Du jamais vu ou presque pour l’organisation de la communauté d’entrepreneurs des Positives Entreprises ! Foi de Christine JAN – la maîtresse de cérémonie de cet outil promotionnel et relationnel qu’il serait judicieux de créer s’il n’existait déjà ! -, le nombre de visiteurs, désireux de découvrir les nouveaux locaux de l’unité de production de la société FESTINS à Chemilly-sur-Yonne, a littéralement explosé lors de cette séance mensuelle du club, crée par la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne. Normal : l’enseigne visitée sait mettre en appétit !
CHEMILLY-SUR-YONNE : On ne comptabilise plus le nombre d’épisodes depuis la création de cet outil original ! Entre trente et quarante rendez-vous en immersion sur le terrain, celui des acteurs économiques du département, pour les Positives Entreprises de l’Yonne, structure informelle nichée parmi les activités relationnelles d’une Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Yonne, jamais à court d’idées côté animations ! On doit la dynamique de ce concept à l’excellente Christine JAN, immuable maîtresse de cérémonie qui depuis le lancement de ce produit novateur pour l’époque – celui d’organiser des visites d’entreprises à raison d’une animation mensuelle autour d’un brunch convivial et courtois – a toujours rencontré le succès.
Mais, là, avec l’étape gourmande concoctée chez FESTINS, il était à peu près évident que les compteurs en termes de fréquentation allaient irrémédiablement s’affoler ! Pas de quoi, en revanche, perturber les hôtes de ces lieux, Evelyne et Didier CHAPUIS, accompagné de leur fils, Matthieu, qui en ont vu d’autres en presque trente ans de carrière au niveau des réceptions, manifestations institutionnelles ou privées en tout genre !
Une visite avec les dirigeants du groupe, c’est çà les Positives Entreprises !
Le principe est simple, in fine. On arrive sur le lieu de l’entreprise quelques minutes avant midi afin d’y être accueilli. Puis, durant une heure, on découvre en compagnie du dirigeant la maison qui vous reçoit, parfois habillé comme ce fut le cas de charlotte, blouse, masque, et autres revêtements plastifiés pour chaussures avant de se rassembler dans une salle de réception pour y écouter toutes les informations importantes permettant de mieux appréhender l’univers dans lequel on vient de plonger. Des éléments informatifs forcément toujours intéressants pour connaître le secteur d’activité de l’entreprise visitée, son segment, ses marchés, ses procédures, ses productions, sa logistique, etc.
Celui qui a pris le micro pour alimenter nos neurones de contenus intéressants, n’est autre que Matthieu CHAPUIS. Ce n’est plus un secret de polichinelle. Le fils du couple CHAPUIS à l’origine du groupe FESTINS reprend progressivement les rênes de la société. Son frère, Baptiste, vit, quant à lui, une très belle carrière sur un autre domaine d’activité avec le groupe « 123 Immobilier », disposant aujourd’hui sur le territoire nord-bourguignon de quatre vitrines commerciales. La passion pour l’excellence culinaire, Matthieu, l’a bien ancrée au fond de lui. Ses multiples expériences professionnelles vécues à l’international l’attestent avant que l’oiseau ne revienne dans le nid familial !
Un chiffre d’affaires de 45 millions d’euros et 350 collaborateurs
Dorénavant, Matthieu incarne l’avenir de ce groupe fort de ses 350 collaborateurs dont 220 exercent leur métier dans l’Yonne. Apparue en 1992, la société FESTINS a ouvert ses premiers locaux sur l’ancien site…du spécialiste du saumon et de ses produits dérivés, « Le Borvo », à Chemilly. Puis, en 1996, l’entreprise fait déjà des petits, à Lamotte-Beuvron dans le Loir-et-Cher, à quelques encablures d’Orléans avec la création de la marque « FESTINS de Sologne ». Avant que ne fleurissent telles de belles plantes du printemps des boutiques connues et reconnues des amateurs du bien manger à Marsannay-la-Côte en Côte d’Or, en périphérie de Dijon en 2001, puis en 2005 le commerce parisien dans le XIIème arrondissement, rue Daumesnil.
L’année 2013 permet au couple Evelyne et Didier CHAPUIS de créer à Appoigny la structure « Au Plaisir des Mets » où autrefois AMORA MAILLE exerçait ses activités dans un local devenu vacant en termes opérationnels. Là, sont conçus les plateaux repas servis à bord des structures ferroviaires comme EUROSTAR ou LYRIA. Après les rénovations des boutiques de Chemilly et de Paris Daumesnil en 2018, le groupe se lance dans le projet d’agrandissement des locaux originels de l’entité, des travaux qui courent sur 2024 et 2025 et qui nécessitent un investissement de 5 millions d’euros pour FESTINS. L’atelier de production de Lamotte-Beuvron subissant un sort analogue…Au-delà de cette stratégie de rénovation et d’expansion, la société ne déroge pas à son éthique initiale : demeurer une entreprise à taille humaine.
En 1992, le nombre de collaborateurs des FESTINS ne dépassait pas vingt personnes dans les ateliers. La plupart venaient de Paris pour structurer ce nouveau projet d’entreprise. A l’époque, le chiffre d’affaires s’élevait à trois millions d’euros avec un client unique : « FLO Prestige ». Aujourd’hui, après les aléas imputables à l’épisode sanitaire de la COVID, les activités sont reparties de plus belle, avec en 2024 un effectif de 350 collaborateurs et un chiffre d’affaires s’établissant à 45 millions sur le groupe.
Des chiffres annuels pour le moins éloquent !
Quant à la visite du jour, elle concernait les nouveaux laboratoires de FESTINS sur un espace de 4 000 mètres carrés de surface dont 1 000 mètres carrés de stockage. Un endroit qui comprend également le centre de formation et d’innovation avec le pôle recherche et développement.
« Ici, nous déclinons quatre métiers, précisa Matthieu CHAPUIS, cuisinier, pâtissier, charcutier et traiteur. Nous concevons les produits de nos boutiques et pour l’activité traiteur. On fabrique aussi pour d’autres traiteurs et des restaurateurs ainsi que la « food-tech » - un axe en pleine expansion actuellement pour des professionnels qui assurent des livraisons en entreprise à partir de réfrigérateurs connectés -, des solutions pour de la restauration collective, sans omettre l’export… ».
Sur le site d’Appoigny, FESTINS intervient sur le secteur des repas ferroviaires à 60 %, le reliquat étant destiné à la restauration, grâce à son site de 3 000 mètres carrés avec du stockage, s’appuyant sur ses différents ateliers cuisine, pâtisserie sucrée et salée, ainsi que le lieu de conception de l’excellente mousse au chocolat où s’affairent en permanence quatre personnes à plein temps !
Dans le Loir-et-Cher, l’unité FESTINS fait 2 500 mètres carrés. « C’est un atelier de cuisine, de pâtisserie (notamment la tarte tatin) afin d’achalander la restauration, la food-tech et la grande distribution, souligna l’intervenant.
Active au sein de la Convention pour les Entreprises et le Climat, FESTINS assure le tri de tous ses déchets (carton, fer, verre, bio-déchets, graisses…) qui repartent dans les filières spécifiques. A Lamotte-Beuvron, 2 000 mètres carrés de panneaux photovoltaïques ont été installés, ce qui représente 15 % de la consommation du site. Voire 100 % le week-end lorsqu’il n’y a pas de production. Au niveau de la parité, elle est respectée. Le personnel féminin est aussi important en nombre que le masculin avec des postes d’encadrement et de responsabilités.
Précisons que tous les sites de production sont multi-certifiés par des références labels de haute volée.
Outre les fonds de sauce – ils s’exportent très bien, le chiffre d’affaire à l’international (Europe, Asie) se situe à 1,5 million d’euros -, et les plats cuisinés, FESTINS s’est lancée dans la conception de nouveaux produits, à l’instar des fameux « Cordons Bleus » pour une enseigne parisienne. Ce qui ne nuit nullement à la fabrication de produits de prestige plus traditionnels autour des foies gras et de la truffe ! La plupart des grandes marques parisiennes (LENOTRE à titre exemple) travaillent avec le groupe bourguignon. Le fret aérien intègre également la cible des destinataires des plateaux repas (FEDEX).
Côté chiffres, on retiendra pour mémoire que FESTINS fabrique environ annuellement 3,3 millions de plats cuisinés, 140 tonnes de soupes, 10 tonnes de foie gras, 455 tonnes de fonds de sauce, 62 tonnes de mousse au chocolat (miam !), 33 tonnes de riz au lait. Les excellents résultats d’une société agile qui a toujours su se saisir des opportunités !
Thierry BRET
Bordé par un imposant massif forestier, le petit village de Passy (entre Sens et Villeneuve-sur-Yonne) est connu pour sa magnifique fête de la pomme en automne. Une chouette journée dans la vie de cette paisible commune de 350 habitants. Adossé à sa mairie, se tient le bar-restaurant « La Codalie ». Créé au début du siècle par Agnès et Pascal. C'était un endroit joyeux et musical. Pascal en digne disciple de Bacchus y sélectionnant des nectars surprenants tandis qu'Agnès y préparait sa partition prochaine. L'on s'y régalait notamment d'œufs mayo, de noix de joue de porc aux oignons caramélisés accompagnées d'un gratin de coquillettes pour terminer par une moelleuse crème au caramel. Puis vint le temps de « Chez Joëlle ». Puis, plus rien, ou presque...
PASSY : C'était comme un légitime sentiment de gâchis, que l'on pouvait ressentir, en passant devant cette belle petite enseigne aux rideaux défraichis. Mais, le mois dernier, après plus de trois ans de fermeture, l'endroit a repris vie en la personne de William MICHEL, que l'on connut antan en digne chevalier de la cuisine médiévale ! En cette frisquette mi-mars, ce fut un plaisir d'en retrouver le chemin, en y admirant les impeccables tomettes, toutes à leur aise d'y retrouver du passage, mais aussi de s'attarder à ce joli comptoir en bois....comme il n'y a pas si longtemps finalement.
Rien n’a changé ou presque !
Ce sont les débuts et la maison reprend ses marques peu à peu, menée par un cuisinier aux idées précises (la galette y est déclinée gastronomiquement le samedi soir) et à l'indéniable savoir-faire charcutier. Cet adepte de la cuisine-maison, connu jadis lors d'une émission radio à la défunte France Bleu Auxerre, apprécie le village autant que l'accueil qui lui fut prodigué.
Les menus y sont proposés à 12 euros avec moules-frites copieusement servies ou à 18 euros. Va pour ce dernier !
En entrée, il y est proposé un os à moelle, toast d'ail confit et salade variée. L'assiette a une belle allure. Le patron l'évoque avec force conviction gourmande ! C'est bon, même si l'os eut mérité un rien de cuisson en sus, comme pour mieux gratiner mais aussi une pincée de fleur de sel. Mention spéciale pour l'agréable vin d'Epineuil du réputé vigneron Dominique GRUHIER. Autour des convives heureux de s'attabler de nouveau ici, rien n'a changé ou presque, puisque le passage vers l'ancienne épicerie est devenue une scène, en perspective des concerts à venir.
Des profiteroles dont on ne se lasse pas !
Le plat est une copieuse cassolette de fruits de mer. Il est agrémenté d'originales bananes plantain. Une bonne idée que pareil accompagnement : c'est drôle mais en y plantant la fourchette, on semble retrouver la texture de la quenelle, chère à nos amis lyonnais.
Mention spéciale pour les profiteroles (vieux dessert mentionné dans le dictionnaire « Estienne » au XVIème siècle) : la pâte à choux y est aérienne. Le coulis chocolaté est aussi puissant que goûteux, et je dirai que la chantilly d'accompagnement est faite maison. Bravo, car cela devient rare. C'est si bon, que la glace à l'intérieur semble n'y faire que de la figuration.
Un joli dessert pour ponctuer ce bon déjeuner : bravo au chef William et longue vie nouvelle à « La Codalie » que l'on retrouve avec grand plaisir !
En savoir plus
Les - : un très léger bémol sur un service pouvant sembler un brin longuet, notamment pour les convives à la pause courte…
Les + : l'aimable accueil téléphonique, l'âme et l'esprit de ce bel endroit.
Contact :
La Codalie
05, Grande rue
89510 PASSY
Tel : 03.58.15.68.88.
Ouverture tous les jours sauf lundi
Menu à partir de 12 euros.
Stationnement aisé
Gauthier PAJONA
Simple, efficace, fonctionnel. La feuille de route du délégué départemental du parti d’Edouard PHILIPPE dans l’Yonne est on ne peut plus claire. Devant une trentaine de militants et de sympathisants, l’élu de l’Yonne – il siège au conseil départemental en qualité de vice-président mais également dans le fauteuil du maire à Saint-Denis-les-Sens – Alexandre BOUCHIER a brossé les orientations du nouveau comité municipal, entériné à Auxerre. Un organe regroupant du centre gauche à la droite qui souhaite peser dans la balance des prochaines échéances électorales…
SAINT-GEORGES-SUR-BAULCHE : Depuis juillet 2024, l’élu du nord de l’Yonne officie en qualité de délégué départemental à la tête du parti Horizons sur notre territoire. Une formation toute acquise à la cause de son fondateur, le maire du Havre et ancien pensionnaire de Matignon, Edouard PHILIPPE. Un ex-Premier ministre qui entend bien faire promouvoir ses idées le plus largement possible lors de la future campagne des présidentielles en 2027, en héritier légitime ou pas de l’actuel Président de la République.
Face à une assistance plutôt éparse dans la salle – on aura dénombré une petite trentaine de personnes dont l’adjoint en charge de l’Urbanisme et des Travaux Nordine BOUCHROU -, Alexandre BOUCHIER prit la parole après une brève introduction de l’élue auxerroise, Emmanuelle MIREDIN – elle-même conseillère départementale – afin de donner le « la » explicatif de la soirée. En deux mots : la constitution du comité municipal d’Auxerre.
Développer un maximum de comités municipaux dans l’Hexagone
Un lancement de ce groupe politique qui n’est que justice, finalement. Puisque curieusement, il n’existait jusqu’alors que huit comités municipaux à l’estampille « Horizons » dans l’Yonne – ce qui représente environ une centaine d’adhérents défendant les idées d’Edouard PHILIPPE au total – établis dans plusieurs agglomérations de l’Yonne (Avallon, Sens, Saint-Florentin…) mais pas encore dans la capitale du département.
Pourtant, le chef de file de ce mouvement dans la cité de Paul BERT n’est autre que le président-maire de l’Agglomération, Crescent MARAULT.
A quoi servent in fine ces comités municipaux, au nombre de neuf entités désormais, répartis aux quatre coins du territoire ? Réponse de son délégué officiel : ils permettent d’accompagner la structuration d’Horizons dans l’Yonne. En France, plus de 1 300 de ces structures locales sont d’ores et déjà opérationnelles avec l’objectif d’implanter territorialement les idées de l’ancien Premier ministre en vue des présidentielles de 2027.
« Notre mouvement est encore jeune, précise Alexandre BOUCHIER, puisque âgé de trois ans. Il accueille près de 35 000 adhérents au niveau national… ».
Il y a quelques mois encore, Horizons ne disposait que de trois comités municipaux dans l’Yonne. Est-ce à dire que la machine semble s’emballer davantage en l’espace de peu de temps en faveur de la candidature présidentiable du maire du Havre ?
« Edouard PHILIPPE veut développer le maximum de ces comités municipaux à travers la France, ajoute le porte-parole officiel du mouvement dans l’Yonne, nous croyons que les communes possèdent un rôle essentiel dans la remontée des informations politiques auprès des instances nationales… ».
Dynamiser le territoire de l’Yonne en s’appuyant sur les forces vives
A date, le parti soutenant la majorité présidentielle dispose d’une force de frappe de 3 400 élus locaux et d’une cinquantaine de parlementaires. Le poids des municipalités est donc très important pour ce mouvement qui veut accélérer son implantation locale avant les prochaines échéances de 2026. Dans l’Yonne, si Auxerre et Sens représentent déjà des gains électoraux à conserver pour les centristes de droite et de la droite modérée, la conquête d’Avallon aiguise déjà quelques appétits. Quant aux législatives, elles nourrissent elles aussi de sérieuses ambitions…
Puis, Alexandre BOUCHIER insista sur la dangerosité de notre monde actuel. « Il nous faut prospérer et faire grandir notre pays, devait-il affirmer, nous croyons que l’ancien Premier ministre Edouard PHILIPPE est la personnalité la plus encline à relever le pays. C’est une véritable alternance que nous proposons face à ceux qui ne cessent de parler de déclin… ».
Et de citer ensuite toutes les croyances qui forgent le dynamisme de ce mouvement : l’esprit d’entreprendre, la responsabilité individuelle, le rôle des élus locaux (« les fantassins de la République qui en font le ciment... »).
Celles et ceux qui désirent sous la bannière d’Horizons s’engager pour dynamiser le territoire de l’Yonne devront trouver les forces vives leur permettant d’accélérer le mouvement, devait conclure l’orateur.
« Le bonheur n’est pas un gros mot mais on doit porter des projets et des valeurs ensemble… ». Le comité municipal auxerrois d’Horizons est donc sur de bons rails !
Thierry BRET
Plus d’une centaine de rassemblements contre le racisme étaient organisés ce samedi dans toute la France, au lendemain de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, inscrite par l’ONU au calendrier, le 21 mars. Partis de la place de l’Arquebuse, ils étaient près de 250 personnes à marcher à Auxerre, pour dire non à toute forme de différenciation, que ce soit en fonction de sa couleur, de sa religion ou de ses idées. Une mobilisation qui affichait en filigrane un refus des thèses défendues par la droite extrême…
AUXERRE : Est-il chose plus multiple et plus répandue à travers le monde que le racisme ? A chacun sa couleur, à chacun son credo : anti-noir, anti-arabe, anti-jaune, anti-blanc, anti-jeune, anti-vieux… Autant d’idéologies prônant la supériorité d’une race sur une autre, autant de thèses refusant d’accepter la « différence » et de juger une personne sur ce qu’il est et non d’où il vient. « No pasaran ! ». Sur un panneau, écrit à la main, ce cri de ralliement venu de l’autre côté des Pyrénées, quand l’Espagne s’enfonçait dans une longue nuit fasciste. Message d’espoir aussi, pour nombre de personnes présentes ce samedi après-midi à Auxerre, avec pour certains le sentiment qu’il est peut-être déjà trop tard…
Rassemblés dans leurs différentes composantes, les forces de gauche sont bien sur présentes et affichent la couleur : du rose, du rouge, du violet (mais pas de vert…), entourés entre autres, de syndicalistes, de militants du MRAP, du réseau de Soutien aux migrants 89, de la Ligue des Droits de l’Homme, de la Libre Pensée, de la Cimade, du collectif Vivons ensemble… Un chiffre brandi à bout de bras : « + 11 % d’actes racistes en 2024 », sans que l’on sache si les 1 570 actes antisémites recensés la même année, font partie du sinistre décompte.
« Une vigilance absolue afin de ne pas alimenter les attaques… »
« Les racistes sont arrivés au pouvoir » : sur un autre panneau, cette allusion pas du tout voilée, aux propos du député Daniel GRENON visant les Maghrébins et pour lesquels il est poursuivi en justice. « Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers… ». La sono fait vibrer les mots de Jean FERRAT et les notes s’envolent, dans « Nuit et Brouillard », bien loin de la polémique née de la caricature de Cyril HANOUNA, valant à LFI des accusations d’antisémitisme. Pour autant, cette militante d’une association luttant contre le racisme met en garde : « nous devons avoir une vigilance absolue, que ce soit sur les commentaires et les productions des uns et des autres, afin de ne pas alimenter les attaques… ».
Commémorer côté du boulevard, est installé le campement des « reconstitueurs » napoléoniens, invités par la ville pour célébrer le 210ème anniversaire de sa rencontre historique avec le maréchal NEY, mais un monde les sépare et les commentaires vont bon train : « aujourd’hui, mettre ainsi Napoléon en avant, lui qui a rétabli l’esclavage, c’est une aberration ! C’était notre facho de l’époque… ». Son voisin temporise : « peut-être pas un facho, mais au moins un dictateur ! ».
Un appel au vivre ensemble et à la sérénité
Zoubida est militante au MRAP et avec ses mots sortis du cœur a donné le ton de la marche, à quelques minutes du départ : « la France, ce n’est pas celle de l’exclusion, c’est celle de l’égalité, de la fraternité, de la liberté, la France est belle avec ses mélanges… ». Rappelant un grand-père combattant ayant perdu une jambe pour ce pays et un père qui a contribué à le construire : « on a appris à faire le bœuf bourguignon, on a appris la blanquette, on a appris la culture, l’histoire, ne nous enlevez pas tout ça ! ».
Un appel à « vivre ensemble » et le refus de ne pas être considéré comme française à part entière : « l’arc-en-ciel a beaucoup de couleurs, pourquoi serions-nous différents ? Aujourd’hui, une grande partie des médecins à Auxerre sont arabes ou africains, même chose dans la police, dans la gendarmerie, nous aussi cherchons l’ordre, la sérénité… ».
Il avait coutume de dire que lorsqu’il entendait quelqu’un traité de « sale juif, de sale nègre, de sale arabe », il revendiquait pour lui d’être simplement traité de « salaud » s’il le méritait, rajoutant que « le jour où les juifs se verront dûment et légalement conférer le droit imprescriptible d’être des salauds comme les autres, comme les autres salauds bien entendu, l’antisémitisme sera virtuellement vaincu ».
Une citation que l’on peut aujourd’hui encore, décliner bien sûr à tous les temps et dans toutes les couleurs ! Il s’appelait de son vrai patronyme Isaac ANDRÉ, plus connu sous le nom de Pierre DAC…
Dominique BERNERD
Il n’était que consultatif, le dernier scrutin, proposé lors de la tenue du Conseil départemental de l’Education nationale (CDEN) à Auxerre il y a quelques jours. Autant dire que quel que ce soit le résultat de ce vote, les dés étaient déjà jetés de manière irrévocable sur le tapis vert et rien ne pouvait changer la nature des choses. Pourtant, le résultat est plus probant sur la volonté de celles et ceux qui devaient s’exprimer lors de ce suffrage. Sur les trente votants initiaux, représentants syndicats, élus et partenaires de l’Education nationale, seuls vingt-deux d’entre eux, présents, ont fait connaître leur choix : douze rejets et dix abstentions ! Nonobstant, la nouvelle carte scolaire 2025 a été entérinée de façon définitive, avec ses 23 fermetures de classes contre sept ouvertures…
AUXERRE : Un vote inutile ? Un résultat logique ? En tout cas, c’est une validation sans surprise pour un résultat tant attendu, à savoir l’entérinement par la direction académique de l’Education nationale de la carte scolaire 2025, échafaudée de manière collégiale, de longue date. Lors de la conférence de presse, accueillie dans le saint des saints de la pédagogie départementale, Jean-Baptiste LEPETZ, directeur académique, a voulu clarifier les choses, en se montrant rassurant envers les familles et les élèves, et très prolixe en explications pour justifier les nouvelles orientations choisies par la vénérable institution.
Des choix qui ne sont pas le fait du hasard, bien évidemment, ils reposent sur des critères sociétaux très précis, faisant appel presque à de la macro-économie et de la micro-attractivité d’un territoire, l’Yonne, qui subit comme tant d’autres les soubresauts de la démographie en berne dans notre pays, engendrant de fait la diminution inéluctable du nombre d’élèves dans les classes…
Parmi les critères retenus justifiant la nouvelle physionomie de cette carte scolaire qui amputera le département de 23 classes à l’automne prochain mais qui en ajoutera dans le même temps sept de mieux, citons la dynamique territoriale, les perspectives de regroupement, les perspectives économiques des secteurs géographiques étudiés, les transports et la mobilité, le nombre d’élèves en situation de handicap, le réseau d’éducation prioritaire, la limitation à 24 élèves en zone rurale en grande section de maternelle, en cours préparatoire (CP) ou en cours élémentaire première année (CE1), etc.
Améliorer le service public de l’Education nationale…
Jean-Baptiste LEPETZ n’aura de cesse de le répéter à maintes reprises : « les décisions prises avec les collaborateurs de l’académie reposent sur des principes de justesse pour mieux accueillir les élèves dans ce nouveau schéma éducatif et de justice afin d’en garantir la parfaite équité applicative… ».
Loin de lui l’idée de ne pas traiter toutes les structures scolaires du département de la même manière, en ne prenant pas de la hauteur et le recul nécessaire pour rendre sa décision. « Tout a été examiné dans la sérénité, explique-t-il, en étant respectueux de la justesse de l’application… ».Un travail qu’il rappellera de longue haleine puisque commencé dès le mois d’octobre 2024…
« Présenter une carte scolaire départementale n’est pas chose aisée, devait souligner le DASEN, puisqu’il est nécessaire de prendre en compte l’adoption de la loi de finances qui en règle générale n’est jamais connue avant le mois de décembre… ». Sauf que cette année, pas de chance pour l’Education nationale, suite à l’épisode que l’on a connu et qui restera dans les annales après la censure du gouvernement BARNIER et les atermoiements du gouvernement BAYROU pour espérer ne pas l’être à son tour !
Pourtant, il l’affirme à plusieurs reprises lors de ses explications : tout ce qui est entrepris n’a d’autre volonté que d’améliorer le service public de l’Education nationale sur le territoire de l’Yonne. Un chantier réalisé en étroite concertation avec les collectivités territoriales et avec l’appui des services de la préfecture.
Pour élaborer les contours de cette nouvelle carte scolaire, il aura fallu prendre en compte la baisse significative du nombre d’élèves. Six cents d’entre eux manqueront à l’appel de la rentrée 2025. Un recul synonyme de diminution de postes d’enseignants, naturellement.
« C’est mécanique, prévient Jean-Baptiste LEPETZ, justifiant ainsi la perte de quinze postes à l’automne 2025, mais cela va nous permettre de conforter le taux d’encadrement et de réduire le nombre d’élèves par classe… ».
Un taux de remplacement dans le premier degré au top dans l’Hexagone
Une chute du nombre d’élèves qui ne sera pas un épiphénomène, visiblement car les prévisions pour les exercices 2026 et 2027 sont du même acabit avec une diminution estimée à environ 700 élèves sur ces deux prochaines années. Vision optimiste des choses : ce fameux taux d’encadrement qui devrait s’établir à 6,70 professeurs pour cent élèves à la rentrée prochaine.
Au plan national, le ratio nombre de professeurs pour nombre d’élèves est de 6,13. Il est de 6,51 au niveau de la région. Le chiffre enregistré dans l’Yonne est donc supérieur. Ce qui satisfait le directeur académique de notre département. Quant aux effectifs en classe, ils seraient plus proches des 19,48 élèves observés en 2024 que des 22 apprenants qui occupaient les rangées des salles de cours en 2015. Là aussi, l’évolution est intéressante…
« A la prochaine rentrée, ajoute Jean-Baptiste LEPETZ, accompagné de deux de ses proches collaborateurs, Stéphane DUGUET et Bertrand COLIN, lors de la conférence de presse, l’Yonne comptera dans le premier degré 1 266 classes. Soit un différentiel négatif de seize classes par rapport à 2024. Cela représente 1,2 % tandis que les effectifs diminuent de 2,4 %... ».
Autre motif de contentement pour le directeur académique de l’Yonne : l’excellence du taux de remplacement des professeurs. Le territoire de la Bourgogne septentrionale est à ce titre le premier de l’Hexagone au niveau du premier degré à avoir eu en 2024 94 % de ses enseignants absents durant la période scolaire remplacés ! « Le chiffre est encore plus élevé depuis le début de 2025, ajoute tout sourire Jean-Baptiste LEPETZ qui lâche la phrase, soit 97 % de remplacement ! ».
Bref, au bout du compte, la décision entérinée par la Direction académique ne fait pas que des heureux. A commencer par les syndicats et les associations de parents d’élèves qui promettent déjà de se retrouver dans la rue afin de poursuivre le combat. Quant aux élus, notamment des localités concernées par la fermeture de ces vingt-trois classes, ils font grise mine et promettent, là aussi, de réagir alors que la carte scolaire a été adoptée.
Conscient de tout cela, Jean-Baptiste LEPETZ le reconnaît bien volontiers : il n’est pas facile de concevoir une carte scolaire devant satisfaire tout le monde, sachant que les moyens de l’Education nationale sont à la baisse. « Je peux entendre toutes les expressions qui se manifestent, précise-t-il, c’est pour cela que je veux être le garant de l’équité de traitement sur ce dossier… ».
A suivre, donc, si réactions il y a, des élus, parents d’élèves et syndicats d’enseignants dans les semaines à venir…
La liste des vingt-trois classes fermées et les sept classes à ouvrir à l’automne 2025 :
Les vingt-trois fermetures :
Ecole maternelle Courbet à Auxerre,
Ecole maternelle Henri Matisse à Auxerre,
Ecole élémentaire d’application Boussicats à Auxerre,
Ecole élémentaire Renoir Auxerre,
Ecole primaire Brazza Auxerre,
Ecole primaire Bléneau,
RPI Branches et Fleury-la-Vallée (Regroupement pédagogiques intercommunaux),
Ecole élémentaire André Gibault Brienon-sur-Armançon,
RPI Carisey, Villiers-Vineux et Jaulges
Ecole élémentaire Charbuy,
RPI Courtois-sur-Yonne et Nailly,
Ecole maternelle Madeleine Joigny,
Ecole primaire Maligny,
Ecole élémentaire Gérard Philippe Migennes,
Ecole primaire Montacher Villegardin,
Ecole primaire Jean Pezennec Saint-Florentin,
Ecole élémentaire Saint-Julien-du-Sault,
Ecole élémentaire Saint-Père-sous-Vézelay,
Ecole maternelle Chaillots Sens,
Ecole maternelle Pierre Larousse Sens,
Ecole élémentaire Paul Bert Sens,
Ecole primaire Sergines,
Ecole primaire Jacques Prévert Vinneuf.
Les sept ouvertures :
Ecole maternelle Champigny,
Ecole primaire groupe scolaire Jean-Pierre Soisson Auxerre Laborde,
Ecole élémentaire Paul Verlaine Migennes
Ecole primaire groupe scolaire Les Essarts Neuvy-Sautour,
Ecole maternelle Les Jardins de la Glaudonnerie Toucy,
Ecole maternelle Rosa Bonheur Villeneuve-la-Guyard,
Un dispositif ULIS-école dans le nord du département, le lieu est à déterminer…
Thierry BRET