Pas de censure mais des exigences pour Julien ODOUL (RN) : « François BAYROU n’aura pas le droit à l’erreur ! »
A la moindre sortie de route, et ce sera la sanction ! La réaction de l’un des porte-paroles du Rassemblement National, le député de l’Yonne Julien ODOUL, est-on ne peut plus claire sur les réelles intentions de la formation bleu marine qui impose ses exigences dans le jeu politique actuel, en ce qui concerne la nomination au forceps du maire de Pau, vendredi aux alentours de 13 heures, à l’hôtel de Matignon !
PARIS : Qu’on se le dise et même si l’idée de la censure ne s’inscrit pas parmi les priorités immédiates de la formation souverainiste – a contrario de l’une des composantes du Nouveau Front Populaire, La France Insoumise qui par la voix de Mathilde PANO s’est déjà prononcée sur le sujet -, le Rassemblement National observera avec beaucoup d’attention et de vigilance les premiers pas du nouvel hôte de Matignon, François BAYROU, désigné hier en milieu de matinée après avoir créé quelques atermoiements médiatiques, très circonspects devant autant d’incertitudes élyséennes quant au choix du Premier Ministre.
De la vigilance, certes, mais surtout des exigences immédiates, selon Julien ODOUL, le député de la troisième circonscription de l’Yonne et porte-étendard hexagonal du parti mariniste.
C’est clair comme de l’eau de roche : François BAYROU, chef de file du MoDem, la formation centriste inféodée à la politique du Président de la République depuis le début, n’aura pas le droit à l’erreur aux yeux du responsable RN. C’est dire si la marge de manœuvre est aussi fine qu’un papier de cigarette !
Juger sur les actes avant de sanctionner ?
« À lui de ne pas renouveler les erreurs de Michel BARNIER et ses 40 milliards d’impôts, son report de la revalorisation des retraites et de proposer un budget qui rende aux Français leur argent, lève les freins à la compétitivité et s’attaque au coût de l’immigration, aux gaspillages dans l’administration et de l’Union européenne… », dixit Julien ODOUL.
Dans un proche immédiat, et fidèle à sa ligne politique, le Rassemblement National ne déposera pas de motion de censure dès les balbutiements du gouvernement BAYROU. Une équipe ministérielle inconnue, où les portefeuilles ne sont pas encore administrés. Même si l’actuel ministre de l’Intérieur, Bruno RETAILLEAU, serait susceptible de conserver son maroquin…
« Nous jugerons sur les actes, prévient Julien ODOUL, Marine LE PEN et Jordan BARDELLA ont fixé des lignes rouge clair sur la protection des Français, la défense du pouvoir d’achat, la lutte contre l’immigration et les gaspillages. Il est d’ailleurs essentiel de revenir au plus tôt à la table des discussions pour donner à nos concitoyens un budget juste et responsable… ».
Un niveau d’exigence envers François BAYROU similaire à Michel BARNIER
Un budget à revoir de manière impérieuse pour le RN, car celui présenté initialement par le démissionnaire Michel BARNIER était considéré comme « socialiste » par les partisans de la droite dure !
On se souvient que François BAYROU n’avait pas hésité à donner son parrainage pour que la candidate Marine LE PEN puisse obtenir suffisamment de voix afin de postuler à la dernière présidentielle. Un geste qui lui permettrait d’avoir davantage de mansuétude de la part des dirigeants du RN ?
Réponse de Julien ODOUL : « Nous conservons vis-à-vis de François BAYROU le même niveau d’exigence que celui que nous avions à l’égard de Michel BARNIER. S’il respecte les 11 millions d’électeurs du Rassemblement National et les lignes rouges que nous fixons, nous pourrons travailler à trouver des compromis sans compromissions. François BAYROU est une personnalité respectable qui nous rejoint sur certaines réformes essentielles comme l’instauration de la proportionnelle aux élections, soutenue par 61 % des Français… ».
Un terrain d’entente en perspective, qui pourrait débloquer la situation politique de l’Hexagone ?! Il est naturellement trop tôt pour le dire. Toutefois, le nouveau Premier Ministre est prévenu : s’il ne veut pas battre le record de longévité de Michel BARNIER – 90 jours seulement à Matignon ! -, il devra sans doute lui aussi à jouer des compromis et à serrer des coudes pour faire avancer les choses…
Thierry BRET