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La France va reconnaître l’Etat de Palestine ce lundi à New York : mobilisation de l’AFPS 89 dans les rues d'Auxerre

« Une cinquantaine de représentants de l’AFPS 89, l’Association France Palestine Solidarité 89, ont occupé les rues auxerroises le temps d’une manifestation ce samedi dénonçant les exactions continuelles menées par le gouvernement de Benyamin NETANYAHOU à Gaza et en Cisjordanie… ». « Une cinquantaine de représentants de l’AFPS 89, l’Association France Palestine Solidarité 89, ont occupé les rues auxerroises le temps d’une manifestation ce samedi dénonçant les exactions continuelles menées par le gouvernement de Benyamin NETANYAHOU à Gaza et en Cisjordanie… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

C’est aujourd’hui que la reconnaissance par la France de l’Etat de Palestine s’officialise depuis la tribune des Nations Unies à New York. De son côté, l’association « France Palestine Solidarité 89 » a organisé un rassemblement samedi dans les rues d’Auxerre, dénonçant, selon les termes utilisés, « le génocide en cours à Gaza et la colonisation en Cisjordanie occupée ».

 

AUXERRE : Lors d'une conférence internationale coprésidée par la France et l’Arabie Saoudite à New York, ce lundi 22 septembre, Emmanuel MACRON et les dirigeants de neuf autres pays, dont le Canada, le Royaume-Uni, l’Australie, le Portugal et la Belgique, doivent reconnaître officiellement l’État de Palestine. L’Élysée présente cette décision comme une réponse stratégique à l’impasse diplomatique actuelle au Proche-Orient, avec un objectif clair : relancer le processus de paix sur la base de la solution à deux Etats.

« C’est la meilleure façon d’isoler le Hamas », a justifié le président français lors d’un entretien à la télévision israélienne, rappelant que 148 pays membres de l’ONU avaient déjà reconnu la Palestine. Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud ABBAS, se félicitant pour sa part de cette reconnaissance, qu’il voit comme « un pas vers une paix juste et durable », là où Israël, par la voix de son ministre des Affaires étrangères la condamne, évoquant une « légitimité du terrorisme ».

Selon un sondage, 53 % des Français approuvent la reconnaissance de l’État palestinien. Mais cette majorité reste fragile et révélatrice de fortes divisions politiques et générationnelles. Si le soutien est très marqué chez les électeurs de gauche (83 %) et la majorité présidentielle (70 %), les sympathisants du Rassemblement national s’y opposent pour leur part massivement (78 %). L’âge joue également un rôle déterminant : 69 % des 18-24 ans soutiennent la décision, là où les générations plus âgées expriment davantage de réserves.

 

 

 

Il y a des Israéliens qui aiment les Palestiniens…

 

Mais, quid du sort des otages et du redéploiement de l’autorité palestinienne ?
Ce samedi après-midi, en haut de la rue du Temple, l’Histoire semblait se télescoper, mêlant les accents « d’Auxerre Médiévale », à l’actualité tragique du Moyen-Orient. Un face à face tendu à en juger par les échauffourées verbales entendues après qu’un agent de la mairie ait tenté d’arracher la banderole tendue par les manifestants, considérant qu’elle empiétait un peu trop sur celle annonçant la fête médiévale. Un zèle excessif vite tempéré dans le calme par les forces de police présentes. Le discours de Juliette RAISKY-ALHAMADAH, présidente de l'AFPS 89 est sans appel : « Israël n’a cessé d’accroître sa présence illégale en territoire palestinien occupé, de la manière la plus violente qui soit, en pratiquant crimes de guerre, crimes contre l’Humanité et crime de génocide… ».

Dénonçant dans le même temps les entreprises françaises qui « par leur financement, contribuent à maintenir l’occupation et la colonisation » et le non-respect de la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, il y a tout juste un an, « exigeant qu’Israël mette fin à sa présence illicite dans le territoire palestinien occupé au plus tard dans un délai de douze mois… ».

Les slogans repris par la cinquantaine de sympathisants présents sont au diapason : « Palestine vivra, Palestine vaincra ! », ou encore, « Israël assassine les enfants de Palestine ». Un discours radical pas accepté par tous à en juger par cette intervention au micro : « je voulais juste dire que je suis fatigué d’entendre « Israël assassin » parce qu’il y a des Israéliens qui aiment les Palestiniens et j’en ai marre qu’on mette tout le monde dans le panier ! C’est contre le gouvernement d’extrême droite de NETANYAHOU que nous nous battons, pas contre le peuple israélien… ».

Venu là un peu par hasard, cet Auxerrois n’est pas loin de partager les propos entendus, à ce détail près : « pourquoi le sort des otages n’est-il pas évoqué et leur libération demandée ? Pourquoi ne pas dire que tant que le Hamas sera au pouvoir, rien ne pourra se faire… ? ».

Autant d’interrogations qui augurent d’un avenir incertain et font que la reconnaissance d’un Etat, bien qu’attendue depuis des décennies, ne suffise pas à voir des avancées concrètes se profiler rapidement…    

 

Dominique BERNERD