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Le Grand débat se pose à Saint-Bris-le-Vineux : des idées à foison dans le respect et l’écoute de l’autre…
février 25, 2019Exercice de style réussi pour l’ensemble des débatteurs de ce énième rendez-vous, décliné cette fois-ci par l’Association des Maires de l’Yonne et la municipalité. Observés attentivement par le politologue Pascal PERRINEAU, l’un des garants de la bonne tenue de cette consultation nationale, les orateurs-malheureusement trop peu nombreux- ont pu balayer large au niveau des doléances et suggestions à propos des changements de paradigmes dont notre société a grand besoin…
SAINT-BRIS-LE-VINEUX : Si le principe de cette grande consultation nationale, ouverte à tous, est vertueux car il libère la parole de celles et ceux que l’on entend jamais ; nonobstant, il n’aura pas fait florès parmi la population de la localité vigneronne ce vendredi 22 février en fin d’après-midi.
La faute incombe à une confusion manifeste autour de l’horaire exact de cette rencontre qui était concoctée conjointement par l’AMF de l’Yonne et la commune. La réunion ne se déroulait pas à 21 heures comme cela avait été abondamment annoncée mais bel et bien à 18 heures…
Pourtant, force est de constater que le vieil adage, bien connu de tous (« les absents ont toujours tort ») s’est révélé une fois de plus révélateur à plus d’un titre. Tant l’intérêt des doléances et suggestions émises par ce public, certes dispersé, a été à la hauteur des attentes des organisateurs de ce rendez-vous consultatif.
C’est en maître de cérémonie scrupuleux mais très compréhensif dans la libre circulation du verbe et de la parole que le président de l’Association des maires de l’Yonne, et tout récent conseiller départemental, Mahfoud AOMAR, anima les échanges. Respectueux du protocole devant préciser les modalités opératoires de l’exercice.
Le cadre étant ainsi posé, les quatre grandes thématiques structurant le canevas habituel de ce Grand Débat national délocalisé purent enfin être soumises à la sagacité de l’assistance. Parmi laquelle avaient pris part des élus représentatifs de l’Yonne, la sénatrice Dominique VERIEN, le conseiller départemental Xavier COURTOIS ou encore-elle en était la force accueillante légitime- la maire de Saint-Bris-le-Vineux et Vice-présidente de l’Agglomération de l’Auxerrois, Rachel LEBLOND.
De la transparence au niveau de la fiscalité et sur l’Europe…
Que dire de ces énumérations successives de désidérata, de critiques, de remarques sur ce qu’il serait nécessaire de faire et de ne plus faire dans toutes les strates de la société française ?
Déclinant thème par thème, et consciencieux que chacun puisse s’exprimer à loisir sans contraindre ses interlocuteurs à un minutage trop strict de la parole, Mahfoud AOMAR énonça les différents sujets, provoquant ainsi des réactions à brûle-pourpoint de l’auditoire. Timides au démarrage de la séance, elles devinrent plus franches et très nettes au fur et à mesure du déroulé de cette séance oratoire.
La fiscalité fut l’un des points d’orgue de cette soirée de concertation. Traçabilité de l’impôt, emploi de l’argent pour quels objectifs…autant d’interrogations de la part de villageois qui exprimaient leurs réelles attentes. Le poids des services publics dans les campagnes ne fut pas oublié de ces dissertations orales. Le risque de la dématérialisation à tout crin menaçant le facteur humain et la proximité, chère à beaucoup de nos concitoyens, fut avancé également par certains des intervenants.
Plusieurs problématiques inhérentes à la désertification des territoires ruraux firent surface : le recul de la santé avec la rareté des médecins, le droit à l’Internet pour tous (ne faudrait-il pas constitutionaliser un tel droit au niveau de l’accès à la fibre et faire preuve d’égalitarisme ?), l’éducation qui est en réel danger avec l’absence de repères auprès des jeunes générations…
La transition écologique ne se décrète pas, elle s’apprend grâce à l’éducation…
Face aux aberrations de la fonctionnalité administrative de notre pays, les débatteurs n’ont pas manqué d’être réactifs et précis dans leurs commentaires avisés. Et de monopoliser la parole à la grande satisfaction des observateurs présents dans la salle : à savoir, le politologue Pascal PERRINEAU, l’un des garants de la bonne tenue et conformité de ces débats nationaux dont le carnet à spirale se noircissait abondamment de notes détaillées.
« Quid du rôle de l’élu de proximité qui demeure la pierre angulaire pour gérer l’aspect social dans les communes ? », s’interrogea Rachel LEBLOND lors de sa prise de parole.
Avant que le débat ne statue sur le rôle de l’Europe dont seraient assujettis de nombreux pans de l’économie (l’alliance entre les deux poids lourds du transport, SIEMENS et ALSTOM, qui vient de capoter…).
Quant à la transition écologique, elle ne fut pas évincée pour autant de ces discussions passionnantes. Un thème capital pour différents témoins où il est nécessaire de changer les paradigmes. L’un des habitants de Saint-Bris-le-Vineux n’hésita pas à dire que l’on n’imposait pas la transition écologique de manière forcée et sans explicatif. Que ces notions environnementales devaient se vivre par le biais de l’éducation et de l’adhésion collective.
Bref, la joute oratoire perdurera un long moment entre ces diverses composantes de la sphère citoyenne française. Une manière constructive et positive de créer du lien social afin de mieux se connaître et de pouvoir démocratiquement dire tout ce que l’on a sur le cœur. Avant la prochaine étape restitutive ?
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Gouvernance : la comptine des marionnettes se confirme, trois petits tours et puis s’en vont !
février 25, 2019La civilisation, c’est la maîtrise de soi et la continuité dans l’effort. Mais, de nos jours, c’est plutôt à l’instar de la fameuse comptine « trois petits tours et puis s’en vont … » ! Dans une presse économique bien connue, il a été annoncé que la ministre de la Santé et des Affaires sociales, Agnès BUZYN, envisageait d’être candidate aux élections européennes. La passe de trois, pourrait-on dire ! Après Nicolas HULOT, ministre de l’Ecologie qui devait démissionner au bout d’un an et Gérard COLLOMB, ministre de l’Intérieur qui a rendu son tablier dix-huit mois après sa nomination, c’est désormais le tour de Madame la ministre de la Santé de revoir sa copie initiale et d’envisager une honorable porte de sortie électorale. Mais quid de ses engagements ?
TRIBUNE : Si Nicolas HULOT s’est éloigné du gouvernement pour d’obscures raisons pseudo environnementales, Gérard COLLOMB, lui, a démissionné pour retrouver son confortable fauteuil d’édile à Lyon. Mais, avant de quitter son ministère, il a pris soin de préciser que « la situation était explosive dans ce qu’on appelle les quartiers… ». Un constat alarmant, certes, qui ne l’a pas empêché néanmoins de quitter le navire sur lequel il était embarqué. En d’autres temps, moins mémorables, on aurait employé un mot beaucoup plus acerbe pour qualifier ce type de comportement : la désertion.
Maintenant, c’est Agnès BUZYN qui possède des velléités de poudre d’escampette avant que les grandes réformes autour de la santé et de la retraite ne surviennent. L’actuelle ministre veut profiter d’une belle opportunité au Parlement européen où, le moins que l’on puisse dire, ce n’est pas une tâche stakhanoviste qui l’attend. Chacun sait que les parlementaires européens ne risquent pas « le burn-out » par leur omniprésence !
Nos ministres appliquent avec constance cette ritournelle que l’on chantait autrefois aux enfants : « les petites marionnettes, trois petits tours et puis s’en vont… ». Ancien ministre de l’Economie, Hervé GAYMARD, raconta à qui voulait l’entendre cette anecdote significative de cet état d’esprit, venant lui-même d’être pourvu de son maroquin. Il rencontra son homologue allemand qui lui dit tout de go : « Oh toi, tu es le sixième ministre de l’Economie que je croise en huit ans ! ».
L’opinion ironique de nos voisins allemands…
En entendant cette réflexion pertinente et cocasse, on comprend mieux cette remarque d’Alfred GROSSER sur l’amitié entre nos deux peuples : « Les Français n’aiment pas les Allemands mais les respectent. Les Allemands aiment les Français mais ne les respectent pas... ». Comment peut-on être respecté au fond quand on fait preuve d’une telle versatilité au niveau de son comportement et de son implication ?
L’écologie, la sécurité et la santé constituent des défis majeurs pour notre pays. Et que font les ministres en charge de ces postes-clés ? Ils en profitent pour partir et orienter leur propre carrière politique.
Il y a quelques mois, nous avons commémoré la victoire de 1918. Une conquête sur les forces belliqueuses qui a été acquise au prix d’un effort surhumain, avec huit millions de Français ayant subi avec beaucoup d’abnégation des conditions de vie épouvantables pendant quatre ans. Un des nombreux écrivains-héros de cette guerre, Roger VERCEL, faisait dire à l’un de ses personnages, un héros également, lorsqu’on parle d’un déserteur : « Les poilus indulgents pour les défaillances étaient intransigeants sur la question de la désertion... ».
Comment va-t-on pouvoir mettre en œuvre les réformes indispensables à notre pays et sa survie si les ministres donnent l’exemple de ne point s’y intéresser et de quitter le vaisseau de la gouvernance déjà si complexe à manœuvrer ?
Le trou de la sécurité sociale est récurrent depuis des décennies. Pour tenter de le combler, Michel ROCARD, alors Premier ministre, a créé la CSG (Contribution sociale généralisée) en 1991. Son taux était de 1,1 % au départ. Puis, Alain JUPPE, l’un de ses successeurs, a imaginé à son tour un expédient, la CRDS, applicable au taux de 0,5 %, et la Caisse d’amortissement de la dette sociale où l’on jetait les déficits de la Sécurité Sociale, autrement dit, « le trou dans le trou ».
Cinq ans d’implication et d’assiduité à son poste ne sont pas de trop…
Fin 2017, la dette sociale accumulée depuis la création de la CADES s’élevait à 139,5 milliards d’euros. Actuellement, le taux des prélèvements sociaux atteint 17,20 %. Etonnez-vous, après de tels coups de butoir répétitifs au plan de la fiscalité, que les gens expriment leur ras-le-bol et descendent dans la rue, revêtus de gilets jaunes ou pas !
Chacun sait que la santé est un immense défi pour notre pays. Du fait de la démographie galopante, avec l’allongement de l’espérance de vie et le nombre croissant de personnes âgées de plus de 62 ans qui vivent dans l’hexagone. Ce qui induit de facto que les dépenses de santé sont de plus en plus importantes.
À cela s’ajoute le problème lancinant de la désertification médicale des territoires. Il ne s’agit plus de recourir à des expédients quelconques comme augmenter indéfiniment les prélèvements sociaux pour résoudre la problématique. Mais d’étudier méthodiquement les mesures nécessaires à mettre en œuvre et d’organiser la concertation avec toutes les parties prenantes, pour que cette réforme sanitaire soit viable.
Pour cela, un delta de cinq ans d’implication et d’assiduité n’est pas de trop pour l’occupant du ministère de la santé. Or, Agnès BUZYN a fait savoir qu’elle préférait le chant des sirènes d’un mandat européen, moins de deux ans après avoir été nommée à ce poste capital plutôt que de poursuivre jusqu’au bout sa mission !
Les Poilus ont su gagner la Première Guerre mondiale au prix de sacrifices monstrueux. Est-ce avec des ministres qui ne sentent guère impliqués que l’on va relever le défi du troisième conflit mondial qui se joue depuis plusieurs années avec la mondialisation ?
Emmanuel RACINE
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Les CCI à la croisée des chemins : préserver le statut d’établissement public, axe prioritaire du président PEREZ…
février 23, 2019Les Chambre de Commerce et d’Industrie tentent de faire face tant bien que mal aux changements de cap voulus par les politiques. Elles ont eu à subir des prélèvements importants en 2018, soit une ponction de cent millions d’euros. Chose qui avait été décidée l’année précédente. D’ailleurs, l’opération devrait être réitérée jusqu’en 2021. Toutefois, leurs dirigeants, à l’instar du président de la CCI de l’Yonne, Alain PEREZ, espèrent toujours dans leur for intérieur, que cette prise de décision initiée par la gouvernance soit revue à la baisse, voire totalement prorogée. En substance, cet argent est prélevé aux entreprises et qu’elles n’en sont aucunement bénéficiaires par un quelconque retour sur investissement même si le ministre des Finances avait pris un engagement contraire dans ses déclarations initiales.
SENS : Quelles en ont été les conséquences directes pour le budget de fonctionnement de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne ?
Ce prélèvement induit quatre millions d’euros en moins pour la chambre consulaire de Bourgogne Franche-Comté et une enveloppe de 400 000 euros dont la chambre de commerce départementale doit se priver. Sachant, comme je l’ai précisé en préambule, que cette ponction se renouvelle chaque année. Concrètement, le budget icaunais aura été divisé par trois entre 2012 et 2021. Cela impacte nos investissements. Et si nous avons pu faire face jusque-là, c’est grâce aux économies de mutualisation que nous avions réalisées lors de la fusion de la Bourgogne et de la Franche-Comté.
Avant tout, nous nous inscrivons sous le sceau de l’entrepreneuriat dans la gestion de la chambre consulaire. Grâce à ce rapprochement qui nous aura permis de mutualiser nos organismes, deux millions d’euros ont été économisés et ont été laissés dans les chambres territoriales. Mais, on n’est pas encore au bout de cette démarche.
Cette orientation stratégique n’a nullement affecté les investissements…
Maintenir la qualité et l’ergonomie de notre outil de travail demeure la priorité. La CCI de l’Yonne a assuré par exemple au cours de ces derniers mois la rénovation de ses bâtiments, la réalisation d’outils numériques à destination des mandants (les entreprises), l’adaptation des hôtels consulaires à devenir de véritables hôtels d’entreprises avec des locataires, et surtout l’optimisation des pépinières (six en nom propre et une déléguée) qui bénéficient aussi de rénovations régulières. Il nous faut par contre réfléchir à des solutions qui nous permettent de conserver nos espaces professionnels en l’état…
Vous mettez l’accent sur le côté entrepreneuriat dans la manière d’aborder le pilotage et la gestion de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Est-ce une entreprise à part entière ?
Oui ! Chaque président de CCI est un patron en puissance, à la tête d’une structure indépendante et autonome. Cependant, il existe d’énormes disparités d’une région à l’autre et un manque de cohésion flagrant de ce réseau économique. Peut-on réellement comparer le domaine d’intervention de la CCI du Territoire de Belfort à celles de l’Ile de France ? Cela ressemble à l’écart qui existe entre une multinationale et un commerce local. Aujourd’hui, je suis favorable à l’émergence d’un lobby des CCI qui aurait pour vocation de fédérer l’ensemble des organismes de la métropole à travailler en parfaite osmose et non pas de les opposer entre elles. Mais, attention, cela n’empêcherait nullement les CCI territoriales de posséder chacune leurs ambitions et de défendre leurs intérêts…
Selon vous, ce réseau avait-il besoin de se réformer ?
Je pense qu’il était temps de procéder à une réforme en profondeur. Mais dans mon esprit, je l’envisageais plus en phase directe avec le monde économique. En accentuant notre écoute vers toutes les entreprises. Devenir in fine, une sorte de parlement à leur service. Alors que la réforme actuelle, de par la dépendance dans laquelle elle nous met vis-à-vis de l’Etat, pose de réels problèmes.
La vocation des CCI est de revenir à nos fondamentaux. Les entreprises ne sont pas forcément informées de la pertinence de cette situation. Car, il existe un vrai déficit de communication.
Si cette réforme doit aboutir à la création d’un réseau de CCI plus soudées et solidaires, qui soient plus à l’écoute des entrepreneurs avec des solutions modernes et concrètes à leur proposer, ce serait hautement positif. C’est sûr, on dépoussière, on innove, on prend des risques et on se remet en cause. On entre de plain-pied dans un principe disruptif comme le souhaite l’Etat, en y injectant de la libre concurrence tout en proposant des services payants, autour de l’innovation et de l’assistance.
Bref, la Cci devient un prestataire de services. Mais, c’est un plan qui aurait une chance de réussir si l’Etat nous laissait dix ans devant nous pour sa mise en œuvre. Aujourd’hui, cela va bien trop vite pour compenser, sans casse cette perte de ressources. Il nous aurait fallu un peu plus de temps pour le faire dans les règles de l’art. Avec la révision de nos missions, on aurait pu réussir…
Vous parlez de cette réforme comme si elle avait d’ores et déjà échoué…
Non, elle n’est pas vouée à l’échec ; la réforme peut se vivre de trois manières différentes. La première, et j’espère que ce sera le cas en Bourgogne Franche-Comté, renforcerait les efforts dans la mutualisation, en gérant les actifs de manière optimale tout en maîtrisant le coût des activités onéreuses.
La seconde serait de tendre vers une régionalisation complète avec la suppression du statut d’établissement public départemental et un rattachement à la région. Certes, il y aurait sans doute une possibilité de s’en sortir à moyen terme mais ce serait la mort garantie du réseau de la CCI sur notre territoire.
Reste la troisième option : ce serait le rapprochement des Chambres de commerce et d’industrie avec les chambres des métiers et de l’artisanat au niveau départemental. Cela nous permettrait de sortir de ce faux débat qui existe sur les statuts des entreprises adhérentes et de constituer un véritable parlement des entreprises sur le territoire.
De ces trois réformes, nous allons travailler avec la Chambre régionale où nous avons la chance d’avoir un président qui a été élu sur le respect du territoire, et qui se bat pour le maintien d’un organisme territorial.
Quant à mon souhait personnel, il faudrait que de ces trois hypothèses, ce soit la première solution qui soit adoptée en privilégiant des rapprochements ponctuels avec la Chambre des métiers et de l’artisanat. D’ici fin mars 2019, une décision sera prise lors de l’assemblée générale…
Vous effectuez votre troisième mandat à la présidence qui court jusqu’en novembre 2021. Comment voyez-vous ces trois prochaines années pour la CCI de l’Yonne ?
Mon objectif est de préserver le statut d’établissement public de la Chambre de Commerce et d’Industrie. Cela passe par une analyse approfondie de l’existant et un abandon de certaines missions qui en découlera. Forcément, cela engendrera des conséquences sociales. Notamment, grâce à des départs à la retraite.
Quant aux entreprises, elles deviennent, et c’est normal, plus exigeantes en termes de qualité de services. Ces derniers vont évoluer. Certains n’existeront plus. D’autres apparaîtront. Nous sommes à la veille de cette disruption. Mais, cela n’altèrera pas la suractivité de la chambre consulaire…
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Le choix de la diversification conduit DRTP à recruter une vingtaine de postes qualifiés…
février 22, 2019Spécialisée dans la pose de canalisations électriques et numériques, qu’elles soient sous-terraines et aériennes, la société de travaux publics de Saint-Florentin diversifie ses activités. Un mode opératoire qu’elle va intensifier au cours de ces trois prochaines années, pour faire face à la baisse conséquente de la commande publique dont elle était trop dépendante. Une perspective encourageante selon son dirigeant, Eric CHARTON, qui ambitionne de s’entourer de nouvelles compétences professionnelles pour parvenir à ses desseins. Une vingtaine de postes, au profil qualifié, devraient renforcer les effectifs des quatre centres d’activité d’ici le terme de l’année…
SAINT-FLORENTIN : Le changement de tactique devrait s’avérer payant pour DRTP, la PME positionnée dans le domaine des travaux publics. Grâce à la diversification de ses activités et l’ouverture vers la multi-clientèle dont le secteur privé, la structure contournera la récurrente problématique inhérente à la restriction de la commande publique. A laquelle l’entreprise était un peu trop liée depuis plusieurs années, de l’aveu de son responsable, Eric CHARTON.
Conséquence immédiate de ce choix stratégique novateur : l’entité de Saint-Florentin recrute. Afin de pourvoir ses quatre centres de profit des personnels idoines en matière de compétences professionnelles, pouvant répondre aux besoins spécifiques. Ces centres sont implantés dans l’Ain, le Loiret, la Marne et l’Yonne.
Un chiffre est d’ores et déjà annoncé par le dirigeant de la PME ; une vingtaine de postes devraient être créés d’ici la fin de l’année. Quant au profil type, il vise à s’adjoindre le bénéfice de personnes diplômées, ayant parmi leurs appétences, outre leur motivation et qualification, le désir de manager des équipes. Ce personnel d’encadrement de chantier comprendra des techniciens supérieurs issus des écoles spécialisées dans les travaux publics.
S’appuyer sur les bienfaits de l’alternance…
Toutefois, la recherche de ces personnels qualifiés s’avère toujours complexe. Il est, en effet, très difficile aujourd’hui pour les entrepreneurs des travaux publics de pouvoir se doter de cette main d’œuvre indispensable à leur épanouissement. L’un des objectifs de l’entreprise est aussi le développement de la formation.
Son rayonnement national lui impose de répondre avec efficience et spontanéité à la complémentarité des équipes qui interviennent selon la typologie des chantiers.
Ainsi, l’apport de l’alternance, au niveau de l’accueil des apprentis, s’inscrit parmi les sages résolutions mise en exergue avec les besoins de la structure. Quant à la féminisation, elle gagne peu à peu du terrain.
De 5 à 10 % de l’effectif de la société proviennent de l’apprentissage. C’est le fruit de conventions formalisées avec les centres pédagogiques de Châtillon-sur-Seine et des écoles techniques qui préparent aux métiers des travaux publics (IUT Génie civil à Auxerre ou à Troyes). La démarche est similaire avec le CIFA de l’Yonne, via son atelier de mécanique et assistant PMI.
Réalisant un chiffre d’affaires annuel de vingt millions d’euros, DRTP entame donc la nouvelle année avec de sérieuses ambitions pour conquérir les marchés publics et privés. La PME emploie plus d’une centaine de collaborateurs.
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Rassemblement contre l’antisémitisme : Isabelle FROMENT-MEURICE (LR), la honte doit changer de camp…
février 21, 2019A titre personnel comme au plan politique où elle représentait le député Guillaume LARRIVE, lui-même mobilisé Place de la République à Paris, la vice-présidente du Conseil départemental de l’Yonne et élue de Puisaye-Forterre ne pouvait se soustraire à ce rassemblement citoyen, mobilisateur à Auxerre. Avocate de formation, Isabelle FROMENT-MEURICE qui avait déjà pris fait et cause dans la lutte contre les violences faites aux femmes souhaite que les réseaux sociaux soient davantage encadrés. Sans tomber dans les travers de la censure. Et surtout, que nos concitoyens ne cèdent pas à la peur…
AUXERRE : Prendre part à cet appel à l’union contre l’antisémitisme et les actes discriminatoires représentait beaucoup pour vous en votre qualité d’élue ?
C’était tout bonnement indispensable à mes yeux ! Le président dans l’Yonne de notre mouvement, le député Guillaume LARRIVE était lui, Place de la République à Paris : il m’appartenait donc, en qualité de secrétaire départementale Les Républicains, de représenter notre formation politique. J’y serai allée de toutes façons, car je condamne ces actes antisémites et discriminatoires qui portent atteinte à la République dont nous sommes, nous, les élus, les représentants au sein de nos collectivités respectives.
Et sur le plan personnel ?
Une évidence ! Petite-fille de compagnon de la Libération, avec de surcroît une mère qui a été collaboratrice de Simone VEIL pendant des années au Ministère de la Santé, et justement parce que élue, il est de mon devoir d’assumer mes opinions. Je ne pouvais envisager de rester les bras croisés, sans exprimer publiquement mon indignation et mon soutien à toutes les victimes de ces actes.
Comment analysez-vous cette poussée de violence et de xénophobie qui se banalise depuis plusieurs semaines dans l’hexagone ?
Le sentiment de délaissement d’une partie de la population. Celle qui peuple la France rurale, loin des métropoles et de leur rythme tourbillonnant. Celle victime de la « fracture territoriale » ou rurale comme l’appelle et l’analyse très justement le géographe Christophe GUILLY, s’est exprimé avec les « Gilets jaunes ». Du moins dans l’essence de ce mouvement, avant qu’il ne soit peu à peu dévoyé par ce que j’appelle les « anti-tout » : anti-élite, anti-élus, anti-journalistes, anti-taxes, qui tapent sur tout ce qui dépasse, tout ce qui réussit et qui attribuent la difficulté du quotidien aux complots mondiaux libéraux et antisociaux…Bref, la vanne s’est ouverte. Et avec elle, toutes sortes de débordements, que certains utilisent, sciemment, pour semer ce climat de violence et de xénophobie.
Légiférer davantage est une chose sur laquelle le Gouvernement souhaite s’atteler plus implicitement ces jours-ci ; en votre qualité de juriste, quelles seraient les parades idéales, selon vous, pour réduire ces intentions malveillantes à l’égard des populations victimes de ces actes odieux ?
L’arsenal législatif est principalement celui mis en place dans le cadre du code pénal et de la loi sur la presse. Cet arsenal permet déjà de poursuivre les auteurs d’incitation à la haine raciale, de harcèlement, d’atteintes au respect dû aux morts (pour la profanation des tombes du cimetière juif de Quatzheinem par exemple), ceux qui enregistrent filment et diffusent des images de violence etc… Mais, cet arsenal ne s’est pas encore adapté aux nouveaux moyens employés par ces auteurs, notamment dès lors que tout cela se fait par les réseaux sociaux… Il faut absolument encadrer la responsabilité des hébergeurs de ces réseaux sociaux, ce qui est un exercice délicat car il ne faut pas non plus tomber dans les travers de la censure…
Adapter l’arsenal législatif est donc une nécessité. Mais, il est également indispensable que les victimes de ces actes portent plainte. Or par essence, les « minorités silencieuses », surtout quand elles portent encore dans leurs chairs les stigmates du passé, souhaitent avant tout se fondre dans la majorité, et ne pas attirer l’attention sur elles. Et le plus souvent, elles se cachent, honteuses alors que ce sont les auteurs de ces actes qui devraient être honteux.
On a connu la même chose avec les femmes battues, harcelées, violées. Depuis l’affaire WEINSTEIN et le #denoncetonporc, elles sont sorties de l’ombre et ont porté plainte. Je souhaite qu’il en soit de même pour les victimes d’actes d’antisémitisme et plus généralement des victimes d’actes d’incitation à la haine raciale : qu’elles soient encouragées à porter plainte systématiquement, qu’elles soient entendues, écoutées par les forces de police et de gendarmerie quand elles auront le courage de porter plainte, et que, du coup, la justice se saisisse et poursuive les auteurs systématiquement. La honte doit changer de camp !
La France Insoumise et le Rassemblement national n’ont pas été invités de manière officielle par le Parti socialiste, à l’initiative de ce grand rassemblement national, à manifester sa désapprobation contre l’antisémitisme. Est-ce franchement républicain dans l’esprit ?
Rien ne les empêchait de se joindre à ce Rassemblement national, la place était ouverte à tous, personne n’a, que je sache, montré la carte de son parti pour entrer ?
Vous êtes une élue de Puisaye-Forterre. Avez-vous eu vent de phénomènes antisémites sur cette contrée icaunaise ? Craignez-vous des effets boule de neige dans l’Yonne devant l’amplification de ces actes, savamment relayés par les médias ?
Je n’ai pas eu vent d’un acte de ce type en Puisaye. Mais, la Puisaye n’abrite à ma connaissance ni cimetière juif, ni synagogue… En revanche, un maire s’est fait très violement attaquer, parce qu’il représentait l’autorité, la République, (le maire de Saint-Privé, Jean-François BOISARD), et à l’heure des réseaux sociaux, personne n’est à l’abri.
Vous développez des permanences qui favorisent les échanges et la concertation dans plusieurs localités de Puisaye-Forterre. Prendre le temps de rencontrer les citoyens est-il le moyen de renouer les liens avec la population et de résoudre les problématiques de la société ?
Je n’ai pas la prétention à moi toute seule de résoudre les problématiques de la société ! (rires). J’ai juste constaté que quand on était conseiller départemental de cantons qui sont maintenant assez étendus (24 communes en ce qui me concerne), il était difficile de rester un élu de proximité en recevant les personnes qui le souhaitent dans un bureau anonyme du Conseil départemental à quarante, voire cinquante kilomètres de là. Donc, j’ai souhaité rester à l’écoute, et si possible apporter quelques solutions en ouvrant une permanence à Toucy. Mais, également en en tenant une à Saint-Fargeau et une à Bléneau… Cela me permet de rester à l’écoute, et d’essayer, très modestement, d’apporter des solutions.
Est-ce que la France de 2019 vous fait peur en l’état actuel des choses ?
Avoir peur, c’est déjà se placer dans un état de résignation, et je ne crois pas que cela soit dans mon caractère. Prendre conscience de l’état de la France, écouter, comprendre et travailler chaque jour à essayer d’apporter des solutions, tel est mon état d’esprit...
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