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« Il n’a pas le droit de nous confisquer cette élection » : Gérard LARCHER intime l'ordre à Emmanuel MACRON de se déclarer

« Durant vingt-deux minutes, en véritable tribun et meneur de troupes, le président du Sénat Gérard LARCHER a exhorté l’auditoire du premier meeting d’une tournée nationale des comités de soutien à Valérie PECRESSE se tenant dans l’Yonne à allumer la mèche de la campagne électorale ». « Durant vingt-deux minutes, en véritable tribun et meneur de troupes, le président du Sénat Gérard LARCHER a exhorté l’auditoire du premier meeting d’une tournée nationale des comités de soutien à Valérie PECRESSE se tenant dans l’Yonne à allumer la mèche de la campagne électorale ». Crédit Photos : Thierry BRET.

De l’humour, il sait en distiller à doses non homéopathiques autour de lui. Affable, jovial, enthousiaste, mais toujours attentif à la moindre des déclarations qui est prononcée avant son intervention, le second personnage de l’Etat, après le Président de la République, hume l’air de cette salle (le SKENET’EAU) totalement acquise à la cause. La sienne, la leur qui l’a fait devenir coprésident du comité de soutien national à Valérie PECRESSE. Un orateur qui sait aussi décocher des flèches assassines à ses adversaires quand il le faut…

 

MONETEAU : Stylo feutre dans la main et assis derrière la tribune de l’orateur, le président du Sénat annote au bas des documents qui lui font office d’aide-mémoire, la trame de son futur discours, quelques réflexions personnelles. Il relève les yeux en les plissant légèrement et écoute studieusement ses prédécesseurs qui se succèdent au pupitre.

Dodelinant de la tête de manière affirmative comme pour accentuer une idée forte émise par la bouche de Dominique VERIEN, un élan de combativité appuyé par Guillaume LARRIVE ou une attaque en règle contre le macronisme en provenance de Laurent WAUQUIEZ qui n’est pas avare sur le sujet.

Bref : Gérard LARCHER affectionne tout particulièrement l’exercice oratoire du jour et prend manifestement du plaisir à être là. L’ancien vétérinaire n’a pas la langue dans sa poche et sait manier haut et fort avec la gestuelle qui s’impose le verbe et la parole avec très grande aisance. Un sens inné de la communication qu’il aime partager avec un auditoire. Comme lorsqu’il exerce au perchoir de la chambre haute du parlement son arbitrage sur les débats du Sénat.

Oui, mais voilà, ici, dans ce complexe qui accueille le comité de soutien à la candidate de la droite et du centre droit, il en oublie l’aspect feutré et si intimiste du Palais du Luxembourg, pour se retrouver face à un vrai public de citoyens, certes qui n’apportera pas l’ombre d’une contradiction, mais qui se délecte de ses paroles. Alors, avec sa faconde qu’on lui connaît bien et un humour qu’il a l’art de cultiver, Gérard LARCHER entame son récital de mots et de phrases qui le plus souvent font mouche auprès du public.    

« Vous êtes (en évoquant la proximité de Monéteau avec celle d’Auxerre) la ville la plus sportive de ce département de l’Yonne ce qui pour moi qui suis un adepte de Winston CHURCHILL n’est pas nécessairement une qualité (en montrant sa silhouette) ! ».

 

 

Des « fleurs » adressées à la sénatrice Dominique VERIEN…

 

Rires fusionnels de la salle. Le ton est donné. Durant vingt-deux minutes, le président du Sénat va faire son show. Pointant le doigt au ciel. Se tournant vers ses trois camarades qui partagent la scène pour renforcer une idée motrice. Regardant droit devant lui afin de mobiliser celles et ceux qui douteraient encore de se rendre aux urnes. La force de la conviction et le dynamisme pour y parvenir.

Un par un, il s’amuse à brosser le caractère de ses trois condisciples du jour. Laurent WAUQUIEZ, tout d’abord, coprésident comme lui de ce comité de soutien national dont il essuie les plâtres ou presque lors de cette série de meetings hexagonaux à la rencontre des militants qui débutent par l’Yonne.  

« Laurent ? C’est un tempérament ! Mais, c’est aussi un élu régional (Auvergne-Rhône-Alpes) exemplaire. Je me souviens de notre première rencontre : il venait d’être désigné par Nicolas SARKOZY et nous nous sommes vus un soir dans un bar improbable ! Nous nous sommes enrichis de nos différences… ».

Vient le tour de Guillaume LARRIVE. Un député qui « possède un fort ancrage solide ». Ce dernier ayant abordé la paix civile, la puissance de la France et la meilleure des façons à exercer le pouvoir. Puis, il y a le clin d’œil de complicité avec l’une des sénatrices du Palais du Luxembourg. Dominique VERIEN : « j’ai été très touché par tes propos anticipateurs se rapportant à Valérie PECRESSE de la soutenir dès que possible avec l’UDI de l’Yonne. Tu as parfaitement cerné la personnalité de Valérie… ». Un compliment à l’intention de l’élue de Puisaye qui en cache un autre puisque Gérard LARCHER comparera Dominique VERIEN à la digne héritière d’un Aristide BRIAND.

 

 

 

Les vraies différences entre Valérie PECRESSE et Emmanuel MACRON…

 

Puis, s’adressant à Henri de RAINCOURT, installé au premier rang, Gérard LARCHER, nature, se remémore des souvenirs. « Nous avons été élus le même jour et nous étions trois à vivre cela, explique le président du Sénat, Il y avait donc Henri de RAINCOURT, Gérard LARCHER et…Jean-Luc MELENCHON. Vous voyez que de nous trois, c’est Henri et moi qui avons le mieux tourné ! ».

Eclats de rires dans la salle. Le dernier zeste d’humour avant de se lancer dans le dur et le nerf de la guerre. Rassembler les citoyens derrière la candidate plébiscitée par les Républicains au soir du 04 décembre 2021.

« C’est notre défi de soutenir Valérie PECRESSE, renchérit l’ancien ministre du Travail, elle doit rassembler les Français qui sont divisés, qui sont désabusés et qui sont usés… ».

S’enchainera une longue circonvolution orale autour des trois problématiques majeures qui préoccupent les Français : l’accès à la santé, le pouvoir d’achat et les questions d’identité.

« La santé, c’est le premier sujet dont on me parle dans les assemblées de maires partout dans le pays et je dois dire que cette question est essentielle… ».

Puis taclant le chef de l’Etat sur sa manière de gouverner (« on a réduit la décision politique à un conseil de défense mais pas au conseil des ministres »), Gérard LARCHER le clame haut et fort, avec véhémence parfois, « nous, nous redresserons le pays, non pas en affaiblissant l’Etat, mais à partir du levier que représentent les collectivités territoriales ».

Serait-ce cela la vraie différence entre Valérie PECRESSE et Emmanuel MACRON ? L’expérience territoriale ? C’est sûr pour l’ancien maire de Rambouillet qui argumente en expliquant la manière de gouverner de sa favorite dans la région Ile-de-France et ses 13 millions d’habitants. « Sans arrogance, sans mépris, sans condescendance... devait-il ajouter.

Invitant les élus de proximité à interroger leurs administrés sur le bilan du quinquennat, le président du Sénat sort un peu de ses gonds, en énumérant les échecs qu’il constate.

 

 

« Est-ce que les Français sont moins emmerdés qu’il y a cinq ans ? »…

 

« Croyez-vous que ce quinquennat ait été une réussite pour notre pays ? Croyez-vous que les Français sont plus heureux aujourd’hui qu’il y a cinq ans ? Qu’ils gagnent mieux leur vie ? Qu’ils vivent plus en sécurité ? Qu’ils se font mieux soignés ? Qu’ils soient moins « emmerdés » ? Une citation qui n’est pas de moi ! ».

Vient le moment où le tribun s’aventure sur l’un des sujets chauds brûlants de cette campagne présidentielle : l’immigration non contrôlée. Et sa place dans le concert des nations.

« Est-ce que l’influence de la France s’est accrue en Europe et dans le monde ? Valérie PECRESSE est la seule à tenir un discours de vérité aux Français. Le discours d'une candidate d'alternance crédible, aux antipodes des utopies de la gauche et des simplifications et caricatures de la droite radicale. D’ailleurs, si les électeurs votent pour Marine LE PEN ou Eric ZEMMOUR dès le premier tour, et qu’ils nous empêchent de remporter le second tour, nous allons en reprendre pour cinq années supplémentaires. Est-ce de cela que la France a besoin ? ».

Tirant des statistiques de son chapeau, Gérard LARCHER fait tomber les chiffres. A l’état brut. 3 000 milliards d’euros de dettes, 84 milliards d’euros de déficit commercial, le taux de dépenses publiques le plus élevé de l’OCDE (60 % du PIB), des prélèvements obligatoires en termes de fiscalité qui sont les plus hauts du monde et une inflation qui ne cesse d’être galopante.

« On ne peut plus travestir la réalité, poursuit l’orateur en verve, ce sont les 70 milliards d’euros supplémentaires qui ont été accordés avant même que ne débute l’épidémie de la COVID ».

Puis, ciblant directement Emmanuel MACRON : « le président doit se déclarer et ne plus refuser éternellement le débat. Il n’a pas le droit de nous confisquer cette élection ! ».

Réaffirmant ce besoin de mobilisation derrière sa candidate, le président du Sénat croit en cette force. « Il faut allumer la mèche de la campagne électorale, vous devez être ces allumeurs de mèche pour nous permettre l’explosion du premier tour et nous permettre d’être au second ! ». Un ultime sursaut au nom de l’unité de sa famille politique. Un message entendu pour l’auditoire de cette salle. Qu’en sera-t-il exactement pour les Français dans leur globalité ?

 

Thierry BRET