« Naviguer avec une feuille de route claire et sans contraintes… » : Paul-Antoine de CARVILLE souhaite ses vœux au Centre hospitalier de Sens
janvier 29, 2025Président du Conseil de surveillance du centre hospitalier de Sens, l’édile local, Paul-Antoine de CARVILLE, s’est plié au jeu de la traditionnelle cérémonie des vœux aux personnels et aux partenaires de l’établissement, lors d’une rencontre publique, placée également sous le sceau de la convivialité, jeudi au beau milieu de l’après-midi. Un exercice où le maire de capitale septentrionale de l’Yonne a rappelé la nécessité d’avoir une forte connexion entre l’hôpital et la municipalité…
SENS : Avant que la directrice du Centre hospitalier de Sens Véronique ROBIN ne présente avec moult détails et slides à l’appui la rétrospective et les projets de son établissement devant une belle assistance de praticiens et de personnels, c’est Paul-Antoine de CARVILLE, premier élu de la commune, qui ouvrit le bal, au pupitre, de cette traditionnelle cérémonie des vœux, comme en il est de coutume chaque année.
Un exercice que l’élu trentenaire maîtrisa à la perfection, y joignant également quelques notes d’humour alors que le contexte qu’il soit économique et sociétal, comme il devait le rappeler, ne berce pas vraiment dans l’optimisme.
Ses propos en témoignent : « le niveau national est assez inquiétant, puisque nous n’avons toujours pas de Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) voté pour 2025, c’est historique ! Auparavant, on savait que ce serait compliqué, mais là, les gouvernements successifs, les ministres successifs ne viennent pas nous aider à projeter l’hôpital et à imaginer le niveau d’activité que nous devrions avoir… ».
Une petite flèche vers le CHU de Dijon
Puis se tournant vers le représentant départemental de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Damien BORGNAT – il est assis au premier rang et écoute très attentivement le discours de l’élu -, Paul-Antoine de CARVILLE y alla de sa petite critique envers le Centre hospitalier universitaire de Dijon.
« Nous avons un CHU qui ne nous regarde pas assez, selon moi, et qui a tendance à beaucoup regarder Dijon et ce qui est autour ! Au niveau régional, d’année en année, nous sommes soumis aux aléas de la venue des internes avec son lot de bonnes et mauvaises surprises… ».
Avec de tels paramètres, difficile en effet de l’avis de l’édile de pouvoir s’appuyer sur cet échelon pour projeter le centre hospitalier vers une direction convenable. Puis, l’analyse du maire de Sens s’attarda sur le niveau départemental.
« On le sait, il y a eu par le passé des tentatives de rapprocher des GHT (Groupement Hospitalier du Territoire), poursuit-il, il y a deux dynamiques qui sont différentes et il est préférable de continuer à travailler sur notre pôle nord, celui-ci s’organise progressivement avec Joigny et Villeneuve-sur-Yonne, plutôt que de parier sur un grand département qui serait éloigné de la réalité de nos territoires… ».
Puis, l’orateur évoqua l’établissement dont il a pu découvrir tous les arcanes depuis sa nomination à la présidence du Conseil de surveillance en saluant le travail pugnace des équipes de soignants et administratives.
« Tant au niveau national que régional, et aussi local, ce sont des couches d’instabilité qu’il faudrait stabiliser. Tant qu’elles ne le seront pas, ce sera très compliqué pour notre hôpital, malgré une très bonne gestion et une activité en progression, de stabiliser l’ensemble… ».
Le symbole fort de la nouvelle maternité à Sens
Une nécessité d’apporter de la confiance et de la stabilité aux équipes professionnelle que ne manqueront pas de relayer les représentants de la presse, venus en nombre sur cet évènement.
Côtés bonnes nouvelles (heureusement il y en avait aussi !), Paul-Antoine de CARVILLE mentionna la remontée de l’activité hospitalière : « nous retrouvons des niveaux d’activité que nous avions connu par le passé malgré le combat de tous les jours des équipes très investies, c’est ce qui contribuera à redresser l’hôpital…. ».
Mais, il y aussi la venue de nouveaux professionnels de santé. Ce qui permet de stabiliser le niveau de services et de les rendre durables.
« Je voudrais également vous féliciter pour la certification, fruit d’un travail collectif, long et intense, ajouta le maire, un résultat qui facilitera l’accueil de nouveaux professionnels à Sens, des cadres, des infirmiers, des médecins, des aides-soignants… ».
Le « Pôle Femme Mère Enfant », inauguré au printemps 2024, fut l’un des évènements majeurs ayant marqué 2024. L’orateur ne put se soustraire à en faire mention lors de sa prise de parole.
« Investir dans une maternité, c’est un symbole extrêmement fort pour une collectivité, dira Paul-Antoine de CARVILLE, notamment avec soixante-dix naissances de plus cette année. Une réelle dynamique au vu du contexte démographique que nous connaissons en France… ».
Une perche tendue pour rappeler la grande campagne fécondation du Président de la République, lancée courant 2024. « Cela n’aura pas trop fonctionné globalement en France, mais chez nous, on a eu pas mal de naissances et même moi, j’y ai contribué personnellement ! ».
Rires de la salle tout en rappelant que le jeune maire de Sens est l’heureux papa depuis deux mois d’un joyeux bambin qui rythme ses nuitées de la prise salvatrice et gourmande de biberons, dès ses premiers cris affamés !
Pas de cannibalisation entre les collectivités pour se piquer les médecins !
Subtil, le maire en profitera au vu de son expérience personnelle de remercier les professionnels de l’hôpital, aux petits soins pour les jeunes mamans !
Avant de conclure, Paul-Antoine de CARVILLE fit un détour du côté de l’hôpital Saint-Jean dont la chapelle est en état de vétusté.
« La directrice de l’établissement, Véronique ROBIN, a fait un travail important avec les services de l’ARS et la Fondation du Patrimoine, afin de sécuriser le site et évacuer les personnes qui y étaient en résidence, et dans un second temps de travailler à un plan de financement pour réussir à sauvegarder l’édifice religieux… ».
La réouverture des chambres de cet hôpital est prévue. « Dès que l’on pourra voter les fonds, précisa le maire, on pourra lancer les travaux au fur et à mesure pour pouvoir sécuriser et réinstaller les personnes… ».
Mais, en toile de fond, l’élu a aussi évoqué la reconversion future de ce bâtiment du fait de son ancienneté.
Quant à la « cannibalisation au nord de l’Yonne » qui verrait à ce que les collectivités se « piquent » entre elles les médecins désireux de s’installer, il n’en est pas question, selon le maire de Sens. Conséquence : un seul groupe travaille entre Villeneuve-sur-Yonne, Joigny et Sens et dans l’intérêt de ses 130 000 habitants. Une étape politique franchie de manière positive, malgré les différences d’opinion ! Le symbole idéal de la réalité politique fonctionnelle, au service des citoyens, uniquement !
Thierry BRET
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Les quais de l’Yonne en travaux à Joigny : c’est parti pour un minimum de deux semaines !
janvier 28, 2025Les travaux d’aménagement des quais de l’Yonne et de la place du 1er RVY ont débuté depuis le mercredi 22 janvier 2025, par des opérations de préparation. Dès lundi, et ce, pour une durée minimum de deux semaines, un décroutage et une mise à niveau du terrain nécessiteront d’occuper un espace allant de l’arrière du marché couvert au restaurant Le Tempo.
JOIGNY : Une modification provisoire du stationnement est à prendre en compte, y compris durant les marchés des mercredis et des samedis (29 janvier, 1er février, 5 février, 8 février). Les commerçants du marché pourront stationner leurs véhicules sur la place de la gare routière qui leur sera réservée.
Le stationnement des visiteurs sera redéployé sur d’autres sites ; une signalétique avec un fléchage sera installée en ce sens en divers endroits de la commune. Les possibilités de stationnement sont : rive gauche (quai de la Butte, quai du Port-au-Bois, rue des Sœurs-Lecoq, quai de l’Hôpital, avenue Gambetta…), sur les quais, avenue Roger-Varrey, sur les boulevards du Nord et Lesire-Lacam…
Après cette première phase, le champ de foire provisoire sera aménagé afin de constituer une aire de stationnement aux visiteurs du marché. A partir de mi-février, les travaux se poursuivront par secteurs, en commençant par l’arrière du marché puis en allant vers l’est. Le stationnement des commerçants du marché sera maintenu durant plusieurs mois sur la place de la gare routière. Pendant toute la durée des travaux, le restaurant « Le Tempo » restera ouvert. Un accès sera aménagé pour s’y rendre…
Communiqué de la Ville de Joigny
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Son « Jardin de soi » se découvre comme un « Jardin extraordinaire » : Christelle LOURY en récital à Monéteau
janvier 28, 2025Il devrait être rempli jusqu’à son trop plein, le « Skénét’eau » ! Logique, en somme, tant l’interprète du soir – elle y proposera d’ailleurs une unique représentation – possède ses aficionados sur son territoire de prédilection depuis douze ans, déjà ! Voir la souriante et rafraîchissante Christelle LOURY sur une scène procure un bien fou. Un antidote efficace contre la morosité et l’inertie ambiantes. Du bien à l’âme qui réchauffe les cœurs en cette période sombre et hivernale…avec des chansons intimes et personnelles nous emmenant dans son « Jardin de soi »…
MONETEAU : Doit-on encore présenter l’égérie de la scène icaunaise ? L’artiste dont le Conseil départemental et feu Patrick GENDRAUD, son regretté président, avaient hissé au rang d’ambassadrice de notre territoire il y a déjà de cela quelques années ? Fidèle à elle-même et à ses sources indélébiles d’inspiration – la grande chanson française dont Edith PIAF ! -, Christelle LOURY nous revient comme une excellente confiserie chocolatée à savourer tranquillement devant un feu de cheminée, un verre de liqueur forte à la main, tout en prenant soin de méditer et de se reposer !
Sa relation avec son public, elle l’a toujours voulue sous le prisme de la convivialité et de l’amitié, chose que l’autrice-interprète de l’Yonne entretient volontiers à travers ses pérégrinations musicales et scéniques. Alors, nous proposer de partager via son nouveau spectacle son « Jardin de soi », sorte d’introspection intimiste dans le fond de ses pensées, n’est pas anodin du tout !
Changement de registre et de cap pour celle qui aimait jusque-là incarner avec sa voix et sa gestuelle les grands noms de la chanson hexagonale, ses références à elle qui ont pour noms, BARBARA, Juliette GRECO ou Edith PIAF, à laquelle elle rendra comme de coutume un hommage appuyé, « elle qui l’accompagne dans tous ses projets et ses défis ». Du moins, c’est le sentiment que la chanteuse icaunaise en a dès qu’elle monte sur une scène, accompagnée de ses musiciens. Que ce soit en France ou ailleurs puisque Christelle LOURY peut s’enorgueillir de posséder un joli palmarès de représentations aux quatre coins de la planète, notamment dans les pays de l’Est ou en Russie.
Un « Jardin de soi » à découvrir entre intimité et drôlerie
Cette fois-ci, pour cet unique récital, qui en appelle nécessairement d’autres, la chanteuse se présentera avec ses propres morceaux, écrits et composés, avec sa guitare acoustique fétiche. Une quinzaine de titres constituant ce « Jardin de soi », dans lequel l’artiste élégante nous invitera à pénétrer. Pour en connaître davantage sur des items qui lui tiennent à cœur comme la condition féminine, la société, l’environnement, les états d’âme, les aléas de la vie et naturellement, l’amour, ce thème intemporel dont les auteurs et les poètes font leurs choux gras dans leurs textes.
Un « Jardin de soi » que Christelle LOURY veut pétillant, coloré, ouvert à chacun, mais aussi drôle et piquant, avec ces textes engageants qu’elle sait mettre en scénographique, étant elle-même comédienne.
On la retrouvera donc sur la scène accompagnée de deux musiciens, les guitaristes Hugues RENAULT et Olivier MESNIER. Un trio tout en acoustique et en arpèges pour nous concocter une ambiance bossa-nova, swing mais aussi ballades ! Bref, un excellent moment pour vibrer à l’unisson à l’écoute d’une très belle voix, incitative à la découverte de son « Jardin de soi ». A la manière de ce que chantait jadis le « Fou Chantant », mettant en valeur son « Jardin extraordinaire ». Monsieur Charles TRENET…
En savoir plus :
Christelle LOURY se produit sur la scène de l'espace culturel Skenét’eau de Monéteau, le vendredi 31 janvier à 20h30, concluant ainsi une résidence artistique de trois jours.
Réservation par téléphone au 03 86 34 96 10 ou directement sur le site internet du Skenét’eau www.skeneteau.fr
Thierry BRET
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Plus de créations et moins de radiations : les raisons d’espérer au Tribunal des Activités économiques d’Auxerre
janvier 28, 2025Solennité. C’est le premier mot qui vient à l’esprit à l’ouverture de l’audience du Tribunal de commerce auxerrois, respectueux d’un protocole dûment instauré à chaque début d’année. Devant une salle comble (plusieurs personnes devant restées debout par manque de sièges), composée pour la plupart de représentants du monde économique et institutionnel, le président Pascal BAILLY a tiré les enseignements de l’activité de l’exercice antérieur, tout en faisant un point sur les évolutions. Naturellement, après le réquisitoire du Procureur de la République Hugues de PHILY, il ne manquera pas de tracer la feuille de route de la nouvelle année judiciaire qui commence…
AUXERRE : C’est une tradition qui mérite le détour. Du fait de la prestance de ces acteurs ayant revêtu leurs robes noires. Et du caractère solennel, de l’instant. Théâtre de cette manifestation depuis des lustres, le tribunal de la capitale de l’Yonne. Il accueille une séance un peu particulière du Tribunal de commerce local, son audience de rentrée de l’année nouvelle. Un évènement, particulièrement suivi par les représentants des milieux institutionnels et économiques du cru. Aux manettes de ce rendez-vous juridique en sa qualité de président : Pascal BAILLY.
Les premiers mots de son intervention veulent déjà clarifier les choses. Et une actualité dont peut s’enorgueillir la ville d’Auxerre !
Des compétences élargies à l’ensemble des acteurs économiques
Depuis le 01er janvier, en effet, douze tribunaux de commerce de l’Hexagone dont celui de la cité de Paul Bert sur les 134 tribunaux exerçant dans le pays ont été désignés pour voir leurs compétences étendues et renommées à titre expérimental, « Tribunal des activités économiques ». Et ce, pour une durée de quatre ans.
Explication de texte du président du nouvel organe : « …cette extension de compétence témoigne d’une reconnaissance par les pouvoirs publics de l’engagement des juges consulaires à trouver des solutions aux difficultés des entreprises et de leurs dirigeants… ».
Jusqu’alors, le traitement des procédures amiables et collectives (plus connues sous les termes de redressements et liquidations judiciaires en autres) était partagé entre le tribunal judiciaire et le tribunal de commerce. D’un côté, les exploitants agricoles, les associations, les professions libérales ainsi que les sociétés civiles relevaient de la compétence du tribunal judiciaire. Quant aux artisans et aux commerçants, cela dépendait de la compétence du tribunal de commerce. S’y traitaient l’ensemble des procédures amiables, les procédures de sauvegarde et celles inhérentes au redressement et liquidations judiciaires.
Avec cette nouvelle dimension doit-on craindre une surcharge de travail pour les juges des procédures collectives et de la prévention ? « Nous mesurons aujourd’hui l’enjeu que représente la responsabilité pour eux d’aborder le traitement des difficultés de nouveaux acteurs de la vie économique avec leurs spécificités, répond Pascal BAILLY.
Puis de rajouter : « N’oublions pas que chaque fois que nous prononçons une liquidation judiciaire, c’est avant tout pour limiter les conséquences d’une entreprise non viable et protéger ses partenaires, ses fournisseurs, ses clients qui a l’issue de la procédure se retrouveront chirographaires avec parfois très peu de chances de recouvrer leurs créances… ».
Gage de la réussite de cette expérimentation qui pourrait in fine s’étendre à l’ensemble de l’Hexagone, les capacités d’apprentissage et d’adaptation des juges en fonction de leurs expériences. L’objectif étant de traiter avec efficacité et humanité tous les entrepreneurs, exploitants, professionnels en difficulté mais aussi de trouver un équilibre délicat entre la préservation des droits des créanciers, la sauvegarde des emplois, et la survie des entreprises viables…
Envolée de 50 % par rapport à 2023 des procédures collectives
Puis, vint le temps de présenter le bilan de l’année judiciaire écoulée. Côté chiffres, 162 audiences ont été tenues à Auxerre. Dans la première chambre, celle du contentieux dont l’objectif est de juger les litiges, en 2024, elle a tenu dix-sept audiences au cours desquelles ont été rendu 46 jugements. Le délai moyen entre l’assignation et la plaidoirie a été de 15 mois, avec des écarts qui vont de un mois à plus de deux ans. D’autres ont fait l’objet de radiation pour défaut de diligences des parties laissant bien sûr à chacune des parties la possibilité d’un « réenrolement ».
Concernant les délais de rendus des jugements après plaidoirie, délibéré et rédaction du jugement, la durée moyenne a été de 33 jours, avec un minimum d’une semaine pour les affaires les plus simples, à deux mois pour des affaires dont la rédaction est plus complexe, notamment au regard du nombre important de pièces à étudier. Tout cela s’est déroulé dans un climat professionnel et respectueux de la part des avocats lors des audiences.
Concernant la seconde chambre, celle de procédures collectives dont le rôle est d’accompagner les entreprises en difficulté ou défaillantes et qui reste un indicateur important du tissu économique local, vingt audiences ont été tenues au cours desquelles, ont été ouverts 150 nouveaux dossiers. Soit 50 % de plus qu’en 2023.
Commentaires du président BAILLY : « cette hausse semble sensiblement supérieure à la moyenne nationale et se compose de quatre sauvegardes et un rétablissement professionnel, 45 redressements judiciaires ce qui représente une augmentation de 61 % par rapport à 2023. Nous avons prononcé cent liquidations judiciaires dont 86 sous la forme simplifiée, sans même tenter un redressement judiciaire sur déclaration de cessation de paiement du dirigeant… ».
Pour autant, faut-il être inquiet pour les années à venir ? Prudent, Pascal BAILLY esquisse quelques éléments de réponse dans un silence de plomb, parmi l’assistance.
« Plusieurs constats ressortent de l’analyse des liquidations judiciaires prononcées en 2024, souligne-t-il, une grande majorité des entreprises liquidées en 2024 étaient jeunes dont plus de 30 % avaient moins de trois années d’existence : elles avaient été créées post-COVID. Moins de 15 % des liquidations judiciaires ont concerné des entreprises créées avant 2010… ».
Autre observation : plus de 90 % des cas de liquidations correspondent à des entreprises qui avaient moins de dix salariés et majoritairement aucun salarié.
En parallèle, dans le cadre de procédures amiables (formulées à la demande du dirigeant), seize ordonnances de mandats ad hoc en 2024 ont été rendus contre six lors de l’exercice antérieur. Il y a eu aussi six ordonnances de conciliations. Des chiffres qui continuent leur progression et qui montrent que le travail de prévention pour faire connaître les procédures amiables, réalisé par le tribunal, mais aussi les experts-comptables et les chambres consulaires, porte véritablement ses fruits.
Des raisons de rester optimiste : la création de nouvelles entreprises
Voulant renouer avec l’optimisme, Pascal BAILLY affirma haut et clair que « malgré la période économique et politique tendue, voire incertaine, beaucoup d’entreprises résistent, d’autres vont bien et s’adaptent à ce nouveau monde ! ».
Une bouffée d’oxygène salvatrice pour les nombreux entrepreneurs présents dans la salle ! Il étaya ses propos en les confirmant avec le nombre des immatriculations au registre du commerce et des sociétés. En 2024, ce sont 591 sociétés commerciales nouvelles qui ont été créées, soit une progression de 11 % par rapport à 2023 et 326 sociétés civiles (soit 19 % de plus que l’année d’avant qui ont été créées). Ce sont également 471 personnes physiques dont 426 microentreprises qui ont été immatriculées au registre du commerce et des sociétés. Au total, ce sont 1 388 immatriculations en 2024 soit 25 % de créations de plus qu’en 2023 (1 054 en 2023). Quant aux radiations, elles n’auront concerné in fine que 635 structures, soit 15 % de moins qu’en 2023. Plutôt encourageant, non ?
Thierry BRET
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Un port d’attache nommé Mayotte à La Closerie : les artistes se succèdent et la collecte dépasse 2 700 euros…
janvier 25, 2025Quelque 180 personnes ont bravé la rigueur hivernale pour assister aux deux spectacles de solidarité organisés par le couple iconique du théâtre de la Closerie, Gérard-André et sa muse, Andrée de SMET en faveur des Mahorais. Tous bénévoles et venus d’horizons divers, les artistes se sont succédé à tour de rôle sur scène, pour un voyage en musiques et chansons aux couleurs d’humanité…
ETAIS -LA-SAUVIN : Pas facile de se livrer à l’exercice de la scène et de « chauffer la salle » lorsque l’on se revendique « chanteur des rues » ! Plus habitué aux foires et autres fêtes de Saint-Vincent, JEAN-MI n’en a pas moins répondu présent quand son ami Gérard-André l’a sollicité et, le « tourneur de manivelle » comme il aime s’appeler, fait pleurer son orgue de barbarie sur des notes mécaniques. Une figure connue de tous, avec son « landau à musique », chapeau melon sur la tête et moustache 1900 blanchie par le temps en bandoulière, qui pour l’heure n’en mène pas large : « un chanteur de rue, d’ordinaire, il est au niveau du public, chanter sur une scène, ce n’est pas trop mon truc… ». Il suffira d’une valse musette avec l’accent d’Arletty, comptant « la romance d’une jeune midinette et d’un « p’tit » parigot », reprise en chœur par le public, pour oublier le trac, « comme de bien entendu » ! Pas de meilleur sésame que le « sirop de la rue », pour soigner les cœurs et les âmes… « La manifestation de solidarité est ouverte ! » Gérard-André, l’hôte des lieux, en « Monsieur Loyal » de circonstance, lance le spectacle. Nul besoin dans la salle d’attacher sa ceinture, il suffit de se laisser transporter, au fil d’un voyage en toute liberté, qui a pour port d’attache, Mayotte !
Le coup de fil à Mayotte en direct de la scène
Musicien icaunais, Alain BOUSSIN a posé sa valise six ans durant à Mayotte, où ses filles et ses petits-enfants demeurent aujourd’hui. Il connaît bien cette petite île de l’océan Indien et partage ses souvenirs avec le public présent : « c’est une île qui généralement ne connaît pas les cyclones, arrêtés par celle de Madagascar. En six ans je n'en ai pas connu un seul. Mayotte, c’est le tiers du département de l’Yonne en superficie pour 350 000 habitants, peut-être 450 000, on ne sait pas trop… ». Allo Mayotte… ? Au bout du fil, Chris, son gendre, pour un point de la situation en direct : « les routes sont toujours impraticables, partout des petits bobos à cause des bouts de tôle, l’eau, ce n’est pas tous les jours et quand elle arrive, on ne sait jamais pour combien de temps. Le plus compliqué est qu’elle n’est pas potable et il y a la queue dans les boutiques pour s’approvisionner… ».
D’autant plus difficile que, les cultures ayant disparu avec le cyclone, tout ce qui se vend est importé, on n’ose imaginer à quel prix ! Educateur de rue, Comorien d’origine, lui et son épouse se sont reconvertis dans l’humanitaire et distribuent jusqu’à 500 repas par jour : « tout le monde ici a été touché, qu’il ait des papiers ou non, que ce soit psychologiquement, physiquement ou financièrement… ». L’île est exsangue et n’en finit pas de panser ses plaies, avec une population paupérisée qui, avant le passage de « Chido » vivait déjà à 80 % sous le seuil de pauvreté. Un département « au rabais » où se cristallisent un peu plus aujourd’hui les tensions autour de la question migratoire, accusée de tous les maux, un sujet entretenu savamment par tous ceux qui depuis quatorze ans n’ont pas tenu les promesses de la départementalisation.
La poésie, une arme pour se révolter contre les maux
« Mon cœur s’est exilé sur une plage de l’océan Indien… ». C’est en chansons et au son du ukulélé qu’Alain BOUSSIN évoque l’île Maurice, après une balade à la guitare et à l’harmonica au fil de la Loire. Des chansons de belle facture et d’écoute agréable… Autre artiste venu en voisin, GÉHEL, pour des compositions personnelles ou des reprises dont il a le secret, aux accents de jazz et de musiques d’ailleurs, comme cette chanson d’Emilie LOISEAU : « on dit qu’il y fait toujours beau à l’autre bout du monde… », des mots qui en cet après-midi de soutien à Mayotte prenaient un sens tout particulier. Il y a chez Thierry MAGNE, comme un petit air du grand « Léo », quand, s’accompagnant rageusement au piano, il fait de sa poésie une arme et de ses mots une révolte. Belle reconversion pour cet auteur-compositeur interprète qui fut un jour, dans une autre vie…, pilote de courses automobiles ! Le programme était des plus éclectiques et « l’Olympia de campagne » d’Etais-la-Sauvin, comme aimait l’appeler le regretté Julos BEAUCARNE a résonné de la voix sublime de la chanteuse lyrique Maud GNIDZAZ, portée par les notes du piano d’Alexandre SAADA. Une voix qui n’est pas sans rappeler celle dont l’artiste a su puiser dans le répertoire pour régaler l’assistance, une certaine Joan BAEZ ! Une dernière pour la route… ? Gérard-André, accompagné pour l’occasion d’Andrée, sa complice, son « amie-amour », sa « Mélinée », a tôt fait de prendre sa guitare et d’entonner un « Temps des cerises » à la fibre communarde, repris en chœur par tous les amis présents : « C’est de ce temps que je garde au cœur, une plaie ouverte… ».
On remet le couvert pour une deuxième journée !
Bis repetita le lendemain, avec d’autres musiciens ou comédiens au programme : Duo Bathyscape, Eugene LAMPION, Emile SALVADOR, Alain BOUSSIN, Gérard-André bien sûr, tous avec la même générosité partagée que la veille. Une solidarité multiforme, que ce soit au travers de la douzaine de toiles mises en vente par l’artiste peintre Jipe VIEREN au bénéfice des Mahorais ou des pots de miel de « Sébastien » qu’il était possible d’acquérir dans les mêmes conditions. Finalement, ce sont quelques 2 760 euros qui ont été collectés pour Mayotte qui seront prochainement remis au Secours Populaire de Nevers. Une somme en deçà peut-être de ce qui était attendu, mais le barde d’Etais-la-Sauvin veut y voir surtout un bilan humain et artistique à nul autre pareil : « c’est un exercice extrêmement difficile que d’être à la fois sur scène et dans la salle, comme tous les artistes présents l’ont fait, tout en gardant sa concentration, très compliqué d’avoir plusieurs artistes en même temps sur scène. D’un point de vue technique, on a sorti le ban et l’arrière-ban, grâce à l’aide de tous… ». Deux superbes après-midis de fraternité, d’amour et d’amitié dont n'aurait pas eu à rougir l’ami Julos, qui écrivit un jour ces mots dans l’une de ses chansons : « Ah, si l′amour prenait racine, dans mon jardin j'en planterais ». Nul doute que du côté d’Etais-la-Sauvin, la récolte aura été bonne !
Dominique BERNERD
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