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Le Rassemblement national croit en sa poussée à Auxerre : Pascal ROI en quête d’un sacre aux municipales ?

« Soutenu par Julien ODOUL, le président du groupe Rassemblement national au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté et membre du bureau national, Pascal ROI (à gauche) endosse la posture de tête de liste du parti « bleu marine » en lice pour les municipales à Auxerre. Le néo-candidat se présente comme étant la seule alternative à la ligne de conduite politique voulue par Emmanuel MACRON et ses représentants locaux…Son credo : l'axe sécuritaire...». « Soutenu par Julien ODOUL, le président du groupe Rassemblement national au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté et membre du bureau national, Pascal ROI (à gauche) endosse la posture de tête de liste du parti « bleu marine » en lice pour les municipales à Auxerre. Le néo-candidat se présente comme étant la seule alternative à la ligne de conduite politique voulue par Emmanuel MACRON et ses représentants locaux…Son credo : l'axe sécuritaire...». Crédit Photos : Thierry BRET.

Asseoir ses idées au plus près du terrain en essayant d’éradiquer les préjugés les plus tenaces. L’option, retenue par le RN, s’avèrera-t-elle payante d’ici quelques mois dans la plupart des villes de l’Hexagone ? A l’instar de Fréjus, Béziers, Henin Beaumont, Beaucaire ou Villers-Cotterêts, devenues des symboles de cette stratégie de conquête. Voulant améliorer le cadre de vie où ils seront élus, les ténors du Rassemblement national déroulent un autre axiome pour tenter de convaincre les électeurs de choisir leur parti aux municipales : un programme d’intérêt général basé sur la baisse de la fiscalité. Un pari que Pascal ROI relève en qualité de candidat à Auxerre…

AUXERRE : A quelles prétentions peuvent raisonnablement espérer les représentants du Rassemblement national dans la capitale de l’Yonne au soir du premier tour des municipales ? A deux mois du lancement de la campagne officielle, l’extrême-droite dispose-t-elle des moyens nécessaires pour enlever la préfecture de ce département de Bourgogne et chambouler ainsi le paysage politique local ?

Peu d’observateurs y croient, en vérité. Même si le RN a renforcé sa présence sur ce territoire. Notamment dans sa partie la plus septentrionale.

Pourtant, à l’analyse des dernières échéances électorales, celles des Européennes du mois de mai, le parti de Marine LE PEN a encore amélioré son score dans l’Hexagone, de manière très significative. Enregistrant 23,34 % des suffrages exprimés devant La République en Marche et Europe Ecologie Les Verts.

Cependant, les municipales ne focalisent pas les mêmes centres d’intérêt auprès des électeurs. Et chacun sait que les scrutins d’envergure nationale, voire internationale, n’accouchent pas forcément de résultats similaires, ramenés au prisme territorial.

En outre, il ne faut pas omettre que le FN, devenu entre-temps le Rassemblement national, n’a jamais obtenu de scores très nets et retentissants à Auxerre. A contrario de ceux qui ne cessent de croître au nord du département.

Bref, le pari de victoire est donc un tantinet risqué pour le successeur de Julien GUIBERT, parti depuis sous d’autres cieux, à l’assaut des électeurs de la Nièvre.

 

Le volet sécuritaire en guise de priorité absolue…

 

Celui qui hérite désormais du flambeau de leader auxerrois se nomme Pascal ROI. Qui est-il précisément ? Juste un néophyte en politique puisqu’il n’est adhérent que depuis février 2017 au sein de son mouvement de prédilection. Or, ce dernier prétend aujourd’hui incarner sur son nom la seule alternative envisageable au macronisme local à Auxerre.

Agé de 52 ans, il exerce une activité professionnelle dans le milieu de l’industrie. Le candidat à l’écharpe tricolore s’abstient de tout écart dans son existence. Un choix de vie qui lui offre une photographie vierge de toute aspérité plutôt déroutante en guise de curriculum vitae. Pascal ROI ne fume pas, ne consomme pas d’alcool, et se définit comme un végan pratiquant. Il le dit ouvertement lors de ses conférences de presse.

Adepte du cyclisme, il pratique le tir dans sa discipline sportive à ses moments perdus et demeure au fil des ans un inconditionnel supporter de l’emblématique club de football auxerrois. Parmi ses autres passions notoires, le postulant au titre de maire se dit féru d’informatique.

 

 

 

Pour autant, sera-ce suffisant pour faire la différence lors des deux tours d’un scrutin qui s’annonce plus que jamais complexe dans le microcosme auxerrois ?

Lorsqu’il commente en l’analysant le bilan du maire sortant, Guy FEREZ, l’orateur n’est pas tendre dans ses propos. Lui qui est habitué à viser des cibles par sa pratique sportive se complait à adresser des flèches assassines sur l’édile auxerrois en matière de sécurité, la problématique prioritaire à résoudre au plus vite.

Ce sujet envahit très vite son discours : hausse de la consommation de stupéfiants, recrudescence des vols, progression du nombre de cas de harcèlements sexuels dans les hauts d’Auxerre, incivilités croissantes dans les rues…Les reproches faits à l’ancienne équipe pleuvent sans discontinuer dans la bouche du néo-candidat.

 

Faire barrage aux candidats Macron-compatibles…

 

Pascal ROI détaille brièvement ce que pourrait être la philosophie de sa mandature s’il était élu. Lui qui souhaite être à l’écoute constante des administrés. Il aspire à redonner au maintien du lien social ses lettres de noblesse. En toile de fond, respecter le contribuable lorsqu’il évoque la surcharge fiscale de 13 % qui s’est abattue sur les habitants de la capitale de l’Yonne au cours de ces cinq dernières années. Le dynamisme économique du centre-ville intègre ses priorités. Sans que l’on en sache davantage pour le moment sur les moyens stratégiques pour y parvenir.

Il faudra donc s’armer encore d’un peu de patience pour connaître avec moult précisions le contenu du programme que le Rassemblement national préconisera à Auxerre.

D’autant que la liste du RN est loin d’être ficelée. Pascal ROI en appelle aux bonnes volontés. A celles et à ceux qui désirent un rassemblement local et communal pour soutenir sa démarche élective et le rejoindre. Seul credo inéluctable à respecter dans cette feuille de route : avoir à cœur de défendre les valeurs de la proximité et de la sécurité.

Encore inconnu dans le sérail politique icaunais, Pascal ROI a pour leitmotiv d’apaiser la ville et de la vider de ses tensions perpétuelles palpables dans certains quartiers.

« Les Auxerrois ont besoin de se sentir bien chez eux, clame-t-il haut et fort, déplorant au passage une situation délicate vécue dans les hauts d’Auxerre.

Côté sécuritaire, le porte-étendard du RN insiste sur cet impérieux besoin de renforcer la présence des patrouilles de police dans les rues, d’installer davantage de caméras de surveillance, de nouer enfin des liens maximaux entre la Ville et les forces de l’ordre.

A propos de ces items, le représentant du parti « bleu marine » rappelle que sa formation politique sait appliquer cela depuis longtemps en France avec succès.

Sur un domaine purement politique, Pascal ROI se présente surtout pour contrer tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à l’idéologie présidentielle.

« L’ensemble des candidatures qui se font jour à Auxerre à l’heure actuelle montrent une véritable allégeance à Emmanuel MACRON, explique-t-il, je veux représenter une autre alternative à cette vision réductrice… ».

Si un tiers de la liste RN est d’ores et déjà constitué, le chef de file de l’extrême-droite auxerroise poursuit néanmoins ses investigations afin de boucler dans les meilleurs délais la feuille de route représentative de son parti. Son désir serait de surfer sur la déferlante des Européennes et ses scores très élevés. Seule incertitude dans la balance : une absence de notoriété locale.

Fort de ce constat, Pascal ROI peut-il aborder ces futures joutes avec le plein de capital-confiance ?

Lui ne s’en inquiète pas outre mesure. Il répond sans ambages à la question : « tout est possible en prenant en compte la réalité sociologique et les résultats déjà obtenus par le Rassemblement national dans l’Yonne… ».

Dès lors, l’objectif se veut simple pour le nouveau venu dans le paysage politique auxerrois : être mobilisé auprès des électeurs de la droite et de la droite dure pour décrédibiliser l’existant en coupant l’herbe sous les pieds d’autres prétendants.

Un sacré combat en perspective pour ce challenger qui aura pour colistière une retraitée de 69 ans, Sylvia TROUDE-SAUVAL. Mais, qui est loin d’être gagné pour autant…