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La CA de l’Auxerrois choisit SUEZ comme délégataire de sa stratégie « aquatique » : clair comme de l’eau de roche !
juin 08, 2023S’il y avait un chiffre à retenir à l’issue de la décision prise par les élus de l’Auxerrois le 25 mai dernier, ce serait celui-là ! 140. C’est en million d’euros le montant de l’enveloppe budgétaire qui sera investie au cours de ces vingt prochaines années par la Communauté d’Agglomération et le délégataire pour la construction de deux unités de traitement, la rénovation de 140 kilomètres de réseau ou encore l’installation de 35 000 compteurs de nouvelle génération. Quant au partenaire retenu pour mener à bien ces missions, l’Auxerrois a finalement opté pour SUEZ…
AUXERRE : Ils étaient deux opérateurs en lice sur la grille de départ pour espérer enlever le marché. Celui-ci n’était pas n’importe lequel, par ailleurs ! Puisqu’il s’agissait du renouvellement de la délégation du service public (DSP) d’eau potable et d’assainissement de la communauté de l’Auxerrois. Un sérieux dossier pour les deux protagonistes qui avaient postulé à cet appel d’offres. Ils étaient donc les seuls à y prétendre. Avec d’un côté, SUEZ. De l’autre, VEOLIA.
Deux poids lourds de la gestion de l’eau dans l’Hexagone qui se retrouvaient en concurrence frontale pour l’attribution définitive de ce dossier. Or, le suspense aura tourné court lors de la dernière séance communautaire accueillie à Champs-sur-Yonne. La préférence de l’exécutif communautaire revenant à SUEZ ; c’est donc ce mastodonte de la gestion de l’eau qui empochait la mise dans cette partie où chacun avait au préalable fourbi ses armes et ses arguments !
Un contrat de vingt ans pour la distribution, de cinq ans pour l’assainissement…
Hormis les voix discordantes de quelques représentants de l’opposition – dans la pure logique des choses lorsque l’on est dans la minorité ! -, les élus de la CA ont choisi ce nouveau contrat, celui-ci devant courir sur deux décennies ou presque. Car dans les faits, le nouvel accord qui deviendra effectif d’ici peu, c’est-à-dire à partir du 01er juillet 2023, se décompose de la manière suivante : cinq ans pour le volet assainissement, mais vingt ans pour la distribution d’eau potable.
Pourquoi avoir choisi le long terme dans l’approche méthodique de ce dossier ? C’est simple ! Les élus communautaires favorables à ce dispositif se sont positionnés sur la sécurisation et la gestion optimale des ressources en eau potable au cours de ces vingt prochaines années. Une raison à cela : le risque de ruptures d’approvisionnement qui devrait aller crescendo dans les années qui viennent dans l’Hexagone, confronté à de récurrentes périodes de sécheresse, imputable à la mutation climatique.
Concrètement, et c’est cela qui a conforté leurs choix, les élus de l’Auxerrois majoritaires ont joué la carte de la distribution d’une eau potable de qualité – elle est même définie de « premium » - qui soit en permanence disponible quel que soient les problématiques observées au niveau du climat et de ses incidences.
Des travaux à la pelle pour améliorer l’accès à l’eau potable…
Dans un premier temps, débuteront d’importants travaux. Ceux qui concernent la sécurisation des ressources et des réseaux de distribution plutôt vieillissants, c’est-à-dire des chantiers qui seront engagés dès 2025.
Une nécessaire intervention sur le terrain qui est évaluée à 140 millions d’euros, somme investie au cours des deux prochaines décennies par l’Auxerrois et SUEZ.
S’il faudra patienter encore deux années avant d’observer le premier coup de pelleteuse en 2025, les travaux se termineraient dès l’année suivante. Trois principales zones de captage sont ciblées : la Plaine du Saulce à Escolives-Sainte-Camille, les Boisseaux à Monéteau et la Plaine des Isles, répartie entre Monéteau et Auxerre. Y seront érigées deux unités de traitement. Elles permettront d’éliminer les micropolluants tels les pesticides et les résidus médicamenteux – bof, on trouve même cela dans l’eau ! – grâce à des filtres à pression performants. Coût de l’investissement : 18 millions d’euros.
Il est à signaler que les actions menées depuis le début des années 2000 sur la préservation de la ressource dans ces périmètres de captage se poursuivront à l’avenir, en étant amplifiées à partir de nouvelles mesures.
Renouveler chaque année 1 % du réseau de distribution…
Quant au réseau d’acheminement de l’eau potable, il va subir également un sérieux lifting ! Aussi, les tuyaux qui amènent l’eau jusqu’au robinet vont être améliorés. Objectif : il faut optimiser leur rendement et le passer ainsi de 75 % à l’heure actuelle à 85 % dès 2031.
Précision intéressante de Crescent MARAULT, président-maire de la Communauté de l’Auxerrois : « Chaque année, nous allons renouveler 1 % de notre réseau de distribution d’eau, explique-t-il, alors que la moyenne nationale se situe à 0,58 %... ».
Une opération qui représente un investissement de 80 millions d’euros sur les vingt prochaines années. Soit 4 millions d’euros de travaux annuels.
Dans le chapitre des autres réalisations connexes qui sont envisagées afin que ce maillage communautaire fonctionne à la perfection, citons la création d’interconnexions des systèmes de distribution entre Saint-Bris-le-Vineux, Vincelles et Vincelottes, mais aussi entre les réservoirs du haut de Saint-Georges-sur-Baulche et la station météo ainsi qu’entre le réservoir de Chevannes et celui de Vallan.
Tout ceci étant prévu sur 2024. Connecter ces réseaux séparés au réseau principal est la priorité de cette démarche pratico-pratique, afin de garantir la distribution d’une eau « premium » à tous les habitants de l’agglomération. Sur ce point précis, le coût de la manœuvre s’élèvera à 1,3 million d’euros.
Enfin, et pour être tout à fait complet sur le sujet, les ouvrages de stockage se verront gratifier d’une enveloppe de 5 millions d’euros leur permettant d’être réhabilités et adaptés, avec comme conséquence le doublement de leur capacité en 2026. Ce sera le cas, notamment pour le réservoir de Chantemerle.
Une hausse de 6 euros par mois et par famille à partir de 2027…
In fine, quelles seront les conséquences de tous ces aménagements pour le consommateur au bout du robinet ?
La première d’entre elles concerne la pose de compteurs de nouvelle génération. 35 000 de ces appareils seront installés d’ici à la fin 2025. Les habitants de l’Auxerrois bénéficieront donc d’un service d’eau qui sera connecté grâce à un système de « télérelève ». Mais, de quoi parle-t-on, précisément ?
Ce dispositif permettra de recevoir une facturation au réel de l’eau consommée. Exit l’époque hasardeuse et parfois confuse de l’estimation ! Le déploiement de ce nouveau mode de consommation débutera d’ici quelques jours, dès le mois de juillet prochain. Une offre de service nécessitant un investissement de cinq millions d’euros. Autre avantage de ce principe présenté comme vertueux : la détection des fuites en temps réel. Ces fameuses fuites dont il va falloir éradiquer les effets au vu de leurs pertes considérables et coûteuses !
Parallèlement, une Maison de l’Eau sera construite à Auxerre en complément de l’accueil habituel réservé aux clients et des accueils temporaires dans les mairies et les maisons France Services, lors des périodes de facturation. On y trouvera une kyrielle d’informations sur le développement des projets, les investissements en cours et à venir, mais aussi des indicateurs propres à l’amélioration de la qualité.
Reste à poser la question qui brûle toutes les lèvres à la lecture de ce dispositif fortement « aquatique » sur l’Auxerrois : le prix du mètre cube d’eau par mois !
Celui-ci évoluera évidemment à la hausse à partir de 2027 pour 73 % des ménages mais d’une manière très modérée, de l’ordre de six euros par mois et par famille. Ce chiffre est calculé sur la base d’une consommation annuelle de 62 m3, ce qui représente la consommation moyenne de trois quarts des ménages de l’Auxerrois.
Bref, au vu des investissements nécessaires qui garantissent le maintien de la qualité premium et à sa pérennité dans le temps, cette hausse de la tarification semble parfaitement abordable et maîtrisable pour les familles…
Thierry BRET
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Fonds vert : le préfet de l’Yonne Pascal JAN dévoile le tiercé gagnant des premières attributions liées au dispositif
juin 08, 2023C’est net et sans bavure ! La biodiversité et le covoiturage ne s’inscrivent pas encore parmi les priorités essentielles des collectivités qui font la demande du Fonds vert, après la dépose d’un dossier en préfecture. Sur les dix grands items, intégrant le dispositif voulu par l’Etat, virent en tête (et de très loin) la rénovation thermique, la transformation de l’éclairage public et, à un degré moindre, le recyclage des friches.
JOIGNY : Est-ce une surprise en soi ? La rénovation thermique, la transformation de l’éclairage public et le recyclage des friches figurent, et de très loin, dans le trio de tête des dossiers qui ont été déposés par les collectivités de l’Yonne depuis le lancement il y a quatre mois du dispositif Fonds vert. Un processus novateur qui donne l’opportunité à l’Etat de soutenir les initiatives locales et territoriales visant à l’amélioration de la transition écologique et du développement durable.
Profitant de la remise d’un chèque de 500 000 euros à la collectivité de Joigny pour la rénovation thermique de l’un de ses groupes scolaires, l’école Saint-Exupéry – un projet de 1,7 million d’euro de financement de l’Etat au titre de la DETR (1,2 million) et du Fonds vert (500 000 euros) -, le préfet de l’Yonne Pascal JAN s’est fendu d’un point étape très instructif sur le dispositif, quatre mois après le déploiement de la mesure sur le territoire icaunais.
Déjà 72 dossiers dans l’escarcelle de la préfecture…
A date, ce sont 72 dossiers réalisés par des collectivités locales qui ont ainsi été déposés auprès des services préfectoraux. Seize d’entre eux ont déjà reçu la bénédiction urbi et orbi du haut fonctionnaire de l’Etat, Pascal JAN, qui les a rendus recevables à l’enveloppe étatique, soit un total de 8,9 millions d’euros affectés sur le seul territoire de l’Yonne. Ces seize dossiers liminaires représentent un total d’aides de 2,3 millions d’euros. Le reliquat restant pour l’heure en cours d’instruction.
Jugeant ce score de 72 dossiers « plutôt encourageant et positif », le préfet de l’Yonne s’attend à une montée en puissance du nombre de demandes faites par les collectivités d’ici la fin de l’année ; sachant que l’enveloppe initiale de 8,9 millions est encore loin d’être épuisée.
Naturellement, mais pouvait-il en être autrement dans le choix des collectivités, cette première somme de dossiers porte pour l’essentiel sur des travaux de rénovation thermique des infrastructures (28), le changement de l’éclairage public en mode moins consommateur d’énergie (28) et la revalorisation des friches (10). Une manière peut-être de contourner la récurrente problématique des ZAN (zone artificialisation nette) qui préoccupe moult élus ruraux.
Le covoiturage et l’encouragement de la biodiversité ne font pas recette…
A contrario, quelques-unes des dix thématiques prévues par les Fonds vert ne font absolument pas recette auprès des collectivités demandeuses des fameux subsides. C’est le cas, notamment, de la prévention des incendies de forêt – « un effort est à faire sur ce sujet insiste Pascal JAN » -, de la prévention des inondations ou encore de la renaturation des villes. Etonnant alors que ces items se rapportent directement aux effets induits des changements climatiques.
Quant à la mobilité douce, elle ne semble pas faire florès non plus dans les alcôves municipales où l’encouragement du covoiturage se traduit par le dépôt d’un seul et unique dossier de soutien officiel à ce jour !
Bref, en matière de transition écologique et environnementale, le chemin est encore long pour qu’évoluent positivement les mentalités de nos élus territoriaux et de leurs administrés même avec des subventions étatiques à la clé !
Optimiste, Pascal JAN estime toutefois que ces dossiers se réduisant néanmoins aujourd’hui à la portion congrue devraient arriver de façon plus conséquente en 2024 avec la continuité du dispositif.
Il est à noter que l’encouragement à la préservation de la biodiversité n’a connu aucun écho parmi les 72 dossiers déjà déposés. Un sujet pourtant ô combien crucial dans nos campagnes que portent haut au quotidien les voix des écologistes.
Là encore, Pascal JAN fait montre d’optimisme, espérant un recentrage des futurs dossiers à venir vers ces orientations primordiales à la sauvegarde de la planète, et de ses habitants.
La sobriété énergétique, la vraie solution qui nous concerne tous ?
« Nous sommes dans une dynamique positive, affirme Pascal JAN, plutôt que de recevoir des projets en trop grande quantité, il est judicieux de collecter des projet de qualité… ».
Le porte-étendard de l’Etat sur notre territoire aura insisté également sur l’importance d’initier ces projets à l’aide de ce fonds : « L’Yonne doit s’inscrire dans cette démarche de transition écologique et environnementale. Forcément, le faire signifie profiter de progrès économiques et sociaux à terme. Au bout du compte, il y aura des gagnants et des perdants sur cette thématique : autant se situer dans la première catégorie… ».
On sent bien que le préfet a envie de doper l’attractivité de ce territoire dont il accompagne la gestion depuis plus d’un an. Un mot cher à ses yeux ! « Il faut agir aujourd’hui et prévoir pour demain, précisera-t-il un peu plus tard lors de son exposé.
Nonobstant, le vrai cheval de bataille de cette politique tous azimuts de l’Etat envers la transition écologique repose sur un principe vertueux fondamental : la sobriété énergétique. L’un des leitmotivs préférés de Pascal JAN qui ne manquera pas de l’aborder avant de conclure ce bilan intermédiaire sur le Fonds vert.
« C’est l’ultra priorité de l’urgence écologique… ». Une priorité que doivent s’approprier coûte que coûte nos concitoyens dans leurs gestes journaliers. La seule véritable attitude responsable de notre société ?
Thierry BRET
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« Chaud devant ! » : la filière viticole est en pleine réflexion face aux effets du changement climatique dans l’Yonne
juin 07, 2023Faudra-t-il un jour remplacer le cépage emblématique de la Bourgogne qu’est le pinot noir, par une variété plus adaptée à la hausse des températures annoncées ? C’est l’un des sujets sur lesquels se sont penchés les participants à la table ronde organisée à l’Abbaye Saint-Germain, sur l’avenir de la viticulture, dans le cadre de la manifestation « Fleurs de vigne ».
AUXERRE: Selon une enquête de l’INRAE (Institut National de Recherche en Agriculture, alimentation et Environnement), plus de la moitié des régions viticoles existantes pourraient ne plus être adaptées à la culture de la vigne, en cas de réchauffement climatique supérieur à deux degrés. Voire 85 % des surfaces, en cas de scénario catastrophe où la température moyenne augmenterait de quatre degrés… ! Les plus optimistes pourront toujours rétorquer qu’en revanche, d’autres régions ou pays deviendront alors plus propices à la production de vin. Mais, même si certains se sont déjà lancés dans l’aventure, comme au Mont-Saint-Michel, où poussent déjà des plants de chardonnay, ou plus loin encore, avec l’exemple de la maison de champagne Taittinger, implantée en Angleterre où elle cultive depuis six ans 49 hectares de vigne dans un pays où la bière est reine, est-on pour autant prêt à déguster et apprécier un bourgogne élaboré à Maubeuge, même si « le clair de lune » y est plus beau que nulle part ailleurs ?
L’effeuillage à proscrire dans les vignes ?
Dans l’Yonne, les acteurs de la filière viti-vinicole ont depuis longtemps pris conscience des conséquences de la hausse des températures, confrontés notamment à des vendanges de plus en plus précoces. Certaines techniques culturales comme l’effeuillage sont aujourd’hui remises en question, pour mieux protéger les raisins des rayons du soleil, comme l’explique Sophie WOILLEZ, vigneronne dans le Vézelien : « je m’étonne encore de voir des vignerons effeuiller sur la Côte de Beaune et mettre à nu leurs vignes fin juillet. Aujourd’hui, je ne prends plus du tout le risque de faire ça ou alors une semaine avant les vendanges… ».
Le pinot noir et le chardonnay, cépages ancestraux ayant bâti l’identité du vignoble bourguignon sont-ils appelés à se voir remplacer un jour par des variétés plus résistantes à la chaleur comme la syrah ? Vigneron à Saint-Bris-le-Vineux, Bruno VERRET est également président du syndicat des Bourgognes et s’interroge : « ces deux cépages représentent un peu le poids de l’Histoire pour la Bourgogne, mais en même temps il ne faut pas que ce soit un boulet ! Que cela nous coupe de la volonté de changer, entrainant l’appellation vers le bas… ». Voyant en l’aligoté un atout pour la Bourgogne : « un cépage purement bourguignon qui a souvent été décrié mais qui avec des millésimes plutôt chauds, est très intéressant et connaîtra peut-être un nouvel avenir ».
En perspective également, de nouveaux assemblages, comme avec le sacy, un cépage autrefois très répandu dans le département.
Rendre les rouges moins taniques, plus frais…
Comment avec un thermomètre qui s’emballe maintenir la typicité des vins alors que par un effet mécanique, la hausse des températures fait monter le taux de sucre des raisins et par conséquent l’alcool potentiel, entraînant de facto une diminution de leur acidité ? Journaliste au « Monde », spécialiste du vin, Laure GASPAROTTO pour sa part, mesure l’effet positif de la chose : « grâce au réchauffement climatique et au soleil, plus besoin de chaptaliser les vins comme il y a encore trente ans. Le pinot noir aujourd’hui donne des vins très riches, très ronds, c’est aussi à nous consommateurs, de nous adapter à ce que nous donne la vigne, comme notre corps s’adapte à la chaleur… ».
Voyant dans l’engouement des consommateurs pour les vins de Bourgogne en général, le fait d’une « fraîcheur » plus marquée que dans le Bordelais : « grâce à des élevages moins longs et une moindre utilisation de fûts, l’on cherche à rendre les rouges moins taniques, moins charnus, plus frais, correspondant plus à l’attente des consommateurs… »
Les vins de Bourgogne sont-ils trop chers ?
Restaurateur à Chablis, descendant d’une famille emblématique de vignerons d’Irancy, Fabien ESPANA s’insurge en faux contre cette affirmation : « on a tout en Bourgogne ! Du plus grand au plus petit, cela va de la Romanée Conti à des appellations régionales à 7 ou 8 euros. Le choix est éclectique et si un Meursault ou un Pouilly, sont effectivement très chers aujourd’hui, ils agissent comme des phares, entraînant tout vers le haut, permettant de vendre un Bourgogne 10 à 15 €, ce qui n’était pas le cas il y a encore vingt ou trente ans… ».
Et pour le producteur, l’assurance d’un juste prix récompensant le travail accompli. Avec toujours en toile de fond, l’équilibre à trouver selon les volumes récoltés, rappelle Bruno VERRET : « La Bourgogne ne sait plus stocker, on l’a bien vu avec des années comme 2017 et 2018, où tous les cours se sont effondrés… ».
Sur le même thème, Laure GASPAROTTO explique l’envolée spéculative de certains grands crus, comme « la conséquence de toutes petites récoltes, à l’instar de ce que l’on a connu en 2021. Je nous souhaite bien sûr beaucoup de vin dans les prochaines années, mais je sais aussi que cela poserait beaucoup de problèmes à certains… ».
En savoir plus
Oui le monde du vin compte de plus en plus de femmes… Et alors ! « L’avenir de la viticulture est-il féminin ? » … Mauvaise pioche pour Antonio RODRIGUEZ, journaliste à l’AFP et modérateur de la table ronde, avec cette réplique de Sophie WOILLEZ en retour : « Je déteste que l’on me pose cette question ! Pourquoi faut-il encore une fois « genrer » la profession ? Trouvant « génial » le fait que la viticulture se féminise de plus en plus, mais sans y voir de symbole particulier : « tout change et c’est tant mieux, pour autant, la femme n’est pas l’alternative pas plus que l’homme ! ». Rappelant au passage qu’il y a encore une trentaine d’années, les femmes ayant leurs règles se voyaient interdites de caves, « car cela faisait tourner les vins ! ». Laure GASPAROTTO pour sa part, témoignant d’un changement de vocabulaire dans la sphère viticole, se remémorant ses débuts de dégustatrice, lorsque l’on évoquait alors « des vins qui comme une femme, sont à réchauffer entre les mains » ou certains millésimes « qui avaient de la cuisse ! ». Un exercice sémantique qui ne rime plus avec sexiste et c’est tant mieux !
Dominique BERNERD
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Dimitri MORIN reçoit le titre de « Maître Artisan » à la Chambre de Métiers : le succès d’un « bébé artisan »…
juin 05, 2023Qualifié affectueusement de « bébé artisan » par le président de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat de l’Yonne - le jeune homme a créé sa société en 2017 avec la bénédiction de Jean-Pierre RICHARD qui a suivi ses premiers pas -, Dimitri MORIN a décroché la lune en obtenant le titre de « Maître Artisan » avec une joie communicative dont il a gratifiée le parterre d’invités du lancement de la Semaine de l’Artisanat du Tourisme, première édition, qui se déroule en Bourgogne Franche-Comté jusqu’au 10 juin…
AUXERRE : Le nom de son entreprise se nomme « Le Bon Rouleau 89 » ! Tout un programme en somme pour ce jeune artisan, peintre en bâtiment de son état, qui exerce son savoir-faire à Chevannes mais aussi dans ses proches alentours au gré de chantiers depuis 2017, date à laquelle il a porté sur les fonts baptismaux de la création sa structure professionnelle.
« Dimitri, je le connais depuis très longtemps, dira de lui un Jean-Pierre RICHARD volubile, à la manœuvre lors de la cérémonie inaugurale de la Semaine de l’Artisanat du Tourisme, une première dans le sérail mettant en exergue les lauréats du fameux label « Artisan du Tourisme de l’Yonne ».
« C’est un peu un « bébé artisan » mais qui est très prometteur, glisse même en plaisantant le président de la chambre consulaire départementale.
Nommé « Maître Artisan » pour la qualité de son travail – une distinction émérite et reconnue par ses pairs qui se traduit pas la pause d’un grand A sur la devanture de son lieu de travail -, Dimitri MORIN a reçu le sacro-saint diplôme le récompensant au terme d’une cérémonie conviviale où une vingtaine d’artisans du territoire reçurent des mains des officiels (politiques et institutionnels) leurs précieux labels mêlant artisanat et tourisme.
Thierry BRET
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Franchement, ils y croyaient les supporters de l’AJ Auxerre avant le coup d’envoi de la trente-huitième journée de Ligue 1. Une journée synonyme de délivrance pour les uns, les Nantais heureux vainqueurs du SCO Angers, une journée synonyme de malheur pour les Auxerrois, condamnés à revoir la pratique de leur football à l’étage en dessous de l’élite nationale…Ainsi va la loi du sport.
Lundi
Nombre de visiteurs de « Fleurs de vigne » sont passés par l’Abbaye Saint-Germain à Auxerre où les attendaient plusieurs ateliers ludiques et pédagogiques, parmi lesquels la célèbre « Cave aux arômes » du BIVB. Une superbe balade à la fois visuelle et olfactive pour partir à la découverte des différentes familles aromatiques des vins de Bourgogne, avant d’entamer verre en main les dégustations. Mais que la COVID semble loin à voir tous ces visages se pencher sans retenue au-dessus des « dames-jeannes » de verre, y enfouissant le nez pour mieux en apprécier les arômes… Un scénario que l’on aurait eu peine à imaginer il y a encore un an. Pourvu que ce maudit virus n’aime pas le vin !
Mardi
A l’issue des élections locales de dimanche dernier en Espagne, le parti ultranationaliste Vox s’impose comme troisième force politique du pays, appelé à gouverner dans de nombreuses villes et régions. Moins de cinquante ans après la mort de FRANCO, c’est un succès sans précédent pour l’extrême droite et pour ce parti populiste qui en une dizaine d’années aura connu une ascension fulgurante auprès d’un électorat sensible au discours radical contre les immigrés, pilier de leur programme. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, ils furent plus de cinq cents mille réfugiés à traverser les Pyrénées, fuyant la répression franquiste, avec l’espoir de trouver asile dans la patrie des Droits de l’Homme. Des migrants accusés eux aussi de tous les maux, taxés « d’envahisseurs » dans les discours les plus cocardiers et dont une grande majorité eut le triste honneur d‘inaugurer les camps d’enfermement français. Combien de descendants de ces lointains aïeux, parmi les électeurs du parti Vox ? Oubliant que la mémoire n’est que le présent du passé…
Mercredi
Dans son édition de ce jour, le quotidien « Libération » revient sur un drame ayant marqué la paisible ville de Libourne en décembre dernier : la découverte du corps momifié d’une septuagénaire morte dans la solitude la plus totale à l’été 2019, sans que quiconque depuis ne s’interroge ou s’inquiète sur son sort. Pas même un fils ou une sœur, retrouvés depuis, avec qui la victime était semble-t-il, en rupture familiale. Dans un rapport publié en début d’année, l’association « Petits Frères des Pauvres », fait état de 14 personnes âgées de 62 à 93 ans, ayant été retrouvées ainsi bien après leur décès, entre deux et trois ans pour certaines. Une fin de vie dans l’oubli et une mort sociale avant la mort, à l’abri des consciences et d’un peu d’humanité…
Jeudi
En Corse, le maquis n’est pas le seul à flamber l’été venu, les additions des restaurants grimpent au même rythme que le thermomètre. Une hausse moyenne de 30 % a ainsi été constatée par comparaison avec l’an dernier et il n’est plus rare désormais de se voir facturée une simple salade de tomates plus de 15 euros ou un poisson juste sous la barre des 40 euros. Un véritable « coup de fusil » auquel les « pinzuti », du nom donné aux touristes en Corse, sont parfois confrontés au sens propre du terme, à voir ce panneau de bienvenue, criblé de plombs en Balagne…
Vendredi
Le bio recule dans les paniers et les caddies. A peine 6 % des courses alimentaires contre plus du double dans certains pays comme le Danemark ou l’Autriche. Et ce, pour la deuxième année consécutive… Les agriculteurs et producteurs ayant touché des primes à la conversion, pour intégrer la filière, devront-ils demain réclamer des aides à l’Europe pour repasser en conventionnel ?
Samedi
C’était jour de vernissage ce samedi à l’Abbaye Saint-Germain. Comme de tradition, les élèves de l’Ecole des Beaux-Arts présentaient leurs travaux (exposition à voir jusqu’au 26 juin prochain), avec pour thème cette année : la paréidolie. Qui n’est pas, comme chacun le sait, une maladie, mais le fait de percevoir au travers d’une illusion d’optique stimulant l’imaginaire, une forme humaine ou animale dans un nuage, un dessin, ou toute autre peinture… Et comme de tradition aussi, la manifestation s’est ponctuée par un pot de l’amitié offert par la municipalité. Récession oblige, à moins que les caves municipales ne soient « à sec », cette année, c’est avec des « cubis » de « vins issus de la Communauté européenne », qu’ont trinqué les participants. Pour le moins surprenant, à peine plus d’une semaine après « Fleurs de vigne »… Comme quoi il n’y a pas que le « gros rouge » qui fasse tache !
Dimanche
L’AJA qui rit, l’AJA qui pleure… Une dernière journée de championnat qui joue avec les nerfs des supporters, comme l’an dernier, mais au scénario bien différent du dénouement heureux connu à Saint-Etienne. Manifestement, le RC Lens n’a pas entendu cette supplique d’un supporter de l’AJA au passage du bus des joueurs sang et or : « on y va mollo les gars, cool, vous êtes déjà en vacances… » Les bleu et blanc ont le blues après cette redescente en seconde division et ce matin, toute une ville et tout un département se sont réveillés avec la gueule de bois !
Dominique BERNERD
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