Nos entreprises sont de plus en plus confrontées à l’inertie de nos institutions et à la technocratie ambiante. Ajoutons à cela, les barrières que les écologistes peuvent ériger pour contraindre parfois les industries à fuir le territoire ou renoncer à leur projet de développement. Le principe de précaution achève l’œuvre de l’inactivité prégnante. Si les garde-fous sont nécessaires, les politiques ouvrent depuis quelque temps la voie à la sclérose de l’action et ferment la porte à toute prise de risque entrepreneurial…
TRIBUNE : La volonté de l’Etat de ne rien faire d’autre et de ne rien faire du tout pour durer jusqu’en 2027, les règles normatives imposées par l’Europe qui pénalisent de plus en plus les entreprises, le déchaînement de certains groupes écologistes « intégristes » à détruire des infrastructures existantes, le pouvoir donné aux technocrates qui ne veulent surtout pas changer leurs habitudes, et la présence d’un pouvoir déliquescent donnent une idée de l’ambiance générale dans l’Hexagone. Les entreprises du CAC 40 sont enclines à investir dans les pays où la pression des taxes, des impôts et des charges sociales sont les plus faibles. Nous assistons à la faillite d’une mondialisation, chère aux socialistes depuis François MITTERRAND et à Emmanuel MACRON.
Trois exemples significatifs en guise d’illustration. Grand groupe industriel et technologique français, présent au niveau international, SAFRAN brille par sa haute technologie qui opère dans les domaines de l’aéronautique (propulsion, équipements et intérieurs), de l’espace et de la défense. Sa mission est de contribuer durablement à un monde plus sûr, où le transport aérien devient toujours plus respectueux de l’environnement, plus confortable et plus accessible. Implanté sur tous les continents, cette entreprise emploie 100 000 collaborateurs pour un chiffre d'affaires de 27,3 milliards d'euros en 2024, et occupe, seul ou en partenariat, des positions de premier plan mondial ou européen sur ses marchés.
Des emplois non créés en France à cause de certaines idéologies
SAFRAN s’engage dans des programmes de recherche et développement qui préservent les priorités environnementales de sa feuille de route en innovation technologique. Le directeur général est Olivier ANDRIES et l’Etat détient 11 % du capital. Dans un contexte de développement difficile, le dirigeant de la société a récemment déclaré : « Chaque fois que l’on aura un choix de localisation, je bannirai une offre faite par une ville détenue par une majorité écologiste », a-t-il déclaré, faisant référence à un refus d’implantation d’un nouveau site à Rennes en 2024. Et de poursuivre : « Si c’est pour se faire accueillir par des tomates, ce n’est pas la peine, je ne le ferai pas… ».
Ce projet d’implantation en Ille-et-Vilaine aurait permis de créer 500 emplois à horizon 2029. Un investissement très important dans le domaine militaire compte tenu du contexte géopolitique mais également dans le domaine civil avec la création de ces emplois supplémentaires pour la région concernée.
Or, les écologistes ont scandé au cours d’une manifestation : « C’est militaire et ce n’est pas bien ! ». Ubuesque et contreproductif dans un processus de réindustrialisation, qui plus est dans un soi-disant état de guerre, avec l’Etat français présent dans le capital de SAFRAN ! Cerise sur le gâteau : AIRBUS vient de lancer un programme de construction d’avions fonctionnant à l’hydrogène, au grand dam de BOEING !
Quid de la réserve d’hydrogène d’importance en Lorraine ?
Deuxième exemple : la présence d’une réserve d’hydrogène en Lorraine. La découverte d'un gisement potentiel d’hydrogène naturel dans le bassin houiller lorrain donne peut-être un nouvel avenir pour la région. Lequel pourrait être le plus gros réservoir mondial de ce gaz !
De manière générale, l’hydrogène est considéré par beaucoup, comme un levier essentiel pour accélérer l’abandon des combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Contrairement à ces derniers, sa combustion n’émet pas de dioxyde de carbone (CO2), le gaz à effet de serre (GES) le plus fortement impliqué dans le changement climatique. Aussi, l’espoir est grand de le voir devenir le carburant des véhicules de demain, dotés de piles à combustible (un système qui utilise l’hydrogène et l’oxygène pour produire de l’électricité). Il pourrait aussi servir de combustible propre dans toutes les industries qui dépendent actuellement du méthane : les cimenteries, la sidérurgie, la métallurgie, etc.
C’était sans compter sur les écologistes de la région. Ils accusent la Française de l’Energie, initiatrice des forages pour le captage de l’hydrogène, de transformer la région en nouveau Texas. La Lorraine deviendrait donc Dallas avec son « univers impitoyable », comme le souligne le célèbre feuilleton. Plusieurs actions ont été menées pour faire capoter le projet et des plaintes ont été déposées par la société exploitante contre les militants « écolos », pour diffamation et dégradation de matériel. Quant à l’Etat, il ne bouge pas beaucoup, accusé par la gauche de flirter avec l’extrême droite ! Conséquence : les technocrates ouvrent le parapluie et ne se précipitent pas pour faire aboutir le projet…
Un biopétrole aux origines tricolores développé en Espagne ?
Troisième et dernier exemple du jour : l’avènement du biopétrole, peut-être une solution d’avenir. Le biopétrole est une forme de pétrole fabriquée à partir d'algues microscopiques qui se nourrissent du CO2. Cette solution inédite, relayée par plusieurs médias en 2011, avait suscité un réel engouement. Le procédé de fabrication est des plus simples : par photosynthèse, des microalgues sont cultivées dans des tubes transparents. Elles sont ensuite récoltées et filtrées pour donner notamment une pâte. Celle-ci par craquage à haute température et à haute pression est transformée en pétrole très similaire à celui que nous connaissons aujourd'hui. L'hydrotraitement de ce biopétrole donnera naissance à des hydrocarbures qui pourront être mélangés à d'autres carburants comme le kérosène, l'essence ou le gazole. « Bio Fuel Systems » veut produire en accéléré et à moindre coût du pétrole tout en dépolluant l'atmosphère. Le processus a séduit de nombreuses entreprises. Les premiers essais de ce nouveau procédé ont été réalisés en Espagne, plus précisément à Alicante par une usine expérimentale ouverte par la société.
Toutefois, au-delà de la réduction des gaz à effet de serre et d’une productivité excellente, les coûts de production sont encore trop élevés. Il s’agit à l’origine d’une invention française. L’Espagne fonce sur ce projet. En France, les écologistes lèvent encore des boucliers : « Les biocarburants, une illusion », « Un danger pour la biodiversité » … La fête continue, mais que l’on se rassure, à terme, on achètera à l’Espagne les biocarburants que nous avions imaginés !
L’inertie nationale est conforme à la mentalité ambiante : ne rien faire, affirmer et dire le contraire dans le même temps, sous la pression de mouvements écologistes qui refusent tout progrès sans aucun fondement scientifique. Doit-on s’étonner que nos entreprises fuient à l’étranger ?
« Technocrates, ce sont les mecs que, quand tu leur poses une question, une fois qu'ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posée. » COLUCHE.
Jean-Paul ALLOU
Insolite, l’opportunité est intéressante à plus d’un titre. Réunir des producteurs locaux et des consommateurs sur un même stand, à l’occasion de la Foire de Sens, pour y évoquer un sujet ô combien crucial pour l’avenir du monde agricole : la juste rémunération et la force du collectif. Une initiative louable, en faveur de toute une filière qui souffre du contexte économique actuel. Une belle idée que l’on doit à la coopérative « C’est qui le Patron ? ».
SENS: Créée en 2016 à l’initiative de Nicolas CHABANNE et Laurent PASQUIER, la marque du consommateur « C’est qui le Patron ? » est positionnée dans le secteur de l’agro-alimentaire en qualité de société coopérative d’intérêt collectif. Le principe en est simple : cette marque permet d’une part aux consommateurs de définir un cahier des charges des produits qu’ils souhaitent trouver dans les rayons des circuits habituels de la distribution et aux agriculteurs-producteurs d’être ainsi rémunérés équitablement de leur travail. Un système aux contours vertueux, on l’aura bien compris. Si le lait reste, et de loin, le produit phare de cette marque spécifique connue et reconnue désormais du grand public, une vingtaine de produits complémentaires sont également étiquetés à l’estampille de cette référence avec laquelle le consommateur doit composer dorénavant.
Présente sur la Foire de Sens qui débute ce mercredi 30 avril, l’entité propose sur son stand une journée d’échanges entre producteurs et consommateurs. Avec au programme : des témoignages de producteurs, des dégustations de produits solidaires et des discussions autour de la force du collectif. En toile de fond liminaire, cette indispensable pédagogie autour de la juste rémunération des produits et de la force du collectif.
Producteurs et consommateurs animeront le stand sur la foire en interpellant autour de cette démarche informative de la marque les visiteurs, greffant le tout d’une dégustation de yaourts fabriqués dans le département de l’Yonne et de jus de pommes local. Les nouveaux produits solidaires de la marque y seront également présentés.
Précisons que dans l’Yonne, 66 agriculteurs sont sociétaires de la fameuse coopérative, 34 familles de producteurs y sont associées dont neuf pour le beurre bio, vingt-trois pour le lait et deux pour le lait bio.
En savoir plus :
Les principaux chiffres à connaître
578,7 millions de produits solidaires ont été vendus depuis le lancement
82 millions de litres de lait solidaire vendus
17 produits solidaires ont été créés par les consommateurs, en soutien aux producteurs (bientôt 21 avec la cerise, l'emmental râpé, la pomme, l'oignon).
15,1 millions de consommateurs achètent les produits
16 367 consommateurs adhérents de la coopérative votent pour l'évolution des cahiers des charges et vérifient leur bonne application.
La brique de lait la plus vendue de France (hors MDD - NielsenIQ)
Les deux beurres bio (doux et demi-sel) les plus vendus de France (hors MDD - NielsenIQ)
Plus de 3 000 familles de producteurs soutenues.
Thierry BRET
Il s’est dit très surpris et stupéfait de la nouvelle. Le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, Thierry CADEVILLE, a réagi ce lundi en fin de matinée à l’annonce du décès de son prédécesseur Alain PEREZ, disparu ce vendredi 25 avril au centre hospitalier de Nice, dans les Alpes-Maritimes, département où résidait depuis plusieurs années l’ancien dirigeant Icaunais.
AUXERRE : C’est la consternation pour le président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, l’entrepreneur Thierry CADEVILLE. Son vice-président, le dirigeant des FESTINS Didier CHAPUIS, devait l’informer au cours de ce week-end de la disparition d’Alain PEREZ à l’âge de 74 ans, des suites d’une maladie. Un Thierry CADEVILLE qui connaissait très bien son prédécesseur qui l’avait préparé à prendre la relève à la tête de la vénérable institution consulaire dès 2019. Une chose qui est devenue officielle à la fin de l’année 2021.
« Je suis attristé, souligne le président de la CCI qui inaugurera le 14 mai prochain les nouveaux locaux de la pépinière d’entreprises auxerroise sous le vocable « d’Octopus », un projet voulu par Alain PEREZ, comme l’ensemble du monde consulaire départemental et régional. J’ai débuté mon mandat consulaire en même temps que commençait le premier mandat de président d’Alain PEREZ… ».
Ces deux-là se connaissaient très bien, effectivement. D’abord en qualité de simple élu de la CCI, puis en étant vice-président, Thierry CADEVILLE n’aura jamais quitté le sillage de son président dont il appréciait l’état d’esprit.
« Nous avons vécu ensemble des situations très complexes, explique l’interlocuteur, faisant référence à la volonté de l’Etat de réduire les dotations aux organes consulaires, au mieux de prélever des liquidités parmi les ressources de la chambre, soit un équivalent de 500 millions d’euros. Alain PEREZ était un être doté d’un grand charisme, d’une pugnacité exceptionnelle : il a tout fait pour limiter la casse en se battant comme un beau lion pour que la Chambre de Commerce et d’Industrie conserve son indépendance, celle d’un établissement public… ».
Faire payer les prestations aux entreprises et sauver le modèle économique
Ce sera le cas, entre autres, lors de la vente de l’hôtel consulaire de Sens. « Soucieux de préserver le modèle économique de la CCI, Alain PEREZ avait souhaité développer la pratique de prestations payantes auprès des entreprises adhérentes et d’être novateur en la matière… ».
Prévoyant et perfectionniste, le président PEREZ avait travaillé dès 2019 soit deux années avant le terme de son second mandat à la préparation de sa succession. Ciblant ainsi le prometteur Thierry CADEVILLE pour lui succéder.
« Nous lui rendrons hommage comme il se doit le 14 mai lors de l’inauguration de la pépinière newlook, ajoute le nouvel homme fort de l’organe consulaire, mais également le 16 mai à l’occasion de la prochaine assemblée générale trimestrielle… ».
Il n’est d’ailleurs pas exclu qu’un troisième hommage encore plus conséquent ne soit rendu à Alain PEREZ un peu plus tard sous une autre forme. Un véritable travail de mémoire, amplement justifié, en somme…
Thierry BRET
L’augmentation des droits de douane orchestrée par les Etats-Unis focalise à nouveau notre attention sur l’Amérique. PME, TPE et autres auto-entrepreneurs peuvent cependant jouer un rôle déterminant pour nous sortir du marasme économique. Mieux vaut ne pas compter sur les géants du CAC 40, qui rejettent en bloc les appels et sollicitations du chef de l’Etat. Ces dirigeants répondent favorablement aux chants des sirènes américaines : taux d’impôts sur les sociétés plus bas qu’en France, accompagnement et aides aux investisseurs étrangers. Depuis longtemps, LVMH produit 25 % de ses maroquineries aux USA. La France est territoire d’apocalypse pour les uns et d’espoirs pour d’autres !
Nos hommes politiques et nos dirigeants ne sont pas à la hauteur de la situation. François BAYROU a déjà ouvert le parapluie. Le taux de croissance prévu en 2025 (sur lequel repose la construction du budget) ne sera pas atteint : c’est bien sûr la faute de Donald TRUMP et de ses droits de douane ! Afin de ne pas assumer leurs responsabilités, nos gouvernants égrènent en permanence une litanie de constats : « la situation est grave, même très grave, pas désespérée mais préoccupante, le contexte international est douloureux, nous sommes au bord de la guerre, nous sommes en état de guerre… ».
Pas de quoi remonter le moral aux plus résistants ! Au-delà de ces constats dignes du café du commerce, mais empreint de moins de pragmatisme et de bon sens, ils dressent l’inventaire des responsables : le Parlement européen, le Président MACRON (pour une fois, beaucoup sont d’accord), l’opposition, les députés, les syndicats, les partis politiques… et surtout, ces Français qui ne comprennent rien aux difficultés nationales, et qui au dire du locataire de Matignon, ne travaillent pas assez !
La France est au bord de la faillite mais le seul objectif de nos dirigeants, c’est de durer sans anicroche jusqu’en 2027 ! Alors n’attendons rien d’eux, inventons notre avenir, et partageons ce destin commun qui a fait de la France, ce qu’elle est aujourd’hui : créative, volontaire, prompte à s’insurger et à faire valoir ses droits, capable d’assumer ses erreurs, les corriger et construire l’avenir. Souvenons-nous du génial Aristide BOUCICAUT qui donne naissance au concept de « Grand magasin » avec la naissance du « Bon Marché » en 1872. Son analyse des besoins de ses clients et des contraintes de gestion le rend innovant : lancement de la semaine du blanc, périodes de soldes, vente sur catalogue, création d’un hôtel pour une clientèle riche et éloignée… Le « Bon Marché » devient une véritable institution commerciale et un modèle international. Émile ZOLA s'en inspirera pour son roman « Au Bonheur des Dames » (1883) dont le titre résume parfaitement la teneur du projet de BOUCICAUT : le romancier accumulera une importante documentation en visitant le grand magasin emblématique de la seconde moitié du XIXe siècle.
Des stratégies innovantes à mettre en place
Le passé est mort, pour le futur, nous ne sommes pas devins, alors une seule devise et une unique réalité : l’instant présent. Adoptons pour devise : « Carpe diem » !
Beaucoup d’entreprises atterrissent en réalisant qu’elles sont dépendantes à hauteur de 25 % voire de 40 % du marché américain ! C’est notamment le cas de nos chers viticulteurs. Dans le cadre de l’analyse d’un portefeuille client, la loi de Pareto énonce que 20 % des clients réalisent 80 % du chiffre d’affaires. Parmi les TPE et les autoentrepreneurs, nous trouvons un seul client : logique, il faut bien démarrer. Mais le risque est évident. Une approche plus exhaustive du portefeuille client doit permettre d’affiner les stratégies commerciales, de limiter les risques et de développer qualitativement le CA. Un tableau des clients par ordre décroissant de CA, calcul de la répartition client en % du CA… Privilégier les circuits courts, trouver des nouveaux marchés, des services innovants… c’est le véritable savoir-faire différenciateur. L'innovation est l'initiative visant à concevoir un produit, créer un service qui n'existe pas encore ou qui modernise drastiquement l'existant.
La stratégie d'innovation s'étudie autour de trois leviers importants
Ces trois leviers sont le marketing avec le déploiement sur le marché économique français ou international de nouvelles tendances commerciales, de nouvelles techniques de vente, de communication pour plus et mieux vendre des produits ou services.
Il y aussi l’organisationnel qui permet d’envisager de nouveaux processus de traitement de la donnée, de recrutement, de gestion des flux, de développement, etc… au sein d'une entreprise en vue de faciliter son développement, sa gestion quotidienne. Les tâches à faible valeur ajoutée sont généralement les premières cibles de l'innovation pour rendre l'entreprise plus performante.
Enfin, il reste le volet technologique où il est bon de proposer un nouveau produit sur le marché, offrir un service révolutionnaire aux professionnels ou aux particuliers, moderniser ou transformer un produit déjà existant mais répondant désormais aux normes d'utilisation et aux avancées technologiques et sociales.
Le « y’a qu’à, faut qu’on » ne doit pas être dans le propos. La mise en œuvre de l’innovation marketing, organisationnelle et technologique passe par un travail d’équipe. Quelle que soit la taille de l’entreprise, il est possible de réunir un groupe de travail autour de plusieurs dirigeants d’entreprises, souhaitant innover et mieux connaître leurs clients et leurs marchés. Réunir des femmes et des hommes, stimulant pour la créativité, les deux approches, masculines et féminines sont déterminantes. Faire intervenir des jeunes étudiants, au cours de leurs études commerciales notamment (stages obligatoires afin de valider leur cursus), des associations de retraités intervenant dans le domaine des affaires…
Les anciens représentent l’histoire et la stabilité et la jeunesse, le présent, avec cette folle capacitée à inventer l’avenir, fait de rêves, loin de la doxa ambiante et des concepts du passé. Les contacts avec les écoles de commerce, universités, lycées qui préparent à des BTS sont indispensables. D’étroites relations avec les chambres consulaires, les syndicats professionnels, sont à développer. L’organisation de rencontres regroupant tous ces acteurs peut aussi être à l’initiative des élus locaux !
Tout cela s’entend avec la volonté d’agir et faire naître des solutions pragmatiques et simples à mettre en œuvre. Alors secouons-nous, agitons le cocotier et arrêtons de penser que les nouvelles idées, ça ne marche jamais et que c’est de la perte de temps ! Je leur réponds : vous avez raison, restez couché et bonne nuit !
Jean-Paul ALLOU
Je ne sais trop pourquoi, mais j'aime bien ce village agricole de Bellechaume, traversé par la LGV sud-est, proche de Saint-Florentin. Les routes forestières pour y arriver (Courbépine, Brienon-sur-Armançon) sont véritablement de toute beauté. En m'y attablant un midi pluvieux d'avril, je songeais alors qu'en un peu plus de dix ans de chroniques culinaires dans l'Yonne (pour la défunte radio France Bleu Auxerre, la revue « Bourgogne Magazine » et désormais pour Presse Evasion), cet estaminet a dû changer au moins trois ou quatre fois de nom. La dernière fois cela s'appelait « C'est un plaisir ». J'y avais bien déjeuné. Désormais, place à la « Casa ». Quant à la gravure dans la pierre de façade (bal au premier), elle demeure, comme un témoignage du siècle passé…
BELLECHAUME : « La Casa » est l'unique commerce villageois, faisant aussi épicerie. Antan, je connus une boulangerie au village. Ce commerce prévoit parfois des soirées à thème (jambon à la chablisienne le samedi 10 mai) et un soir par semaine l'inévitable burger, aussi inévitable que la pizza désormais !
Le midi, la formule est proposée à 16,5 euros, avec café. Ce n'est pas bien cher et plutôt bon. Ne pourrions-nous pas y être un peu plus nombreux que les cinq personnes de ce midi-là ? Une maman avec sa gamine, deux ouvriers du bâtiment, ainsi que votre serviteur…Des tables vides ne demandaient pourtant qu'à accueillir d'autres convives.
Un prix pratiqué plus que correct
La mise de table est simple, avec une carafe d'eau sur la table, sans qu'elle soit demandée. C'est plaisant. Le kir est bon et réalisé comme il faut, avec un vin en bib. Ce qui est meilleur qu'une bouteille éventée ! Nombre de domaines dans l'Auxerrois en proposent.
Trois entrées sont proposées : charcuterie, tomate-mozza (guère de saison...) et œufs mimosa que je choisis à raison ! L'assiette arrive avec un œuf coupé en deux, un demi-œuf en sus ne m'eut pas choqué ! La salade est fraîche et bien assaisonnée. Entrée tout à fait correcte pour un menu à ce tarif, il est bon de le rappeler : 16,5 euros. Quant au serveur tatoué, il est plutôt avenant ! Le quart de vin est bourguignon, lui aussi provient d'un bib, et il est bon. Bravo car ce n'est pas toujours le cas dans ce type de formule, souvent servie avec une aimable piquette !
Et le petit jus dans la purée, svp ?!
En plat, sont proposées tête de veau ou saucisse (mot culinaire depuis le XIIIème siècle, hérité du latin) de Toulouse. Celle que l'on trouve dans le traditionnel cassoulet. Le plat est accompagné de frites maison ou purée. Dans l'assiette, un petit jus eût été plaisant. La saucisse est bonne, pas trop grasse et cuite comme il faut. La purée est plus un écrasé de pommes de terre, qui eut mérité un peu de lait tiède pour la détendre, mais aussi un brin de beurre salé pour l'onctuosité ! C'est cependant très correct. Avouons sans ambages que votre serviteur a été élevé avec la purée de Mami Mado : du lait entier tiède, puis une lichette de crème fraîche venant du parisien marché d'Aligre, du beurre salé, et un jaune d'œuf pour conclure ! Forcément ! Mami Mado, comme tant de nos compatriotes de cette époque, connut deux guerres (la première comme gamine, puis la seconde en tant que femme). Elle avait donc l'assaisonnement plutôt généreux, rendant ses convives heureux !
Un tiramisu dans un bocal !
Mention spéciale pour le tiramisu au café, le dessert tendance du moment, ici servi en bocal. Souvent, c'est aussi spongieux que médiocre et beaucoup trop sucré. Rien de cela ici, où l'assiette est équilibrée entre la puissance caféinée fort bonne et une sucrosité mesurée qui transforme l'assiette en fort bon dessert.
La cheffe sort de la cuisine. Son aimable collègue lui sert un demi-fraise, tout à fait mérité ! Pour conclure avec un café, correct lui aussi, ponctuant ce bon et simple déjeuner.
Chers lectrices et lecteurs : si demain d'aventure, vous passiez par Bellechaume pour y casser la croûte ? Ce serait chouette de les faire travailler. Car sinon, comme dans tant de petites cités icaunaises ou nivernaises, eux aussi demain, tireront le rideau métallique à tout jamais.
En savoir plus :
Les + : mention spéciale pour ce bon tiramisu, un dessert trop galvaudé.
Contact :
La Casa
41, Rue du Professeur Ramon
89210 BELLECHAUME
Tel : 03.86.91.26.15.
Ouverture tous les jours sauf le lundi.
Gauthier PAJONA