Le déficit de vétérinaires ruraux inquiète la filière agricole dans l’Yonne
Le manque. Il est constaté inexorablement depuis plusieurs années. En 2022, on évoquait déjà l’absence d’une vingtaine de professionnels sur le territoire de l’Yonne, à l’instar de la Nièvre limitrophe. L’offre vétérinaire rurale s’étiole au gré du temps. Une vraie problématique qui inquiète les éleveurs, soucieux de la conjoncture économique. Pourtant, les Chambres d’Agriculture se mobilisent. Ne serait-ce que pour promouvoir la filière et ses opportunités…
AUXERRE : Tout mettre en œuvre pour faire toute la lumière sur une profession indispensable au quotidien des agriculteurs, les vétérinaires ruraux. Voilà un objectif que s’est fixée la Chambre départementale d’Agriculture de l’Yonne en 2025, en mode grande résolution, afin de susciter les jeunes générations à embrasser ce métier et si possible de venir s’installer, une fois le diplôme obtenu, sur notre territoire. Une initiative conjointement partagée par la chambre consulaire de la Nièvre qui observe les mêmes méfaits, soit la raréfaction de ce métier dans les secteurs champêtres qui en sont de plus en plus dépourvus.
Inciter à l’installation de jeunes vétérinaires est devenu un credo pour les institutionnels de l’agriculture qui constatent que les éleveurs éprouvent de sérieuses difficultés à solliciter des professionnels dans les moments importants.
Il y a quelques semaines, en octobre, dans le cadre de la Semaine découverte des Métiers et des Territoires, plusieurs acteurs de l’économie ont porté un évènementiel sur les fonts baptismaux pour mettre en exergue la profession de vétérinaire rural.
Parmi ces partenaires, citons les conseils départementaux de l’Yonne et de la Nièvre, les Groupements techniques vétérinaires de Bourgogne Franche-Comté, la Fédération des GDS de notre contrée, le Syndicat régional des vétérinaires d’exercice libéral ou encore l’Ordre des Vétérinaires de la région.
Lors de cette manifestation à vocation pédagogique, les étudiants vétérinaires des écoles nationales de Maisons-Alfort et de Lyon étaient visés en priorité. Une dizaine de ces jeunes gens avaient effectué le déplacement en terre icaunaise. Afin de découvrir l’attractivité et les avantages offerts par le territoire en cas de futures installations.
Il est vrai qu’il y a péril en la demeure dans le département septentrional de Bourgogne. Il manquerait de vingt à trente vétérinaires ruraux sur notre secteur géographique alors que les besoins des éleveurs restent les mêmes depuis plusieurs saisons. C’est d’ailleurs le nord de l’Yonne qui est le plus impacté par cette pénurie à l’installation de la part des jeunes diplômés ; un peu à l’identique de la filière médicale, soit dit en passant.
L’initiative prise par la Chambre d’Agriculture et ses partenaires ne peut être que profitable aux éleveurs qui, sans vétérinaire, ne peuvent plus exercer dans les règles de l’art, leur métier, sans vaccination et sans contrôle sanitaire.
Thierry BRET