Le jeunisme n’a franchement plus la cote en ce bas monde ! Excusez du peu, mais les dernières informations en provenance d’Outre-Atlantique nous le prouvent de manière incontestable. Et ce n’est vraiment pas fait pour nous rassurer !
Alors que les élections présidentielles américaines n’auront lieu qu’à l’automne 2024, se présentent déjà sur la grille de départ en faisant ronfler de manière pétaradante les moteurs de leurs équipes de campagne, deux candidats – le sortant, Joe BIDEN et son challenger naturel, Donald TRUMP – pour prétendre gouverner la première puissance de la planète.
Du moins, si d’ici là, la Chine de Xi JINPING ne leur passe pas devant à force de s’imposer comme le pays faiseur de pluie et de beau temps à travers le globe, aussi bien sur le dénouement de solutions inextricables de la diplomatie – le fort à propos rapprochement entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, deux ennemis héréditaires qui se disputent le Moyen-Orient à grands coups d’idéologie religieuse -, la préconisation d’un plan de paix plus que controversé en Ukraine favorable à Moscou et une amitié désormais sans limite avec la Russie de POUTINE alors que Chinois et Russes se détestent cordialement depuis tant d’années, question de suprématie territoriale…
Sans omettre, bien sûr, l’hégémonie écrasante et dominatrice de l’Empire du Milieu en matière économique dans une multitude de secteurs aux quatre coins de la sphère terrestre.
L’expérience des sortants et des prétendants, mais à quels prix ?
Mais, revenons à notre propos liminaire. Sur le ring de ce futur combat des chefs qui se précise à courte échéance, du côté des Etats-Unis, à ma droite se trouvera sans aucun doute puisqu’il se présente comme tel et unique candidat des Républicains avant même la primaire devant départager les divers prétendants, Donald TRUMP, un « joyeux garnement » aux 78 ans printemps et aux péripéties judiciaires qui ne sont plus anachroniques ; à ma gauche, dans le camp d’en face, celui des Démocrates, le cacochyme président sortant, un Joe BIDEN qui vient de se déclarer officiellement cette semaine du haut de ses quatre-vingt ans et qui peine à gravir les marches le menant à bord d’un avion, s’y reprenant à trois fois après autant de chutes pour y parvenir !
80 contre 78 : on se croirait au vu de ses chiffres plutôt élevés aux termes d’une rencontre de basket-ball de la NBA !
L’expérience doit primer, il est vrai, pour servir les intérêts d’un pays, aussi stratégique et indissociable de l’ordre mondial que celui-ci, surtout au vu d’un contexte international qui ne laisse rien présager de bon pour le futur. Avec une volonté manifeste de bouter les Occidentaux, hors du tapis vert de ce poker menteur géopolitique qui se joue depuis tant d’années entre les blocs de l’Est et de l’Ouest. En y ajoutant désormais le Nord et le Sud qui tentent à imprégner profondément de leurs empreintes cette nouvelle configuration de l’ordre mondial.
Une planète qui concentre un nombre exponentiel de jeunes…
Mais, là, tout de même, au-delà du bilan contestable et/ou positif selon ses goûts personnels de ces deux personnages clés de l’actuelle politique américaine – ils ont été tous deux présidents de leur état élus démocratiquement -, il y a peut-être une limite naturelle à ne pas franchir : celle de l’âge !
Dans un monde où la jeunesse est en très nette croissante – selon le rapport mondial de l’UNESCO publié en 2021, il y avait près d’1,5 milliard de jeunes âgés de 15 à 24 ans qui vivaient sur le globe, soit 16 % de la population - ; sans compter la catégorie, tout aussi jeune des 25-40 ans, au cœur de l’activité économique et productive, le monde est en perpétuelle évolution de créativité, d’innovation, de capacités à faire bouger les lignes, tant dans la lutte contre les inégalités que dans la contribution au développement durable et à la construction de la paix.
Sauf en Russie où l’indéboulonnable maître du Kremlin – lui, il est âgé seulement de 70 ans - s’obstine toujours pour de sombres histoires d’ego, de pouvoir absolu et de révisionnisme de l’Histoire – il faut chasser les nazis hors de l’Occident ! – à sacrifier ouvertement sa jeunesse (surtout celles des minorités d’Asie centrale et de l’est de la Russie) en les envoyant dans le casse-pipe ukrainien vers une mort certaine.
L’âge, la valeur sûre pour assurer la gouvernance d’un pays…
Il n’est, d’ailleurs, pas si sûr que l’âge soit synonyme de pleine sagesse dans l’exercice de ces fonctions à haute responsabilité. Le passé l’a déjà démontré au fil de l’Histoire et le présent n’a donc rien à lui envier ! Il suffit de jeter un coup d’œil sur un planisphère et de regarder qui est réellement aux commandes de tel ou tel pays, du globe, sachant qu’il en est comptabilisé officiellement 210 !
De vieux « dinosaures » de la chose politique occupent toujours le fauteuil bien rivé de chef d’état – royaume ou république ; démocratie et autocratie – avec tous les inconvénients qui se greffent à la fonction en termes de modernisme, de libertés, de libre pensées, de progrès social, d’ouverture à la technologie et à la relation à l’autre, d’expressions artistiques et culturelles, de liberté des mœurs, de mixité sociale, de parité, etc.
Et malheureusement, cela n’est pas prêt de changer dans le meilleur des mondes. Que ce soit en Afrique, en Amérique du Sud, celle du Nord, en Asie ou en Europe : l’âge reste une valeur sûre et affirmée pour jouer un rôle prépondérant dans la gouvernance d’une nation. Même le moralisateur Vatican, plus petit état mondial par ses dimensions mais aussi le plus puissant au niveau de sa puissance spirituelle et financière, cultive ce précepte de l’âge canonique obligatoire – un gage de sûreté ? - pour exercer une fonction sacerdotale.
Il suffit de regarder le pape François et ses 86 ans – il peine encore à tenir debout - qui exerce toujours la chaire de Pierre, en effectuant des voyages de plus en plus pénibles aux quatre coins du globe, le dernier en date se vit en Hongrie.
Or, la désignation par le Conclave de Jean-Paul II à cette fonction suprême à 58 ans fut d’ailleurs considérée par beaucoup de puristes de l’Eglise comme une véritable hérésie. Ses vingt-six années passées à la tête de l’état pontifical restent pourtant gravées dans moult mémoires…et le réformiste Jean-Paul II d’être le plus populaire des papes, même après sa mort.
En résumé, ce combat des chefs qui se préfigure entre un Joe BIDEN, octogénaire un brin radoteur, et le cacique Donald TRUMP qui le suit de très près sur la courbe de l’âge, n’est guère folichon dans le contexte actuel où les jeunes générations peinent à faire entendre leurs voix dans ce monde torturé et complexe. Si ce n’est celle de l’abstention et du rejet de la chose politique, comme dans l’Hexagone où malgré un président quadragénaire – ce qui est un comble - cette jeunesse se dit pourtant non représentée…
Thierry BRET