Tribune : l’homme est-il en phase de déconstruction face à la femme ?
Très loin de la déconstruction de l’homme scandée par les « wokistes », agrémentée d’un doux mélange de tâches ménagères (sous peine d’amandes) et d’une critique exacerbée d’un soi-disant paternalisme ancestral, JUNG nous propose la réconciliation de l’homme avec lui-même, un homme plus à même de comprendre mieux les femmes et de construire une relation d’amour vrai. Tout y passe, conscient, inconscient, inconscient collectif, miroir… Tout est précis sur ce terrain psychanalytique : ce que veulent vraiment les femmes…
TRIBUNE : Une remarque nécessaire : nous resterons le plus souvent sur un terrain psychanalytique. Les mots ont un sens propre et les phrases marquent une tournure d’esprit particulière. C’est un angle d’attaque original qui complète nos connaissances. JUNG est le maître choisi pour cette tribune. C’est un parti pris. Il est plus ouvert que FREUD à l’inconscient collectif, au surnaturel, et les rapports entre les deux hommes, devenus conflictuels ont abouti à la rupture. JUNG souhaitait être l’ami de FREUD, mais ce dernier a toujours gardé la distance entre le maître et l’apprenti. Pour la psychanalyse, nous avons affaire à deux maîtres, fondamentaux dans le domaine, et pour certains spécialistes, un peu étroits d’esprit, JUNG apparaitra plus fantaisiste ou moins pertinent…
Des constats pas toujours évidents
Nos conditions de vie ont considérablement évolué. Les rapports homme-femmes deviennent plus complexes, au grand dam des hommes qui comprennent de moins en moins. Les comportements des femmes ne ressemblent plus aux mentalités stéréotypées de leur mère. Les femmes veulent de la liberté, de l’autonomie, de l’affirmation de soi, refusent de se marier et même d’avoir des enfants. A l’inverse des hommes, quand elles partent, ce n’est pas pour se mettre en ménage avec quelqu’un d’autre, mais pour être libre. Ne plus être soumise à un tas de linge qui traîne dans la salle de bains, à un repas à préparer à telle heure, à attendre le bon vouloir d’un compagnon qui fixe en permanence les règles du jeu. Comme l’homme part du foyer avec une femme plus jeune de vingt ans, il ne comprend pas que l’on puisse le quitter pour rien d’autre, pour personne d’autre !
Pourquoi tant d’hommes sont attirés par des femmes qui suivent des principes de dualité, de soumission, ou de prévisibilité. Les hommes se perdent dans des aprioris culturels mais nébuleux. JUNG met en lumière que tout ce qui nous fascine chez l’autre est le reflet de ce que notre âme aspire à intégrer. Dans ce que les hommes voient chez une femme « mauvaise », c’est une liberté qu’il aura du mal à cultiver. La société a enseigné que la femme qui plaît est celle qui s’adapte, et cela perdure dans l’inconscient collectif. Il existe une fascination inexplicable pour celles qui brisent ce moule.
L’affrontement avec l’ombre
Elles sont libres, et c’est cette liberté qui effraie l’homme et l’attire en même temps. La femme libre devient un miroir pour celui qui a toujours éprouvé le besoin de dominer afin de sentir fort ! L’homme se confronte inconsciemment à un archétype qui défit son égo. Plus l’homme veut faire entrer la femme dans ses attentes, plus elle lui échappe, comme le sable entre les doigts. C’est un jeu entre une conscience nouvelle et une ombre inavouée. C’est ce que JUNG appelle « l’affrontement avec l’ombre ». Ce que l’homme ressent alors, vis-à-vis d’une femme, c’est une confrontation et un éveil, une invitation à grandir pour devenir un homme. La femme « mauvaise » n’est pas mauvaise, elle est miroir et devient boussole. Elle marque la fin de l’égo que l’homme ne peut plus soutenir. Le véritable amour n’est pas soumission mais révolution. Une femme qui réveille un homme ne s’oublie pas, elle laisse dans l’âme une trace indélébile. Elle constitue le point de rupture entre ce que l’homme était et celui qu’il est en train de devenir. Quand l’homme croit réaliser qu’il n’a plus de désir vers une femme convoitée, ce n’est pas le désir qui disparaît, mais l’illusion de ce qu’il croyait être la marque d’une femme.
JUNG expliquait que le véritable amour n’est pas celui qui comble mais celui qui dévoile. Aimer une femme libre, c’est pour l’homme renoncer à son égo surdimensionné et à la domination. L’égo se désespère quand il ne contrôle plus ce qu’il désir. L’inconscient domine… Les rôles que le monde a donné à l’homme, ne sont que des armures qu’il faut apprendre à faire tomber. C’est nécessairement douloureux. La femme, par ses intuitions et son inconscient, voit l’homme tel qu’il est et non dans les apparences qu’il veut montrer, elle touche à ce qu’il cache. L’homme doit se reconstruire à partir de la vérité et non du paraître. Le véritable amour ne peut s’épanouir que lorsque le masque tombe. Ce qu’il voyait comme un jeu de pouvoir, invite à la vulnérabilité. Il ne cherche plus à être une réponse mais prêt à écouter. Choisir d’être vrai, ne plus dominer mais soutenir, ne plus séduire mais se donner. La véritable femme ne sera jamais impressionnée par les promesses et le pouvoir. L’admiration ne sera jamais une vanité mais un hommage.
L’homme est plus prêt de la mousse que des tablettes de chocolat !
JUNG affirme : « Ce que nous rejetons le plus en nous-même, c’est justement ce que l’on contrôle le plus ». Mieux encore, c’est le vide de notre immaturité émotionnelle qui nous donne le vertige. Le véritable amour, celui qui transcende, éveille et guérit, ne peut s’épanouir que lorsque le masque tombe et que l’être authentique émerge enfin.
L’homme qui recherchait l’admiration aspire à la connexion. La femme devient un archétype vivant qui ne pourra jamais être effacé. La femme vient déconstruire l’homme et le provoquer. C’est cela qu’il faut intégrer, les miroirs qui nous révèlent font toujours mal à regarder. Ce rapport-là, même douloureux, n’est pas difficile mais nécessaire. La douleur devient une graine pour le présent et l’avenir. Être à l’écoute du silence du regard d’une femme, une clef possible pour encrer l’amour dans l’éternité. La rencontre amoureuse, c’est peut-être lorsque deux « inconscients » se reconnaissent…
Ceux qui pensent que la position sociale ou qu’une belle musculature peuvent impressionner une femme, se trompent lourdement. Nous avons tous remarqué que des personnes riches et pourvues de « tablettes de chocolat », réussissent rarement une vie amoureuse stable. Les hommes qui attirent les femmes ne sont pas nécessairement bardés de pouvoirs et de richesses, et sont souvent plus proches de la mousse au chocolat que des « tablettes » !
Messieurs, laissons tomber les apparences et les appâts rances (une rime riche en poésie), au profit du vrai et de l’authentique. Et peut-être, qu’il n’y a aucune différence entre les femmes et les hommes, nous voulons la même chose, mais pas au même moment…
Pour conclure rappelons que les cinq juifs qui ont marqué le monde perdure encore dans la mémoire et l’inconscient collectif :
- Pour Rothschild tout est fric.
- Pour Marx tout est droit.
- Pour Moïse tout est loi
- Pour Freud tout est sexe
- Et heureusement, pour Einstein, tout est relatif…
Jean-Paul ALLOU