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La réussite aux examens est de 92 % : le Pôle Formation 58-89 garantit à 87 % l’employabilité des jeunes à six mois…

« L’industrie fabrique des emplois et le fait savoir, à l’image des « Portes Ouvertes » organisées au Pôle Formation 58-89 de la Maison de l’Entreprise à Auxerre. Olivier LASSAUSSE, directeur général adjoint du Pôle et Laure MINCHENEAU, responsable du Département formation continue et insertion, ont accueilli familles et futurs apprenants… ». « L’industrie fabrique des emplois et le fait savoir, à l’image des « Portes Ouvertes » organisées au Pôle Formation 58-89 de la Maison de l’Entreprise à Auxerre. Olivier LASSAUSSE, directeur général adjoint du Pôle et Laure MINCHENEAU, responsable du Département formation continue et insertion, ont accueilli familles et futurs apprenants… ». Crédit Photos : Dominique BERNERD.

Solidement implanté dans le paysage icaunais depuis plus d’une trentaine d’années, le Pôle Formation 58-89 de la Maison de l’Entreprise a permis à des milliers de jeunes de découvrir le monde de l’industrie, au travers de formations de tous niveaux. Du CAP au Mastère en passant par le BTS ou la licence. Avec à la clé, un avenir professionnel assuré. Tant les offres d’emploi sont légion aujourd’hui dans ce secteur longtemps décrié et souvent méconnu…

AUXERRE: Pour sa seconde journée « Portes Ouvertes » de l’année, le site auxerrois du Pôle Formation a une nouvelle fois fait le plein de visiteurs, l’occasion pour beaucoup de découvrir toutes les vertus de l’apprentissage en alternance.

C’est en 1990 que fut créé à Auxerre l’Institut des Techniques d’Ingénieur de l’Industrie (ITII), le premier de ce type à voir le jour dans l’Hexagone, rappelle Olivier LASSAUSSE, directeur général adjoint du Pôle Formation : « il y avait alors une vraie ambition du ministère, à trouver une solution en alternance pour former les futurs ingénieurs qui manquaient vraiment à l’époque… ».

Les années ont passé. Il n’est pas rare désormais de voir les jeunes apprenants accueillis chez un maître d’apprentissage ayant lui-même fait ses classes sur le site. Si le Pôle Formation 58-89 prépare depuis sa création aux métiers d’avenir de l’industrie, l’offre s’est aujourd’hui étoffée, avec des partenaires comme EPSI, l’école d’ingénierie informatique ou l’école de management IFAG.

Plus de 3 000 personnes sont ainsi formées chaque année sur les quatre sites présents en Bourgogne (Auxerre, Nevers, Sens et Joigny), avec à la clé des chiffres impressionnants : 92 % de réussite aux examens pour plus de 87 % de jeunes en emploi à six mois au sortir de leur formation.

Dernier à ouvrir sur le site auxerrois : l’IET (Institut des métiers de l’Environnement et de la Transition Ecologique) forme aux métiers liés à l’environnement, au développement des territoires ainsi qu’au management en développement durable. Un cursus accessible à partir d’un BAC + 3, désormais ponctué depuis l’an dernier par un Mastère.

 

 

La pénurie de main d’œuvre fait grimper les salaires…

 

La grande force de l’enseignement dispensé ici, souligne Olivier LASSAUSSE, étant le système de filière mis en place, à l’exemple du cursus maintenance où la validation d’une Certification Qualifiante Paritaire de la Métallurgie. Cela suffit à ouvrir les portes du Bac pro et d’un BTS, avec la possibilité de poursuivre jusqu’au « Bachelor » de niveau 6 : « une réponse apportée aux jeunes pour les emmener le plus loin possible dans le niveau de formation, le tout en alternance. Quand on sort d’ici avec un BAC + 3, l’on est déjà opérationnel pour rentrer de suite dans la vie professionnelle et le taux d’employabilité s’en ressent… ».

Si les secteurs de l’informatique, du management et de l’ingénierie ont aujourd’hui parmi les formations proposées, le vent en poupe, d’autres peinent à recruter, à l’instar des métiers liés à l’usinage : « le plus souvent, le jeune sortant de 3ème ne sait pas ce qui se cache derrière et en a une image encore négative. A ses yeux, c’est difficile, c’est sale, c’est bruyant ! On se bat contre ça alors que ce sont de véritables niches notamment en aéronautique, où la demande des entreprises est grande… ».

 

 

Une pénurie de main d’œuvre qui fait grimper les salaires : « un bon soudeur, un bon chaudronnier, peut très vite atteindre les 3 000 euros par mois ». Autre secteur en tension, celui de la formation continue à l’adresse des salariés ou des demandeurs d’emploi, où l’on peine à monter des groupes de travail : « il y a clairement un avant et un après COVID à ce sujet et l’envie d’aller en formation a fortement chuté. Aujourd’hui, quand on lance une promo pour des CQPM, que ce soit en soudure, en maintenance ou en conduite de ligne, réussir à réunir dix personnes est devenu très compliqué… ».

Responsable de ce département mais aussi de l’insertion auprès d’un public souvent éloigné de l’emploi, Laure MINCHENEAU connait bien le phénomène : « aujourd’hui, il y a toute une frange de gens sous les radars et une autre qui s’imagine ne pas être « en capacité de ». C’est à nous d’aller les chercher, les rassurer, les accompagner et même si l’on a parfois l’impression que la montagne accouche d’une souris, avec un engagement économique colossal au regard du nombre de sorties positives vers l’emploi qui en résulte, chacune a son importance, conduisant la personne à retrouver de la dignité dans le travail et l’autonomie… »

 

 

On ne tarit pas d’éloges sur le système de l’alternance en vigueur…

 

Attendant patiemment dans le hall que son ancien formateur se libère, Lucas est présent ce matin-là pour lui donner quelques nouvelles. Bac Pro Maintenance Equipements Industriels en poche, cet Auxerrois s’est depuis, « exilé » à Dijon, ayant fait le choix de s’orienter vers un BTS Electro Technique.

Lui aussi ne tarit pas d’éloges sur le système d’alternance en vigueur : « je recommande à 100 % ! C’est sans pareil pour découvrir le monde de l’entreprise, ses contraintes, ses avantages, avec la présence rassurante d’un maître d’apprentissage qui est vraiment là pour nous épauler… ».

Sympathique et plein d’allant, cet ancien apprenant du Pôle formation 58-89 confesse un parcours un peu chaotique au sortir de l’adolescence et l’enchaînement de « petits boulots » : « je me suis vite rendu compte de l’instabilité de la chose à long terme et quand un membre de ma famille, passé lui aussi par ici, m’a proposé de le rejoindre et commencer une formation en alternance, j’ai dit oui ». Sans grande conviction au début reconnaît-il et puis un jour, le déclic : « je me suis rendu compte de choses dans le monde de l’industrie dont je n’avais absolument pas idée et le hasard a vite fait place à la passion… ».

Avec un tel bagage, nul doute que lui non plus ne devrait pas avoir trop de mal à se trouver un employeur une fois entré dans la vie active. Un « mariage » réussi, souligne d’un sourire Olivier LASSAUSSE : « c’est le terme que l’on emploie dans notre jargon interne pour évoquer l’association d’un jeune et d’une entreprise et l’on s’efforce à faire le moins de divorces possibles ! »
 

Dominique BERNERD