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Trois élus regrettent des absences : la commémoration de l’abolition de l’esclavage ne fait pas recette à Auxerre

« Le préfet de l’Yonne Henri PREVOST a prononcé le discours de circonstance lors de la cérémonie du souvenir de l’abolition de l’esclavage ce lundi à Auxerre. Une cérémonie où trois élus de l’opposition déplorent l’absence des principales personnalités politiques et institutionnelles de la place… ». « Le préfet de l’Yonne Henri PREVOST a prononcé le discours de circonstance lors de la cérémonie du souvenir de l’abolition de l’esclavage ce lundi à Auxerre. Une cérémonie où trois élus de l’opposition déplorent l’absence des principales personnalités politiques et institutionnelles de la place… ». Crédit Photo : Préfecture de l’Yonne Service Communication.

Trop esseulé le préfet de l’Yonne lors de la vingtième cérémonie commémorant l’abolition de l’esclavage qui se déroulait devant la stèle du souvenir ce lundi 10 mai à Auxerre ? C’est ce que dénoncent trois élus de l’opposition municipale. Ceux-ci déplorent l’absence des principaux officiels de la ville lors de cette manifestation. De quoi faire retourner Toussaint Louverture dans sa tombe ?

 

AUXERRE : Décidément, les cérémonies protocolaires se suivent et se ressemblent dans le landerneau auxerrois. Entraînant leurs lots de polémiques, leurs zestes d’incompréhensions, et leurs flux de questionnements.

La dernière en date remonte à vingt-quatre heures, ce lundi 10 mai, avec la commémoration de l’abolition de l’esclavage. Une cérémonie instituée en son temps (2001) par l’ancienne ministre de la Justice Christiane TAUBIRA.

Un rendez-vous cérémonial que seul le préfet de l’Yonne Henri PREVOST en sa qualité de représentant de l’Etat aura honoré de sa présence, en prononçant au pupitre l’inéluctable allocution de circonstance. Un acte mémoriel au nom de celles et de ceux de nos congénères qui ont payé un lourd tribut à la bêtise humaine et à son exploitation mercantile…

Mais là n’est pas le propos ! Ce qui préoccupe trois des élus de l’opposition, à l’estampille du groupe « L’Assurance d’une transition sereine », c’est tout bonnement l’absence des principales personnalités politiques et institutionnelles de la place à cette cérémonie.

Hormis les représentants du collectif Gaston Monnerville, en référence à l’ancien président guyanais du Sénat qui avait défié l’autorité du Général de Gaulle lors du référendum sur la réforme de l’institution le 27 avril 1969, peu de têtes connues figuraient aux premières loges de cet évènementiel.

Un simple constat qui a fait bondir comme un seul homme les trois opposants à la majorité municipale actuelle : Maud NAVARRE, Farah ZIANI et Rémi MELINE.

« Nous nous interrogeons sur cette absence de la mairie, du maire et de ses conseillers de la majorité, proclament-ils en chœur, serait-ce une forme de non-reconnaissance de cette date alors qu’elle réunit toutes les obédiences politiques chaque année ? ».

 

Tourner le dos à la mémoire des victimes…

Jadis, l’ancien président de la République Jacques CHIRAC avait proposé lui aussi de respecter un tel acte de reconnaissance citoyen envers les victimes de l’esclavagisme à l’instar de la Garde des Sceaux Christiane TAUBIRA.

Lors de cette édition 2021, le président de la République Emmanuel MACRON s’est affiché aux côtés du président du Sénat, le Républicain Gérard LARCHER, pour en faire de même. Inscrivant dans le marbre cette manifestation nationale et non partisane.

Les trois élus auxerrois se disent aujourd’hui très préoccupés par le manque de représentativité de leurs condisciples qui « tournent ainsi le dos à la mémoire républicaine en ignorant les victimes de l’esclavage ».

En outre, la cruelle absence de moyens techniques, notamment en matière de sonorisation, aura obligé l’un des participants à utiliser son téléphone portable pour que retentissent les premières notes de « La Marseillaise ».

Curieuse commémoration, en effet, que Toussaint LOUVERTURE n’aurait certainement pas adoubée de son vivant !

 

Thierry BRET