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La pédagogie s’affiche à « l’aire » libre: les gens du voyage profitent du programme de réussite éducative à Auxerre
juillet 17, 2023Embellir les sanitaires de l’aire de moyen passage, implantée route de Toucy à Auxerre – là où sont accueillies les caravanes des gens du voyage – n’est pas une idée aussi illogique que cela. D’une part, c’est un petit morceau de France qui est esquissé sur l’un de ces bâtiments grisâtres fréquentés par ses habitants. D’autre part, c’est une manière de s’intéresser à eux. Un concept approuvé par la direction de la politique de la Ville, avec la bénédiction de l’élu communautaire en charge du dossier, le pugnace Dominique CHAMBENOIT…
AUXERRE : En cheminant dans les larges allées propres et très bien entretenues de ce site installé à la périphérie de la capitale de l’Yonne, alors que sifflent alentour de joyeux merles et autres moineaux virevoltants dans lel ciel, la quiétude de l’endroit est tout à fait surprenante. Comme si un petit air de vacances flottait dans les airs au beau milieu de ce cadre si champêtre !
Cà et là, quelques caravanes de très belle facture et longues à n’en plus finir, visiblement délaissées par leurs occupants, évoquent tout de même la présence humaine.
Des tables, des chaises, des ustensiles de cuisine, des jouets, rappellent qu’ici, on vit au grand air ! Une mère souriante joue avec deux de ses enfants, sous un auvent qui les protège encore de la pluie naissante. Elle s’adresse en chantonnant au dernier né de sa progéniture qui se balance dans un berceau. Une famille heureuse d’être là et de profiter des avantages offerts par l’aire de moyen passage, réservée aux gens du voyage.
Un décor, évocateur à l’esprit des voyageurs en perpétuel transit…
A l’approche de la petite délégation – elle se compose de Dominique CHAMBENOIT, élu communautaire et maire de Chevannes, en charge du dossier sur ces grands itinérants devant l’Eternel que sont ces voyageurs séculaires, de Dominique TAILLEUR, directeur de la politique de la Ville d’Auxerre, de Florian DEFET, de la direction de la Communication de l’Agglomération en charge des relations avec la presse et de Lahcen EZHANI, responsable du site -, la jeune femme se lève tout sourire afin de discuter le bout de gras avec ses interlocuteurs préoccupés de son bien-être.
Il est vrai que depuis quelques semaines le lieu d’accueil permanent des gens du voyage de l’Auxerrois s’est quelque peu embelli. Certes, rien de bien révolutionnaire, tout de même, mais juste la présence équivoque d’un petit décor, agréable à l’œil, et évocateur à l’esprit qui ne peut que toucher celles et ceux qui accumulent les kilomètres aux quatre coins de l’Hexagone, avec voitures, utilitaires, caravanes et familles, tout au long de l’année ! Un livre de géographie à l’air libre et présenté sur une surface murale.
Des panneaux signalétiques pour chaque région évoquée…
Sur chaque bloc sanitaire que compte cet endroit, les régions de France – pas toutes ! - prennent vie sur leurs façades aux couleurs gris souris grâce à des dessins et peintures assurés lors d’un chantier qui a été porté avec le concours de collègues de la municipalité. Enfants et adolescents se sont donc prêtés au jeu, en s’amusant !
Le résultat, très visuel, est des plus sympathiques avec une carte de France en format réduit jouxtant une représentation régionale spécifique (Picardie, Aquitaine, Languedoc…) dévoilant ses grandes agglomérations. Le troisième élément représenté n’est autre qu’un panneau signalétique façon code de la Route, comportant le nom de ladite région dessinée.
Naturellement, la Bourgogne possède sa mini fresque et son bloc sanitaire dédié. Une Bourgogne qui est d’ailleurs dépouillée de sa partie limitrophe officielle, c’est-à-dire la Franche-Comté ! Doit-on y voir une interprétation prémonitoire ?!
De l’avis de l’élu de Chevannes en charge du dossier sur les gens du voyage, « personnaliser chaque bloc sanitaire ainsi – ils sont individualisés pour accueillir du mieux possible chacune des familles présentes sur site – a pour objectif d’améliorer la qualité de vie de ces occupants, explique Dominique CHAMBENOIT, un agrément sympathique pour qu’ils se sentent bien et qu’ils identifient mieux leur emplacement ».
« On ne veut plus que rien ne se passe sur le site ! »…
Un argument corroboré par Dominique TAILLEUR, directeur de la Politique de la ville d’Auxerre : « on ne veut plus que rien ne se passe sur ce site ! ».
Une action qui est replacée de fait dans son contexte initial, à savoir le PRE, ou Programme de Réussite Educative. A savoir un embellissement de l’endroit avec le concours des outils pédagogiques à l’instar du recours visuel observé grandeur nature avec la géographie !
Mais, ce n’est pas tout. Dès septembre, une personne de la municipalité rendra visite de manière régulière et constructive aux gens du voyage de la route de Toucy afin d’y donner des cours de français, orthographe et grammaire à l’appui !
Des séances éducatives qu’approuvent Dominique CHAMBENOIT et Lahcen EZHANI.
« On ne connaît pas encore dans le détail le calendrier et le contenu précis de ce programme, ajoute Dominique TAILLEUR, mais celui-ci a pour vocation de compenser la perte de chance scolaire que peuvent rencontrer parfois les enfants des gens du voyage qui vivent de fréquents déplacements ».
Reste la création de l’aire de grand passage à Auxerre dont on parle depuis des lustres, avec bien peu de résultats probants. A l’heure actuelle, la Ville d’Auxerre et l’Agglomération sont toujours à la recherche du fameux terrain qui faciliterait l’accueil de toutes les communautés voyageuses afin de respecter la législation ; d’autant qu’il est nécessaire de trouver au moins deux parcelles, l’une pour le grand passage, l’autre pour le moyen passage. Pas si simple, dans la réalité…
Thierry BRET
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Des troupes, un drone et puis un chien... : une prise d’armes du 14 Juillet placée sous le sceau de l’éclectisme à Auxerre
juillet 17, 2023Il y a bien un petit côté « Rintintin » docile et joueur chez ce splendide berger allemand, au cœur de toutes les sollicitations ! Mais, que l’on ne s’y méprenne pas : le « ouaf » qui tenait la vedette lors de la célébration de la fête nationale, jeudi en début de soirée à Auxerre, représentait le parfait fleuron de la brigade cynotechnique que compte le Service départemental d’Incendie et de Secours de l’Yonne. Un SDIS 89 qui a été mis à l’honneur, comme il se doit…
AUXERRE : Presque au garde à vous, les oreilles bien droites et attentives au moindre ordre signifié par son guide, le meilleur compagnon de l’homme, le chien – en l’occurrence un magnifique berger allemand membre de la brigade cynophile des sapeurs-pompiers de l’Yonne – a une fois de plus attiré toute la sympathie des personnalités et du public, venu en nombre, aux cérémonies traditionnelles de la fête nationale, jeudi en début de soirée, place de l’Arquebuse.
Une prise d’armes qui, dans la plus pure des traditions mémorielles, aura respecté le déroulé classique de ces rendez-vous solennels et nécessaires avec la remise de plusieurs décorations et le défilé des troupes, placées sous l’égide du préfet de l’Yonne Pascal JAN, ayant revêtu comme à l’accoutumée en pareille circonstance les habits d’apparat.
Revue de troupes et salutations aux forces de l’ordre…
Lors de la revue des troupes, le représentant de l’Etat salua de manière républicaine les jeunes sapeurs-pompiers (JSP) et ceux du SNU (Service National Universel), présents à l’heure de la cérémonie, ainsi que toutes les délégations des forces de l’ordre et militaires rassemblées pour ce grand rendez-vous annuel.
Note originale cette année, sans doute imputable à une actualité géopolitique riche où il en est fait grand usage sur le théâtre de la guerre et du renseignement : la présence de drones avec une démonstration à la clé.
On notera parmi les nombreux invités le président-maire de l’Auxerrois, Crescent MARAULT, Christophe BONNEFOND, vice-président de ladite agglomération et du Conseil départemental de l’Yonne ainsi que la conseillère régionale de Bourgogne Franche-Comté Isabelle POIFOL-FERREIRA ou encore le député de la première circonscription, Daniel GRENON.
Thierry BRET
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La trêve estivale propice à la réflexion : mais qui pour nous redonner l’envie de sourire à la rentrée ?
juillet 16, 2023Les vacances apportent enfin un peu de joie et de paix, au moins momentanément. Nous sommes pourtant inondés d’informations spectaculaires, violentes et tristes. Depuis l’épidémie de la COVID, rien n’aura été épargné pour les citoyens qui vivent avec une frustration grandissante. Qui saura nous redonner un peu de sourire, surtout à notre jeunesse, un peu déboussolée et manquant sérieusement de la culture nécessaire à la paix du cœur à la rentrée ?
TRIBUNE : Quand on n’a pas les mots, il reste les poings ! Aujourd’hui, notre planète est grande comme un écran de télé ou comme celui d’un téléphone portable. Nous recevons, en temps réel, l’information venant de toute la planète, et c’est rarement pour annoncer de bonnes nouvelles !
Si nous prenons les trois grandes religions monothéistes, nous avons dans les textes sacrés de quoi vivre en paix. Qu’il s’agisse des juifs avec la Torah, ou des chrétiens, qui ont en commun avec l’Ancien Testament, les « Dix commandements ».
Nous trouvons à travers ce texte sacré, dix règles qui permettent de vivre en paix avec chacun, de s’épanouir dans la communauté. Les règles civiles sont ainsi respectées. Les chrétiens, dans le Nouveau Testament, précisent une Parole de Jésus-Christ : « Aimez-vous les uns les autres… ».
Une ordonnance de dix prescriptions pour les juifs et onze pour les chrétiens : pour une vie paisible et respectueuse de n’importe quelle institution ou régime politique. Sur le plan de la foi, ces dix paroles doivent permettre aux hommes de construire une vie libérée de tout esclavage, selon le principe de l’amour de Dieu et du prochain. Si nous écartons, pour les plus réfractaires, le rapport direct à Dieu, il reste une majorité de prescriptions propre au bon sens et à une vie équilibrée en société.
Les trois grandes religions ont un « Père » commun : Abraham…
En ce qui concerne la religion musulmane, il n’y a pas d’équivalence avec « les Cinq Piliers de l’Islam » (profession de foi, prière, l’aumône, le jeûne du ramadan, le pèlerinage), mais nous trouvons dans de nombreuses sourates, des appels à vivre, en lien avec les « Dix Commandements ».
L’islam accorde une grande importance à ces commandements. Trois versets du Coran – le livre sacré de l’islam – en parlent. Les compagnons du prophète Mohammed ont mis l’accent sur le rôle central qu’ils occupent au sein de la religion.
« Les « Dix Commandements » vus par l’Islam : 1) n’attribuer aucun associé à Dieu dans son adoration, 2) être bon et serviable envers ses parents, 3) ne pas tuer ses enfants par crainte de la pauvreté, 4) ne pas s’approcher des choses indécentes, que ce soit ouvertement ou en secret (privilégie la vie familiale et condamne l’adultère), 5) ne pas tuer la vie que Dieu a faite sacrée, 6) ne pas approcher des biens de l’orphelin, si ce n’est pour les améliorer, jusqu’à ce que ce dernier ait atteint l’âge de la maturité, 7) donner le bon poids et la bonne mesure, en toute justice (Dieu demande de traiter tous les êtres humains de la même manière), 8) dire la vérité, quand on parle, même si cela va à l’encontre de l’intérêt d’un proche parent, 9) respecter son engagement envers Dieu, 10) « Voilà Mon chemin dans toute sa rectitude, suivez-le donc. Et ne suivez pas les autres sentiers, de crainte qu’ils ne vous écartent du (droit) chemin. » Voilà ce qu’Il vous enjoint, afin que vous deveniez pieux. ».
On peut rapprocher ce dernier commandement d’une parole du Christ : « Je suis le chemin, la lumière, la vie ». Les trois grandes religions, liées dans l’histoire, reliée par une foi commune et un « Père » commun : Abraham.
Plus de spirituel et moins de politique chez les religieux…
Si les responsables religieux s’occupaient un peu plus de la foi des hommes et de ce qui peut les rendre pleins et heureux, en rassemblant les juifs, les chrétiens et les musulmans (dans l’ordre historique), cela fait tout de même près de 3 milliards de personnes qui pourraient vivre en paix.
Que les chefs religieux ne parlent que de paix et arrêtent de faire de la politique… A commencer par le pape François qui demande aux pays d’Europe d’accueillir tous les migrants. Ça tombe bien, il existe de très nombreux appartements non occupés au Vatican !
Il semble important que les guides spirituels, et surtout les parents, partagent et témoignent des valeurs qui les animent ! On entend certains parents dire : « Ma fille ou mon fils choisira plus tard sa religion… ». Il choisira entre quoi et quoi ? Entre le vide et le néant ? Je suis un parent attentionné, j’aime la tarte aux fraises, je la partage donc avec mes enfants. De temps en temps, je varie les plaisirs en confectionnant des tartes aux abricots. Alors, plus tard, mes enfants pourront choisir, la tarte aux prunes, et même pas de tarte du tout… Partager et échanger, donner un sens aux mots et à la culture familiale.
Et les laïques dans tout ça ?
N’oublions surtout pas tous ceux qui refusent tout lien avec les textes et les dogmes religieux. Les inconditionnels de la laïcité comme tous les croyants ont en commun un texte sacré : « la déclaration des Droits de l’Homme ».
Historiquement, la déclaration des Droits de l'homme et du citoyen de 1789 est un texte fondamental de la Révolution française qui énonce un ensemble de droits naturels individuels et communs, ainsi que les conditions de leur mise en œuvre.
Ses derniers articles sont adoptés le 26 août 1789. Il faut constater qu’il y avait en 1789 en France, depuis plus d’une décennie, un discours profond sur l’idée moderne du constitutionnalisme trouvant son origine dans la révolution américaine et son œuvre constitutionnelle : ces textes avaient inspiré maints intellectuels français par leur thématique des droits naturels et leur tentative de les rendre pratiques. Même si, de toutes les constitutions américaines de l’époque, une seule, celle de Pennsylvanie de 1776, s’adaptait assez facilement aux exigences françaises, parce qu’elle ne mettait aucune barrière entre la raison et le peuple, le discours français demandait une constitution à l’américaine dans sa forme, mais définitivement française dans son contenu. Dans la mise en place de ce discours qui rend intelligible plusieurs événements du printemps et de l’été 1789 et qui montre le chemin du constitutionnalisme révolutionnaire français, la place de Condorcet reste considérable. N’oublions pas Olympe de Gouges, qui rédigeât « La déclaration de la Femme et de la Citoyenne ».
Les Droits de l’Homme : un progressisme de substitution…
Le 10 décembre 1948, les 58 états membres de l’ONU qui constituaient alors l’Assemblée Générale ont adopté la Déclaration universelle des Droits de l’homme à Paris au Palais de Chaillot (résolution 217 A (III))).
Pour commémorer son adoption, la Journée des Droits de l'homme est célébrée chaque année le 10 décembre. Ce document fondateur - traduit dans plus de 500 langues différentes -, continue d’être, pour chacun d’entre nous, une source d’inspiration pour promouvoir l'exercice universel des Droits de l'homme.
L’article premier est nécessaire et suffisant : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité. ». C’est le fondement du droit international relatif aux Droits de l’homme.
Nous avons suffisamment de bases pratiques et théoriques pour vivre ensemble, toutes et tous, ensemble dans la paix et la fraternité. Liberté, égalité et fraternité ne sont pas que des mots : une manière d’être et de vivre. Dès l’école primaire, nous devons partager avec tous les enfants les valeurs de la République : cela permettra aux parents de rafraîchir leur mémoire sur la Déclaration des Droits de l’Homme et de la fraternité !
« Nous avons eu Dieu, la raison, la nation, le progrès, le prolétariat. Il fallait aux sauveteurs un radeau de sauvetage. Voilà donc, pour les aventuriers de l'Arche Perdue, les Droits de l'homme comme progressisme de substitution. » Régis DEBRAY.
Jean-Paul ALLOU
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MOUV’ART reçoit un duo d’artistes : « jeux créatifs sans frontières » avec Dominique GRESSIN et Eric BONNENFANT !
juillet 13, 2023Les lignes, de diverses couleurs, s’entrecroisent sur la toile. Si le noir, franc et prononcé, reste dominant, il n’altère en rien la présence de cet amas de bleu qui s’offre au regard curieux de l’admirateur. Des traits de caséine, marrons clairs, s’étirent de manière verticale. Sur un fond brun et beige, plus ou moins évanescent. Serait-ce donc cela la perception intime de la frontière, thème du jour qui réunit les deux artistes, accueillis à la galerie MOUV’ART d’Auxerre jusqu’au 23 juillet, à savoir la plasticienne Dominique GRESSIN et le photographe Eric BONNENFANT ?
AUXERRE : Des encres, des haïkus – forme japonaise de poésie permettant de noter les émotions tout en célébrant l’évanescence des choses en quelques syllabes calligraphiées à la sauce nippone -, des photographies, issues de l’argentique, tirées en noir et blanc.
Voilà une belle « Trinité » servit en guise d’illustrations concrètes qui éclairent nos lanternes d’appréciateur de réalisations artistiques. C’est ce que propose de découvrir l’incontournable galerie auxerroise « MOUV’ART » – la bien-nommée car toujours encline à nous concocter une programmation qualitative digne de ce nom, y compris en période estivale alors que d’autres pourraient se satisfaire de baisser simplement le rideau l’été venu ! – à travers la présence de deux artistes du cru qui n’en sont pas à leur coup d’essai au niveau du travail collaboratif.
Le fruit de ce travail réalisé en binôme : la frontière…
Il y a d’un côté, sur le pourtour de la salle d’exposition, les œuvres aux diverses tailles de la plasticienne Dominique GRESSIN. Une personnalité bien connue du sérail culturel. De l’autre, c’est-à-dire au centre de la pièce toujours aussi charmante dans ce cadre cosy avec ses belles poutres apparentes, les clichés minimalistes mais ô combien impressionnants sur la technicité que maîtrise avec perfection le photographe Eric BONNENFANT. Il est tombé il y a bien longtemps déjà dans la potion magique de la prise de vue évocatrice. Pour mieux nous adresser ses messages. Un esthète de la focale qui nous en met plein la vue avec délicatesse !
Thème de cette rencontre qui n’a rien d’opportune : la frontière. Les « frontières » devrait-on dire car celles-ci sont multiples, mouvantes, marquées par le temps qui s’égrène, les formes, les volumes, toujours à la lisière de quelque chose.
Pourtant, à y regarder de plus près, ces frontières seraient presque inexistantes entre ces tableaux accrochés à leurs cimaises et ces cadres contenant des clichés illustrant les pérégrinations d’une main humaine dans un environnement naturel, fait de terre, voire franchement hostile, avec du béton. La correspondance entre ces œuvres ne fait aucun doute. Douce et tout en sobriété.
De la transparence pouvant aller jusqu’à l’abstraction…
Eric BONNENFANT aime les chemins détournés pour nous livrer son regard sur le monde. Dans cette série de clichés, on y voit des doigts croisés, épousant la physionomie topographique du décor, se confondant à la roche et à la terre. Une vision de sa main gauche, tout à fait personnelle. La droite, il l’a utilisé pour immortaliser les prises de vue !
Si son thème de prédilection habituel est la traduction visuelle du temps, il n’en néglige point pour autant le minéral, l’eau, le végétal. Les routes et chemins sont des ingrédients avec lesquels il compose pour créer en l’élaborant la richesse de son œuvre. Avec de la transparence qui peut conduire parfois jusqu’à l’abstraction. Des résurgences intellectuelles et créatives qui lui ont été inspirées par sa formation universitaire d’arts plastiques au centre Saint-Charles à La Sorbonne !
Quand il évoque la frontière, elle peut prendre l’apparence de la peau, de vêtements, de diverses formes avec ce qui nous entoure. Lui qui aime investir des lieux pittoresques et insolites pour y présenter son travail (des granges, des lavoirs, des cloîtres mais aussi des entreprises), envisage de poursuivre cette quête de la photo mûrement réfléchie en s’intéressant davantage au feu et à l’air. Après l’eau et la terre, ce serait pure logique en fait que l’artiste auteur photographique de talent ne complète ce voyage en faisant le tour des quatre éléments, aux symboles si profonds.
Et si les frontières n’existaient pas ?
A l’évocation du thème choisi, la frontière, la plasticienne Dominique GRESSIN est encore plus évasive que son partenaire d’exposition sur son interprétation.
« Le mot évoque pour moi la lisière, explique-t-elle en dévoilant ses encres dont certains contiennent des haïkus, belles calligraphies japonaises, avec cette idée paradoxale, est-ce qu’il y a réellement des frontières dans notre monde ? ».
Le travail de la matière est au cœur de sa démarche. Un travail où émerge une structure d’ensemble qui se dévoile peu à peu avec des jeux de forces, parfois, de transparences, toujours, d’équilibres des masses, très différents d’une peinture à l’autre.
Dominique GRESSIN veut libérer le trait. Le rendre plus fluide, aérien. En lui donnant du souffle, au sens propre comme au figuré, d’ailleurs sur certaines de ses réalisations. L'inspiration asiatique, qu’elle soit chinoise ou japonaise, l’émerveille. Mais, l’artiste parle aussi du génie créatif de la peintre franco-norvégienne, Anna-Eva BERGMAN, dont le Musée d’Art Moderne de Paris présente la première grande rétrospective jusqu’au 16 juillet. Une peintre influencée par Edvard MUNCH…C’est tout dire !
Le vernissage de ce joli rendez-vous de début d’été aura lieu le jour de la Fête nationale, à partir de 19 heures. L’occasion d’y admirer un travail complémentaire entre ces encres et ces photographies, ces haïkus aux inspirations asiatiques et d’y écouter la conteuse Claire VAUTIER y narrer le « Cinquième rêve », histoire de lâcher prise avec la frontière qui sépare parfois notre corps de notre esprit en se laissant aller vraiment à la contemplation…
Thierry BRET
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Retour aux sources pour Didier CHAPUIS au CIFA 89 : un « apprenti président » avec un grand « A »…
juillet 12, 2023Plus de trente ans après avoir créé avec son épouse Evelyne, « Festins de Bourgogne », Didier CHAPUIS succède à Michel TONNELLIER à la présidence du CIFA de l’Yonne. Une forme de retour aux sources pour ce cuisinier de formation qui y fit ses premières armes d’apprenti en 1975, l’année de l’ouverture. Et l’exemple pour tous les jeunes présents, lors de la remise des prix, que la réussite par le travail est une recette qui marche encore !
INTERVIEW : En titre depuis un peu plus d’une semaine, vous êtes un « tout jeune » président. Que représente à vos yeux cette fonction ?
Didier CHAPUIS : Il est vrai que je me présente ici avec le « Grand A » d’Apprenti Président ! Je vais m’appliquer à apprendre et faire de mon mieux chaque jour, pour continuer à faire évoluer ce centre et accompagner les jeunes. Cela peut paraître un peu prétentieux, mais quelque part, c’est aussi accompagner un territoire pour les vingt années à venir car si demain il n’y a plus d’artisans, si demain on ne donne plus le goût d’entreprendre à ces jeunes-là, la machine va s’arrêter. La filière apprentissage, ce sont des apprentis, des professeurs et des maîtres d’apprentissage. Les deux premiers, on en trouvera sans doute mais si les maîtres d’apprentissage venaient à manquer, c’est tout l’artisanat qui en souffrirait, faute de transmettre les choses et il nous faut entretenir cette flamme… .
L’artisanat a-t-il enfin trouvé ses lettres de noblesse ou y a-t-il encore du travail à faire pour asseoir sa notoriété ?
Le souci aujourd’hui, c’est qu’au sein d’une famille française, il n’est toujours pas forcément valorisant de dire que son fils, sa fille, sont rentrés en apprentissage. Il faut à mon avis convaincre en priorité les chefs d’établissement, les professeurs principaux, ce sont eux qui ont la ressource… Dans une société où seuls les diplômes et la poursuite des études comptent, l’apprentissage n’est pas un choix aisé mais c’est à mon sens un chemin porteur pour entrer de plain-pied dans un métier… Il faut que l’on ouvre le système à deux endroits : à la sortie de 3e et après le Bac où souvent, certains jeunes entreprennent des études longues pour arrêter peu de temps après. C’est à ce moment-là qu’il nous faut essayer de récupérer ces jeunes, prêts à se passionner pour la boulangerie, la cuisine, la boucherie, la mécanique, etc. Il nous faut trouver des personnes avec un bon niveau général, c’est très important, car les clients recherchent de plus en plus l’excellence et pour cela, il faut que les artisans de demain se forment encore mieux, pour être les meilleurs…
Vous leur conseillez même pour cela, de s’expatrier si besoin…
Je sais que je ne vais pas me faire que des amis en disant cela, (rires), mais si j’avais un conseil à donner à tous ces jeunes, c’est de quitter l’Yonne, d’aller à Paris ou de grandes agglomérations, de partir à l’étranger, d’oser l’aventure ! D’aller chercher ces nouvelles expériences qui feront d’eux les spécialistes et les artisans de demain, pour revenir dans l’Yonne quelques années après, encore mieux formés, chargés de savoir-faire et d’idées. Un peu à l’image de ce qui se fait dans le compagnonnage…
Que répondez-vous à ceux qui affirment que l’on peut apprendre un métier en six mois ?
« Les gens qui pensent cela, je leur souhaite bonne chance, mais ce n’est pas mon monde ni celui de toutes les personnes présentes ce soir à la cérémonie de la remise des prix. Il n’y a pas de miracle, pour former un bon ouvrier, il faut entre huit et dix ans pour avoir l’expérience nécessaire et de l’épaisseur dans le métier. C’est un travail de longue haleine où la politique des petits pas prend toute leur importance. Dire que l’on peut passer un CAP en six mois, c’est se moquer des gens…
Quel souvenir gardez-vous de votre période d’apprentissage ?
« Un souvenir excellent, c’était malheureusement il y a 48 ans ! (rires) J’ai eu la chance de tomber sur un très bon maître d’apprentissage, d’être bien formé et ce, dès mon plus jeune âge. C’est très important de l’être dès les premières années, un peu comme un arbre, s’il pousse droit, c’est plus simple ! Si au départ, il n’a pas de tuteur et part dans le mauvais sens, on a beaucoup de mal à le rattraper par la suite…
Propos recueillis par Dominique BERNERD
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