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Et si vous financiez le terrorisme à votre insu ? Les révélations de Nathalie GOULET (UDI) font froid dans le dos
novembre 03, 2023C’est un véritable pavé dans la mare qui nous est proposé de découvrir. Au bout des 448 pages de cet opus publié en 2022, on en aurait presque des frissons dans le dos, tant la réalité nous dépasse, nous autres pauvres mortels. Tout savoir sur le financement occulte, ou pas, du terrorisme à travers un abécédaire bien ficelé. Un sujet brûlant qui revient en tête de gondole de l’actualité en ces moments troubles, entre la série d’attentats perpétrés en Europe par des loups solitaires radicalisés et la nouvelle guerre au Moyen-Orient. Invitée de l’UDI 89, la sénatrice Nathalie GOULET, auteure de ce livre, aura tenu en haleine un auditoire, certes peu nombreux, mais passionné par une thématique à fleur de peau…
APPOIGNY : Elle n’a pas froid aux yeux, la sénatrice de l’Orne, Nathalie GOULET. Et sa relative désinvolture lors de ses prises de parole face au public n’en enlève rien de sa témérité. Ni de son courage. Elle qui a osé enquêter et publier un vrai brûlot, empli de vérités, sur l’un des sujets majeurs de ce siècle : le terrorisme et ses multiples moyens de financement. A terme d’une très longue investigation, la pensionnaire du Palais du Luxembourg – elle a renouvelé son bail en juin dernier pour un troisième mandat – révèle des choses qui sont inquiétantes, surprenantes, pour ne pas dire édifiantes !
Son livre, se présentant sous la forme d’un copieux abécédaire, traite du financement – des financements devrait-on dire pour être exact – du terrorisme. Un passage en revue détaillé, contenant moult exemples, des principaux stratagèmes financiers qui sont utilisés par les terroristes afin de continuer leurs combats à travers la planète. Surtout contre l’Occident. Car, ici comme ailleurs, le nerf de la guerre – sans jeu de mot, bien sûr ! – c’est l’argent !
Contribuons-nous à financer le terrorisme sans le savoir ?
Parmi les items qui animent d’ordinaire le travail de cette vaillante sénatrice au quotidien avec les élus de proximité de son territoire normand : la défense de la ruralité, la maîtrise de la dette publique. Mais, il y a aussi la sécurité et la lutte contre la fraude sociale et fiscale. Des domaines qui ne pouvaient que la faire basculer intellectuellement vers la réflexion menant à la lutte contre le terrorisme.
Au fil de la causerie, devant un parterre d’élus et de sympathisants de l’UDI de l’Yonne, organisatrice de ce rendez-vous qui aurait mérité plus ample présence parmi le public, Nathalie GOULET nous estomaque. Ses révélations frappent au foie. Bing, et cela fait mal à attendre avec cette lancinante question : « et si vous financiez le terrorisme à votre insu ? ». Même son homologue, Dominique VERIEN qui anime la conférence semble ébranlée par tant d’arguments.
Même la crypto-monnaie est dans le collimateur
Aujourd’hui, les réseaux terroristes qui développent de plus en plus la pratique des attentats low-cost, peu coûteux en moyens humains et financiers, s’appuient sur le commerce d’objets d’art, les cagnottes en ligne, la contrefaçon, les crédits à la consommation (ben, voyons dirait ZEMMOUR !), le trafic en tout genre, même celui du chocolat dans la bande de Gaza, à l’épicentre de l’actualité depuis le 07 octobre. Des canaux d’alimentation financiers qui sont devenus insoupçonnables pour le grand public mais qui se révèlent très fructueux pour faire tourner la pompe à fric à plein régime afin d’acheter les armes et faire fonctionner le système logistique. Un constat de la part de la parlementaire : « Remonter jusqu’aux réseaux organisés n’est pas une mince affaire… ».
Comment alors endiguer ce phénomène mouvant et opportuniste ? Comment lutter avec efficience contre la fraude ? Que faire contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent ?
Réponse de l’intéressée : « la question du financement est centrale. Même si on est passé d’un terrorisme d’état voyou au terrorisme low-cost. A titre d’exemples, celui du 14 juillet à Nice aura coûté la simple location d’un poids lourd. Celui du Bataclan est estimé à 8 000 euros. Certaines mosquées pratiquent sous la forme de dons obligatoires le blanchiment d’argent. N’oublions aussi que la crypto-monnaie est sous la loupe des observateurs depuis 2020, car ce système finance lui aussi le terrorisme… ».
Les aberrations de l’Europe sur les notions de radicalisation
On aura donc compris qu’en multipliant les activités illicites, le fléau de ce siècle (mais aussi du précédent) se nourrit de la délinquance financière à haute dose. Et qu’il est temps de tirer la sonnette d’alarme à l’échelle mondiale.
« Il faudra prendre un jour ou l’autre les mesures qui s’imposent, ajoute Nathalie GOULET, il est nécessaire que les lois soient appliquées et que le respect du droit républicain (laïcité) ne soit plus bafoué… ».
Quid alors du droit d’asile en ces périodes troubles de grande mutation civilisationnelle ? « Je vous rappelle que des migrants accueillis dans des camps de réfugiés en Grèce en attente de déplacement vers l’Europe ont applaudi à la connaissance des massacres perpétrés par le Hamas sur le sol d’Israël… ».
Un débat passionnant et passionné qui fut proposé là, à l’initiative de l’UDI 89, qui aura révélé la méconnaissance du plus grand nombre envers ces trafics et autres moyens de blanchiment d’argent, sans omettre les aberrations existantes en Europe (et en France) sur les notions de radicalisation. Pas de quoi nous rassurer, en vérité !
Thierry BRET
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A quoi sert-il ? L’expert-comptable, synonyme de multiples valeurs ajoutées favorables à l’entreprise…
novembre 02, 2023L’ensemble des experts-comptables conseille au quotidien près de trois millions d'organisations (sociétés, entreprises individuelles, associations…) en France, de tous secteurs et de tous types. Il les accompagne dans de nombreux domaines : de la gestion à la recherche de financement, en passant par le social (de l’embauche de salariés, à la procédure de licenciement, par la gestion de la paie et de la collecte des cotisations sociales) ou encore le système d’informations… Ce professionnel joue un rôle clé auprès des entreprises, en conseillant les dirigeants sur des sujets stratégiques tels que l’investissement, l’innovation, l’exportation, le recrutement…
TRIBUNE : Acteur incontournable de la vie économique, l’expert-comptable est le premier conseiller des chefs d’entreprise. De plus en plus connecté et doté de compétences variées, voici, pour le rappeler, un zoom sur un métier moderne qui évolue avec son temps et la numérisation.
Bien sûr, il gère toute d’activité comptable de l’entreprise, mais il fait bien plus que cela. Il est également conseiller de ses clients, entrepreneur lui-même pour son cabinet et en tant que membre de l’Ordre des experts comptables, engagé au sein d’une profession libérale. Il conseille les dirigeants dans leurs choix stratégiques, alerte, analyse et accompagne les entreprises dans toutes les étapes de leurs développements quel que soit le secteur d’activité. C’est un véritable partenaire soumis au secret professionnel et à des règles déontologiques.
Expert-comptable, une profession réglementée
Il appartient à une profession réglementée régie par l’Ordre des experts-comptables qui assure la défense de l’honneur et de l’indépendance de la profession qu’il représente. Soumis à un code de déontologie et à des normes professionnelles, il est obligatoirement inscrit au tableau de l’Ordre des experts-comptables, prête serment lors de son inscription, fait l’objet de contrôles réguliers sur son activité professionnelle, et est soumis à une obligation d’assurance civile professionnelle.
Un expert-comptable détient par la loi une prérogative exclusive d’exercice consistant en différentes missions, à savoir réviser, apprécier mais aussi tenir, centraliser, ouvrir, arrêter, surveiller, redresser ou consolider les comptabilités des entreprises et organismes auxquels il n'est pas lié par un contrat de travail. Il est également habilité à attester la régularité et la sincérité des comptes de résultats.
Autrement dit, si une entreprise ne fait pas sa comptabilité en interne et souhaite la confier à une personne extérieure, cette personne doit être expert-comptable et donc être inscrite au Tableau de l’Ordre. Cette prérogative garantit aux entreprises, à leurs partenaires financiers, à leurs salariés et aux pouvoirs publics, compte tenu de la réglementation qui encadre l’activité des experts-comptables (normes, déontologie, discipline, assurance obligatoire…), des travaux de qualité en matière de comptabilité et de fiscalité.
A défaut d’être inscrit au Tableau de l’Ordre, la personne peut être poursuivie au pénal pour exercice illégal de la profession d’expert-comptable et/ou pour usurpation du titre. La vérification de l’inscription au Tableau de l’Ordre peut s’effectuer en consultant l'annuaire de l'Ordre des experts-comptables. Si le prestataire qui effectue ces missions ne figure pas dans cet annuaire, vous êtes invité à effectuer un signalement à l'Ordre.
La profession en quelques chiffres
21 000 experts-comptables dont 15 000 hommes et 6 000 femmes exercent aujourd’hui en France. Auprès de 3 millions d’entreprises clientes pour 130 000 collaborateurs. Quant au chiffre d’affaires, il est de 11,5 milliards.
L’expert-comptable n’est ni un gourou, ni une « voyante ». Homme de chiffres, il peut établir des comptes prévisionnels, mais ne pourra jamais remplacer le chef d’entreprise. Certains souhaiteraient que l’expert-comptable puisse gérer leur entreprise ou leur personnel à leur place. Nous pouvons établir par exemple les déclarations de revenus fonciers, avec communication des documents ou informations, mais nous ne pouvons pas gérer la gestion des loyers et des locataires.
Nous pouvons par exemple rappeler à nos clients restaurateurs ce qu’est un taux de marge, et le coefficient qu’ils doivent appliquer pour courir les charges fixes. L’expert-comptable n’a pas pour mission de préparer les menus. Si, si cela m’a déjà été reproché !
Nous pouvons accompagner le chef d’entreprise, mais ne pouvons le remplacer. Même pendant les vacances… Une commerçante m’a reproché de ne pas pouvoir gérer son magasin et sa salariée pendant ses vacances d’été !
Nous pouvons vous accompagner dans l’établissement de déclaration de revenus ou de biens immobiliers. Mais nous ne pouvons pas « être dans votre tête ». Si vous ne nous informez pas, nous ne pouvons pas connaître les changements de situation (mariage, naissance…), le détail de votre patrimoine immobilier et de vos revenus locatifs (et des éventuels travaux déductibles).
Sans communication de l’intégralité des documents comptables (seules les factures sont comptabilisables et non pas les bons de commande, bons de livraison et devis) ou des informations (stock, impayés clients…), nous ne pourrions pas vous dire où vous en êtes, en établissant votre bilan comptable, qui doit être « la photo » de votre entreprise à un moment donné.
En conclusion, l’expert-comptable n’est que le conseiller du chef d’entreprise et ne pourra pas le remplacer. Pour pouvoir le conseiller au mieux, l’expert-comptable doit avoir tous les documents et informations en sa possession. Même si le chef d’entreprise attend beaucoup de son expert-comptable, n’oubliez jamais que nous ne pouvons pas « être dans votre tête » et que nous ne pouvons pas vous remplacer…
Lionel LEBLANC
Expert-comptable
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Entretiens de Champignelles : les élus de Puisaye-Forterre s’abreuvent d’informations sur les financements et le patrimoine
novembre 01, 2023On ne badine pas avec l’horaire lorsque l’on assiste aux « Entretiens de Champignelles » ! Début des opérations prévues à 09h30 et l’on s’y tient ! C’est une question de respect et de principe, eu égard aux nombreux intervenant(e)s qui se succèdent à la tribune durant ce long séminaire formatif, exclusivement réservé aux élus locaux, mais aussi à leurs adjoints et aux conseillers territoriaux de la Puisaye-Forterre.
CHAMPIGNELLES : Avant-gardiste, la terre de Puisaye-Forterre en matière d’éducation de ses élus ? Oui, sans aucun doute ! Il suffit de s’immerger dans le saint des saints de ce qui se fait de mieux actuellement dans l’Yonne en matière de pédagogie et de formation, destinée à celles et ceux qui assurent la gouvernance républicaine de nos territoires, pour s’en persuader. Un concept qui perdure depuis trente-quatre ans déjà et qui en est le vivifiant reflet intellectuel : « les Entretiens de CHAMPIGNELLES », nom de baptême qui aura permis à la petite localité de se faire sinon un nom, une solide réputation institutionnelle dans le landerneau.
D’autant que chaque année, les organisateurs remettent l’ouvrage sur le métier, en se réinventant sans cesse dans les thématiques retenues et à débattre de manière collective, véritables ossatures de ces trois pôles de rendez-vous qui se déclinent sur une période d’un mois. La première vient de se dérouler il y a quelques jours, coïncidant avec l’amorce de la période automnale. Celle où les feuilles des végétaux changent de couleur. Et, où le retour de la pluie est espéré par tous, surtout pour remplir des nappes phréatiques vidées de leur substance.
De l’eau, justement, il en sera abondamment question le 24 novembre prochain, au terme de ces séances de réflexion bénéfiques pour emmagasiner beaucoup de choses dans les neurones. L’eau, une ressource qui n’est pas inépuisable, qu’on se le dise une bonne fois pour toute !
Les financements et la gestion du patrimoine comme entrée en matière
Pour la première journée de ces sessions, globalement bien suivies par les élus de la Puisaye Forterre et les élus départementaux/régionaux, deux items intéressants figuraient à l’ordre du jour de ces retrouvailles automnales. Un planning scrupuleusement monté par l’immuable maître de cérémonie de cet exercice où l’oralité prime sur tout autre chose, Jacques GILET. L’ancien maire de Champignelles n’a rien perdu ni de sa verve ni de son enthousiasme tel un étudiant ambitieux en soif d’apprendre qui retournerait sur les bancs de la faculté pour se bourrer d’informations utiles à mettre en pratique !
Deux thématiques, donc, composaient le menu du jour, peut-être un peu abscondes pour le commun des mortels mais si importantes à l’exercice de la fonction d’élu de nos jours, à savoir le financement des communes via deux taxes spécifiques et l’appui de l’Etat aux collectivités, et la gestion du patrimoine, argument plutôt tendance par les temps qui courent et popularisé dans l’Hexagone par les initiatives mises en place par la fondation du même nom, voire les missions audiovisuelles proposées par un Stéphane BERN virevoltant face caméra.
Il revenait à l’élu local, Eric PAURON, d’ouvrir le bal à la minute près – donc, dès 09h30 tapantes ! – et de profiter de l’instant présent pour évoquer la future porte ouverte organisée à la MANA, le 04 novembre prochain (« si il y avait des sceptiques sur le fonctionnement de l’établissement, je les invite à venir ! » dira-t-il un brin goguenard), avant de céder la parole à Jacques GILET, ordonnateur en chef de cet évènement annuel qui se décline en triptyque – les élus s’envoleront par ailleurs vers Hambourg en Allemagne dès le 05 novembre pour un séjour de quatre journées de travail et de visites intenses –, avant de se retrouver le 24 novembre au même endroit pour le troisième volet de ce rendez-vous, consacré à l’épuisement des ressources aquatiques, à l’origine de tant de maux et de sécheresse dans nos campagnes.
Des éléments informatifs utiles à l’exercice du mandat
Sujet ô combien sensible pour les édiles et leurs équipes, surtout en période inflationniste et conjoncturelle aussi complexes, la construction du budget fut ainsi disséqué au grand jour par les intervenants qui ne se privèrent d’étayer leurs arguties via des thèmes de conférences très explicites, « les taxes injustes ou créatives de service », « la responsabilité des gestionnaires publics », « l’accompagnement des maires » vu sous le prisme de la DDFIP (Direction départementale des Finances Publiques de l’Yonne) ou encore le soutien accru de l’Etat auprès des collectivités locales, comme devait le préciser dans son préambule, Pauline GIRARDOT, la secrétaire générale de la préfecture de l’Yonne.
Des éléments informatifs probants et utiles alors que les charges de fonctionnement, autrefois compensées par la taxe d’habitation, s’envolent au grand dam des élus et de leurs services qui ne savent plus à quels saints se vouer pour trouver de nouvelles recettes…
En parallèle, les présences de la sénatrice Dominique VERIEN – la parlementaire était quasiment chez elle dans son fief, elle qui fut autrefois la maire de Saint-Sauveur-en-Pusaye – ou de Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, président de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre donnèrent du relief supplémentaire à cette première journée de travail qui vit la prestation de belle facture du sénateur du Cantal, Bernard DELCROS, abordant le délicat sujet de la taxation en guise d’ouverture. Bref, des « Entretiens » de bon aloi qui trois décennies plus tard ne cessent de se bonifier au gré des sujets et dont les thématiques sont loin d’être taries…pas comme l’eau, un élément traité le 24 novembre prochain.
Thierry BRET
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L’ultime tour de piste de Jacques BLANCHOT chez GROUPAMA PVL : un au revoir à l'entreprise, mais pas un adieu à la vie publique !
octobre 31, 2023Peut-être est-il un peu plus tendu que d’ordinaire, « Maître Jacques » ? Lui dont la silhouette a incarné durant seize ans les valeurs et le credo territorial de l’assureur mutualiste, tant au sein du groupe régional (Paris Val-de-Loire), que dans l’Yonne, voire plus récemment la Seine-et-Marne. Normal, c’est l’heure de la quille pour cet esthète perfectionniste de la prévoyance, de l’assurance, de la relation humaine et…de la communication. Il aura noué moult partenariats durant ces deux décennies de pouvoir et de management : logique qu’il y ait eu autant de monde venu le saluer pour la « der des ders » !
AUXERRE : On le sent un tantinet nerveux, Jacques BLANCHOT. Pas comme d’habitude où son calme olympien – l’homme s’adonne à la pratique du vélo ce qui a pour conséquence de canaliser les énergies ! - l’aura aidé à faire face aux aléas et autres vicissitudes de son métier. Dommages, sinistres, catastrophes naturelles, accidentologie… : quand on dirige des femmes et des hommes devant faire preuve de réactivité et d’intelligence face à l’urgence de la vie quotidienne, il est nécessaire de posséder des nerfs d’airain !
Mais, là, c’est un peu différent. D’ailleurs, il ne l’avait pas envisagé ainsi en 2007 lorsqu’il accepta ce poste de direction des établissements de l’Yonne. Juste un passage singulier de l’existence où il fait bon apprendre et asseoir ses responsabilités, durant cinq à six ans, sans doute. Que nenni ! Il n’en fut rien du côté de la stratégie mise en place par Olivet, l’axe névralgique interrégional de l’assureur mutualiste qui renouvellera sa pleine confiance en ce personnage atypique, chaleureux et profondément humain.
Seize années plus tard, et parfaitement intégré avec son épouse et ses enfants dans le microcosme icaunais – qui ne connaît pas le fameux Jacques BLANCHOT et l’éclatant de son sourire ?! -, le voici qui met un terme à sa carrière professionnelle ; excellemment bien remplie au fur et à mesure de ses pérégrinations territoriales le conduisant aux quatre coins du département de l’Yonne. Puis, un peu plus tard, de la Seine-et-Marne limitrophe où il officiait avec la même assiduité à ses obligations de directeur d’établissement.
La retraite ? Non, c’est un nouveau chapitre !
Jacques BLANCHOT faisant valoir ses droits à une retraite amplement méritée selon la formule consacrée ? On peine à y croire tant le personnage est dynamique, prompt à résoudre une problématique, transmetteur d’un savoir-faire avec ses équipes – elles lui doivent beaucoup, y compris de la promotion sociale et de belles opportunités –, jeune d’esprit et de corps !
D’ailleurs, le mot « retraite » l’a toujours irrité. Lui, il préfère parler de « nouveau chapitre » de l’existence. Comme si le livre de sa vie ne s’arrêtait jamais au fil des pages afin de proposer de nouvelles aventures à l’intéressé…
Passionné, investi, il va développer inlassablement les activités de GROUPAMA Paris Val-de-Loire avec pugnacité. Se voulant le garant de la promotion de cet employeur, pas comme les autres à ses yeux.
Un chemin de vie qui l’amènera à côtoyer moult élus et représentants du cadre institutionnel de notre territoire. Normal quand on est le porte-étendard d’une entreprise qui réinjecte son chiffre d’affaires sur le territoire où elle exerce son activité. Ce que Jacques BLANCHOT nommera toujours, « l’ancrage territorial » de son groupe au fil de ses innombrables prises de parole face au public.
A la tête d’une équipe de 127 collaborateurs, pour la seule partie de l’Yonne, Jacques BLANCHOT aura su au fil des ans insuffler une inéluctable passion du travail bien fait et accompli, au service de ses sociétaires.
« Etre ancré dans les territoires, ce n’est pas une simple phrase, soulignera-t-il lors de son discours, mais cela correspond bel et bien à un engagement et une réalité. C’est en être aussi un acteur majeur en soutenant nos partenaires de l’agriculture, de l’industrie, du commerce et de l’artisanat, mais aussi les partenaires associatifs et sportifs… ».
Les trois valeurs fortes : proximité, responsabilité, solidarité
Bien sûr, l’orateur du jour ne manqua pas de saluer l’initiative nationale prise par le groupe en matière de sponsoring et sa pérennité à poursuivre son œuvre dans le milieu du cyclisme avec l’équipe pro de Groupama Française des Jeux, chère au tout jeune retraité Thibaut PINOT et à David GAUDU. Localement, Jacques BLANCHOT aura transformé les fruits de sa passion pour la « petite reine » en soutenant les clubs cyclistes du terroir et leurs compétions, à l’instar de la Classique de Puisaye Forterre Souvenir Philippe GERBAULT avec lequel Jacques BLANCHOT entretenait la flamme de l’amitié ou de la Franck Pineau.
De la flamme (olympique cette fois), il en sera aussi question dans la longue intervention du maître des lieux. Avec le soutien à Yonne 2024, celui apporté au RCA ou à l’AJA. Mais, aussi, celui du rôle de mécène culturel tant à Pont sur Yonne (le vieux pont), à Venoy (la rénovation de l’église inaugurée ce samedi 04 novembre), le musée de l’AJA ou encore le château de Saint-Fargeau et ses magnifiques chambres, totalement restaurées.
Lieutenant-colonel de la gendarmerie de réserve, Jacques BLANCHOT a su aussi travailler en étroite osmose avec les représentants de la gendarmerie nationale, la police nationale ou les sapeurs-pompiers. Des actions préventives et pédagogiques auprès des sociétaires de l’assureur mutualiste ont été montées à de maintes occasions autour d’items récurrents comme la cybercriminalité, la sécurité ou le vol. Les jeunes (environ 800 collégiens) n’ont pas été oubliés avec l’opération concoctée avec la Sécurité routière, « Dix de Conduite » reposant sur les fondamentaux du Code de la Route. Avant de s’exercer sur la piste asphaltée du centre Centaure en Seine-et-Marne.
« Les gestes qui sauvent nous interpellent également, ajoute Jacques BLANCHOT de plus en plus volubile derrière le micro, avec le concours du SDIS 89 et de l’UDSP, nous avons déjà formé près de 800 personnes à ces pratiques fondamentales pour épargner des vies. Ces formations vont continuer et s’amplifier au fil du temps… ».
Notons la date du 29 novembre prochain, où GROUPAMA assurera la formation de deux cents personnes dans le cadre de la rencontre de Ligue 2 opposant l’AJ Auxerre à Rouen Quevilly à l’Abbé Deschamps. Sur un registre similaire, l’entité a commencé à équiper ses différentes agences d’un défibrillateur pour sauver une vie, à la suite d’un malaise cardiaque.
« Proximité, responsabilité, solidarité…ce sont les trois valeurs de GROUPAMA que j’ai portées avec fierté, expliquera Jacques BLANCHOT, tout au long de ces seize années… ».
Poursuivre le chemin vers la défense de la territorialité ?
Avant de conclure son ultime tour de piste, l’ancien directeur des établissements de l’Yonne et de Seine-et-Marne présenta sa fidèle équipe, emplie d’émotion ainsi que ses responsables hiérarchiques, venus du Loiret voisin. Avant de présenter son successeur – la tâche sera lourde !! – Ludovic DAME, icaunais de souche, collaborateur durant quatorze ans de Jacques BLANCHOT.
« Je connais son engagement, ses compétences, et son humanisme. Ludovic possède toutes les qualités requises pour réussir sa nouvelle mission après son passage dans la Somme en qualité de directeur… ».
Quid de l’avenir de Jacques BLANCHOT avec l’ouverture de ce nouveau chapitre ? Tiens, tiens, rejoindra-t-il prochainement une confrérie vineuse locale pour en grossir les rangs ? Rebondira-t-il ailleurs dans d’autres sphères associatives ou institutionnelles ? Deviendra-t-il consultant ?
« Vous savez, mon épouse Christine que je remercie de m’avoir toujours soutenue depuis 38 ans, n’a pas l’habitude de me voir à la maison ! ».
Une conclusion en forme de boutade qui correspond bien à la personnalité de ce cadre supérieur d’entreprise performant et meneur d’hommes qui augure sans doute d’une continuité dans l’action citoyenne et territoriale.
Au nom de l’ancrage et de l’attractivité de cette Yonne dont il a su devenir l’un des plus brillants ambassadeurs…
Thierry BRET
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On appelle ce cimetière Dunant ou Saint-Amâtre : la mémoire d’Auxerre y dort pour l’éternité…
octobre 31, 2023Qu’on les surnomme « boulevard des allongés » ou « champ des refroidis » ou qu’on les qualifie plus bourgeoisement de « dernière demeure », les cimetières marquent depuis des siècles le temps qui passe, lieu de fascination pour les uns, d’effroi pour les autres. Ce peut-être aussi un lieu de promenade où le silence fait guide, comme au cimetière Saint-Amâtre à Auxerre, classé parmi les plus anciennes nécropoles urbaines de France.
AUXERRE : C’est un lieu à l’écart du temps et des rumeurs de la ville, comme retranché de la vie des hommes. Que l’on y vienne pour se recueillir ou se promener, le sentiment de sérénité est le même, guidant les pas du visiteur en quête d’un voyage mémoriel au fil des siècles. Plus connu de nombreux auxerrois sous le nom de cimetière DUNAND, son patronyme officiel est Saint Amâtre et son existence remonte à la Révolution, à l’époque où par mesure d’hygiène, l’on transporta les sépultures en dehors des enceintes de la ville. Bâti à l’origine sur un ancien jardin, sous le nom de « cimetière des Capucins », il connut des agrandissements successifs au fil du temps, après le rachat par la ville de vignes mitoyennes et le leg d’un ancien verger en 1837, de la part de celle qui lui donna son nom, Thérèse DUNAND. Plus ancien que son alter ego parisien « Père Lachaise », il s’étend aujourd’hui sur près de 3 hectares, mêlant à la minéralité des tombes, de superbes espaces arborés.
Un espace éternel qui accueille bon nombre de personnalités…
Nombre de figures auxerroises en ont fait leur dernière demeure, à l’image de Charles SURUGUE, ancien maire et doyen des poilus, engagé à l’âge de 76 ans, dont la tombe continue à être fleurie en tricolore par la ville. Qui se souvient que Charles LEPERE, avant de donner son nom à une place du centre-ville, fut avocat, journaliste, député et ministre de l’Intérieur sous la troisième République ? A quelques pas de là, une chapelle aux armes impériales, où repose le capitaine Jean-Roch COIGNET qui fut de toutes les batailles napoléoniennes. La tombe de la famille ROUGET se veut plus discrète, mais devenue une étape incontournable pour tout visiteur épris de poésie, venu saluer Marie-Mélanie, plus connue sous le nom de Marie NOËL, qui sa vie durant, puisa son inspiration dans l’amour et la foi. Pour autant, l’art funéraire se conjugue aussi parfois avec l’anticléricalisme le plus absolu, comme en témoigne la tombe du grand Paul BERT, qui dédia sa vie à la science et à la politique, figé pour l’éternité dans les plis de bronze du gisant né de l’œuvre d’Auguste BARTHOLDI. On dit qu’il fut sauvé de la fonte pendant la dernière guerre, grâce au maire de l’époque, Jean MOREAU, lui aussi enterré ici, qui réussit à convaincre les Allemands de l’inutilité de la chose, la statue étant creuse et peu digne d’intérêt !
De tombe en tombe, une immersion dans l’Histoire…
Mais au fil des allées s’écrit aussi l’Histoire, à l’encre des guerres ayant marqué le vingtième siècle. Comment ne pas être ému par ce résistant mort le 25 août 1944, au lendemain de la Libération de la ville, tombé sous le feu d’une colonne allemande ? Ou par cette famille auxerroise qui perdit ses deux fils à quatre ans d’intervalle, l’un à l’aube de la Grande Guerre, le second à quelques jours de l’Armistice ? Il avait 23 ans, tué dans une embuscade à la Mechta Temar, près de Philippeville, aujourd’hui Skikda, en Algérie. Témoin d’une guerre qui n’avait alors pas de nom et que l’on qualifiait pudiquement « d’évènements »…
Réunies dans le carré militaire, 222 tombes, pour beaucoup non auxerroises, à l’image de ces dix-sept soldats inhumés avec pour seule inscription, « travailleur russe ». En 1917, lors de l’offensive Nivelle, ces « Russes blancs » voulurent rentrer chez eux, hostiles à l’idée de la révolution naissante. Les mutins furent déportés, pour certains condamnés aux travaux forcés, pour d’autres, déplacés en région comme « travailleur », afin de remplacer les hommes partis au front. Morts anonymes qu’une simple croix blanche rappelle à notre mémoire.
L’espoir, en quittant ce lieu de repos, de se croire un instant immortel…
Brigadier des gardes-champêtres, mécanicien retraité du PLM, agent voyageur, receveur des postes… Dans la première partie du siècle dernier, il n’était pas rare de voir gravée au frontispice des pierres tombales l’activité du défunt, ou de rappeler certains traits de caractère, comme cette stèle érigée en mémoire « d’un bon époux et d’un bon père ». C’est bien connu, ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers !
Un peu plus loin encore, cette plaque en « hommage de ses élèves et amis » à un professeur méritant. Epoque heureuse où la profession n’avait à craindre de la camarde que d’être emportée par la vieillesse ou la maladie… Sur une tombe outragée par le temps, un double médaillon, photo d’un père endimanché et d’une petite fille qui n'eut sans doute jamais le bonheur d’apprendre à marcher… Les tombes anciennes font la richesse de cette nécropole qui connut ses premières inhumations en 1793. A l’image de celle de l’ancien archiprêtre de la cathédrale, né à Saint-Sauveur (dans la Manche, pas en Puisaye !), en 1786, trois ans avant la Révolution ! Avec cette inscription, « ici repose jusqu’à la résurrection… ». Aux dernières nouvelles, il attend encore !
Un dernier salut à cet ange au majeur dressé vers le ciel, comme pour montrer au passant le chemin, ou de cet autre qui, la tête entre les mains, semble pleurer sur la folie des hommes…
Voici venue l’heure de reprendre le chemin de la sortie et franchir à rebours le portail du numéro 60 de la rue du 24 août. Heureux privilège des vivants, avec ce doux et futile sentiment de se croire un instant immortel !
Dominique BERNERD
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