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Et si Karl MARX s’invitait chez Bruno LE MAIRE ? Quand Ubu rejoint Kafka…

« La théorie du capital fictif chère à Karl MARX ne s’appliquera jamais aux petits emprunteurs. C’est la manière que les dirigeants font croire aux populations qu’il n’y a jamais aucun problème avec la dette… ». « La théorie du capital fictif chère à Karl MARX ne s’appliquera jamais aux petits emprunteurs. C’est la manière que les dirigeants font croire aux populations qu’il n’y a jamais aucun problème avec la dette… ». Crédit Photos : D.R.

Après avoir fondé sa réflexion sur le syncrétisme du judaïsme, du bouddhisme, du brahmanisme et du christianisme, plus communément appelé le manichéisme, le pensionnaire de Bercy Bruno LE MAIRE devrait désormais s’inspirer de Karl MARX !

 

TRIBUNE : Monsieur le Ministre, imaginons une planète Terre où tous les états ou presque, seraient endettés. Supposons maintenant que la France signe un contrat de vente de sous-marins à l’Australie (rêvons un peu !).

Ledit contrat prévoit le versement d’un acompte immédiat de 100 milliards d’euros. L’état français reverse immédiatement ladite somme à l’état chinois afin de rembourser une dette. Ce dernier en profite pour régler une note de gaz à la Russie qui s’empresse de rembourser l’Inde d’un prêt arrivé à échéance. L’Inde reverse immédiatement les 100 milliards au Brésil pour un précédent achat d’or. Le Brésil, très endetté, rembourse une banque allemande qui avait garanti des fournitures exportées au Brésil. La banque allemande rembourse la BCE d’un prêt pour un montant identique. Avec les 100 milliards, la BCE, accorde instantanément un prêt au Portugal qui en profite pour acheter du pétrole à l’Algérie pour le même montant. L’Algérie en profite pour rembourser une dette publique pour un montant équivalent. Comme nous sommes dans une histoire imaginaire, à la fin du récit, l’Australie annule sa commande !

Nous avons donc 100 milliards qui vont permettre de rembourser 900 milliards de dettes ! Une fabuleuse aventure qui permet à des états d’apurer leurs dettes grâce à une analogie possible entre dettes et créances. J’ai volontairement mis de côté le coût du « change transfert » qui permet aux seuls financiers intermédiaires de gagner de l’argent.

 

 

Quand Ubu rejoint Kafka…

 

Cet enchaînement ubuesque est magistralement décrit par Karl MARX dans ce qu’il appelait : « la théorie du capital fictif ». Les Etats-Unis et les grands argentiers de la planète abusent de cette  technique. Une telle situation donne aux dirigeants la possibilité de faire croire aux populations qu’il n’y a aucun problème avec la dette ! En contrepartie, « la théorie du capital fictif » ne s’appliquera jamais aux petits emprunteurs. Ici Ubu rejoint forcément Kafka… Et si cette histoire est née de l’imagination, elle n’est donc pas inimaginable !

Les chrétiens doivent la prière du « Notre Père » à LUTHER. En allemand « die  Schuld », signifie à la fois la dette et la faute… Une assimilation à méditer !

« Nos fautes sont des dettes contractées ici et payables ailleurs, l’athéisme n’est autre chose qu’un essai de déclaration d’insolvabilité » disait Victor HUGO. A méditer pendant les vacances !

 

Jean-Paul ALLOU