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Jérôme LEGAVRE (LFI) : « Emmanuel MACRON est plus « Jupiter » que jamais, mais un « Jupiter » bien amoché… »

« « La décision d’aller jusqu’au bout sur le projet de la réforme des retraites ne re-lève uniquement que du chef de l’Etat ». Pour le député LFI Jérôme LEGAVRE, le « gouvernement est carbonisé »… ». « « La décision d’aller jusqu’au bout sur le projet de la réforme des retraites ne re-lève uniquement que du chef de l’Etat ». Pour le député LFI Jérôme LEGAVRE, le « gouvernement est carbonisé »… ». Crédit Photo : Dominique BERNERD.

De passage à Auxerre, à l’invitation de la NUPES pour une soirée débat suivie par de nombreux militants, le député de La France Insoumise Jérôme LEGAVRE s’est prêté au jeu de l’interview. Sans langue de bois…

AUXERRE : Aujourd’hui, la seule question est arithmétique : combien de députés sont prêts à voter une motion de censure « transpartisane » ?

« Franchement, je n’en sais rien. Le 49.3 aggrave considérablement la crise à tous les niveaux et amplifie le rejet de la réforme. Chez beaucoup de députés, y compris du groupe Renaissance, ça ne passe pas, même si je vois mal ces députés aller jusqu’à voter la motion de censure. Ne rêvons pas non plus ! Mais par ailleurs, j’ai vu que de manière assez habile, je dois dire, le Rassemblement National a indiqué qu’en cas de dissolution consécutive à une motion de censure, les députés LR qui l’auraient votée ne verraient pas contre eux de candidat du RN, tout cela peut peser… 

Le divorce est-il aujourd’hui consommé entre les institutions et les citoyens ?

« Oui, le Président a complètement coupé les ponts ! Mais c’est extrêmement dangereux pour différentes raisons, la première étant qu’en agissant ainsi, il déverse des litres de kérosène sur une situation déjà incandescente. Son gouvernement est carbonisé (sic !). Et je note que la Première ministre assumant jouer le rôle de fusible, la colère se dirige directement sur le chef de l’Etat… Tout le monde aujourd’hui retient une chose, c’est que ces institutions sont particulièrement riches en procédures permettant de contourner les votes et de passer par-dessus la volonté de la majorité, y compris au Parlement. Et donc, inévitablement, cela choque surtout à un moment où la population n’en peut plus… 

 

 

Vous semblez personnaliser le débat. Pour vous aujourd’hui, l’ennemi, c’est Emmanuel MACRON ?

« Mais bien sûr ! Puisque, encore une fois, le gouvernement étant carbonisé, la décision d’aller jusqu’au bout, quoiqu’il en soit, quoiqu’il en coûte, ne relève uniquement que du chef de l’Etat. Plus « Jupiter » que jamais mais un « Jupiter » quand même bien amoché, même si lui est peut-être le seul à ne pas en avoir conscience… 

 

Propos recueillis par Dominique BERNERD