Fin août, à Bléneau, ils étaient une petite vingtaine de personnes à s’être prêter au jeu de l’information, récupérant au passage les précieux kits, nécessaires au dépistage du cancer colorectal. Cette fois-ci, le Centre de Coordination et de Dépistage des Cancers de Bourgogne Franche-Comté et la Caisse Primaire de l’Assurance Maladie de l’Yonne ont proposé leurs services dans l’une des salles de Champignelles. Un accueil sympathique avec des professionnels aguerris afin de démystifier et de rassurer sur cet acte médical préventif, pouvant sauver des vies…
CHAMPIGNELLES : On ne le dira jamais assez mais le cancer colorectal est une pathologie sérieuse à ne pas minimiser d’un revers de la main ou par simple ignorance puisque à l’origine de près de 17 000 décès annuels en France. Ce qui en fait le second cancer le plus meurtrier après celui du poumon.
Dans l’Yonne, les actions communes portées par le Centre de Coordination et de Dépistage des Cancers de Bourgogne Franche-Comté et la Caisse Primaire de l’Assurance Maladie (CPAM) de l’Yonne portent leurs fruits en matière de sensibilisation et d’information. Le dépistage organisé est d’ailleurs proposé à 115 000 Icaunaises et Icaunais, âgés de 50 à 74 ans.
Un dépistage qui s’effectue sur un rythme biennal par la recherche de sang dans les selles, généralement précédé d’un courrier reçu dans sa boîte aux lettres afin d’en informer le patient.
C’est donc muni de ces précieux kits de dépistage que les organisateurs de cette seconde session, accueillie en Puisaye-Forterre, recevaient toute une matinée celles et ceux qui osaient gravir les quelques marches conduisant à l’intérieur de cette petite salle, transformée une fois n’est pas coutume en lieu de discussions médicales.
Le vertueux principe de « l’aller vers »
Une vraie action « d’aller vers » la population pour la CPAM qui s’est avérée probante à plus d’un titre pour celles et ceux qui recherchent des informations. D’autres opérations devraient être mises en place en 2025 pour faire face aux contraintes de mobilité.
Tout le monde n’est pas forcément reparti de la salle avec son kit. Certaines personnes re rentraient pas nécessairement dans les cases ! D’autres repartirent avec les précieux renseignements thérapeutiques distillés par le docteur Stéphane CORNELIS, médecin coordonnateur et responsable du site de l’Yonne pour le Centre de Coordination et de Dépistage des Cancers de Bourgogne Franche-Comté. Ce dernier évoqua l’approche factuelle de ce dépistage organisé autour du cancer colorectal. Tout en s’interrogeant sur le faible taux de participation en France de nos compatriotes, alors que l’opération est gracieuse. Les kits de dépistage étant remis par les médecins traitants et les pharmaciens.
« Le taux de participation est étonnement très bas en France, constate le praticien, il s’élève à 34 % alors que celui du pays basque espagnol est à 68 % et aux Pays-Bas se situe à 71 % ».
96 % de retours négatifs après les tests
Ce n’est pas par manque d’information, visiblement. Mais bel et bien, par un souci de la préoccupation de la prévention qui fait nettement défaut dans l’Hexagone.
« C’est un dépistage de polypes qui sont des lésions bénignes sur l’intestin, ajoute le docteur CORNELIS, l’intérêt du dépistage est de pouvoir débusquer les polypes avant que ceux-ci ne dégénèrent en cancer… ».
Cela fait baisser l’incidence de la maladie et la détecter le plus vite possible. « On veut éviter que les gens tombent malades ».
L’objectif partagé par les différents organisateurs de cette manifestation, le Contrat Local de Santé, le Centre de Coordination et de Dépistage des Cancers de Bourgogne Franche-Comté, la CPTS de Puisaye-Forterre, la MSA et la CPAM qui gère l’envoi des invitations aux personnes âgées de 50 à 74 ans.
Une trentaine de personnes seulement se seront rendues à cette invitation si importante. Un « aller vers » qui n’a pas pour vocation de faire peur, non plus ! Les tests reviennent négatifs à hauteur de 96 % des cas. A méditer quand on sait ce que ces pathologies représentent à la collectivité en matière de traitement, sans omettre les souffrances endurées…
Thierry BRET