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Au-delà des mots présidentiels, disposons de garanties suffisantes pour que cessent les maux de la société…

« Eternels hâbleurs devant l’Eternel, les Français ne croient plus à la parole élyséenne depuis belle lurette. Quel que soit le pensionnaire qui occupe le Palais de la République. Les sondages ne s’y trompent point même si les discours présidentiels sont pavés de bonne intention. Pourtant, certaines mesures proposées à l’instar de celle qui concerne le paiement des pensions alimentaires tombent sous le sens du pragmatisme et sont légitimes aux yeux des familles monoparentales… ». « Eternels hâbleurs devant l’Eternel, les Français ne croient plus à la parole élyséenne depuis belle lurette. Quel que soit le pensionnaire qui occupe le Palais de la République. Les sondages ne s’y trompent point même si les discours présidentiels sont pavés de bonne intention. Pourtant, certaines mesures proposées à l’instar de celle qui concerne le paiement des pensions alimentaires tombent sous le sens du pragmatisme et sont légitimes aux yeux des familles monoparentales… ». Crédit Photo : D.R.

Les cendres de Notre-Dame de Paris s’étant à peine refroidies, le président de la République s’est donc exprimé devant tous les Français. Puis, les postes de télévision se sont éteints. Les journalistes, éditorialistes et pseudo-penseurs de tous poils se sont précipités sur leurs porte-plumes et claviers d’ordinateur tandis que les ténors et même les mini-sopranos des partis politiques ont donné de la voix. Déclenchant de facto une avalanche de commentaires, d’analyses, de jugements et, surtout, de critiques, de remontrances, de récriminations, de blâmes…comme il est d’usage dans de telles circonstances dans notre pays. Restons Français !

TRIBUNE : De prime abord, traçons les grandes lignes de ce qui a été annoncé par l’occupant de l’Elysée. En guise de préambule, une baisse d’impôts de cinq milliards d’euros. Il faut ajouter à cela l’allongement du travail. Car, on ne peut envisager sciemment une autre alternative que celle de cotiser davantage même si l’âge de départ à la retraite reste inchangé.

En d’autres termes, cela signifie résoudre le problème de la quadrature du cercle. Parmi les autres préconisations présidentielles qui entreraient en vigueur au fil des mois : l’introduction d’une dose de proportionnelle aux prochaines élections ce qui va permettre au Rassemblement national (RN) mais aussi à d’autres composantes politiques de figurer au Parlement comme l’avait si bien organisé en son temps le président François MITERRAND. Côté retraite, un minima sera fixé à mille euros. La création de nouveaux bureaux d’accueil dans toute la France, maintenant on appelle cela les « territoires », est également prévue.

Inutile de continuer cette énumération à la Prévert ! Référez-vous à votre quotidien habituel. Et oublions, au passage, le déficit du budget de l’État qui s’est élevé à 76 milliards en 2018, les réformes structurelles dont on nous rabat les oreilles depuis des décennies, le classement « PISA » de l’OCDE sur l’éducation qui situe la France à une médiocre vingt-sixième position sur soixante-dix pays, la dette qui s’élève à 2 200 milliards d’euros et que, soi-disant, les générations futures devront s’acquitter. Ou encore la fin de non-recevoir de Annegret KRAMP-KARRENBAUER, la nouvelle présidente de la CDU allemande, aux propositions de réforme sur l’Europe suggérées par notre président de la République. Et revenons-en simplement aux Français.

Comment convaincre des « Gaulois » qui n’entendent plus la voix présidentielle ?

Que pensent-ils de tout cela ? Pour le savoir, il suffit d’une baguette magique qui s’appelle les sondages. Celui réalisé par l’institut Odoxa Dentsu Consulting est révélateur des atermoiements de l’opinion publique et des sentiments que les Français éprouvent à l’issue de cet exercice oratoire présidentiel.

76 % des Français ne sont pas rassurés par ce qu’ils ont entendu. 59 % considèrent que le président n’a pas su tirer les leçons du Grand Débat. 54 % pensent qu’il n’a pas compris les préoccupations des Français. Là, j’émets une hypothèse : seul Dieu, s’il existe, et sous toutes ses variantes religieuses, me paraissent en mesure de tirer une leçon claire et, mieux encore, de rassembler un ensemble de propositions susceptibles d’être réalisées. « Va, ta foi t’a sauvé ! » (Marc 10 : 46-52).

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En résumé, et sans l’once d’une surprise, les Gaulois ne sont ni convaincus, ni rassurés et, probablement, ni calmés par les mots du président de la République. Les « Gilets Jaunes » vont reprendre leur farandole hebdomadaire, devenu leur idiome expressif dans la rue tandis que les « Black-blocs » continueront de tout casser en dépit du bons sens.

Le paiement des pensions alimentaires : une mesure fondamentale

Toutefois, il y a une mesure remarquable dont on peut s’étonner encore que tous les ministres de la Justice, le Syndicat de la Magistrature et les différents représentants de la gouvernance étatique qui avaient en charge la question de la famille, ont toujours feint d’ignorer : c’est celle du paiement des pensions alimentaires.

Voilà un drame national qui concerne plus d’un million et demi de familles monoparentales. Le gouvernement s’inquiète enfin du paiement de ces pensions mensuelles, véritables bouées de sauvetage de nombreux parents en détresse qui élèvent parfois en solitaire leur progéniture.

Quelques chiffres : il y a en France deux millions de familles monoparentales. Parmi celles-ci, 80 % sont représentées par une mère isolée. Et ces femmes courageuses, presque toujours en difficulté et, pour beaucoup d’entre elles, souvent dans la détresse matérielle et morale, doivent exercer, comme le disait l’une d’entre elles, trois métiers : leur activité professionnelle, leur rôle de mère et la fonction du père absent.

Rappelons également que 70 % environ des emplois à temps partiel contraint sont occupés par des femmes à l’heure actuelle.

Voilà donc une mesure essentielle qui tombe à point nommé. Et on peut rendre grâce au président Emmanuel MACRON d’avoir vu juste dans son degré d’application. Et là, je pose deux questions fondamentales : comment se fait-il que des juges prennent des décisions ? Et qu’ils ne se soient jamais inquiétés de leur application ?

Doit-on y voir présentement l’inconsistance de tout cet aéropage de ministres et moralistes en charge de cette question ?

Dernier point : cette annonce sera-t-elle réellement suivie d’effet ? Plutôt que d’avoir des doutes, qui semblent légitimes tant les textes législatifs sont parfois galvaudés, pourrait-on recevoir de réelles garanties sur leurs applications ?

Emmanuel RACINE