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Les maladies cardiovasculaires se dépistent à Auxerre : le « Bus Cœur de Femmes » accueille plus de 250 patientes

« Une femme décède en France toutes les sept minutes d’une maladie cardiovasculaire, soit 200 personnes par jour ! Auxerre accueille durant trois jours le Bus Cœur des Femmes sur la place de l’Arquebuse transformée en centre d’examens à ciel ouvert. Plus de 250 personnes ont été reçus dans ce grand village de la santé… ». « Une femme décède en France toutes les sept minutes d’une maladie cardiovasculaire, soit 200 personnes par jour ! Auxerre accueille durant trois jours le Bus Cœur des Femmes sur la place de l’Arquebuse transformée en centre d’examens à ciel ouvert. Plus de 250 personnes ont été reçus dans ce grand village de la santé… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

La file d’attente se constitue avec un petit groupe de femmes dont certaines tirent nerveusement sur leurs vapoteuses : il est à peine 08h30, ce mercredi place de l’Arquebuse à Auxerre ! Etrange comportement pour des dames qui, quelques minutes plus tard, échangeront avec des praticiens sur la réalité des risques des pathologies cardio-vasculaires ! Quelques bus et minibus forment une curieuse ossature, façon grand barnum de couleur rose bonbon, sur la place où convergent d’habitude les adeptes du marché. Le Bus du Cœur des Femmes s’est implanté dans la capitale de l’Yonne dans le seul but de dépister et d’expliquer les maladies du cœur et de la circulation sanguine à ses visiteuses…

 

AUXERRE : Les calicots sont repérables de loin. Ils portent sur un fond de couleur rose vif que ne dénigrerait pas parmi ses préférences chromatiques l’héroïne de « Barbie » Margot ROBBIE évoluant dans son monde imaginaire la mention suivante : « Agir pour le Cœur des Femmes ». Le « cœur des femmes » en mode romantique et amoureux à la recherche du Ken idéal ? Que nenni, les choses présentées ici-même sur la place auxerroise sont nettement plus sérieuses que le contenu mièvre et sirupeux du long-métrage américain narrant les aventures surréalistes de la célèbre poupée ! Il y est question de santé ! De risques sanitaires aux conséquences funestes, précisément, si l’on n’y prend pas garde ! Des maladies cardiovasculaires qui guettent le cœur des femmes.

Menée à l’échelle hexagonale, cette opération de dépistage desdites maladies vient de prendre ses quartiers (encore d’été) pour quelques jours en plein cœur d’Auxerre. Sur l’une de ses places les plus connues et fréquentées de la ville, la place de l’Arquebuse qui offre la possibilité de pouvoir installer un village spécial, ouvert à la gent féminine sur la base du volontariat et de la gratuité. Un espace accueillant stands et…bus.

 

 

Une présence forte de l’Assurance maladie et des praticiens

 

C’est la troisième fois que ce concept sanitaire itinérant s’implante à Auxerre. Proposant, entre autre, un parcours de soin d’une durée de deux heures pour celles désireuses de le suivre. La capitale de l’Yonne est devenue la 65ème ville de l’Hexagone à être visitée par le concept. C’est ce que confirme l’adjointe municipale en charge de la Santé, le docteur Maryline SAINT-ANTONIN.

« Depuis 2021, ce Bus du Cœur des Femmes voyage sur le territoire national, explique-t-elle, son concept a été créé par le professeur Claire MOUNIER-VEHIER, chef du service de médecine vasculaire et hypertension artérielle de l’Institut Cœur Poumon au CHU de Lille et présidente de la Fédération Française de Cardiologie, et Thierry DRILHON, cofondateur de l’opération « Agir pour le Cœur des Femmes » (ndlr : c’est un spécialiste économique dans le monde de la technologie dans des entreprises de premier plan comme MICROSOFT ou CISCO Systèmes). Ce bus part dans les villes qui en ont fait la demande sur dossier… ».

Un dossier soumis à l’acceptation des organisateurs de l’opération, avec comme critère déterminant la possibilité de mobiliser des praticiens et des représentants de structures institutionnelles inhérentes à la santé le jour J. Comme c’est effectivement le cas ces jours-ci à Auxerre.

On notera d’ailleurs parmi les partenaires embarqués dans cette aventure les services de l’Assurance Maladie, présents dans les stands situés à l’accueil de ce village si atypique. « Ils sont là pour vérifier si les personnes ont des droits, explique Maryline SAINT-ANTONIN, le Centre d’examens de Santé de la Caisse Primaire d’Assurance Maladie est également opérationnel. Tout cela se déroule dans un esprit altruiste et solidaire… ».

Les médecins présents interviennent gracieusement. Quant aux inscriptions – plus de 250 personnes sur ces trois jours de visite -, elles concernent les personnes qui intègrent le dispositif du Contrat Local de Santé de l’Auxerrois, de l’Aillantais et du Chablisien. Mais, la porte reste ouverte pour accueillir d’autres personnes en cas de besoin.

 

 

 

Un parcours explicatif en onze étapes

 

Onze étapes constituent cet insolite parcours de santé à ciel ouvert ou presque (heureusement que les conditions météorologiques de la semaine n’ont pas été perturbées par la pluie ni le froid !). Le premier bus correspond à un pur sas médical destiné à recevoir les personnes accueillies par le pôle de l’Assurance Maladie. Une infirmière y collecte les premières informations. Un médecin s’intéressera davantage aux addictologies. Le bilan métabolique n’est pas oublié avec une légère prise de sang réalisée au bout du doigt. Elle permet de rechercher la présence de diabète ou du cholestérol. Dans un autre bus, la patientèle qui joue le jeu de ce parcours de soin judicieux effectue un électrocardiogramme. Voire un Doppler si nécessaire et selon les antécédents des personnes.

Puis, il sera temps de mesurer la pression artérielle sur un autre atelier tenu par des infirmières. Avant de retrouver dans le premier bus le praticien qui réalisera un premier bilan physique à la lecture de toutes les données collectées lors de ce petit périple sanitaire. Selon les résultats, la patientèle sera dirigée si nécessaire vers le centre hospitalier d’Auxerre au service cardiologique ou en gynécologie pour les personnes concernées.

Lors des deux précédentes éditions, accueillies à Auxerre en 2023 et 2024, ce sont 250 personnes comme cette année qui auront bénéficié de ces précieuses consultations gratuites. Une trentaine de patientes ont été dirigées vers le service de cardiologie du centre hospitalier local. Signalons que 150 personnes n’ayant pas de suivi régulier par un médecin traitant ont pu bénéficier des services du CES auxerrois, le Centre d’examens de Santé, tenu par la CPAM de l’Yonne.

Quant au village santé, il reçoit dix-huit stands dédiés à la nutrition, les soins de premiers secours avec le SDIS, le centre hospitalier, le CDOS avec la vulgarisation sport santé, le CCAS, le Centre de dépistage des maladies sexuellement transmissibles, « Tab’agir », le don du sang, etc.

Les chiffres, quant à eux, ont de quoi inquiéter : 200 femmes meurent au quotidien d’un accident cardiovasculaire en France ; 30 décèdent d’un cancer du sein, à titre de comparaison. Depuis le lancement de ce dispositif, en 2021, plus de 18 000 femmes ont été examinées dans le pays.

  

Thierry BRET