On connaît tous la conquête de l’Ouest, symbolisée par autant de westerns qu’ils soient spaghettis ou de pure tradition, fleurant bon les paysages sauvages et l’éternelle rivalité entre cow-boys et indiens. Place désormais à la conquête vers l’Est ! Telle que la conçoit depuis plusieurs années, le groupe de grande distribution SCHIEVER. Après la Pologne et le Tadjikistan, ainsi qu’un bureau d’achats en Russie, voici l’Ouzbékistan qui rejoint ce club de moins en moins restreint où l’enseigne de l’Yonne inaugure de nouveaux commerces.
AVALLON : Tachkent, cela vous parle ? Pas vraiment, à première vue. Pourtant, c’est là-bas, dans cette ville faisant office de capitale de l’Ouzbékistan, ex-république de l’URSS, que vient d’être inaugurée le 13 janvier la quatrième supérette à l’estampille de « bi1 », sous l’égide du groupe de distribution SCHIEVER. Mettant ainsi, provisoirement peut-être, un terme à la série inaugurale en cours, soit quatre boutiques marchandes ouvertes depuis le mois de décembre dans l’un des quartiers de la cette métropole, forte de ses 2,5 millions d’habitants. Une véritable aubaine pour l’entreprise dont le siège social se situe en terre icaunaise. Nouvelle contrée à ajouter à son escarcelle et surtout de belles perspectives pour la structure qui poursuit ainsi avec succès son déploiement à l’international, sur la façade orientale de l’Europe et en Asie mineure.
Directeur général du groupe, Vincent PICQ, figure emblématique de l’entrepreneuriat en Bourgogne septentrionale (il est également le président du Réseau Entreprendre sur le département de l’Yonne) a effectué le déplacement sur place afin de vivre la cérémonie protocolaire d’usage, habituellement réservée aux ouvertures de nouveau magasin.
Un projet né d’un rapprochement avec un actionnaire minoritaire local…
Si le patron de cet incontournable acteur de la grande distribution n’a pas défloré les détails stratégiques de la manœuvre, il n’empêche qu’il souhaite un développement rapide de l’activité dans le pays.
« Il s’agit de magasins ouzbeks dont les produits sont fabriqués localement pour leur population, précise Vincent PICQ, c’est en nous impliquant aux côtés de fabricants dans l’évolution des usages et en travaillant avec les producteurs locaux que nous répondrons aux besoins de la population. En particulier, avec une offre d’environ huit cents produits à marques de distributeur… ».
Le concept est né d’un rapprochement avec un actionnaire minoritaire du pays. Cette chaîne de distribution repose sur deux activités à la complémentarité évidente : le commerce de détail et dans un futur proche, le e-commerce.
Des produits locaux de qualité proposés à bas prix…
Quant à la finalité du projet, elle est louable à bien des égards : permettre à la population d’avoir accès à une alimentation locale de qualité à bas prix. Judicieux, d’autant que le pouvoir d’achat y est faible.
Mis en œuvre depuis le début de 2021, le projet qui mobilise aujourd’hui une centaine de collaborateurs sur place et une centaine de producteurs locaux (les circuits courts applicables à la mode ouzbeks !) s’est appuyé également sur des échanges diplomatiques de qualité. Lors de ses voyages, Vincent PICQ a eu l’opportunité de s’entretenir avec le vice-Premier ministre, Adham ILHOMOVICH et le ministre des Finances, Jamshid QO’CHQOROV.
Naturellement, avec cette manne d’emplois créés sur place, la venue du groupe tricolore est perçue comme très bénéfique. L’ambassadrice de France à Tachkent, Aurélia BOUCHEZ n’a pas manqué de saluer le professionnalisme de SCHIEVER qui va proposer à la population locale une offre de produits aux meilleurs prix à partir de produits locaux de qualité.
En savoir plus :
SCHIEVER à l’international, c’est huit hypermarchés « bi1 » en Pologne et quatre au Tadjikistan,
C’est un total de 15 enseignes, 188 magasins et 7 000 collaborateurs en France, Pologne, Tadjikistan et Ouzbékistan.
Thierry BRET
La vente de 80 Rafale fabriqués par le poids lourd de l’aviation française, le groupe DASSAULT, aux Emirats Arabes Unis aura-t-elle un impact conséquent sur l’emploi dans l’Yonne, terre d’accueil de plusieurs sous-traitants de la filière aéronautique ? Difficile de le dire à l’instant « t » où tombe cette information. Même si les dix-huit entreprises de la région, affiliées au groupement « GISAéro », espèrent récolter les fruits de cette poussée commerciale de l’industriel vers le Moyen-Orient.
AUXERRE : Le contrat est historique pour le groupe DASSAULT Aviation. S’élevant à 18 milliards d’euros, il concerne la vente de 80 appareils Rafale, fleuron de la haute technologie hexagonale, aux rois du pétrole : c’est-à-dire les Emirats Arabes Unis.
Signé en début de semaine, cet accord coïncide avec le terme de la visite du président Emmanuel MACRON sur la péninsule arabique, à Abu Dhabi. Sous le regard élyséen, le président directeur général du groupe DASSAULT Eric TRAPPIER, président de l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), devait apposer sa griffe aux côtés de celles des dignitaires de ces états richissimes du Golfe.
Ces appareils aux fonctions multiples équiperont l’armée de l’air des émirats. Ce n’est pas la première fois que le constructeur français place ses produits dans cette partie du globe. Les avions de chasse Mirage, puis, plus récemment les Mirage 2000-9, dont la modernisation a été actualisée en 2019, ont renforcé 45 ans d’échanges commerciaux.
Présent dans plus de 90 pays, avec plus de dix mille avions militaires et civils livrés, DASSAULT Aviation a fait de ses objectifs essentiels dans les années 2020 la vente de ses appareils de combat Rafale une priorité.
Des certitudes en emplois en Nouvelle-Aquitaine, mais quid de la Bourgogne ?
Ce qui ne l’empêche nullement de proposer sur ces juteux marchés des jets haut de gamme de type Falcon en passant par les drones militaires et les systèmes spatiaux. Précisons qu’en 2020, le chiffre d’affaires de ce géant qui emploie plus de 12 000 collaborateurs dépassait largement les cinq milliards d’euros.
Naturellement, ce contrat fait figure d’excellente aubaine pour la France. Surtout après l’échec de la cession de sous-marins à l’Australie, torpillée par les Américains et les Britanniques comme chacun le sait.
Près de quatre cents entreprises contribuent aujourd’hui à la construction du Rafale en France. De grandes sociétés comme des PMI et de toutes petites structures, véritables pépites de l’intelligence technologique sur des domaines bien précis.
On le sait à l’avance : en région Nouvelle-Aquitaine, berceau historique de l’aéronautique, ce sont des milliers d’emplois qui sont assurés dans la prochaine décennie. Mais quid de la Bourgogne septentrionale qui accueille pourtant un groupement de professionnels de ce secteur dans l’Yonne ?
Vers une pérennisation des emplois déjà existants dans le secteur dans l’Yonne…
Pour le savoir, nous avons questionné l’un des animateurs du groupement GISAéro, Jean-Marc DENIS qui exerce ses compétences au sein de la Maison de l’Entreprise de l’Yonne.
Une réunion prévue dans les locaux où siègent également le MEDEF et l’UIMM le 16 décembre devrait permettre d’y voir un peu clair parmi les retombées obtenues par les dix-huit acteurs formant cette cellule de l’aéronautique en Bourgogne du Nord. Une structure qui accueille de belles vitrines industrielles comme ANTHALYS, KEP, MPH, SEVA, ROSLER, DAVEY BICKFORD ou MK AIR.
Certaines de ces entités fournissent déjà des pièces à DASSAULT, utiles pour élaborer le Rafale. Ce qui fait dire à Jean-Marc DENIS, en fin analyste de la situation, que « cette information forcément excellente devrait pouvoir stabiliser et pérenniser les activités de celles de ces entreprises qui ont de l’or (comprenez par là le savoir-faire) dans les mains ».
De là dire que cela créerait de nouveaux emplois dans le landerneau à terme, il serait bon de relativiser. Surtout après la crise aux incidences incroyables que le secteur de l’aéronautique a connue et connaît encore.
Tout dépendra de la cadence de production chez DASSAULT…
A contrario, au-delà de la fabrication des appareils, et cela a été confirmé par Eric TRAPPIER sur les ondes ce mardi matin, la maintenance de ces avions de combat sera assurée par les Français. Donc par capillarité des sous-traitants qui apportent leur expertise.
Avec le ralentissement du trafic aérien et des perspectives commerciales en berne, certains de ces industriels ont connu des fortunes diverses quant à leurs résultats. Il suffit de citer le nom de FIGEAC Aéronautique, en attente d’un repreneur sur le site d’Auxerre, pour en apprécier le degré de baisse d’activité.
En outre, le Rafale nécessite environ trois années pour sa construction. Un sur mesure qui ne correspond pas à de l’industrie en très grande série. Donc pas nécessairement consommateur de gros volumes d’heures de travail.
« Tout dépendra du cadencement de la production de DASSAULT, glisse Jean-Marc DENIS, avec une question que l’on peut se poser : l’entreprise assurera-t-elle le doublement de sa chaîne de production et pour quels montants d’investissement ? ».
Plutôt qu’une vague importante de nouvelles créations de postes afin de répondre à cette commande mirifique, le représentant de la Maison de l’Entreprise de l’Yonne envisage la possibilité d’une préservation des emplois déjà existants dans un secteur qui a touché le fond en l’espace de vingt mois.
Ce qui au final serait déjà du meilleur acabit pour la filière et celles de ses entreprises qui y sont répertoriées…
Thierry BRET
Trois années de développement ont été nécessaires pour en peaufiner toutes les subtilités technologiques. Au plan budgétaire, plusieurs centaines de milliers d’euros auront été injectées. Mais, in fine, le jeu en valait bien la chandelle pour l’industriel de Sens. Son régulateur électronique de dernière génération, le « Pack Control 4 » propose une centaine de fonctionnalités qui devrait révolutionner le segment du ballon d’eau chaude sanitaire…
SENS : Voilà une belle entreprise qui ne connaît pas la crise ! Encore moins le manque d’inspiration quant aux trouvailles technologiques à exploiter qui permettent de faire évoluer les concepts et les rendre pérennes dans leur environnement.
Synthèse réussie de nouvelles opportunités techniques et de quarante années d’expérience en matière de gestion de l’eau chaude sanitaire collective, le nouveau régulateur électronique commercialisé par CHAROT l’atteste amplement.
Trois ans après le début de la réflexion initiale, nécessitant plusieurs centaines de milliers d’euros en R & D, le « Pack Control 4 » fait figure d’OVNI sur ce marché devant équiper les grands ensembles et les bâtiments du tertiaire.
Muni d’un écran tactile couleur de sept pouces, cet appareil offre l’accès à de nombreuses fonctionnalités de manière simple et intuitive pour ses utilisateurs.
Un concept dont la cinquième version est déjà dans les tuyaux…
Concrètement, en moins de trois clics, l’usager peut facilement paramétrer l’installation, visualiser les températures en un seul coup d’œil et s’assurer du fonctionnement optimal des principaux éléments raccordés : pompes, vannes ou appareils de mesure vérifiant le débit.
Bref, c’est un véritable dispositif ergonomique que CHAROT propose désormais sur le marché. Les premiers modèles ont été vendus dès le mois de janvier. On se souvient de la sensation que ce régulateur avait occasionné dans le landerneau lors de sa présentation officielle au Salon INTERMAT de Paris, organisé en 2019.
Destiné à réguler et à surveiller la production et la distribution de l’eau chaude sanitaire, assurée par tous les systèmes existants, ce produit devrait se convertir en au moins 30 % d’optimisation sur le chiffre d’affaires de l’entreprise du Sénonais. Une estimation qui devrait évoluer à la hausse au cours de ce second semestre selon les prévisions de Pascal CHAROT, PDG de la société, très satisfait du potentiel de son concept.
Non seulement, ce régulateur dernier cri devrait rencontrer le succès dans l’Hexagone ; mais il pourrait également intéresser les utilisateurs de Belgique où il s’est déjà vendu plusieurs spécimens.
Thierry BRET
Elle se sent un peu comme chez elle, la présidente de la Région Bourgogne Franche-Comté. Lorsqu’elle se déplace dans le Tonnerrois, cela lui procure toujours beaucoup de fierté. Celle d’avoir pu agir, au nom de la collectivité dont elle possède les rênes depuis bientôt six ans, en faveur de l’entrepreneuriat et de l’emploi. Accueilli par le secrétaire général de la Compagnie DUMAS, Cédric PIRES, Marie-Guite DUFAY a pu découvrir les multiples facettes du leader haut de gamme de la literie de luxe, made in France…
TONNERRE: Affichant un large sourire à la descente de son véhicule, la présidente socialiste de la Région Bourgogne Franche-Comté aime se rendre dans la ville de la fosse Dionne.
C’est avec réel plaisir qu’elle y fait étape dès qu’elle le peut lors de pérégrinations officielles la menant dans la partie septentrionale de la contrée dont elle brigue un nouveau mandat.
Provenant de Sens où elle aura concentré son intérêt sur le club de La Patriote Sénonaise (une référence nationale dans la discipline du tir sportif qui est susceptible d’accueillir les entraînements d’athlètes qualifiés aux Jeux de Paris en 2024), la présidente ne pouvait se soustraire de faire étape à Tonnerre lors de cette mini-tournée dans l’Yonne. Tournée qui ne concernera pas Auxerre, soit dit en passant…
Avant de poursuivre la route jusqu’à Avallon pour d’autres réjouissances du même acabit (la visite du complexe aquatique entièrement rénové et la rencontre avec des associations sportives), Marie-Guite DUFAY a pris soin de s’immerger dans l’univers de la literie de luxe telle qu’elle se définit au sein de la Compagnie DUMAS.
La structure familiale aujourd’hui dirigée par Edouard DUMAS règne depuis 1910 sur les grandes maisons privées et les hôtels de la capitale en matière de literie et autres couettes.
Des processus de fabrication judicieusement préservés…
Traversant d’une foulée dynamique la grande cour centrale devant la conduire vers les bureaux de la société, la présidente de la Région était accompagnée de Nicolas SORET, président de la communauté du JOVINIEN et édile de Joigny, de Gilles DEMERSSEMAN, conseiller régional en phase de renouvellement de bail et de Jamilah HABSAOUI, première élue d’Avallon.
La présidente fut accueillie à l’entrée des ateliers par le nouveau maire de Tonnerre, Cédric CLECH, et le secrétaire général de la Compagnie DUMAS, un autre Cédric, dont le patronyme était fort naturellement différent de son voisin, soit PIRES.
Ce dernier expliqua durant de longues minutes sous le chaud soleil estival les fondements mêmes de cette société industrielle de renom, véritable pépite du made in France à l’international.
Employant 45 salariés, DUMAS conçoit des oreillers et des couettes de grand standing dont les processus de fabrication sont secrètement gardés. D’ailleurs, toutes prises de vues photographiques sont formellement interdites une fois pénétré dans le saint des saints de ce paradis des nuitées hôtelières réussies !
Annuellement, il sort plus de deux millions d’oreillers de cette unité de production qui tourne à plein régime ; il y est également produit plus de deux cent mille couettes et vingt mille sur-matelas.
Un soutien de la Région par le passé d’environ 300 000 euros…
Sur un rythme rapide (respect du timing oblige !), le petit cortège se focalisera sur les points principaux de cette fabrication, slalomant entre les machines dont la plus récente (et la plus impressionnante) a été financée avec le soutien de la Région, soit un subside de près de 300 000 euros.
Ce qui fera dire, un peu plus tard, à Marie-Guite DUFAY que « la puissance publique était en capacité de faciliter les investissements des entreprises… ».
Le savoir-faire séculaire de DUMAS n’est d’ailleurs pas prêt de se tarir ; la direction générale a fait savoir que plusieurs projets tant au niveau du développement durable que de la production allaient pouvoir se concrétiser dans un avenir proche.
Précisons que durant la crise sanitaire, la Région a acheté à la société tonnerroise ainsi qu’au spécialiste du chanvre, le voisin GEOCHANVRE à Lézinnes, plus de trente mille masques de protection.
Satisfaites de cette petite heure instructive vécue dans le milieu de la literie de qualité, Marie-Guite DUFAY et sa délégation pouvaient continuer leur programme tonnerrois qui comprenait d’autres rendez-vous.
Thierry BRET
Du fait de la pandémie de la COVID-19 qui sévit en France depuis plus d’un an, tous les secteurs de la vie économique vont être impactés. Pour l’activité automobile, le problème est particulier. Concurrence, stratégies de marques, véhicules électriques, approvisionnements, coût des matières premières, réformes imposées par l’Europe et aides de l’Etat constituent un cocktail explosif. Qui pourrait faire de nombreuses victimes à l’avenir...
TRIBUNE : Renault et Peugeot sont au coude à coude pour les immatriculations de véhicules particuliers avec un léger avantage pour la marque aux losanges. La lutte sera vive en 2021.
Chacune des marques veut le leadership. Après une année 2020, perturbée par la pandémie de coronavirus, 2021 tournera-t-elle au cauchemar pour l'industrie automobile mondiale suite à la pénurie de composants électroniques ? Ajoutons le blocage provisoire du canal de Suez !
Selon différentes prévisions, les retards de production pourraient toucher de 672 000 à 964 000 véhicules cette année. Peugeot et Citroën (STELLANTIS) à Sochaux et Rennes, Renault à Sandouville, Volkswagen à Wolfsburg et Emden, General Motors ou Ford en Amérique du Nord vont connaître de graves perturbations dans leur production.
La pénurie mondiale de puces électroniques impacte progressivement tous les constructeurs automobiles, qui sont obligés d’arrêter la production de leurs usines, au moins partiellement, depuis quelques semaines. Les constructeurs manquent en effet de semi-conducteurs, et plus particulièrement de microcontrôleurs, qui sont devenus indispensables dans les voitures modernes.
Par exemple, 38 unités sont nécessaires à bord d’un gros SUV Audi, que ce soit pour le moteur, l’ABS, les airbags, ou encore l’aide au stationnement. Alors que la production des usines est programmée à flux tendus, on estime ainsi que la pénurie pourrait retarder la production de 672 000 voitures au premier semestre, dont 250 000 en Chine. Tandis que le prix des pièces devrait augmenter.
AutoForecast Solutions estime de son côté que cela pourrait impacter la production de 964 000 véhicules sur toute l’année 2021. Cette situation risque encore d’aggraver la perte historique de 8 milliards d’euros pour Renault. Pour l’ex-groupe PSA aujourd’hui appelé STELLANTIS, après un mariage de raison avec Fiat, Peugeot a vu au cours de 2020, ses ventes s’effondrer dans le monde. La marque est passée du 4ème rang mondial au 6èmrang. La situation des marques françaises reste précaire.
2021, la bonne année pour Peugeot ?
Dans ses prévisions pour l'année 2021, le cabinet IHS Markit abonde dans ce sens, tablant sur un volume de quelque 325 000 immatriculations pour Peugeot, contre 321 400 pour Renault (sur un marché français légèrement supérieur à 1,8 million de voitures neuves). En conséquence, dans son plan stratégique appelé « Renaulution », Renault prévoit 15 000 suppressions de postes dans le monde, dont 2 500 en France : de quoi faire remonter le cours de bourse !
Les salariés du groupe STELLANTIS restent dans l’expectative pour le futur. Si des coupes franches et sombres se dessinent pour les intérimaires, la direction se veut rassurante quant à l’avenir. Les 430 millions d’intéressement versés ont de quoi donner du baume au cœur aux salariés.
Où sont fabriquées les voitures françaises ?
Renault, Peugeot, Citroën sont les trois fabricants tricolores emblématiques. Tous ont plusieurs usines en France, mais encore plus à l'étranger. Chine, Espagne, Russie, Turquie, Roumanie ou Slovénie… elles quadrillent le globe. Pourquoi ? Essentiellement pour aller là où la main d'œuvre est à bas coût et les cotisations sociales plus faibles que dans l'Hexagone.
Résultat, aujourd'hui l'essentiel des voitures des marques tricolores est construit et assemblé hors de nos frontières. Et quand les autos sont emménagées en métropole, les différentes pièces sont souvent importées des autres pays où les constructeurs sont implantés.
En plus des conséquences sur l’emploi en France, le plus nuisible de la sous- traitance et de la construction de voitures à l’étranger est contenu dans le transfert technologique.
Pas de construction de batteries dans l'Hexagone ?
Si le diesel résiste bien l’électrique et les hybrides ont le vent en poupe. Progressivement cette situation modifie le paysage de la construction automobile et nous rend encore plus dépendant des autres pays.
Le cœur du véhicule électrique est la batterie de lithium. Notre dépendance est totale vis-à-vis des producteurs de batteries.
Parmi les principaux fabricants mondiaux, citons le chinois Contemporary Amperex Technology (CATL), le japonais Panasonic ou encore le sud-coréen LG-Chem.
Le géant américain TESLA a lui implanté sa "Gigafactory", une énorme fabrique de batteries au lithium, au Nevada (Etats-Unis).
La Chine abrite les deux tiers des capacités de production du globe. Assurant un quart de l'offre planétaire, le mastodonte chinois CATL est numéro un, devant le japonais Panasonic, un autre chinois, BYD, et le sud-coréen LG-Chem. Cette domination est logique : la Chine représente la moitié des ventes mondiales de véhicules électriques et Pékin impose aux constructeurs l'usage de composants locaux.
Par ailleurs, les chinois Tianqi et Ganfeng contrôlent un tiers de l'offre mondiale de lithium via leurs investissements dans les mines australiennes et chiliennes. Pour l’Europe et la France, c’est un retard difficile à combler. Dans ces conditions, le boycott du coton chinois ne va tenir longtemps !
Les marques automobiles françaises refusent d’investir dans la fabrication de batteries. Elles estiment que c’est aux « futurs » fabricants de batteries de le faire ! Une stratégie somme toute suicidaire qui méritera tôt ou tard une intervention de l’Etat ou de l’Europe.
Jean-Paul ALLOU