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49.3 : la réforme des retraites, impopulaire et aux forceps…

 « En choisissant le passage en force de la réforme des retraites par le biais de l’article « 49.3 », le gouvernement annihile le véritable rôle démocratique et pluraliste de l’Assemblée Nationale – son vote - même si le procédé est démocratique, car autorisé par la Constitution. Un camouflet que n’acceptent pas pour autant les syndicalistes et la majorité des Français, réfractaires à ce projet de loi aux dispositions contraignantes… ». « En choisissant le passage en force de la réforme des retraites par le biais de l’article « 49.3 », le gouvernement annihile le véritable rôle démocratique et pluraliste de l’Assemblée Nationale – son vote - même si le procédé est démocratique, car autorisé par la Constitution. Un camouflet que n’acceptent pas pour autant les syndicalistes et la majorité des Français, réfractaires à ce projet de loi aux dispositions contraignantes… ». Crédits Photos : Thierry BRET et D.R.

C’est la douche écossaise pour ses opposants. La gifle de trop, adressée en pleine face de bon nombre de syndicalistes. Mais pas seulement, parmi la multitude de personnes qui rejettent la réforme des retraites toutes castes sociales confondues. Y compris chez le petit patronat. Tous peinent à encaisser aujourd’hui le verdict qualifié d’anti-démocratique. En ayant recours au fameux article « 49.3 » - le dixième utilisé en très peu de temps par la Première ministre Elisabeth BORNE, adepte du forcing législatif à tout crin -, le gouvernement assène un sacré coup de massue à celles et à ceux qui croyaient encore, dur comme fer, aux vertueux principes républicains de la démocratie.

Une claque, qui quarante-huit heures après l’avoir donnée, provoque moult remous, contestations et rassemblements spontanés à travers l’Hexagone. A Paris, la place de la Concorde est devenue le point sensible de ces retrouvailles opportunes pour y faire entendre sa voix. Dans les grandes métropoles du territoire, ce qui semblait n’être qu’un fétu de paille, gagne du terrain depuis deux jours. On descend dans la rue, on revendique en chantant des slogans hostiles à la présidence, on vitupère contre les décisions prises à l’emporte-pièce depuis là-haut – comprenez le palais de l’Elysée ! -, on tente vaille que vaille de se convaincre que tout cela est utile : bref, le peuple de France veut survivre !

Parfois, bien sûr : la cocotte-minute déborde. Comme ce fut le cas hier soir dans ces quartiers parisiens dont les commerçants et les riverains sont les premiers concernés par des actes de vandalisme inqualifiables face aux agissements de bandes occultes qui se servent de ce fallacieux prétexte, juste pour casser…

D’ailleurs, la préfecture de Paris n’a pas tardé à réagir en prenant des arrêtés officiels interdisant désormais ces regroupements non autorisés dans les endroits névralgiques de la capitale. Il y va de la sûreté et de la sécurité de ses habitants. Il y va aussi du maintien de l’ordre, à faire respecter, coûte que coûte. Il y va aussi de l’image de marque que renvoie la France à l’international où les observateurs européens pavoisent devant la dégradation de la situation sociale de notre pays. Il suffit de lire les gros titres des tabloïds britanniques pour s’en apercevoir. Décidément, le pays des mangeurs de grenouilles ne sait pas bien se tenir et devient infréquentable !

 

 

 

Le 49.3, un principe pourtant démocratique figurant dans la Constitution !

 

 

Mais, justement, à celles et à ceux qui évoquent un « déni de démocratie » - l’expression fait florès dans les commentaires depuis jeudi sur les réseaux sociaux et dans bien des médias -, il est bon de rappeler que ce fameux article « 49.3 » est bel et bien inscrit dans la Constitution ! Celle qui régit nos droits et nos devoirs, notre façon de faire et de le faire savoir, notre manière de vivre en liberté, en somme !

Bref, on aurait tendance un peu à l’oublier mais cet artifice complexe et expéditif pour faire passer les réformes les plus impopulaires et les plus controversées aux yeux des Français, représente à sa manière une résultante de la vie démocratique dont les gouvernances usent et abusent parfois pour enfoncer le clou même si cela fait mal. Cette vie démocratique que nous chérissons et défendons tous les jours, au nom des libertés…

Une fois que cela est posé, on pourra toujours dire qu’il n’était pas nécessaire de l’avoir employé de manière aussi brutale sur l’un des sujets aussi fondamentaux de notre société qui cristallise les pensées de nos compatriotes : l’âge légal du départ à la retraite et la réforme de celle-ci, avec ses nombreuses niches et disparités, opposant les avantages des uns contre les injustices des autres.

Il n’y a pas besoin d’être prophète en son pays pour énumérer la liste de toutes ces différences accumulées les unes aux autres depuis si longtemps, et qui sont  la cause de ces turpitudes existentielles qui secouent la France du travail et de la retraite. A vouloir créer et diversifier le monde du travail en autant de régimes spéciaux avec leurs avantages et prébendes, on aura créé finalement beaucoup de rancœurs entre les Français des villes et ceux des campagnes, ceux qui possèdent de l’instruction et ceux qui n’en ont pas, entre les cols blancs et les cols bleus, entre les représentantes de la gent féminine – toujours moins bien payées que les hommes – et la gent masculine qui truste abusivement les postes à hautes responsabilités et les hauts salaires, etc.

 

 

Laisser du temps au temps avant de faire cette réforme…

 

 

C’est vrai, lors de sa première campagne électorale en 2017, Emmanuel MACRON, alors jeune candidat trentenaire, plein de fougue et d’allant, de dynamisme et de renouveau – une « Renaissance » promise bien avant l’heure ! - avait inscrit parmi les grandes lignes de son programme la réforme des retraites. Au nom de l’équité et de la justice sociale.

Au même titre que la valorisation sociétale des travailleurs indépendants – on n’en a jamais vu le moindre des effets six ans plus tard par ailleurs -, la refonte de nos institutions (là aussi un propos devenu évanescent !), l’introduction de la proportionnelle au plan politique et la simplification des démarches administratives en France afin de soulager nos concitoyens !

Mais, avant de vouloir réformer à tout prix les retraites – histoire que de graver dans le marbre de la postérité son glorieux patronyme ! -, sans doute aurait-il mieux fallu s’illustrer et imposer sa griffe en remodelant profondément le monde du travail ! Et ne pas faire l’inverse à la vitesse grand « V » en choisissant le passage en force – au forceps même grâce à ce « 49.3 », donnant existence à ce nouveau-né atrophié qu’est cette réforme ! – tel que viennent de le vivre les Français !

Face à une mesure aussi impopulaire et radicale que celle-ci – 80 % des Français n’en veulent pas et 90 % des actifs se refusent à la rendre estimable à leurs yeux  -, le chef de l’Etat aurait dû laisser « du temps au temps », comme le disait si bien dit jadis un François MITTERRAND qui n’était pourtant pas un Parangon de la vertu, et choisir le moment approprié pour la mettre en place durant son nouveau quinquennat. En consultant peut-être les Français…

 

 

Et pourquoi pas l’emploi du référendum comme juge de paix ?

 

Surtout, après la double année de correctionnelle, infligée par l’omniprésence de la COVID et les effets induits de la guerre en Ukraine qui se traduisent depuis plus de douze mois par des crises successives frappant le bas de laine de nos concitoyens, via l’énergie et les prix alimentaires prohibitifs. Des Français qui ont le moral dans les chaussettes, qui viennent donc de recevoir le coup de grâce avec un « 49.3 » dégainé par une Première ministre toujours aussi inflexible que les Britanniques comparent à feu Margaret THATCHER !

Dommage que le vote et l’expression élective des députés de l’Assemblée nationale n’aient pu avoir lieu avec ce texte de loi ! Au-delà des alliances stériles, voire improbables après moult péripéties stratégiques pour y parvenir version marigot, il n’est pas certain que le résultat espéré par le Président de la République ait pu aboutir de manière raisonnable à l’issue de cet hypothétique scrutin, avorté dans l’œuf.

De cela, et c’est regrettable, on ne le sera jamais. Car même, s’il est parfois un peu joueur et opportuniste, Emmanuel MACRON ne s’y est pas risqué, cette fois-ci, de peur de perdre la face et surtout la partie qui s’engageait très mal. L’obligeant à se contredire et à faire machine arrière…

Au lieu de cela, ce passage au forceps, comme pour extraire du ventre de sa mère un nourrisson déjà éprouvé par des difficultés, de ce texte qui n’aura pas convaincu grand monde si ce n’est ses auteurs, n’est pas représentatif d’un véritable exercice de la pratique collégiale de la démocratie. Triste alors que de par le monde se renforce de plus en plus les dérives de l’autocratie…  

Dommage, enfin, qu’il n’ait pas servi de prétexte à un autre principe démocratique, au même titre que le « 49.3 » sur lequel malheureusement le pouvoir ne s’appuie jamais : le référendum ! Pourtant encensé par un Emmanuel MACRON avant sa réélection de mai 2022 qui avait, selon lui, compris les choses au point de consulter davantage le peuple français à l’avenir. Un leurre, visiblement, à mettre à son crédit, faisant le jeu des abstentionnistes (la majorité des Français !) qui ne croient plus un traître mot de la rhétorique politicienne habituelle…

Navrant, vis-à-vis d’une thématique sociétale aussi importante pour l’avenir des Français que celle de la retraite, qui aurait permis s’il avait été proposé de remettre les points sur les « i » ; si tant est que son résultat soit respecté in fine !

 

Thierry BRET

 

 

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