Lorsque je me promène un peu partout en France, j'aime y lire la PQR (presse quotidienne régionale), le plus souvent dans un bistrot, en dégustant un café matinal, parfois pas terrible au palais ! C'est donc grâce à « L'Yonne Républicaine » que récemment j'ai appris cette bonne nouvelle. Merci à ses localiers qui parcourent villes et villages à l'affût d'infos intéressantes, l'appareil-photo - ou plutôt le portable désormais ! - en bandoulière...
BRIENON-SUR-ARMANCON : Raison de plus pour prendre la direction de Brienon-sur-Armançon, cité bordée par la voie ferrée « PLM », mais aussi par le canal de Bourgogne. La localité ressemble à bon nombre de bourgs français avec ses commerces fermés, mais aussi des façades qui ne souffriraient pas d'un petit ravalement. Juste histoire de comprendre : pour l'instant « Le Balcon » se nomme encore par enseigne interposée « Le Milan ». Mais bientôt, il retrouvera son nom originel. Les stylos, commercialement offerts aux convives, sont là pour l’attester ! Ce nom aurait déjà été celui d'un restaurant local au XIXe siècle, une info à vérifier cependant…
Une mention spéciale pour les serviettes !
Le rallumage des fourneaux de ce café-restaurant local est des plus récents. A l'entrée côté gauche, trône un imposant comptoir d'un rayonnant Formica (clin d'œil à la visionnaire chanson « La Montagne » de Jean FERRAT). Quelques piliers de bar y sont installés et devisent paisiblement sur l'air du temps. L'un d'entre eux sort de sa poche un moderniste mini-éthylotest, qu'il laisse d'ordinaire dans sa voiture.
La salle à la peinture récente est plutôt lumineuse. Mention spéciale pour les serviettes en in-tissé, plutôt que des modèles en papier moins chers, mais inutilisables. Le menu du jour (entrée, plat et dessert) est proposé à 15 euros avec deux choix.
Un sacré baratineur de comptoir…
En entrée, je choisis les crudités. Elles sont bien assaisonnées : on pense aux carottes râpées faites maison. Il y a des carottes délicieuses, endives et tomates (pas encore de saison, mais correctes cependant). Le pain est bon. Arrive alors un quatrième convive. Aussi bavard que baratineur, il annonce au public composé....d'un unique spectateur, qu'il fut à la fois décorateur d'art réputé et manager de restaurant. Il ne manque plus à ce CV prolifique que la mention de pilote de ligne ! Sait-on jamais. C'est rigolo les baratineurs : tentent-ils de convaincre leur auditoire, eux-mêmes ou bien les deux ?!
Une truite à faire émerger des souvenirs d’enfance…
En plat du jour, le choix s'opère entre boudin aux pommes et truite aux amandes. La mention de ce dernier mets me ramène petit garçon, à la fin des années 60, début 70, lorsque nous allions au restaurant le dimanche avec mes grands-parents (chez « Fifine » à Pamfou (Seine-et-Marne), sur la RN5 entre autres) où ce plat aujourd'hui quasi disparu était l'une des grandes vedettes des cartes d'alors.
Va pour la truite ! L'assiette arrive avec cette bonne odeur caractéristique de beurre-noisette, parsemé aussi sur les pommes à l'anglaise. Franchement, cette truite saumonée est bonne ; et je me régale comme voici quelques dizaine d'années.
Seulement quatre à être attablés, l’injustice…
La poire à la bourguignonne en dessert est goûteuse, le vin l'accompagnant étant sirupeux, assaisonné et non acide. Quelques lichettes de feuille de menthe parsèment l'assiette. La patronne est aimable et s'enquiert de la satisfaction des trop rares convives.
Ce mercredi de mi-mai, nous n'étions que quatre attablés. C'est aussi injuste qu'anormal. Ces cafés-restaurants sont de moins en moins nombreux en France, l'Yonne ne faisant hélas pas exception à cette baisse drastique constatée. Soutenons ces courageux entrepreneurs en les faisant travailler, surtout lorsque c'est bon : ce qui est le cas ici.
Puissent ces quelques lignes, leur apporter de nouveaux clients dont - pourquoi pas ? - les élus municipaux !
Contact :
Café-restaurant Le Balcon
02, Place du 13 mai (c’est proche de l'ancienne halle du marché et stationnement facile)
89210 BRIENON-SUR-ARMANCON
TEL : 03.86.91.12.13.
Menu-déjeuner à 15 euros.
Gauthier PAJONA