Sur la route mémorielle des « Justes » à Saint-Joseph-la-Salle : des lycéens préparent une exposition et un podcast
Le projet académique se veut pluriannuel. Il est calqué sur le principe de l’existence en Bourgogne Franche-Comté de « routes mémorielles », à découvrir parmi les établissements publics et privés sous contrat des académies de Besançon et Dijon. Ces dernières, au nombre de trois, se rapportent à des faits historiques marquants : la « route des mémoires des Justes parmi les nations », « la route des mémoires tsiganes » et enfin « la route des mémoires des tirailleurs ». Un concept qui s’est décliné il y a peu au sein du groupe scolaire Saint-Joseph-la-Salle à Auxerre…
AUXERRE : Certes, ils ne sont pas très nombreux à assister à cette mini-conférence, accueillie au centre de documentation de l’établissement scolaire auxerrois. Ce sont pourtant des élèves qui se sont portés volontaires, précise-t-on en aparté. Des lycéens ouverts d’esprit, et surtout désireux d’en savoir davantage sur les « Justes parmi les nations » et de travailler avec leur enseignante, professeure en HGGSP (Histoire géographie géopolitique et sciences politiques), à la construction d’un projet d’exposition. Une action réalisée autour des « Justes », ces derniers ayant eu l’opportunité de se distinguer entre autres dans trois communes de l’Yonne, à Toucy, Auxerre et Appoigny.
Fils de Michel MARTIRE, un « Juste » qui résidait dans la ville de Puisaye, Marie-François MARTIRE a apporté son précieux témoignage sur les actions de son père auprès des élèves de terminale participants à cette opération. Rappelons-en les principes de base : les élèves engagés dans le projet étudient un lieu de mémoire de proximité de leur choix parmi ceux proposés dans une liste. Les classes réaliseront un panneau numérique d’exposition et un podcast. L’ensemble des panneaux constituera une exposition collaborative régionale et chaque podcast sera associé à une carte numérique localisant les trois routes mémorielles. L’exposition devrait être visible à partir de septembre.
Ses propos étant enregistrés, le conférencier du jour put ensuite narrer avec moult détails les aventures de son père, Michel MARTIRE qui a caché aux yeux de la Gestapo une des rescapées de la Shoah, et à la mettre à l’abri des prédateurs, Yvette WEISBAKERT. Invité par Isabelle POISSON, l’une des actrices du groupe scolaire Saint-Joseph en sa qualité de professeure documentaliste, M. MARTIRE a pu échanger avec un peu d’appréhension (il l’avouera lui-même) avec son jeune public, lui qui est peu habitué à prendre la parole en public. Il suivra néanmoins de près la suite de ce projet.
« C’est indispensable de témoigner auprès des plus jeunes dans ce monde en plein bouleversement, le plus jamais ça est de la pure utopie… confessa-t-il aux journalistes avant de s’exécuter oralement.
Thierry BRET