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« Yellow Submarine » en prélude pour « A nous de Jouer » : des débuts en fanfare pour l’orchestre de l’école Victor Hugo d’Avallon
avril 05, 2024Quatre-vingts enfants de l’école primaire Victor Hugo à Avallon auront le privilège de représenter la France lors du premier Festival international des Arts à l’école, accueilli en avril 2025 dans le Poitou. C’est dans le complexe ludique et touristique du Futuroscope, situé non loin de Poitiers, que les élèves de l’Yonne et leurs enseignants défendront les couleurs tricolores dans ce défi instrumental insolite, initié par l’Education nationale…
AVALLON : C’est sous le regard attendri de la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté, Marie-Guite DUFAY, que les jeunes apprentis instrumentistes de l’école Victor Hugo d’Avallon démontrèrent leur talent en interprétant deux morceaux, servant de préambule à la cérémonie inaugurale de l’animation « A nous de jouer », qui mêlera un melting-pot de manifestations sportives et culturelles en rapport avec le passage de la flamme olympique, du 07 au 23 juin.
Parmi les deux airs joués par la quarantaine d’enfants très concentrés sur leurs partitions et suivant à la lettre la baguette de l’enseignant chef d’orchestre, l’indémodable titre des BEATLES, « Yellow Submarine », l’une des rares compositions du célèbre quatuor de Liverpool, sortie en 1966, mettant en lumière les vocalises graves du fameux batteur du groupe, Ringo STARR. Comme quoi, les jeunes générations savent puiser leur source d’inspiration dans les mélodies éternelles qui accompagnent leurs existences. Et pas uniquement, sur les réseaux sociaux !
Issus du projet « L’Orchestre à l’école », les deux classes de CE2 – cette initiative concerne également les deux niveaux de cours moyen – furent longuement applaudies par le panel très représentatif de nombreuses personnalités institutionnelles et politiques régionales qui prenaient part à ce lancement en grande pompe d’une manifestation sur laquelle nous nous étendrons plus longuement.
La présidente de Région salue la performance
Articulée autour des arts et du sport, et s’inscrivant dans la logique promotionnelle des Jeux olympiques de Paris de l’été 2024, l’animation « A nous de jouer » - rien que le titre est déjà savoureux pour son sens ! – ponctuera un mois de juin riche et intense en animations mélangeant astucieusement culture et pratique sportive.
Originaire de Besançon (ville natale de Victor HUGO), la franc-comtoise Marie-Guite DUFAY ne manqua pas de saluer la performance de ces jeunes musiciens, vivant une expérience pédagogique surprenante à l’école, et de rappeler le poids de l’écrivain dans le patrimoine hexagonal. Des jeunes gens qui n’effectuaient là que leur second concert officiel !
Avec quarante autres camarades qui étaient absents ce jeudi, les élèves de l’orchestre du complexe scolaire Victor Hugo devraient connaître d’autres moments euphoriques, et ce dès le printemps 2025. En effet, ils ont été retenus par le comité d’organisation de l’Education nationale, en charge du premier Festival international des arts à l’école, à participer dans un an à ce rendez-vous de très belle dimension. Non sans fierté, on l’imagine aisément ! Une manifestation accueillie au sein du Futuroscope, afin d’y adjoindre l’utile à l’agréable !
Thierry BRET
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Il veut le renforcement des lois républicaines : Daniel GRENON refuse le compromis au collège de St-Georges
avril 04, 2024Il a décidé de mettre les pieds dans le plat, le député de la première circonscription de l’Yonne. En apportant son total soutien au principal du collège Jean Bertin, Olivier CHOLET, chef d’établissement de ce lieu pédagogique, implanté à Saint-Georges-sur-Baulche, au cœur de l’actualité. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle vécue par le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris, selon le porte-voix du RN…
TOUCY : C’est depuis le bureau de sa permanence en terre de Puisaye que le parlementaire à l’estampille bleu marine a décidé de se positionner et de réagir à la suite de l’incident survenu lors des récentes portes ouvertes de l’établissement scolaire de Saint-Georges-sur-Baulche, le 23 mars.
Rappelons les faits qui se sont déroulés la semaine dernière : le directeur du collège Olivier CHOLLET aurait demandé à trois représentantes d’une association auxerroise, « L’Olivier 89 », de quitter l’établissement au cours des portes ouvertes car elles se présentaient à l’entrée vêtues d’un voile.
Connue depuis l’été 2023 par ses activités d’accompagnement à la réussite scolaire et à ses projets de solidarité, l’association intervient auprès des établissements scolaires de l’Auxerrois afin d’y dévoiler ses axes de réflexion auprès des familles.
Le port du voile a visiblement été le facteur déclenchant de la polémique. Si l’une des trois femmes incriminées a bel et bien retiré le tissu au centre des discussions houleuses, il n’en a rien été des deux autres représentantes de la structure associative qui se sont vues interdites l’accès à l’école secondaire. Selon le principe de laïcité, qui doit être privilégié, dixit le rectorat…Toutefois, le directeur académique a exigé que le principal présente ses excuses. Démontrant ainsi une certaine dichotomie au sein de l’Education nationale !
« La République ne doit pas céder à l’entrisme islamiste »
Il n’en fallait pas davantage pour que ce faits divers, sorte de l’anonymat et suscite des réactions de la part des figures politiques locales. A commencer par le député de l’Yonne, Daniel GRENON.
« Il est inacceptable qu'un principal de collège soit condamné par sa hiérarchie pour avoir défendu les valeurs républicaines et éviter un trouble à l’ordre public, écrit le parlementaire dans un communiqué de presse. Il a pris une décision courageuse, pourtant, au lieu de recevoir un soutien de sa hiérarchie, il est maintenant contraint de présenter des excuses, ce qui est totalement inacceptable… ».
Puis, un peu plus loin de rajouter : « La République ne doit jamais céder face à l'entrisme islamiste encouragé par certaines formations politiques islamo-gauchistes et le laxisme politique au pouvoir depuis tant d’années. Il est urgent de prendre des mesures concrètes pour renforcer la loi de 2004 et sanctuariser toutes les enceintes publiques, notamment les écoles… ».
Daniel GRENON enchaîne : « En tant que représentant élu du peuple, j'appelle fermement le directeur académique de l’Yonne à écouter le recteur de l’Académie de Dijon et à retrouver la raison. Par conséquent, il doit surseoir à cette injonction d'excuses envers le principal du Collège Jean Bertin. Nous devons défendre nos principes républicains avec détermination et fermeté, sans compromis… ».
Ni compromis, ni compromission, donc pour le député RN qui réaffirme « son engagement à soutenir les établissements scolaires du territoire dans leur mission d'enseignement et de préservation des valeurs républicaines ».
Et de conclure par la phrase suivante : « Nous devons rester unis dans la défense de notre modèle laïque et démocratique… ».
C’est dit !
Thierry BRET
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L’Aile ou la Cuisse : « Le Bistrot du Quai », la viande charolaise magnifiée par Frédéric DOUCET…
avril 03, 2024Il y a peu, c’était jour de fête à Charolles. Le chef Frédéric DOUCET (48 ans, en paraissant dix de moins, sûrement les effets de la petite reine !) recevait des mains du président du conseil départemental de Saône-et-Loire les insignes de chevalier dans l'Ordre national du Mérite, une décoration créée dans les années 60 par le Général de GAULLE.
CHAROLLES (Saône-et-Loire) : Mérite est un qualificatif qui convient bien à Frédéric. Gamin, il traîna dans les cuisines de l'hôtel-restaurant de ses parents, avant de le racheter au début du siècle, après un joli parcours essentiellement lyonnais (Pierre ORSI, Paul BOCUSE). Le Charolais coule dans les veines de ce gentil garçon, excellent cuisinier sans l'ego d'une diva des fourneaux, et qui aime ses clients autant que ses équipes.
Pour cette paisible commune rurale, pareil ambassadeur est une chance. Car Frédéric DOUCET est un battant et sous sa férule, la maison éponyme s'est transformée avec une étoile Michelin en 2012, des travaux hôteliers d'envergure, un accès à la prestigieuse chaîne des « Relais et Châteaux », la reprise d'un bistrot fermé pour le faire évoluer en une table « viandarde », « Le Bistrot du Quai ». Rien n'arrête ce chef-patron volontariste, discrètement soutenu par Anne, son épouse.
Loin de la Bourgogne snobinarde !
Car oui, ici, nous sommes bien loin de la « snobinardise » de la Bourgogne viticole de Côte d’Or ! Dans laquelle, bien souvent, le principal souci consiste à fixer le prochain lieu de vacances à Courchevel ou les Maldives ! On ressent, autour de ces pâturages d'élevage, une sorte de bonhomie conviviale. Et pour arriver jusqu'à la gare la plus proche de Paray-le-Monial, votre serviteur, depuis Sens, passa 4h30 dans le train avec deux changements, et un fort joli parcours campagnard après Beaune et les gares de Cheilly-les-Maranges, Santenay, Blanzy, Ciry-le-Noble.... Une autre Bourgogne assurément !
Un décor chaleureux pour les « viandards » !
Un déjeuner au « Bistrot du Quai » et c’est un décor chaleureux et un brin viandard, une belle terrasse surplombant l'Arconce, des plaques de comices agricoles, une vue sur la cuisine, qui nous sont proposés. Le décor est planté pour la deuxième adresse de la maison DOUCET, faisant l’objet de la prochaine rubrique.
L'apéritif charolais est délicieux (vin rouge, liqueurs, un trait de gin). Plus une place de libre ce midi-là, avec une première formule servie à 25 euros. Bien sûr, la tête de veau, tout comme le poulet en ragoût, nous font de l'œil, mais comment résister à l'ode charolaise (53 euros) avec comme vedette, un mets-phare de la maison : l'entrecôte cuite au beurre sur plaque de fonte. Cette idée fut celle de Daniel, le paternel de notre chef dans les années 80, faisant œuvrer une fonderie voisine à Génelard.
Au paradis du charolais et de la tendreté de la viande
L'entrée est comme un prélude, avec un tartare charolais, impeccablement assaisonné. Le pain est fort bon. En salle œuvre une équipe souriante et dynamique. Ensuite, chut ! Voici l'arrivée de notre vedette : « miss entrecôte » sur sa plaque de fonte, accompagnée de frites cuites dans la graisse de bœuf comme dans le « ch'nord » ! Pour les amateurs, ce mets est sublime et c'est un véritable régal à chaque bouchée. Difficile ensuite de déguster cette reine des nobles appellations bouchères, d'une autre façon. A Charolles chez DOUCET ou rien, telle semble la devise de ce régal viandard, signe aussi du soutien de la maison aux éleveurs de qualité et de leurs nobles culardes.
Le flambage des crêpes Suzette, tout un art !
Il se dit enfin, selon des préceptes culinaires peut-être un rien surannés que la crêpe Suzette ne doit pas être flambée ! C'est en tout cas, ce que me rappela récemment avec malice, l'ami François HENNARD, professeur impliqué de cuisine au lycée hôtelier Vauban à Auxerre !
Quel dommage ce serait ici, où ce joli flambage exercé avec maîtrise par la maîtresse d'hôtel, donne à ce dessert de belles lettres de noblesse et de saveur gourmande.....par « Grand-Marnier » interposé ! Ce joli spectacle ravit les sens (vue et odorat) avant de satisfaire le palais.
Ce cérémonial permet aussi d'affirmer le professionnalisme des équipes de salle, dont le recrutement est devenu difficile parfois. Le chef DOUCET a traversé la rue pour faire un rapide tour de tables. Beaucoup de clients l'ont connu gamin ou copain dans la cour de récréation. Son pays, il l'aime Frédéric ! Et, cette sincérité se ressent forcément dans l'assiette !
Contact :
Le Bistrot du Quai
01 Avenue de la Libération
71120 CHAROLLES
Tel : 03.85.25.51.75.
Fermé lundi et mardi midi.
Première formule proposée à 25 euros.
Gauthier PAJONA
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Humeur : croire, on peut toujours espérer !
avril 01, 2024Week-end pascal oblige, nécessairement, l’actualité nous ramène vers les sources immuables de la croyance, pour nous autres chrétiens, avec la bénédiction papale prononcée par le Saint-Père au balcon de Saint-Pierre de Rome, dans la cité vaticane. Un temps qui se suspend, voire qui s’arrête où des hommes parlent enfin de paix, de réconciliation, de générosité, de bonté, d’altruisme…Un autre monde que celui-là ?
HUMEUR : « Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère ; les soldats seront troubadours, mais nous, nous serons morts mon frère… ».
Qui ne se souvient pas de cette œuvre mirifique portée par les voix des trois figures québécoises de la chanson francophone, Félix LECLERC, Gilles VIGNEAULT et Robert CHARLEBOIS ?
Et si ces trois-là avaient eu raison en interprétant ce texte si profond, voire bouleversant ?
Verrons-nous, vraiment un jour, la fraternité gagnée enfin l’esprit des hommes de cette planète en totale déliquescence ? La paix retrouvée dans certaines parties du monde, totalement meurtries par la bêtise et la folie des hommes désireux de plus de pouvoir. La joie à partager dans les cœurs de celles et de ceux qui souffrent dans leur quotidien, à cause de la pauvreté, de l’absence d’emploi et de considération…de la maladie et de l’injustice, aussi.
A voir, la foule des grands jours envahir la place de Saint-Pierre-de-Rome en cette période de célébration des fêtes pascales, on ne peut que constater qu’ils sont très nombreux à croire en cela. Venus de toute la planète, même des endroits les plus reculés de la chrétienté. Une utopie ?
Une chrétienté de plus en plus malmenée dans ce monde où l’obscurantisme revient avec la vitesse grand « V ». Il n’y a pas que les chrétiens d’Orient qui sont dans la souffrance, désormais, d’autres ailleurs de par le monde vivent les mêmes angoisses, les mêmes craintes, les mêmes peurs.
Pourtant, croire, cela n’a jamais fait de mal à personne. Quelle que soient les religions d’ailleurs ! Monothéistes ou pas, car la croyance a toujours habité l’humanité depuis que le monde est monde. Et il en sera sans doute ainsi durant très longtemps…
Croire (en qui ou en quoi que ce soit) permet sans doute à bon nombre de Terriens de vivre mieux dans leur tête, dans leur âme et dans leur quotidien. Tant que cela apporte du bien-être et du positif, autour de nous et en nous.
La croyance aveugle et fanatique n’est en revanche qu’une usurpation qui conduit aux actes les plus fous, parfois sanguinaires.
On connaît la chanson, avec ce quotidien de plus en plus plombé par cet intégrisme religieux, politique, directif qui envahit notre univers. Une menace pour notre existence…et nos libertés.
« Quand les hommes vivront d’amour… » : cette complainte est à réécouter cent fois pour mieux croire en un monde meilleur, on peut toujours espérer !
Thierry BRET
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La qualité de l’eau dans l’Auxerrois coule de source pour l’association « Notr’Eau » qui propose d’en débattre…
avril 01, 2024La qualité de l’eau dans l’Auxerrois et les interrogations sur la décision d’en confier la gouvernance au privé pour les vingt prochaines années ont servi de trame au premier débat public organisé par le collectif « Notr’Eau », le 22 mars dernier. Une date qui ne relève sans doute pas du hasard, puisque célébrée par les instances de l’ONU depuis plus de vingt ans comme « Journée mondiale de l’eau ».
AUXERRE: Si l’on s’en réfère à l’historique présenté en préambule de la soirée, il y a longtemps que la qualité de l’eau sur le territoire de la Communauté d’agglomération de l’Auxerrois est pointée du doigt. C’est ainsi que dès le milieu des années 90, on enregistrait des pics de nitrates et de pesticides dans les analyses effectuées alors, survenant en général à la fin de l’hiver, conséquence d’apports importants sur les cultures d’engrais azotés à l’automne. Une situation donnant naissance en 1998 à l’Association pour la qualité de l’eau potable de la Plaine du Saulce, regroupant des agriculteurs sensibilisés aux problèmes de pollution et à une modification de leurs pratiques culturales. Leurs efforts conjugués à l’élaboration d’une charte sur les bassins d’alimentation de captage (BAC) par les pouvoirs publics en 2016 et la création d’un système de géofiltration supplémentaire à Escolives n’ont pu empêcher trois ans plus tard, la fermeture des captages d’Irancy, Chitry et Augy. En 2020, la Communauté d’agglomération relançait la charte locale pour la qualité de l’eau et son comité de pilotage, avec à ce jour, 37 agriculteurs engagés dans la démarche, soit 24 % des exploitants de la zone pour 42 % de la surface totale des BAC.
Pas d’excès de nitrates sur l’Auxerrois depuis mai 2022…
Des chiffres jugés insuffisants selon l’un des deux intervenants de la soirée, Dominique COQUERET, membre de l’Observatoire des pollutions dans l’Yonne : « plus de la moitié des captages sont actuellement encore menacés. Nous sommes aujourd’hui en vulnérabilité car il suffirait d’une pollution importante sur l’un des trois captages restants pour que l’ensemble de l’agglo, soit 72 000 personnes, se retrouve en difficulté… ».
L’ancien médecin homéopathe a rendu compte de l’étude entreprise par ses soins à partir des 1 400 analyses effectuées par l’ARS (Agence Régionale de Santé) ces six dernières années, faisant état de pollutions multiples : nitrates, pesticides et leurs métabolites, plomb, sur-chloration… Si tous les captages sont impactés, Irancy aura été en 2021 la commune la plus affectée par les nitrates, totalisant neuf dépassements du taux autorisé de 50 mg/l, rendant l’eau impropre à la consommation pour les nourrissons et les femmes enceintes. Le seuil de 100 mg/l en interdisant l’usage pour tous, avec des risques avérés de voir les nitrates se transformer en nitrites cancérigènes dans l’intestin. A noter que depuis mai 2022, aucune commune de l’Auxerrois n’a présenté d’excès de la sorte. Le résultat combiné, selon Dominique COQUERET, du développement de l’agriculture de conservation et des couverts végétaux, ainsi que l’interconnexion entre les réseaux de manière à diluer l’eau et passer sous la barre des seuils autorisés.
De multiples sujets de préoccupation pour les consommateurs
Classé un temps au premier rang des producteurs de colza, le département, jusqu’en 2016, consacrait encore 71 000 ha à cette culture, usage à l’appui d’herbicides comme le « Dimétachlore » et le « Métazachlore ». Avec des pollutions aux pesticides pouvant dépasser le quadruple du seuil autorisé, comme à Perrigny en 2018, ou plus du triple aux Piédalloues à Auxerre en 2020. Particulièrement toxique pour les plantes aquatiques, le « Métazachlore » est considéré comme hématotoxique pour les humains, occasionnant des dommages au foie et susceptible de provoquer des cancers en cas d’expositions répétées. Autre préoccupation avec le « R471811 », métabolite issu du fongicide « Chlorothalonil », très utilisé en grandes cultures céréalières, jusqu’à son interdiction en mai 2023. Une étude menée depuis juillet dernier a mis en exergue sa présence dans douze communes du territoire auxerrois, avec au total 21 prélèvements supérieurs à la dose normale.
Autre sujet d’inquiétude avec la sur-chloration enregistrée dans les relevés effectués, faisant état de 236 dépassements des seuils autorisés sur une période de 2018 à 2022 et 58 supplémentaires en 2023. Avec parfois des chiffres pouvant atteindre sept fois la dose autorisée, comme à Vallan en décembre 2022 ! Rappelons que si la chloration de l’eau est une méthode efficace pour se prémunir des bactéries, son usage intensif peut entraîner l’apparition de sous-produits, dont les « Trihalomethanes » (THM), considérés comme cancérigènes. Une sur-chloration pouvant avoir pour origine, explique Dominique COQUERET, « qu’après la fermeture de certains captages, il a fallu rallonger les interconnections, notamment avec celui des Boisseaux-Monéteau, qui va jusqu’à Chitry et comme le chlore est volatile dans les réseaux, on le surdose au départ… ».
Avec cette interrogation sur le fait qu’en Puisaye-Forterre, suite à un léger dépassement à Moutiers en mai 2023, l’ingénieur en charge des relevés avait rédigé un rapport alarmant en ces termes : « la teneur en chlore résiduel sur le réseau de distribution doit se situer entre 0,1 et 0,2 mg/litre… Il est indispensable de revoir les conditions de fonctionnement du dispositif de désinfection et d’assurer un suivi régulier et rigoureux afin de garantir en permanence aux usagers un taux de désinfection satisfaisant… ».
Pas un seul message de ce type, affirme l’intervenant, n’a jamais été diffusé sur le territoire de l’Auxerrois, « alors même que l’on y a enregistré plus de 300 dépassements supérieurs à 0,400 mg/litre… ».
L’exemple de Paris à la loupe
L’eau est-elle un bien commun trop précieux pour voir sa gestion confiée au privé… ? En septembre dernier, les élus de la majorité communautaire ont perpétué le système de privatisation en vigueur depuis plusieurs décennies, en renouvelant pour vingt ans à la société SUEZ la délégation de service public d’eau potable sur l’ensemble du territoire de l’agglomération auxerroise. Validant de fait une enveloppe budgétaire de 140 millions d’euros comportant notamment la construction de deux nouvelles unités de traitement et l’installation de compteurs connectés de nouvelle génération. Les membres du collectif d’usagers « Notr’Eau » sont vent debout contre ce choix, coupable à leurs yeux de privilégier le curatif au préventif en matière d’assainissement et de protection de l’eau, synonyme également d’un alourdissement de la facture pour l’usager dans un avenir proche.
Un discours conforté par l’intervention d’Anne LE STRAT, docteur en géopolique et ancienne responsable de la gestion de l’eau à la mairie de Paris sous l’ère de Pierre DELANOË, qui fit de la remunicipalisation du service son cheval de bataille, conduisant à la création de l’entité « Eau de Paris », à ce jour la plus grande régie publique d’eau dans l’Hexagone.
Avec pour objectif, une démarche de prévention en amont, qui s’inscrit dans le temps, « une démarche qui ne répond pas à des logiques financières liées aux contrats privés, car pas forcément rentable à court terme… ».
Un nouvel échange public prévu à l’automne
Elle s’accompagne notamment d’aides financières à la transition des systèmes agricoles, pour une meilleure qualité de l’eau, comme c’est le cas dans le nord de notre département : « sur le Bassin de la Vallée de la Vanne, nous sommes passés de 1 % de surface agricole utile cultivée en bio à 30 % aujourd’hui pour 39 agriculteurs engagés, en l’espace d’une dizaine d’années, la plus belle réussite du système mis en place… ».
Sur l’ensemble des bassins, 115 exploitations bénéficient ainsi de ce dispositif de « Paiement pour Service Environnemental », pour une enveloppe sur sept ans de plus de 50 millions d’euros, financée à 80 % par l’agence de l’eau Seine-Normandie et à hauteur de 20 % par Eau de Paris : « une démarche de prévention qui porte ses fruits, on le voit à la fois par la baisse du niveau des pesticides, nitrates et intrants sur la zone, mais aussi avec le maintien de l’emploi agricole et les débouchés de nouvelles filières. Un modèle vertueux à la fois pour les collectivités, les usagers, les agriculteurs et pour les territoires… ».
Les membres du collectif « Notr’Eau » vont désormais s’atteler à analyser les teneurs du contrat souscrit entre la collectivité territoriale et la société SUEZ, avec une remise de leurs travaux à l’automne prochain, dans le cadre d’une nouvelle conférence-débat.
Dominique BERNERD
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