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Les élus ont-ils toujours confiance en eux ? Leur relation avec les citoyens s’est complexifiée…

« Soumis à la pression constante de l’Etat et des coupes budgétaires, les élus municipaux vivent dans la crainte de l’étalage de leur vie privée sur les réseaux sociaux. On comprend mieux pourquoi 50 % d’entre eux ne souhaitaient pas se représenter en novembre 2019 et honorer la « Marianne » de la République… ». « Soumis à la pression constante de l’Etat et des coupes budgétaires, les élus municipaux vivent dans la crainte de l’étalage de leur vie privée sur les réseaux sociaux. On comprend mieux pourquoi 50 % d’entre eux ne souhaitaient pas se représenter en novembre 2019 et honorer la « Marianne » de la République… ». Crédits photo : Thierry BRET.

Les élus auraient-ils perdu confiance en eux puisqu’ils n’ont plus la confiance des citoyens, vu le nombre croissant d’abstentionnistes ! Au congrès des maires de novembre 2019, 49 % des édiles souhaitaient abandonner tout mandat électif et ne pas se représenter. Les raisons sont multiples : manque de moyens financiers, relation complexe qui est devenue celle des citoyens contribuables face au maire fournisseur de services au fil du temps…

TRIBUNE : Difficile d’être un élu dans la société d’aujourd’hui ! La dépossession progressive de sa capacité d’action, du fait du développement des Communautés de Communes, a réduit les espérances de certains à néant.

Ministres, députés, conseillers départementaux et régionaux, maires sont soumis à des pressions constantes. En premier lieu, de la part de l’Etat, qui en permanence change les règles du jeu. Par exemple, il a fallu imposer une parité femme/homme dans les structures.

Si on suit l’évolution de la société, pourquoi ne pas étendre alors l’égalité parfaite des élus entre homme-femme-gay-handicapé-couleur de peau-âge… Ne souriez-pas, on y arrive doucement !

De plus, l’évolution de la fiscalité restreint la marge de manœuvre avec des budgets possibles réduits à une peau de chagrin. Cela limite de plus en plus les actions envisagées ! Quant aux échanges entre élus et citoyens, on frôle souvent l’écœurement de nombreux de nos représentants !

Le débat parlementaire est court-circuité par le pouvoir de l’Etat à grand renfort d’ordonnances, prémices d’une société qui se durcit de manière inexorable.

La limitation du nombre d’amendements possibles, la contrainte du temps de parole de l’élu, la possibilité de couper le micro à celui qui parle ne sont en fait que des atteintes à la démocratie.

  

L’influence néfaste des réseaux sociaux qui perturbe les débats…

 

Toujours parmi les sujets d’écœurement de nos élus : les réseaux sociaux. Ils interviennent pour tout et rien, en commentant méchamment un mot, un bâillement, la couleur de la cravate ou du costume de l’élu (e)…

Les intervenants sur ces réseaux insultent et dénigrent sous couvert d’anonymat (le courage des lâches…).

N’oublions pas les « fake news », et plus rares, les « sextapes ». Benjamin GRIVEAUX en est la dernière victime !

La fausse information touche chaque élu jusqu’au niveau présidentiel. Le doute ainsi instillé perdurera…

« Calomnier, calomnier, il en restera toujours quelques chose ». Francis BACON a hélas toujours raison.  

Les débats publics sont sans cesse perturbés par des agitateurs. Les invectives sont parfois violentes, et cela peut aller jusqu’au pillage et au vandalisme des locaux syndicaux et des partis politiques !

Alors, quand on éprouve de plus en plus la peur à exercer une quelconque fonction élective, on a raison d’arrêter !

L’élu (e), objectivement, peut craindre pour sa vie, craindre pour l’étalage de son existence personnelle sur la place publique, craindre la diffusion de fausses informations le concernant… On comprend mieux quand il ou elle souhaite remiser sa bannière tricolore au placard !

Ils et elles passent alors de l’état de mandataire du peuple à celui de martyrs ! Tout cela, ne serait-il que la faute aux réseaux sociaux, dites-vous ? Pourquoi pas ! Et en plus, s’il n’y avait pas de voitures, il n’y aurait plus d’accidents de la route !

Une récente étude révèle que nos braves élu(e) veulent se recentrer sur leur vie familiale et leur travail : tout espoir n’est donc pas perdu…pour gagner un peu de paix et de sérénité…

Comme le disait avec ironie le regretté COLUCHE : « Etre un homme politique, c’est cinq ans de droit et tout le reste de travers…».

Jean-Paul ALLOU