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La plume de Jaurès et d’Hugo pour honorer l’enseignant : les organisations laïques pleurent Samuel PATY

« A l’invitation des associations qui prônent les vertus de la laïcité, un rassemblement républicain a réuni plusieurs centaines de personnes au Square de la Laïcité à Auxerre pour honorer la mémoire de Samuel PATY, tragiquement disparu. C’est le politologue Jean-Vincent HOLEINDRE qui jouera les maîtres de cérémonie durant cet hommage… ». « A l’invitation des associations qui prônent les vertus de la laïcité, un rassemblement républicain a réuni plusieurs centaines de personnes au Square de la Laïcité à Auxerre pour honorer la mémoire de Samuel PATY, tragiquement disparu. C’est le politologue Jean-Vincent HOLEINDRE qui jouera les maîtres de cérémonie durant cet hommage… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

Unies contre l’obscurantisme les associations auxerroises qui prônent les valeurs vertueuses issues de la laïcité. L’un des leurs est tombé. Non pas les armes à la main, mais en exerçant son métier d’enseignant. Celui choisi par vocation pour transmettre un savoir et éduquer des enfants. L’hommage républicain à Samuel PATY aura mobilisé des centaines de nos concitoyens émus. Sous les portraits de Jean Jaurès et de Victor Hugo…

AUXERRE : Agglutinés contre les grilles du Square de la Laïcité, se souciant comme d’une guigne de la fine pluie qui les accompagnait dans leur tristesse, les Auxerrois ont rendu un ultime hommage au malheureux professeur d’histoire/géographie assassiné par un fanatique religieux.

Combien étaient-ils à se presser au plus près de l’esplanade emblématique des « Grands Hommes » où trônent les portraits de JAURES, HUGO, Victor SCHOELCHER ou de Paul BERT ?

Trois cents, quatre cents ? A vrai dire, peu importe le décompte arithmétique. L’essentiel était d’être là en répondant à l’invitation des structures associatives portant hautes les valeurs de la laïcité et de ses principes, ce pourquoi finalement est mort de manière tragique le pauvre enseignant de Conflans-Sainte-Honorine.

 

 

 

USEP, UFOLEP, Ligue de l’Enseignement, fédérations d’éducation populaire, FRANCAS, UFAL, syndicats d’enseignants, associations diverses et variées, représentants maçonniques du Grand Orient de France…tous avaient choisi de converger vers cet îlot d’espérance et de lumière que représente le Square de la Laïcité. Un lieu qui honore régulièrement la mémoire des plus grands penseurs de cette nation qui est la nôtre. Vivement que la Ville d’Auxerre témoigne aussi du rôle essentiel joué par Olympe de GOUGES dans l’émancipation de la femme comme il est convenu de le faire en 2021. Cela ne serait que justice pour cette héroïne de la cause féminine, disparue dans la fureur ténébreuse de la Terreur inspirée de Robespierre…

 

 

 

Mourir pour ses idées et pour avoir enseigner…

 

Mais, fi de l’histoire et de ses circonvolutions inéluctables, il était question d’une actualité tout aussi dramatique que la barbarie révolutionnaire avec la décapitation de Samuel PATY, prof dans l’âme et dans l’esprit.

Alors quand le politologue Jean-Vincent HOLEINDRE brandit devant lui la photographie en noir et blanc du malheureux sachant, la foule se mua dans un silence de cathédrale. Seul le crépitement de la pluie sur les parapluies apporta une note anachronique à ce silence de plomb, durant la minute de silence qui sembla interminable.

Les lectures de textes, assurées par l’une des figures de la laïcité icaunaise, Hervé COUTEILLE et la responsable des FRANCAS, plongèrent l’assistance dans l’univers onirique de Victor HUGO et de Jean JAURES. Des écrits nés de l’imaginaire débridé de ces deux hommes épris de paix et de justice ; de liberté et d’égalité. De la vraie fraternité…

 

 

 

Le public aura retenu sans doute cette formule extraite d’un écrit de l’exilé de Jersey et de Guernersey, datant de 1853 : « Chaque enfant qu’on enseigne est un homme qu’on gagne... ».

Une phrase à méditer longtemps pour mieux cerner la mission pédagogique salvatrice qui était celle de Samuel PATY dans son quotidien au collège des Yvelines.

Les applaudissements sans discontinuer durant de longues minutes firent ensuite écho à l’hymne national qui ponctua cette cérémonie sobre que certains prolongèrent en petits groupes de discussion.

Pour ne pas rompre trop brusquement ce fil d’Ariane qui les ramenait à la mémoire du regretté professeur. Trop tôt disparu dans l’exercice de ses fonctions.

Thierry BRET