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Le trésor financier de la COVID-19 attise les doux rêves de l’Etat pour faciliter la relance économique du pays

« L’épargne des Français s’est très nettement consolidée durant la crise sanitaire, suscitant des convoitises de l’Etat qui souhaite réinjecter ces fonds dans le circuit de la consommation afin de soutenir la relance…Pour autant, une kyrielle de livrets à des taux peu élevés peuvent attirer l’épargnant dans le schéma classique habituel ». « L’épargne des Français s’est très nettement consolidée durant la crise sanitaire, suscitant des convoitises de l’Etat qui souhaite réinjecter ces fonds dans le circuit de la consommation afin de soutenir la relance…Pour autant, une kyrielle de livrets à des taux peu élevés peuvent attirer l’épargnant dans le schéma classique habituel ». Crédit Photos : D.R/PIXABAY.

Les Français n’ont jamais autant épargné depuis la pandémie. Un trésor convoité par l’Etat et les entreprises. Bercy table sur les dépenses des ménages, prises sur les économies réalisées durant la crise sanitaire pour relancer les marchés. Un pari, certes dangereux, mais possible. Nos concitoyens seront-ils enclins à consommer davantage alors que de nombreuses incertitudes pèsent encore sur l’évolution de l’épidémie ? L’enjeu est primordial pour la relance. Un vrai casse-tête pour l’Etat !

 

TRIBUNE : Si on souhaite booster la consommation, il faut alors offrir une rémunération d’épargne peu attractive ! Livret A et livret LDDS totalisent fin octobre 2021 un encours de plus de 500 milliards d’euros (source : Caisse des Dépôts). Le fabuleux « trésor de la COVID 19 » attise donc des doux rêves pour l’Etat et les entreprises !

Quant au livret A, il a toujours la cote malgré une faible rémunération. Le taux d’intérêt fixé à 0,5 % sera revu à la hausse le 01er février prochain. Cela a été annoncé par le ministère des Finances.

Mais, les spéculations vont bon train : 0,8 % ou 1 % d’intérêt ? Ce n’est pas tant la rémunération qui doit interpeller mais la raison d’être de ces placements « à vue ». De l’argent disponible !

Le plafond du livret A est de 22 950 euros. On peut toutefois dépasser ce seuil grâce à la capitalisation des intérêts. On se souvient des 8,5 % offerts en 1981 mais avec une inflation à près de 14 % ! Un gap de taux livret/inflation très défavorable mais tout le monde était content à l’époque : c’est ce que l’on appelle l’incidence psychologique de l’inflation !

 

 

Les attributions précises du livret A et du LDDS…

 

Au total, sur les dix premiers mois de l'année 2021, la collecte nette du livret A et du LDDS s'élève en cumulé à 20,64 milliards d'euros, indique la Caisse des Dépôts. L'encours total sur les deux produits atteint 468,9 milliards d'euros à fin octobre, soit une hausse de 5,9 % sur un an.

Rappelons que le LDDS, le Livret de Développement Durable et Solidaire possède les mêmes caractéristiques (rémunération et fonctionnement) que le livret A, hormis son plafond : 12 000 euros. Les deux livrets sont cumulables.

Centralisés par la Caisse des Dépôts, les fonds collectés sur les livrets A servent à financer le logement social et urbain. Les banques généralistes n’ayant pas accepté cette disposition réglementaire, se sont vus refuser la délivrance de ce produit d’épargne.

Pour les LDDS, anciennement appelés CODEVI, les dépôts financent la préservation de l’environnement par des travaux d’économie d’énergie dans les bâtiments anciens.

 

Panorama des autres livrets du paysage bancaire…

 

Le LEP (Livret d’Epargne Populaire) offre à son possesseur une disponibilité de l’argent en permanence. Avec une rémunération de 1 % (net d’impôts), le plafond est fixé à 7 700 euros. Au total, on peut avoir 33 650 euros sous forme de liquidités disponibles en cumulant les trois livrets que sont le A, le LDDS et le LEP.

Chez les moins âgés d’entre nous, le livret Jeune s’ouvre de 12 à 25 ans. La rémunération étant librement fixée par les banques, sans pouvoir être inférieure à 0,5 %. Ainsi, il faut faire jouer la concurrence. Le plafond est de 1 600 euros. Mieux vaut prioriser le livret A tant que son plafond n’est pas atteint.

Du côté du livret ou compte d’épargne logement (CEL), même un mineur peut être titulaire d’un CEL. Avec un versement initial au minimum de 300 euros, les versements successifs ne doivent pas dépasser le plafond fixé à 15 300 euros. Le taux d’intérêt est de 0,25 % mais la rémunération est soumise à l’impôt forfaitaire de 30 % !

Depuis 2018, la prime d’Etat versée en cas de demande de crédit (résidence principale uniquement) est supprimée. Même si les taux des prêts « épargne logement » demeurent privilégiés, la chute vertigineuse des taux pratiqués sur les prêts immobiliers donne au CEL un faible intérêt.

 

 

L’indéboulonnable Plan d’Epargne Logement toujours au sommet de sa forme…

 

Quand un banquier rencontre un notaire : ça a donné un jour la naissance du PEL ! C’est dire la complexité de ce placement, qui lui aussi perd de son intérêt tant que les crédits immobiliers classiques demeurent à des taux très bas.

Retenons tout de même les principes de son fonctionnement : 225 euros de dépôt initial minimum, 540 euros au minimum dépôt annuel, un plafond maximum estimé à 61 200 euros, la durée minimale du PEL est de quatre ans, rémunération de 1 % soumise au prélèvement forfaitaire de 30 %. On peut obtenir un prêt maximum de 92 000 euros au taux de 2,2 %.

Les conditions d’obtention de prêt, les critères techniques concernant la phase « épargne », les possibilités de cession des droits à des tiers… sont à étudier avec le banquier en fonction d’un projet immobilier précis.

Le seul intérêt que l’on peut trouver au PEL c’est qu’il peut entrer dans l’évaluation de l’apport personnel…

J’ai eu l’occasion d’accorder un prêt « épargne Logement » pour financer un bateau qui constituait la résidence principale de l’épargnant. A méditer…Pour les plus marins d’entre vous !

 

Jean-Paul ALLOU

 

Fin de la première partie de cette tribune.