Le nouveau bureau de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne dévoile ses priorités pour la mandature 2025/2031
Trop petite, la première salle pour contenir tous les participants de la conférence de presse ! Qu’à cela ne tienne, le président réélu de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, Arnaud DELESTRE, depuis la matinée, a le sens de l’adaptabilité et prie tout le monde de se retrouver dans la pièce d’à côté ! La présentation de la nouvelle équipe pour la mandature 2025/2031 s’effectue dans la bonne humeur, et sans pression aucune. Une équipe prête à relever tous les défis se présentant pour la filière. Et ils sont légion !
AUXERRE : Tout commence par une présentation des différents interlocuteurs, se prêtant à l’exercice de la rencontre avec les medias du terroir. Un par un, chacun décline son identité, sa raison sociale, son degré d’implication au sein de ce bureau départemental de la Chambre d’Agriculture de l’Yonne, après les élections qui ont rendu définitivement leur verdict il y a quelques jours dans l’une des salles de la préfecture. Sans l’once d’une surprise quant au résultat avec le renouvellement des quatorze sièges revenant aux représentants de la FDSEA et aux Jeunes Agriculteurs. L’installation de l’équipe a eu lieu le matin même dans la grande salle de réunion de la chambre consulaire, dans un esprit serein. Présentant chacun des collèges, Arnaud DELESTRE qui vient de rempiler pour un deuxième mandat présidentiel, semble très à l’aise dans l’exercice. Il est vrai qu’il n’est jamais avare de paroles, ne serait-ce pour défendre les intérêts de la filière dont il porte la destinée.
Pendant qu’il déroule face aux journalistes sa présentation des résultats rendus palpables par le scrutin quelques jours auparavant, circule sur la table le trombinoscope de cette équipe articulée autour de dix personnalités qui formeront « la garde rapprochée » exécutive du président DELESTRE.
35 personnes, membres de la chambre consulaire, se mettent au travail
Premier constat : les postes clés de la chambre sont occupés par des figures connues et reconnues de la filière agricole, ayant déjà joué un rôle important lors de la précédente mandature. Outre Arnaud DELESTRE qui repique à la présidence, on retrouve en bonne position le viticulteur de Quenne, Jean-Baptiste THIBAUT, en qualité de premier vice-président, mais aussi Damien BRAYOTEL, second vice-président et président de la FDSEA 89, la Fédération départementale des Syndicats d’Exploitants Agricoles. Une autre personnalité, la jeune éleveuse de bovins, Mélanie VARACHE, officiera en qualité de troisième vice-présidente dans ce bureau. Signalons la présence d’Hélène DAPVRIL, en seconde secrétaire-adjointe et Eric SAISON, en qualité de secrétaire…
Autre constat, la féminisation de l’instance qui se renforce avec quatre représentantes de la gent féminine, parmi le bureau. A l’instar de l’équipe précédente, comme devait le confirmer le président DELESTRE.
Mais, in fine, ce sont bel et bien 35 personnes qui constituent la nouvelle assemblée consulaire agricole, à l’issue du scrutin. Si l’installation fut plutôt protocolaire, au cours de la matinée, précédant ce rendez-vous avec la presse, le tantôt fut nettement plus détendu pour le président et son noyau dur de responsables. Mais, dès le 13 mars, au cours de la prochaine session, l’assemblée s’intéressera réellement aux nominations des différentes commissions permettant de faire vivre la vénérable institution.
Mais, c’est à partir de la session du 05 juin que les grandes priorités de la chambre seront abordées pour la durée de la mandature, c’est-à-dire les six prochaines années. Parmi les thèmes récurrents qui seront évoqués : l’installation des nouvelles générations et la transmission des exploitations, une cession des structures qui impliquent les revenus des agriculteurs – sans revenus assurés, pas de transmission réalisable ! -, l’allègement des normes et des charges administratives – un véritable serpent de mer en France ! -, les charges de la mécanisation, l’accompagnement de l’élevage avec l’aide de la coopérative ALIZEE, le soutien à l’agriculture bio en pleine souffrance, les programmes alimentaires territoriaux en soutien des collectivités, la qualité de l’eau, etc.
Même la santé mentale s’invite dans les débats
Du côté du vignoble, les thématiques dont la chambre consulaire s’appropriera les idées se rapporteront au changement climatique, un sujet préoccupant pour un grand nombre de viticulteurs désormais. Une production se faisant du mieux possible en respect de la nature et de l’environnement.
« Même si l’année 2024 a été catastrophique à bien des égards au niveau des récoltes, souligne Jean-Baptiste THIBAUT, il y a quand même un avenir pour nos filières. Car, l’acte de nourrir est essentiel… ».
Autre défi, abordé par Mélanie VARACHE, le devenir de l’élevage où il est nécessaire pour les exploitants de ramener du revenu. Toutefois, au-delà des considérations économiques, il est important en parallèle de ne pas omettre le bien-être animal. Et aussi, en ricochet, à celui des éleveurs…
« Il nous faudra travailler davantage sur ce thème à l’avenir, constate la jeune femme. Quand il n’y aura plus d’éleveurs, il n’y aura plus d’élevage… ».
Des éleveurs qui se raréfient désormais, face à la solitude professionnelle, quand ce n’est pas la déshérence familiale. Avec la MSA et des associatifs d’entraide sociale, le réseau Réagir veille au grain, dans ce contexte économique particulièrement complexe. Le réseau Sentinelle, composé d’une centaine de personnes, se présente également comme un acteur clé de ces dispositifs de soutien moral.
« Il nous faut remettre l’humain au cœur de notre métier, renchérit Jean-Baptiste THIBAUT, c’est le gros enjeu des agriculteurs de demain… ».
Pour Damien BRAYOTEL, tout cela est relié à la santé mentale de nos concitoyens, le thème de l’année retenu par l’Etat en 2025. Un item qui fit l’objet de discussions avec le préfet Pascal JAN présent le matin à la chambre au moment de l’installation du nouveau bureau.
« La santé mentale, c’est liée à l’économique mais aussi à la pression administrative, complète le président de la FDSEA 89, il est nécessaire d’avoir de la valorisation, notamment chez les éleveurs. Ils doivent être bien dans leurs bottes ! ».
Le Salon de l’Agriculture, une vitrine positive pour la filière
C’était le titre d’une campagne de communication nationale diffusée sur les médias de l’audiovisuels il y a quelques années ! Rémunérer les productions ? Une indispensable nécessité pour les membres du nouveau bureau.
« Il faut des prix satisfaisants sur la viande, le lait, les céréales : ce sont des indicateurs primordiaux. Mais, il faut contenir les charges afin d’améliorer les conditions de vie et de travail de nos agriculteurs… ».
Présents lors du Salon international de l’Agriculture, les interlocuteurs parleront de ces thèmes afin d’y enfoncer le clou devant la sphère ministérielle bien présente lors de cet évènement. « Mais, l’objectif est de parler positivement de l’agriculture à Paris, insiste Arnaud DELESTRE.
On annonce déjà la venue du préfet de l’Yonne, le 26 février, lors de la Journée Bourgogne Franche-Comté sur l’évènementiel francilien. Une belle vitrine promotionnelle pour le territoire. Un climat plus serein pour ce salon 2025 par rapport à l’an dernier ! Malgré les importations intensives de certains produits cultivés aux antipodes de notre pays qui provoquent le courroux de nos agriculteurs !
Thierry BRET