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L’Yonne bascule dans l’inacceptable avec une hausse accrue des violences envers les femmes

« Une femme sur dix dépose une plainte à la suite d’un acte de violence aujourd’hui en France. Les forces de l’ordre et les acteurs institutionnels concernés par cette recrudescence des dossiers souhaitent améliorer le réseau d’alerte. En ciblant les bonnes volontés citoyennes. Mais aussi les professionnels de santé. Objectif : sortir ces victimes de leur isolement et les aider à vivre de nouveau leur existence en parfaite quiétude. Un combat quotidien pour Thomas BOUDAULT, directeur départemental de la sécurité publique et Pascal GARERES, commandant en second du groupement de gendarmerie départemental de l’Yonne… ». « Une femme sur dix dépose une plainte à la suite d’un acte de violence aujourd’hui en France. Les forces de l’ordre et les acteurs institutionnels concernés par cette recrudescence des dossiers souhaitent améliorer le réseau d’alerte. En ciblant les bonnes volontés citoyennes. Mais aussi les professionnels de santé. Objectif : sortir ces victimes de leur isolement et les aider à vivre de nouveau leur existence en parfaite quiétude. Un combat quotidien pour Thomas BOUDAULT, directeur départemental de la sécurité publique et Pascal GARERES, commandant en second du groupement de gendarmerie départemental de l’Yonne… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

En marge de la présentation du comité de pilotage qui devra réfléchir à la déclinaison départementale du plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes au cours de ces quatre prochaines années, les représentants des forces de l’ordre ont dévoilé le bilan statistique des agressions dont ont été victimes les femmes de l’Yonne en 2017. Qu’il s’agisse de la zone couverte par la police nationale ou celle intégrant les compétences de la gendarmerie, le constat est malheureusement similaire. La gent féminine est la cible de prédateurs, adeptes de harcèlement moral, d’agressions sexuelles et de viols tant en zone urbaine qu’au fin fond de nos campagnes…

AUXERRE : L’une des conséquences positives de la sinistre affaire WENSTEIN, survenue il y a quelques mois aux Etats-Unis, qui aura ébranlé le cénacle des milieux cinématographiques de la planète aura été la libre circulation de la parole. Enfin, elles parlent, peut-on résumer de manière lapidaire !

Et c’est peut être l’une des causes essentielle de ces tendances chiffrées importantes, présentées tour à tour par Thomas BOUDAULT, directeur départemental de la sécurité publique et du commandant en second du groupement de gendarmerie, Pascal GARERES, lors d’une prise de parole commune à la préfecture de l’Yonne.

Les victimes de ces malveillances physiques et morales n’hésitent plus à désigner leur conjoint, voire leur ex-conjoint, comme responsables de ces agressions. Elles ont progressé de l’ordre de 25 % dans les deux grandes villes de notre département, Auxerre et Sens. Quant à la violence plus sournoise, celle qui prend corps sous la forme psychologique, elle est en recrudescence.

Les violences augmentent de nouveau en zone gendarmerie

Alors qu’ils avaient enregistré d’importantes baisses ces trois dernières années, les faits de violence conjugale connaissent une nette augmentation depuis la fin 2017. Près de 350 cas ont ainsi été déclarés aux forces de l’ordre dans cet intervalle dont une cinquantaine de viols. Mais, ces données nous éloignent-elles de la réalité ?

« Nous n’intervenons peu dans les domiciles, confie le commandant GARERES, or, il nous est difficile de savoir ce qui se passe réellement une fois les volets fermés. Nous devons améliorer notre réseau d’alerte… ».

Une chose s’avère exacte, le nombre de plaintes prolifère dans le nord de l’Yonne. La propension des gardes à vue, suite à une affaire de viol, est importante : de 30 à 50 % selon le procureur de la république près le tribunal de grande instance de Sens Marie-Josée DELAMBILY, présente à cette conférence de presse.

Quant aux agressions sexuelles sur mineures, elles suivent une courbe ascendante très inquiétante. Les violences intra familiales peuvent parfois engendrer de lourdes peines avec séquestration.

Son de cloche identique au parquet d’Auxerre où Wiebke TRUMM, substitut du procureur de la République près le tribunal de grande instance d’Auxerre, confirme que « ce fléau touche toutes les strates des milieux sociaux ». Des phénomènes de violence pouvant entraîner des comparutions immédiates avec placement sous contrôle judiciaire à la clé.

Des logements d’urgence pour accueillir les victimes

Gérés par les CCAS, plusieurs logements peuvent accueillir de manière urgente les femmes maltraitées par leurs conjoints. Il en existe deux à Auxerre, autant dans la ville la plus septentrionale du département. Tonnerre dispose également d’un appartement fonctionnel.

Quant aux hébergements d’urgence en logements sociaux, ils ont connu une forte demande au cours de ces trois dernières années. Des trois dossiers initiaux déposés en 2015, leur nombre s’est envolé à 96 dossiers l’année dernière.

L’innovation porte depuis quelques mois sur les accueils de jour réservé aux femmes victimes de violence. Un site ouvert par le CCAS est aujourd’hui opérationnel à Auxerre. Le 22 novembre, une nouvelle structure accueillera les femmes vivant à Sens.