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Les ruralités, « terres de relation » pour Damien DEVILLE : « sauver le vivant, c’est sauver l’humain… »

« Maîtresse de cérémonie de la soirée, Florence LOURY (EELV) a souhaité organiser un moment de réflexion pour retrouver les militants et sympathisants écologistes lors d’une conférence débat de belle qualité pour mieux comprendre le territoire rural. Conteur, docteur en géographie et anthropologue, Damien DEVILLE a excellé lors de son exposé… ». « Maîtresse de cérémonie de la soirée, Florence LOURY (EELV) a souhaité organiser un moment de réflexion pour retrouver les militants et sympathisants écologistes lors d’une conférence débat de belle qualité pour mieux comprendre le territoire rural. Conteur, docteur en géographie et anthropologue, Damien DEVILLE a excellé lors de son exposé… ». Crédit Photos : Thierry BRET.

Garder un lien privilégié avec les électeurs. Un contact judicieux qui offrirait réflexion et partage autour d’une problématique actuelle au plus près du terrain. C’est en substance ce qui a prévalu pour ces retrouvailles concoctées il y a peu par Europe Ecologie Les Verts (EELV) lors d’une conférence-débat de belle facture, accueillie à la salle des fêtes de Toucy. L’orateur du soir, brillant et d’une rare sagesse, se nommait Damien DEVILLE. Un docteur en géographie et anthropologue qui a gratifié le public de ses talents de conteur…

 

TOUCY: Spécialiste en aménagement du territoire, l’orateur trentenaire qui intervenait face au public d’une salle abondamment garnie de la capitale de la Puisaye – on y remarquait la présence de quelques têtes bien pensantes de la vie politique locale à l’image du premier fédéral du Parti Socialiste Mani CAMBEFORT ! – a su subjuguer de par son narratif nourri d’exemples concrets un auditoire, tout acquis à sa cause.

Damien DEVILLE n’est pas n’importe qui ! Docteur en géographie, le jeune homme possède d’autres titres de gloire universitaires à ajouter à son pédigrée : anthropologue de la nature et…conteur. Sans doute une réminiscence naturelle de ses origines franco-africaines, le garçon se réclamant de la double nationalité de français et de…burkinabé !

En choisissant de parler de ruralités, de territoires oubliés, mais aussi de terres de liens, le conférencier a pu mettre en évidence durant une quarantaine de minutes, bien avant que ne tombent les premières questions et les ressentis de l’assistance, des sujets de préoccupation qui font le lit habituel des écologistes.

Entre rupture de la cohésion sociale et déclassement des territoires ruraux, les items abordés par l’orateur faisaient mouche auprès du public avec lequel Damien DEVILLE partageait les analyses. D’autres interrogations ne tardèrent pas à faire surface lors de cet échange : celles se rapportant aux choix politiques de développement des territoires en France, l’absence de représentativité culturelle dans les espaces ruraux ou encore les points fondamentaux à mettre en œuvre afin d’améliorer la vie des gens dans les campagnes.

 

 

 

Les Cévennes et le Burkina-Faso comme sources inspirantes…

 

Des témoins, des acteurs locaux eurent voix au chapitre afin de compléter par leur témoignage et réagir à chaud à la parole de l’instant. Dont celui de Jean MASSE, le maire de Saint-Privé.

Damien DEVILLE succéda à la prise de parole inaugurale et introductive de Florence LOURY, la représentante d’EELV, entamant ainsi un long monologue servant de trame à ses explicatifs. Il parlera de la « diagonale du vide », de la « France périphérique », mais aussi de la « théorie des avantages comparatifs ». Illustrant à chaque fois ses propos d’exemples précis, faisant voyager le public du côté de Lorient, dans les Cévennes, etc.

C’est précisément du côté d’Alès et de cette belle région de l’Hexagone que le garçon s’appesantira – celui sur le thème de sa thèse en doctorat – en mettant en exergue les disparités observées dans ce décor si spécifique de la ruralité. Un secteur où règnent la précarité et le chômage…

Le second exemple alimentant sa narration sera plus exotique avec le vécu au Burkina-Faso. Et celui du personnage charismatique qui obtint le prix « Right Livelihood Award », plus connu sous l’appellation de prix Nobel alternatif, Yacouba SAWADOGO. Un paysan qui décida de stopper un jour la progression du désert en améliorant une méthode ancestrale de culture, le zaï. Avec réussite, quarante années plus tard.

Une conférence pleine de sagesse qui aura fait du bien à l’âme. En ces périodes complexes et difficiles, le public n’aura pu que savourer…

 

Thierry BRET