens qu'elle procède à la dissociation, à la césure de la vérité et de la politique. C’est ce que pensait le philosophe grec Socrate, une pensée un brin prémonitoire au fil du temps ! ». Crédit Photo : Fszalai/PIXABAY.

Alors que nos démocraties sont remises en question, Socrate apporte un éclairage saisissant. Sa prémonition, c'est celle du caractère intrinsèquement nihiliste de la démocratie. En effet, la démocratie est d'essence nihiliste en ce sens qu'elle procède à la dissociation, à la césure de la vérité et de la politique. Les politiques ne vivent pas dans le même monde que les citoyens. Comprendre le lien entre nihilisme et démocratie, c’est intégrer les limites, voire la fin d’une démocratie moribonde.

 

TRIBUNE : Le nihilisme désigna progressivement un mouvement politique de critique sociale apparu au milieu du XIXème siècle en Russie. Il évolua ensuite vers une doctrine politique n'admettant aucune contrainte de la société sur l'individu, et refusant tout absolu religieux, métaphysique, moral ou politique. La démocratie se présente comme l’acceptation par les citoyens minoritaires du vote de la majorité. Nous parlons ici du vote lors des élections et non de la majorité des citoyens.

Ainsi, l’élection du président MACRON démontre qu’il a été élu par une minorité de Français (environ 30 % des électeurs), idem pour François MITTERRAND à l’époque. Pour Jacques CHIRAC, puis lors des élections législatives de 2024, c’est la peur du Front National, ensuite du Rassemblement National, bien orchestrée et manipulée par les opposants, qui donnera le pouvoir aux élus traditionnels de la droite. Des alliances contre nature qui détermineront les citoyens français vers un mécontentement exacerbé et un rejet du pouvoir.

 

Un visionnaire des temps futurs : NIETZSCHE

 

Pour NIETZSCHE, le nihilisme désigne la forme et le sens de la crise qui affecte la civilisation dans tous ses aspects. La « décadence » constitue l'état morbide que prend cette crise dans le monde, et qui finit par se confondre avec l'idée même d'humanité. Du latin « nihil » qui signifie « néant », le nihilisme occupe chez le philosophe une place essentielle, mais parfois mal comprise. Le philosophe allemand prend acte de l’apparition, au XIXe siècle, de courants de pensée marqués par le négatif. Arthur SCHOPENHAUER est pessimiste. Le Danois KIERKEGAARD est marqué par le désespoir. MARX est athée. L’anarchiste BAKOUNINE célèbre la violence. NIETZSCHE s’interroge alors sur ce qui a pu conduire la civilisation occidentale à douter d’elle-même, au point de sembler donner raison au mot que GOETHE avait mis dans la bouche de Méphistophélès dans son Faust : « Il eût mieux valu que le monde n’existât pas car tout ce qui existe mérite d’être détruit ».

La réponse de NIETZSCHE est sans appel : le monde occidental vient de comprendre que les valeurs auxquelles il croyait depuis l’Antiquité « se déprécient ».

Pis encore, l’Europe a fondé son identité sur des valeurs fausses : la métaphysique et la morale. Elle s’est exténuée à les défendre ; la voilà exsangue. NIETZSCHE parle de la « grande Fatigue » de notre continent et de sa décadence. Il nous compare à un chameau, écrasé par le fardeau de la culpabilité. Il s’agit de la culpabilité du péché religieux, d’abord, puis de la souffrance de nous être débarrassé de Dieu aujourd’hui. Mais l’athéisme reste idolâtre, ce dont témoigne à la fin du XIXe siècle la croyance quasi religieuse dans l’égalité, le pouvoir de la science et la morale bourgeoise.

NIETZSCHE décrit finalement le monde actuel, et peut être considéré comme visionnaire des temps futurs.

Mais NIETZSCHE distingue deux types de nihilisme : passif et actif. Le premier est celui qu’incarne SCHOPENHAUER : découvrant que le monde n’a pas de sens, le philosophe ne peut que le regarder s’effondrer. Le seul sentiment qu’il s’autorise encore à éprouver est celui de la pitié. Pour lui, le monde oscille entre la souffrance et l’ennui. NIETZSCHE lui-même s’est laissé séduire, au début de sa carrière, par ce pessimisme qui se voulait un « regard lucide sur la vallée de larmes qu’est le monde ».

« J’ai été jusqu’à présent foncièrement nihiliste, il y a très peu de temps que je me le suis avoué à moi-même ». Mais réveillé de sa torpeur, il célèbre justement la « volonté de puissance » grâce à laquelle l’homme, « animal estimateur par excellence », exprime son talent pour inventer ses propres valeurs sans avoir besoin de croire à des religions ou des visions idéalistes du monde — ce que NIETZSCHE appelle des « arrière-mondes ». Il se fait alors partisan d’un « nihilisme actif » qui crée de nouvelles valeurs.

 

 

Où en est aujourd’hui le nihilisme ?

 

Dans le zéro du commencement où l’espoir émancipateur veut échanger l’histoire des sociétés contre une téléologie de la liberté ? Dans le zéro comptable où le capitalisme commute et « développe » activités, biens et personnes ? Dans le zéro de l’indifférence où plonge l’union désespérée entre l’émancipation humaine et la licence marchande ? Il s’agit de faire front à ces trois interrogations, en cherchant déjà comment ils se répondent les uns aux autres. Le nihilisme décrit assez bien la situation politique d’aujourd’hui. Le nihilisme, une réalité objective qui intègre la démocratie grâce à des élites manipulatrices et avides de pouvoir. La politique peut résister à l’injustice, à l’hégémonie d’un ordre du sens sur d’autres qui lui sont incommensurables. Elle le peut, si elle sait que cette injustice se déplace et se reforme, qu’elle reste ainsi irréparable. Le jeu démocratique ou ce que l’on appelle la démocratie, brouille le raisonnement.

Le nihilisme, observe Léo STRAUSS (philosophe Allemand du XXème siècle), n'a pas pour mobile la volonté d'autodestruction. Le nihilisme allemand ne relève pas du désir insane qui serait celui de la destruction totale. La destruction à quoi il prétend, est sélectivement celle de la civilisation moderne, confusément perçue comme immorale, ou amorale, parce qu’adepte du bonheur. Sous le nom de civilisation moderne, le nihilisme allemand vise non pas le progrès technique, dont il ne méconnaît pas l'intérêt, mais les grandes pétitions contemporaines, jugées symptomatiques du manque de sérieux de l'Occident anglo-saxon : soulager la condition de l'homme, protéger les droits de l'homme, le plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre possible...

Le nihilisme allemand revêt ainsi le caractère d'une protestation morale à une société ouverte à tout et n'importe quoi, et qui, en raison de cet écartement même, se voue inéluctablement à la chienlit. Cette protestation vient de la conviction que l'internationalisme inhérent à la civilisation moderne, ou, plus précisément, que l'établissement d'une société parfaitement ouverte, le but de la civilisation moderne, et par conséquent toutes les aspirations liées à ce but, sont inconciliables avec les exigences fondamentales de la vie morale.

Le nihilisme allemand constitue les racines d’un nazisme qui va pénétrer la population allemande, et même au-delà, bien orchestré par un psychopathe dangereux. La prise du pouvoir par HITLER se fait dans les règles de la démocratie, c’est-à-dire par des élections. On s’apercevra un peu tard, qu’une élection peut masquer les fondements mêmes de la démocratie. Mais qu’est-ce que la démocratie ?

« L'homme moderne est cet être revenu de tout, fier de ne croire à rien d'autre qu'à son propre pouvoir. Une confuse volonté de puissance le pousse à obéir à ses seuls désirs, à dominer la nature à sa guise, à ne reconnaître aucune référence qui déborderait sa vision unidimensionnelle et close. Il s'attribue des valeurs définies par lui-même. Au fond de lui, ayant coupé tous les liens qui le relient à une mémoire et à une transcendance, il est terriblement angoissé, parce que terriblement seul au sein de l'univers vivant. Il se complaît dans une espèce de relativisme qui dégénère souvent en cynisme ou en nihilisme ». Des propos signés de François CHENG, à méditer, évidemment…

 

Jean-Paul ALLOU

 

Fin de la première partie

 

Retour en haut
 

NOUS CONTACTER

PRESSE EVASION - Mr Thierry BRET

Tél. : 06.20.31.05.53.

Mail : contact@presse-evasion.fr

Copyright ©2025 Presse Évasion


main version