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« Place aux Restos » peine à trouver sa clientèle : une denrée rare pour sept valeureux restaurateurs mobilisés…

« Les températures très basses et le manque de visibilité autour de la manifestation n’ont pas permis aux sept restaurateurs présents à « Place aux Restos » de mettre en exergue leur savoir-faire auprès des consommateurs. Pourtant, s’y rendre c’est découvrir des recettes culinaires succulentes au palais et faire travailler une corporation au bord du chaos… ». « Les températures très basses et le manque de visibilité autour de la manifestation n’ont pas permis aux sept restaurateurs présents à « Place aux Restos » de mettre en exergue leur savoir-faire auprès des consommateurs. Pourtant, s’y rendre c’est découvrir des recettes culinaires succulentes au palais et faire travailler une corporation au bord du chaos… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

Les regards furtifs traduisent leur appréhension. L’inquiétude s’installe peu à peu dans les cœurs de ces courageux qui osent braver les frimas de l’hiver. L’humidité glaciale transperce les os. Une indescriptible tristesse envahit petit à petit le marché couvert. Celui-ci est vide de sa clientèle, voire de ses exposants. Ils ne sont que sept à avoir donné une suite favorable aux sollicitations des organisateurs de l’évènement éphémère. Sept qui ne se sentent pas forcément des âmes de mercenaire en cette journée de grisaille…

AUXERRE : Mais, où est donc passée la clientèle ? L’interrogation tourne en boucle dans toutes les discussions de ces valeureux professionnels de la restauration qui se sont mobilisés lors de ce nouveau rendez-vous de « Place aux Restos ».

La manifestation dite éphémère renouvelle, toutefois, son bail pour le troisième mercredi consécutif sur l’esplanade du marché couvert de l’Arquebuse. Objectif : mettre en exergue le savoir-faire des chefs et autres toques du sérail grâce à la judicieuse formule des plats à emporter et à déguster chez soi.

En cette période de disette culinaire inhabituelle où le consommateur doit apprendre à faire le deuil des esthètes de la gastronomie que sont les restaurateurs, l’idée est plutôt opportune. Généreuse, gourmande, voire solidaire à bien des égards !

Proposer un évènementiel amplement sécurisé vu le contexte et renouvelable dans le calendrier où le chaland découvre à satiété les recettes de ces spécialistes des arts de vivre est suffisamment rare dans le microcosme actuel.

L’opportunité d’y rencontrer de nouvelles têtes de la corporation ou des figures charismatiques de la régalade gustative à l’instar du chef du Bourgogne Eric GALLET n’est pas vaine. C’est de la chaleur humaine dont on peut se sustenter aisément sans modération…

 

 

Une clientèle quasi absente du rendez-vous…

 

Pourtant, en cette matinée du mercredi 06 janvier, il flotte dans les airs un curieux parfum de « Waterloo morne plaine ». Une atmosphère si étrange et inattendue qu’elle n’engendre que mélancolie et cafard.

Onze heures carillonnent aux cloches des églises alentours et ce constat doux amer qui assèche la gorge et rend le palais pâteux est flagrant : la clientèle est absente du rendez-vous. Dommage !

Plongeant les pugnaces professionnels en poste derrière leurs étals dans un profond désarroi que ces derniers ne souhaitent pas trop commenter publiquement. Logique, ils restent pudiques dans leur malheur tout en conservant un pâle sourire de circonstance.

Mais, le mal au cœur est bel et bien là. D’autant que dans le même laps de temps, tous savent qu’ils ne pourront rouvrir leurs établissements à la date promise. Celle du 21 janvier qui n’était in fine qu’un simple prétexte à une revoyure des mesures gouvernementales les ayant obligé à fermer leurs commerces et en aucun cas la possibilité de recouvrer leur liberté professionnelle. Un double effet « Kis Cool » pas très sain pour le moral et le porte-monnaie.

 

 

Signalétique spécifique et adosser la manifestation au marché ?

 

Nonobstant, les raisons de ce faux pas sont multiples. La froidure de ce petit matin blême qui n’aura pas incitée les consommateurs Auxerrois à se précipiter vent debout au marché couvert, où la température des lieux n’excède pas les quelques degrés ambiants.

La première semaine de janvier n’est, quant à elle, jamais propice à la propension consumériste des acheteurs après les fêtes de fin d’année. Le pouvoir d’achat étant déjà en berne pour bon nombre de nos concitoyens qui craignent les probables conséquences funestes d’une crise économique à venir.

Novatrice dans le paysage local, la manifestation souffre sans aucun doute d’un manque de communication pour en faire sa véritable promotion. Même si ses instigateurs louables que sont l’UMIH (Union des métiers de l’industrie de l’hôtellerie) et l’enseigne METRO ont largement relayé son existence via les réseaux sociaux ou par voie de presse. Mais, cela ne suffit pas.

 

 

Ne faudrait-il pas apposer quelques signalétiques utiles et visibles dans les artères passantes de la ville (Rue du Temple, boulevards qui environnent la place de l’Arquebuse…) pour inciter la population à pousser ses pas jusqu’à ladite place ?

Ne serait-il pas judicieux de faire coïncider cet événementiel solidaire ne devant durer que quelques semaines (« on croise les doigts pour une réouverture des restaurants d’ici avril » dixit Eric GALLET) avec le traditionnel et populaire marché du vendredi matin qui bénéficie quant à lui d’un flux naturel de consommateurs ?  

Quant à la présence des professionnels, elle demeure encore trop timide. Les organisateurs espéraient une vingtaine de stands pour cette première animation de l’année. Ce fut loin d’être le cas. Pourquoi ne rejoignent-ils pas en nombre leurs collègues en se mobilisant davantage ?  

Sept professionnels transis de froid auront eu le mérite de faire tout leur possible pour créer l'ambiance et donner un air de fête à ce tableau, digne d’un « petit bal perdu… ». On espère nettement mieux à l'avenir... 

Thierry BRET