Aujourd’hui, l’Ukraine. Demain, à qui le tour ? Quatre jours auront suffi pour renvoyer l’Europe (le monde ?) vers les affres impensables de ces conflits barbares qui salissent l’Humanité. De ceux qui occasionnent d’innombrables pertes et détruisent une société. Broient des familles entières, tuent les fils et les pères, les cousins et les oncles. Sans omettre les femmes et leurs enfants. Anéantissent des populations qui n’ont que deux optiques envisageables en guise de solutions : l’exode sur les routes ou prendre les armes.
Et si demain, nous autres, les Européens de l’Ouest, vivions sous le joug du dictateur paranoïaque de Moscou ? Que ferions-nous ? Au vu de la tournure des récents événements, cette question, beaucoup se la posent. A date, ce sont nos « frères », dans leur large majorité résolument pro-européens, qui en paient le tribut le plus lourd. Pilonnés sans répit par des armes de destruction massive. Envahis par une force d’occupation qui n’est pas la bienvenue, elle qui prétend « maintenir la paix et libérer des néo-nazis et des drogués qui les gouvernent » les populations en proie à un « génocide » !
Ces mots sont ceux prononcés par Vladimir POUTINE, lui-même ! Un président d’une fédération des républiques de Russie (un grand pays) en proie à un délire schizophrénique existentiel patent.
Un homme enfermé depuis deux ans du fait de la COVID dans son « bunker » de la Place Rouge (tiens, tiens, cela ne vous rappelle pas un autre triste sire de sinistre mémoire de l’Histoire) qui a perdu le sens des réalités. Un homme prêt à tout pour en découdre avec la Terre entière (à quelques exceptions près, tout de même), et qui se trompe d’époque, confondant impérialisme et modernisme, autocratie et démocratie, liberté de pensée et privations (celui de son peuple qui n’ose s’exprimer et qui vit dans une rare précarité économique), un homme qui ne respire que pour la haine et la guerre. Pointant du doigt l’ennemi héréditaire : l’Occident.
Pouvons-nous admettre les vociférations nucléaires à peine voilées sur l’Occident ?
Faut-il croire cet individu lorsqu’il évoque le principe de négociations avec la présidence ukrainienne en vue d’un cessez-le-feu sur un terrain où la neutralité rime avec complicité, c’est-à-dire la Biélorussie, autre théâtre de jeu ubuesque d’un pauvre pantin tout acquis à sa cause ?
Peut-on encore accorder un zeste de confiance à ce digne héritier de Staline qui menace la Finlande et la Suède d’interventions militaires appropriées si ces pays, dont l’indépendance n’est plus à démontrer, demandaient leurs adhésions à l’Alliance Atlantique de l’OTAN ?
Doit-on accepter sans bouger le petit doigt que ce chantre du totalitarisme névrosé, arguant de sa supériorité militaire à tout crin, allant même jusqu’à nous menacer à demi-mots de représailles nucléaires, puisse souffler le chaud et le froid sur nos existences pacifiques à sa guise et selon ses caprices du jour ?
Bien sûr que non ! Quatre jours après avoir lancé dans le grand marigot puant de la guerre ses troupes d’élite pour conquérir l’Ukraine et renverser son gouvernement élu démocratiquement, force est de constater, qu’au-delà du bilan humain (terrible pour sa propre armée), les résultats tactiques et stratégiques du maître du Kremlin sont très loin des objectifs escomptés avant le conflit.
Placer la Russie au ban de la communauté internationale…
Non seulement, le gouvernement de Kiev dirige toujours le pays avec bravoure et fierté. Mais, en outre, l’ennemi public numéro un, le « comédien » président Volodymir ZELENSKY, lui tient tête avec panache et courage !
Un acteur qui, certes, a pris les rênes de la gouvernance grâce à la volonté du peuple et des suffrages, qui vient de gagner l’estime de la communauté internationale, en symbole de la résistance unifiée autour de ses partisans. Un comédien, un vrai, qui mériterait d’obtenir tous les Césars et les Oscars du monde parce qu’il ne fait pas semblant dans son rôle de héros, défenseur de son peuple et de ses libertés…
C’est là, la première erreur du président russe. Les risques d’enlisement sont énormes car le conflit ne fait que commencer. Vladimir POUTINE voulait son « Afghanistan », à coup sûr, il va l’obtenir !
Seconde absurdité analytique : la faiblesse supposée de l’Europe et de l’OTAN. Qui montrent les dents depuis quatre jours, en renforçant leurs dispositifs militaires aux frontières de l’Est, en envoyant les devises et les moyens de combattre de manière défensive l’invasion russe en Ukraine. POUTINE souhaitait la division de ce vieux continent démocratique aux pieds d’argile ? Que nenni !
Il a eu pour réponse une bordée de contraintes économiques et financières qui vont le priver lui, et les oligarques affidés à sa cause, une poignée de nantis, d’une manne capitalistique fondamentale. Un robinet précieux aux effets gigognes à long terme.
La troisième erreur, la plus grave, c’est d’être mis au ban de la communauté internationale. Les milieux sportifs ont été les premiers à réagir. Avec fermeté et sans état d’âme pour sortir des instances évènementielles la Russie (et la Biélorussie, au passage). Un sillage qu’il serait bon d’appliquer à toutes les strates environnantes qui nous tiennent à cœur et qui possèdent une réelle influence en termes d’images et de relations publiques : la culture, les arts, les jumelages, l’éducation, les sciences, etc.
Il a beau avoir fait « KGB troisième année », Vladimir POUTINE est devenu depuis le 24 février 2022, date à jamais gravée dans l’histoire, un paria de notre société.
A exclure désormais de toute institution internationale. Avec lequel, il ne faudra plus jamais composer. Il est grand temps de soutenir, a contrario, la diaspora et celles et ceux de ces citoyens russes, innombrables victimes quotidiennes de la répression, qui osent avec beaucoup de courage et de pugnacité descendre dans les rues pour défier les forces de l’ordre en dénonçant les mensonges de cette propagande, venue d’un autre âge. Celle de la bêtise humaine, à la recherche du pouvoir absolu et qui entraîne irrémédiablement le monde vers la chute…
Aujourd’hui, peuples européens et du monde, nous sommes tous des Ukrainiens ! Alors, résistons !
Thierry BRET