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Département : Maurice PIANON abandonne le poste de premier vice-président mais gagne en sérénité…

« Il ne reviendra pas sur sa décision : le premier vice-président du Conseil départemental de l’Yonne Maurice PIANON a décidé de tirer sa révérence de la fonction qu’il occupait depuis 2017. Les raisons, strictement personnelles, puisent leurs sources dans un climat délétère et nauséabond que l’élu ne supporte plus, soucieux de préserver sa sérénité et sa liberté intellectuelle… ». « Il ne reviendra pas sur sa décision : le premier vice-président du Conseil départemental de l’Yonne Maurice PIANON a décidé de tirer sa révérence de la fonction qu’il occupait depuis 2017. Les raisons, strictement personnelles, puisent leurs sources dans un climat délétère et nauséabond que l’élu ne supporte plus, soucieux de préserver sa sérénité et sa liberté intellectuelle… ». Crédit photos : Thierry BRET.

L’effet de surprise est de taille. Il ébranle l’institution jusqu’à ses soubassements. Le premier vice-président du Département tire sa révérence et abandonne sa fonction. Un choix dûment réfléchi, construit, qu’il n’a pas arrêté à l’emporte-pièce. Cela faisait un moment que l’idée, loin d’être saugrenue à ses yeux, couvait dans sa tête. Lui, l’homme si tranquille, posé et toujours affable. Spécialiste du cénacle et de son arrière-ban. Fidèle d’entre les fidèles de l’actuel président qui, humainement, doit se sentir bien seul après le départ de l’un de ses bras droits. Une tour de contrôle qui intervenait pugnace et efficiente dans bon nombre de dossiers. Des orientations personnelles expliquent ce geste. Mais, quelles sont-elles véritablement ?  

AUXERRE : Personne n’a rien vu venir. Ni par le biais de son attitude. Ni dans ses propos. Ceux que l’élu d’Yrouerre tenait encore vendredi 07 février lors de la session plénière de l’assemblée départementale où furent évoquées dans l’hémicycle les orientations budgétaires 2020.

Pourtant, quarante-huit heures plus tard, les faits sont là. Maurice PIANON sort du jeu. Une décision mûrement réfléchie, qui lui est propre et surtout pas imposée par quiconque.

Désormais, il siègera parmi les rangs de la majorité au beau milieu de l’hémicycle, abandonnant sa fonction ô combien stratégique de premier vice-président. Dont acte.

Oui mais pourquoi un tel revirement de situation ? Le représentant du Tonnerrois connaît les rouages de l’outil institutionnel comme le fond de sa poche. Elu depuis 2001, il en a petit à petit gravi les échelons dans de successives vice-présidences abouties.

Sous l’égide d’André VILLIERS, l’ancien président de l’entité départementale, aujourd’hui député UDI de la seconde circonscription. Aujourd’hui, aux côtés de son successeur, le Républicain Patrick GENDRAUD.

Certes, Maurice PIANON ne briguera pas un nouveau mandat aux cantonales de 2021. C’est l’une des premières raisons qui justifie son choix.

« Il est préférable que le président d’une institution aussi importante que peut l’être le Département et qui souhaite poursuivre son travail s’appuie un an avant l’échéance sur des vice-présidents qui serviront de socle à sa politique… ».

Logique, on appelle cela l’art de l’anticipation. Mais, est-ce que pour autant cela suppose que l’on doit avancer son départ ?

 

Ne plus être pollué par le climat délétère ambiant…

 

Les véritables raisons de ce retrait pour le moins caractéristique de l’élu de l’Yonne sont à rechercher ailleurs. Au sein de l’environnement délétère qui secoue depuis plusieurs mois l’hémicycle.

Maurice PIANON, et il le précise sans rechigner, ne supporte plus d’être « pollué » à chaque séance par les atermoiements et les chicayas de certains de ses collègues.

« Je n’ai pas choisi de vivre un mandat politique au service de mes concitoyens et dans l’intérêt de l’attractivité de mon territoire pour assister à ce genre de choses qui ne m’intéresse absolument pas. J’en ai marre de ces allégations, dénonciations, invectives, attitudes négatives qui peuvent être fondées ou pas, lorsque je me consacre à ma fonction. Je me considère comme un homme libre en politique, ce qui a toujours été et le restera jusqu’au terme de ce mandat au printemps 2021 ma marque de fabrique personnelle. C’est mon ADN vital, en quelque sorte… ».

Toutefois, l’ex-premier vice-président n’incrimine personne en particulier. La lassitude a gagné du terrain et désormais, il est profondément désabusé devant de tels faits qui ne lui correspondent pas.

 

 

Préserver la qualité de vie et sa sérénité…

 

Les enjeux bassement politiciens et l’actualité inhérente aux municipales, avant que ne s’enclenchent dès l’année prochaine les autres échéances électorales lui font craindre le pire côté climat et ambiance !

« Je souhaite demeurer serein et en retrait face à tout ceci, ajoute Maurice PIANON, et garder ma confiance envers celles et ceux qui font de l’excellent travail et qui ne se plaignent jamais ! J’ai pris cette décision sans animosité aucune envers qui que ce soit. Mais, moi, je n’ai plus envie d’écouter les férus de ces manœuvres de déstabilisation ! Je préfère préserver ma qualité de vie loin de toute cette dérive humaine et non de l’institution en laquelle je crois et que je respecte profondément… ».

Prévenu, Patrick GENDRAUD a pris soin de valider la décision de son plus fidèle frère d’armes. En la regrettant dans son for intérieur, on s’en doute.

« Il faut se garder de tout clivage, ajoute le vice-président démissionnaire, et travailler ensemble en faisant face aux enjeux qui se présentent à nous. Il faut aussi s’abstenir de toutes convoitises et n’exercer son mandat que dans l’unique intérêt de celles et ceux que nous servons : c’est-à-dire nos concitoyens qui nous ont élus… ».

Des paroles emplies de sagesse, prononcées par celui qui aimerait une réelle prise de conscience profonde de la classe politique départementale après son acte fort et irrévocable.

Afin, l’espère-t-il, d’enrayer le phénomène de désagrégation constante qui pointe le bout de son nez à l’horizon…