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« Les finances saines, c’est nous ; les dettes, c’est l’Etat ! » : le plaidoyer de Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI (CCPF) en faveur des élus locaux (1/2) !

« Il a mangé du lion, le président de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI lors de la cérémonie des vœux ! Remonté comme un coucou suisse, l’élu de l’Yonne n’a pas été tendre avec nos gouvernants nationaux et l’Etat, responsables de la mauvaise gestion et des dettes actuelles. Un plaidoyer maîtrisé par l’ancien avocat d’affaires qui aura été distillé religieusement devant trois cents personnes qui n’en n’ont pas perdu une miette ! Entre ironie et critique…». « Il a mangé du lion, le président de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI lors de la cérémonie des vœux ! Remonté comme un coucou suisse, l’élu de l’Yonne n’a pas été tendre avec nos gouvernants nationaux et l’Etat, responsables de la mauvaise gestion et des dettes actuelles. Un plaidoyer maîtrisé par l’ancien avocat d’affaires qui aura été distillé religieusement devant trois cents personnes qui n’en n’ont pas perdu une miette ! Entre ironie et critique…». Crédit Photos : Thierry BRET

Une trentaine de minutes de prise de parole. Seul et auréolé par la lumière des projecteurs, immobile sur la large estrade du gymnase de Saint-Fargeau – le complexe sportif, opérationnel depuis un petit mois dans sa nouvelle configuration esthétique et acoustique après rénovation, se présente sous ses plus beaux atours -, le président de la Communauté de Communes de Puisaye-Forterre Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI se livre à un exercice oratoire dont il a le secret. Un long plaidoyer où il brosse les tenants et aboutissants d’une année 2025, riche en perspectives. Sans omettre, surtout, de tacler l’Etat et sa dette abyssale, cause de beaucoup de maux…

 

SAINT-FARGEAU : Un discours prononcé par le responsable de l’exécutif de l’EPCI de Puisaye-Forterre ne laisse jamais personne indifférent. Que l’on apprécie ou pas, le truculent personnage qui gère la destinée de la communauté de communes la plus importante de l’Yonne en superficie ! D’ailleurs, elle déborde même un peu sur la Nièvre limitrophe.

Malicieux, jouant avec la parole et le verbe, critique, parfois acerbe et ironique (mais tellement vrai) sur tout ce qui ne tourne pas rond dans notre société – et sur ce registre, il y a matière à alimenter les colonnes des médias !-, l’orateur, conseiller régional de son état et édile de Moulins-sur-Ouanne depuis des lustres, car c’est le berceau familial, sait jouer de ses mots avec son auditoire. En l’occurrence, celui qui a assisté à la cérémonie des vœux, environ trois cents personnes, assises ou debout dans ce vaste complexe sportif, récemment rénové, le gymnase de Saint-Fargeau. En ancien maître du barreau qu’il était dans sa vie professionnelle, épousant la carrière d’avocat d’affaires.

 

Quelle année que 2024 !

 

L’orateur aura, une fois de plus, su captiver le public venu respecter la réunion traditionnelle du début d’année, la séance de vœux. Certes, il aura fallu patienter plus d’une heure avant d’entendre une allocution, ciselée au cordeau mais ultra détaillée dans ses arguments. En guise de mise bouche : la prestance de jeunes et moins jeunes instrumentistes de l’Ecole de musique de Puisaye ou encore les facétieuses pirouettes rythmées par des férus de break-dance, cette nouvelle discipline que le Comité d’organisation des Jeux de Paris a proposé l’été dernier, pour mieux conquérir un public de jeunes, médailles en sus.

C’est avec une pensée pour Mayotte que débuta l’intervention d’un Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, fidèle à son habitude sur une scène : c’est-à-dire à l’aise. La CCPF n’oublie pas les Mahorais : elle effectuera symboliquement un don de 1 500 euros. Une déclaration, applaudie par l’assistance.

« En cette période où l’individualisme et la violence priment sur la fraternité, il me semblait judicieux que la Communauté de communes fasse ce geste, argumente l’élu de l’Yonne, car, Mayotte, c’est la France ! ».

Si certains élus dans le sérail ont jugé bon de supprimer la cérémonie des vœux de leur agenda, les privant ainsi de rencontrer leurs administrés, JPSA, lui, a souhaité maintenir cet instant de fraternité et de convivialité. Puis, il enchaîna avec 2024. « Quelle année ! Certes, il y eu les Jeux de Paris et la réouverture de Notre-Dame, mais, c’est aussi l’année de la folie politique. Du désordre généralisé, avec une dissolution sans réelle motivation politique. Sans oublier, pour conclure l’année, une censure ! ».

Silence de plomb dans la salle. Au premier rang, plusieurs ténors de la politique départementale dont le sénateur Jean-Baptiste LEMOYNE, le député Daniel GRENON, le président de l’AMF 89, Mahfoud AOMAR ou encore Alain DROUHIN, maire de Bléneau, venu en voisin.

« Cette censure, reprend Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI, a bousculé les Français et particulièrement le monde économique, déjà suffisamment éprouvé…. ».

Un milieu économique que l’élu de Puisaye-Forterre connaît bien : il pilote directement la politique économique de l’organe institutionnel sur cette contrée occidentale de notre territoire.

 

 

Une analyse critique et sans fard du contexte actuel

 

Inquiet de ce capharnaüm, le monde économique de l’Yonne est en état d’inertie et ne fait pas d’investissement par crainte de l’avenir. Partageant la compétence économique avec la Région, la CCPF a injecté pas moins de 200 000 euros d’aides directes aux entreprises sur quatre ans. Des sommes permettant aussi de préserver et d’encourager l’emploi.

« Je comprends la colère de nos élus à l’endroit des femmes et des hommes politiques qui agissent au niveau national, continua-t-il, ils sont plus occupés à polémiquer plutôt que d’agir dans l’intérêt des Français ! »

Une petite phrase, pas si anodine que cela et qui fera mouche parmi le public !

Côté géopolitique et ambiance mondiale, le président de la CCPF ne berce pas dans un optimisme béat : « Tout est conflit en ce monde ! Nous sommes dans une période où tout s’oppose… ».

L’orateur en profite ensuite pour égratigner les réseaux sociaux (« on a l’impression que toutes les paroles se valent ! ») et l’intelligence artificielle. Même Elon MUSK (« il a des capacités à pouvoir influencer les démocraties ») sera habillé pour le reste de l’hiver ! Pourtant, il reconnaît, un brin plus admiratif, que « ces personnages puissants ont des capacités à faire ce que les Etats ne savent plus faire : c’est un vrai paradoxe ! ». Il citera les réseaux téléphoniques mis en place par Elon MUSK à Mayotte ou la menace qui pèse sur la liberté de la presse, de plus en plus récurrente à ses yeux.

« Que l’on aime ou l’on n’aime pas, je suis outré que l’on supprime des chaînes de télévision au nom des bonnes consciences à géométrie variable ! Je suis également stupéfait que personne ne milite pour la protection de nos droits et nos fondamentaux… ».

 

 

Les maires ? Des premiers de cordée !

 

Dur à avaler, en effet, pour un ancien professionnel du barreau, épris de justice. Une liberté de plus en plus menacer par la censure, et ce dès demain ? Possible et peu encourageant à entendre. La société va devoir se reprendre en main et effectuer un véritable sursaut, il en va de la pérennité de la démocratie. Une démocratie, mise à mal par une poussée autocrate internationale telle qu’on ne l’avait jamais vu jusqu’alors…

Puis, JPSA glissera volontiers sur le volet juridique (« c’est mon ADN ») qu’il affectionne tant. « La présomption d’innocence comme le secret de l’enquête ne sont plus respectés aujourd’hui en France. Je ne supporte pas cette situation et je suis scandalisé. C’est le concret qui peut nous apporter le meilleur au quotidien avec le mandat de maire. Ils sont les premiers de cordée ! ».

Avec humour, l’orateur s’autocritique : « alors si ARRIGHI met en cause l’Etat, on va me dire, Jean-Philippe, tu exagères ! Jean-Philippe, tu es excessif et ce n’est pas la majorité qui pense comme toi ! Donc, changement de cap ! Je suis désormais une source indépendante et reconnue… ».

Puis, il poursuit sa charge (héroïque ?!) sur l’Etat. « Celui-ci demande aux élus locaux de réaliser des économies. Ben voyons ! (La formule nous rappelle celle fréquemment employée par le polémiste Eric ZEMMOUR !). Savez-vous, Mesdames et Messieurs ce que représente vraiment les collectivités locales dans le montant total des dépenses publiques de la France ? A peine 20 % ! ».

On ricane dans la salle parmi les aficionados ! Puis, il reprend de superbe : « Mais de qui se moque-t-on lorsqu’il est annoncé que ce sont les contribuables qui devront réaliser des économies ? Mais aussi les entreprises et les collectivités locales. Que l’Etat réduise déjà son train de vie et qu’il descende de son piédestal ! ».

 

 

Un seul vœu : que les élus locaux soient entendus par l’Etat !

 

D’une voix calme et posée, Jean-Philippe SAULNIER-ARRIGHI assène les coups face à des représentants imaginaires de l’Etat, absents du reste de la manifestation.

« Nous autres, élus locaux, nous ressentons comme un certain nombre de Français être méprisés par l’Etat. Nous sommes même nombreux à souffrir de ce dédain étatique. 45 % des maires, selon une étude de l’IFOP, ne se sentent pas reconnus par les instances de l’Etat : je suis effaré par de ce chiffre ! ».

S’en suivra une charge vis-à-vis des services du corps préfectoral : « Ils ne sont plus formés au local, aux relations avec les élus locaux, plus formés à la gestion du public… ».

Avant de conclure sur ce registre plutôt grinçant : « Je fais le vœu que les élus locaux soient enfin entendus ! Et que nous retrouvions le bon sens paysan… ».

Des propos que l’orateur qualifiera parfois d’un peu brutaux – il précise les avoir modérés ce soir ! -, avant de viser les normes qui étouffent les entreprises et les Français, en exigeant leur suppression.

« J’ai écouté le discours de politique générale du Premier ministre François BAYROU. J’ai beaucoup aimé un passage. Pas deux ! Seulement un où il a déclaré à propos de la France, que notre pays était dix fois plus normé que nos voisins européens ! Il est donc grand temps de « déburocratiser » la France et de faire sauter les normes castratrices ! ».  

Revenant à son domaine de prédilection, la collectivité locale, Jean-Philippe SAULNIER-ARRGHI poursuivit sa longue diatribe avec le même constat ravageur : « je rappellerai que ces collectivités locales doivent avoir obligatoirement un budget à l’équilibre, et qu’aucun emprunt ne peut être fait pour notre fonctionnement, à la différence de l’Etat… ».

Une pause pour faire durer le plaisir, avant de balancer la formule suivante : « je lance ici le cri de Saint-Fargeau – une sorte d’appel du 18 juin ?! -, je dis à l’Etat et à ses représentants, les finances saines, ce sont les collectivités locales, la dette, c’est vous ! ».

Alors, la France devrait-elle poser un ultimatum à ses technocrates ? « Oui », suggère en substance le président de la CCPF qui illustrera son propos par la défense des agriculteurs, la promotion des circuits-courts, à l’encouragement de l’économie locale, à la souveraineté alimentaire. « Nous ne voulons plus de bla-bla, mais des résultats concrets ! ».

Un discours étonnant mais qui fera date, vraisemblablement !

 

En savoir plus :

 

Fin de la première partie. Les perspectives et projets 2025 de la Communauté de communes de Puisaye-Forterre seront abordés dans la partie deux, à venir…

 

Thierry BRET