En accueillant Christophe GRUDLER, député européen MoDem pour son évènement de rentrée à la Maison du Bâtiment à Auxerre, la fédération départementale présidée par Michèle CROUZET a replacé la question de la souveraineté énergétique au cœur du débat. Une intervention suivie d’un échange dense entre les militants présents pour évoquer la politique nationale, à quelques heures d’un vote crucial à l’Assemblée nationale pour la survie du gouvernement BAYROU…

AUXERRE : De l’aveu même de sa présidente Michèle CROUZET, le parti centriste icaunais ne compte pas énormément d’adhérents : « on n’a jamais été un grand mouvement mais on a toujours eu une base d’adhérents fiables, avec à nos côtés, des sympathisants qui travaillent avec nous et nous rejoignent sur beaucoup de sujets… ».

S’ils n’étaient pas légion jeudi soir, la qualité a une nouvelle fois prévalu sur la quantité. Et, après l’intervention de l’invité du jour, de riches échanges ont évoqué la situation politique française, marquée par le climat d’instabilité que l’on connaît, à l’approche du vote de confiance du 08 septembre. Une situation qui afflige Christophe GRUDLER, député européen : « on dit parfois que l’homme d’Etat regarde la prochaine génération quand le politicien regarde la prochaine élection et très clairement, on a là des boutiquiers parmi les différents politiques, qui n’ont pour objectif que de tirer avantage de la situation difficile dans laquelle est le pays, alors que nous allons dans le mur… ».

Dénonçant notamment l’absence en France de culture du compromis, qu’il compare à celle bien ancrée, du Parlement européen : « depuis sa création en 1979, il n’y a jamais eu de groupe détenant la majorité et l’on a tout de suite mis en place ce principe de travailler ensemble, sur une vision et des projets de long terme… »

Certains veulent encore croire au miracle !

Face à un pays endetté, où « les retraités gagnent en moyenne plus que les actifs », le député européen et président du mouvement territorial de Belfort a plaidé pour un effort partagé et un discours de vérité : « je pense que François BAYROU a eu raison de tirer la sonnette d’alarme parce que si demain les agences de notation viennent dégrader la note de la France, nous n’aurons plus aucune marge de manœuvre ! ».

Mettant en garde contre les discours simplistes : « il y a une prime au mensonge aujourd’hui. Certains disent qu’on ne remboursera pas la dette, mais regardez la Grèce ! Quinze jours après avoir été élus sur ce slogan, ils revenaient signer la tête basse… ».

Avec le constat que les 44 milliards d’euros d’économies demandées, « ne sont pas un sacrifice, mais la condition même du maintien de notre niveau de vie ». Dette abyssale, majorité relative ingouvernable, absence de culture du compromis, défiance envers les partis…, autant d’inquiétudes sur l’avenir national qui ont nourri les échanges de la soirée. Une dissolution ? Peu probable… Une crise institutionnelle ? Peut-être…

« Emmanuel MACRON rêve de marquer l’Histoire avec une sixième République » glisse Michèle CROUZET. Le constat est amer déplore un autre militant : « on a l’impression qu’il n’y a plus de lien et que le contrat social s’est délité. J’ai l’impression que François BAYROU a négligé le fait que les Français ont besoin d’espoir alors qu’aujourd’hui, on leur parle juste de sang et de sueur… ».

Certains veulent encore croire au fameux « trou de fourmi » (sic !) dans lequel le patron du MoDem rêve de se glisser pour sauver le gouvernement. Il est vrai que la ville de Pau n’est jamais qu’à une quarantaine de kilomètres de celle de Lourdes, un miracle est encore possible !

Le bien vivre ensemble comme objectif aux municipales

Si le sujet des municipales à Auxerre n’a pas été abordé au cours de la soirée, l’on a appris que Christian DUCHET, délégué du mouvement territorial, a été désigné comme référent pour rencontrer les partis ou futurs candidats potentiels en vue de nouer d’éventuelles alliances : « avec pour mission de faire remonter au national avec qui partir ou pas. Les rencontres débuteront à l’automne, avec dans un premier temps tous les partis de l’arc républicain, LR, Horizon, Renaissance, PS et dans un second temps, tous ceux pressentis pur conduire une liste : Pascal HENRIAT, Crescent MARAULT, Mathieu DEBAIN, Mani CAMBEFORT, tous ceux compatibles avec les idées du MoDem… ».

Trois priorités de programme ont été fixées : la tranquillité publique, le lien social et intergénérationnel, la démocratie de proximité : « avec pour objectif, non pas de changer la ville, mais plutôt, de bien vivre ensemble… ».

A noter que le MoDem 89 souhaite perpétuer ces rendez-vous publics ouverts à tous et ce type de format de réunion. Le prochain invité en sera Vincent CHAUVET, maire d’Autun et spécialiste de la démocratie participative, pour évoquer la place du citoyen dans la Cité et les clés pour le remettre au cœur des décisions politiques locales. Un sujet qui ne manque pas de clarté en ces temps de désillusion…

Dominique BERNERD